B. L'EXÉCUTION DU BUDGET EN 2001

1. Les annulations de crédits par l'arrêté du 21 mai 2001

Les annulations portent sur 200 millions de francs en crédits de paiement et 210 millions de francs en autorisations de programme, dont :

- 50 millions de francs en crédits de paiement sur le chapitre 37-40 (lutte contre le saturnisme). Il s'agit de tirer les conséquences d'une sous-consommation des crédits ;

- 10 millions de francs en crédits de paiement sur le chapitre 55-21 (urbanisme, acquisitions et travaux). Suite à la clôture du Fonds d'aménagement de la région Ile-de-France (FARIF), les crédits d'urbanisme du budget de l'urbanisme et du logement avaient bénéficié de reports de l'ordre de 200 millions de francs, destinés notamment à financer le retour dans le droit commun des villes nouvelles. La procédure étant relativement longue, tous les crédits ne devraient pas être consommés en 2001, d'où l'annulation d'une faible part de ceux-ci ;

- 140 millions en crédits de paiement et 200 millions de francs en autorisations de programme sur le chapitre 65-48 (construction et amélioration de l'habitat)

Les crédits annulés sont essentiellement ceux de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH), soit 200 millions en autorisations de programme et 90 millions en crédits de paiement. Les autres crédits de paiement annulés (50 millions de francs) le sont sur le chapitre 65-48, article 60, qui regroupe les crédits pour les opérations très sociales, et notamment les moyens financiers consacrés aux démolitions et aux aires de nomades. L'annulation prend acte d'un rythme de consommation faible, assez surprenant s'agissant d'une politique qui a été présentée par le gouvernement comme prioritaire.

2. Les modifications de crédits en loi de finances rectificative

Le projet de loi de finances rectificative, présenté en conseil des ministres le 14 novembre 2001, présente de nouvelles modifications de crédits concernant le budget de l'urbanisme et du logement.

- Le budget est abondé de 10,1 millions de francs en crédits de paiement et 30,7 millions de francs en autorisations de programme résultant pour l'essentiel du rattachement du produit de la cession au ministère de l'Enseignement supérieur d'un ensemble immobilier et du produit de terrains acquis avec des crédits du FARIF (8,6 millions de francs en crédits de paiement, 30,7 millions de francs en autorisations de programme). Le reste est un nouvel abondement de 1,5 million de francs en crédits de paiement suite à la mise en place de nouvelles ADIL.

- Les crédits annulés sont en revanche très importants : 1,3 milliard de francs en crédits de paiement. L'essentiel est constitué d'une annulation de 1,275  milliard de francs de crédits aux aides personnelles , soit 4 % des crédits initiaux.

Il s'agit de l'annulation de crédits budgétaires constitutifs d'une « cagnotte » accumulée depuis l'exercice 2000, mais qui n'était pas visible dans les comptes de l'Etat. En effet, les versements de l'Etat aux caisses d'allocations familiales (CAF) pour les aides personnelles correspondent aux crédits budgétaires et ne tiennent compte qu' a posteriori et selon un mécanisme complexe, de l'évolution réelle des aides. De cet écart aurait résulté sur les deux dernières années un excédent de trésorerie au profit des caisses d'allocations familiales (CAF) que l'Etat ne récupère qu'aujourd'hui...

Votre rapporteur spécial regrette ce manque caractérisé de transparence du budget de l'Etat en matière de dotations aux aides personnelles. Chaque année, les aides personnelles au logement évoluent de manière incompréhensible entre les deux fonds qui les gèrent (fonds national d'aide au logement, fonds national de l'habitation), l'impact des revalorisations au 1 er juillet et des aménagements n'étant pas clairement identifié. Le Parlement est ainsi amené à voter des dotations de plus en plus éloignées de la réalité des besoins et ne bénéfice pas du minimum de sincérité sur l'évolution réelle des dotations aux aides personnelles au logement.

Sur le point précis de l'excédent dans les comptes des caisses d'allocations familiales pendant deux ans, si celui-ci est confirmé, votre rapporteur considère que cette avance régulière de trésorerie aux CAF, à titre gratuit, conduit à une perte de recettes nettes pour l'Etat qui n'est manifestement justifiée que par l'archaïsme des méthodes employées . A titre d'illustration, une somme de 1,3 milliard de francs placée pendant une année au taux net de 4,5 % rapporte une rémunération de 58,5 millions de francs...On peut s'interroger sur l'intérêt pour l'Etat de procéder à de telles avances de trésorerie.

Enfin, la loi de finances rectificative procède à l'annulation de 197,95 millions de francs en crédits de paiement et 62 millions de francs en autorisations de programme sur les titres V et VI du budget, dont l'essentiel, soit 160 millions de francs en crédits de paiement et 60 millions de francs en autorisations de programme est réalisé sur le chapitre 65-48 « construction et amélioration de l'habitat ».

CHAPITRE II :

LES AIDES PERSONNELLES AU LOGEMENT : LES RISQUES D'UN AFFAIBLISSEMENT DE LA CROISSANCE NON PRÉPARÉ

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