II. UN BILAN DÉCEVANT AU REGARD DES CRÉDITS VOTÉS
A. LA PRIORITÉ N° 1 DU MINISTÈRE N'A PAS ÉTÉ L'ENVIRONNEMENT MAIS .... L'EMPLOI PUBLIC !
Depuis 1997, le ministère a bénéficié d'une progression de 41 % de ses effectifs (près de 1.000 emplois supplémentaires) principalement affectés aux services centraux avec notamment la création de la D4E, de l'IGE, etc. Sur cette même période, les moyens de fonctionnement augmenté de 86 %.
Le discours officiel du ministère : à la poursuite du « ministère de plein exercice »
«
L'augmentation continue du budget
consacré au
« soutien aux politiques environnementales » sur la
période s'explique par la montée en puissance des question
environnementales au plan international et dans l'opinion publique. La
modernisation et l'augmentation des moyens tant sur le plan humain qu'en
matière de fonctionnement ont de ce fait été rendues
nécessaires. La poursuite de cette modernisation passe par une
professionnalisation des agents, l'amélioration du pyramidage et le
renforcement des effectifs. Le ministère de l'aménagement du
territoire et de l'environnement s'affirme ainsi comme un ministère de
plein exercice. Le renforcement des missions transversales doit permettre de
renforcer le socle du ministère et le soutien aux politiques
environnementales
. »
Source : réponse au questionnaire budgétaire de votre
rapporteur spécial
L'emploi est présenté depuis plusieurs années comme la
priorité n° 1 du ministère, avant tout autre objectif de
nature environnementale. Le ministre lui-même l'a très clairement
indiqué lors de l'examen en première lecture du présent
projet de loi à l'Assemblée nationale :
«
La
première (des) priorités c'est, bien sûr,
l'emploi
»
18(
*
)
. Et il ajoute plus loin,
«
la dépense budgétaire n'est, bien
évidemment, pas le seul aspect de la politique environnementale du
gouvernement
» ...
La croissance des effectifs budgétaires du ministre de l'environnement
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Effectifs
|
2378 |
2412
|
2551
|
2760
|
3060
|
3374
|
Source : dossier de presse du proj
et de loi de finances pour
2002
Votre rapporteur spécial estime :
- que
le renforcement des moyens de fonctionnement du ministère
ne saurait constituer un objectif en soi, ni
a fortiori
l'objectif
premier du ministère,
- que
la voie des transferts d'emplois aurait été moins
critiquable
que les créations nettes qui contribuent à
augmenter l'emploi public et donc les prélèvements obligatoires
pour les financer ;
- que
cet effort aurait dû porter principalement sur les services
déconcentrés
(mise à niveau des DIREN, renforcement de
l'inspection des installations classées) et non pas sur les services
centraux ;
- que
ce renforcement d'une structure administrative ne se justifie
pas
: la dimension environnementale d'une politique publique doit
être prise en compte par chacun des acteurs de l'appareil administratif
de l'Etat, sans qu'il soit nécessaire de prévoir un interlocuteur
administratif de plus.
Pour mémoire, il faut rappeler que le ministère de
l'environnement ne représente
qu'un quart des dépenses
de
protection de la nature et de l'environnement
des différents
départements ministériels
.
Répartition des dépenses de protection de la
nature
et de l'environnement prévues pour 2002
Département ministériel |
Dépenses 2002 |
Pourcentage |
Agriculture et pêche |
374,75 |
12% |
Aménagement du territoire et environnement |
761,29 |
25% |
Emploi et solidarité |
278,75 |
9% |
Equipement, transports et logement |
680,75 |
22% |
Recherche |
504,5 |
16% |
Défense |
500,58 |
16% |
Autres |
123,16 |
4% |
TOTAL |
3100,62 |
100 % |
Source : projet de loi de finances pour 2002