II. DES DÉPENSES DE PERSONNEL MAL ÉVALUÉES, DE PLUS EN PLUS ÉLEVÉES ET RIGIDES
A. UNE AUGMENTATION PRÉVISIBLE
L'an
dernier, votre rapporteur soulignait que la modération salariale
expliquait, pour l'essentiel, la stabilisation du budget des services communs
et notait le moindre effort porté sur les réductions d'effectifs,
dont la conséquence devait être, inéluctablement, une
hausse des dépenses à moyen terme : «
en
conclusion, votre rapporteur se féliciterait de la stabilité du
budget de personnel et de fonctionnement des services communs pour 2001, si
elle n'était excessivement fragile, en raison des inévitables
accords salariaux qui, en l'absence d'efforts sur le niveau des effectifs, ne
manqueront pas d'augmenter les dépenses de personnel du ministère
de l'équipement, des transports et du logement. Il regrette à ce
titre qu'aucune étude approfondie ne permette de mesurer exactement le
niveau des besoins tant en personnel qu'en moyens de fonctionnement des
différents domaines d'action du ministère
. »
Cette remarque se confirme dès 2002, avec une hausse du budget de
près de 3 %, qui résulte d'une part de l'augmentation des
emplois du ministère et d'autre part des accords salariaux.
1. Le retour à la hausse des emplois
En 1999
et 2000, le ministère de l'Equipement, des transports et du logement
avait procédé à la suppression de 875 postes. Le
renversement de tendance a lieu en 2001, avec 13 créations nettes
d'emplois.
Pour 2002, le mouvement s'amplifie avec 241 créations
nettes d'emplois
(ramenées à 222 si l'on tient compte des 19
emplois non budgétaires supprimés dans les établissements
publics).
On remarquera que les créations nettes d'emplois les plus significatives
concernent les inspecteurs du permis de conduire et les agents d'exploitation
des travaux publics de l'Etat.
Détail des créations d'emplois en 2002
a)
Mise en oeuvre des politiques nouvelles : 77 emplois sont
créés pour répondre aux enjeux des nouvelles politiques
mises en place dans le cadre de la politique urbaine, du logement et de
l'aménagement du territoire.
Ces emplois sont
décomposés comme suit :
22 Ingénieurs des travaux publics de l'Etat
22 Attachés administratifs des services déconcentrés
33 Secrétaires administratifs des services déconcentrés
b)
Formation du conducteur
: 77 emplois destinés à
améliorer les conditions de passage de l'examen du permis de conduire et
à faire face à l'allongement de la durée de
l'épreuve, décomposés comme suit :
5 délégués du permis de conduire
72 inspecteurs du permis du conduire
c)
Exploitation
: 85 emplois destinés à renforcer les
équipes affectées à l'exploitation des infrastructures,
à la surveillance du trafic et des tunnels, aux interventions d'urgence,
à la viabilité hivernale du réseau routier et à
l'exploitation des voies navigables. Ces 85 emplois se décomposent comme
suit :
9 chefs d'équipe d'exploitation des travaux publics de l'Etat
57 agents d'exploitation des travaux publics de l'Etat
19 ouvriers des parcs et ateliers (hors compte de commerce)
d )
Inspection du travail et contrôle des transports
: 10 emplois
destinés à améliorer les contrôles et la
sécurité des transports, notamment routiers.
5 contrôleurs du travail
5 contrôleurs des transports terrestres
Par ailleurs, les établissements publics subissent des réductions
d'emplois, qui concernent exclusivement Météo-France.
Evolution des emplois à Météo-France
Transformations d'emplois (loi 2 déc 92) |
- 2 |
Suppressions d'emplois budgétaires |
- 42 |
Créations d'emplois non budgétaires |
+ 25 |
Total |
- 19 |
Ensuite, la mise en oeuvre de l'article 34 de la loi n°2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations (conséquence de la jurisprudence Berkani du tribunal des conflits) conduit à la création de 983 emplois d'agents contractuels, dont 969 inscrits sur le budget des services communs. Il s'agit de la création d'emplois publics pour les personnels de service qui étaient auparavant sous statut privé.
Agents contractuels (budgétaires) |
+969 |
Agents contractuels Météo-France (non budgétaires) |
+ 14 |
Total |
+ 976 |
En comptant les mesures d'ordre et le transfert de plus de 2.500 emplois du budget « mer » 1( * ) , les effectifs passent de 97.957 à 101.648 emplois.
Evolution des emplois des services communs 1998-2002
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
98/2002 |
Réductions/augmentations |
- 1000 |
- 490 |
- 385 |
+ 11 |
+ 242 |
- 1.622 |
effectifs totaux (y.c transferts) |
100.246 |
99.405 |
98.341 |
97.957 |
101.648 |
+ 1.402 |
Malgré un relâchement de la rigueur
budgétaire
en 2001 et surtout 2002, un bilan sur cinq ans montre une réduction
nette de 1.622 emplois, soit 2 % des effectifs globaux. Cependant, comme
le souligne la Cour des comptes, sur la période 1996-1999, la part du
ministère est restée voisine de 4,5 % bien que 2.000 emplois
aient été perdus ; le secteur du transport aérien a
été favorisé, le secteur maritime préservé,
les suppressions ayant principalement porté sur le reste.
En 2000, les effectifs se répartissent comme suit (un changement de
présentation ne permet pas une comparaison exacte d'une année sur
l'autre. Aucune donnée prévisionnelle n'est disponible pour 2001
et 2002).
Répartition des effectifs
|
1999 |
2000 |
Administration centrale |
3.941 |
3.981 |
services opérationnels et administratifs |
88.186 |
92.916 |
routes et sécurité routière |
46.450 |
49.766 |
travaux neufs |
4.584 |
5.805 |
entretien, exploitation |
41.866 |
43.121 |
Examens du permis de conduire |
|
840 |
Transport |
|
1574 |
Aménagement et multimodalité |
|
385 |
Contrôle des transports |
|
796 |
Inspection du travail des transports |
|
393 |
habitat |
1.909 |
2.116 |
aménagement, urbanisme, études, constructions publiques |
15.110 |
15.435 |
navigation intérieure |
5.428 |
5.217 |
activités maritimes |
2.944 |
2.330 |
bases aériennes |
1.780 |
1.968 |
autres activités régaliennes et administration générale |
14.565 |
17.980 |
services spécialisés du réseau technique |
5.071 |
|
centres d'études techniques |
3.907 |
|
SETRA et autres organismes |
1.164 |
|
services de formation initiale et continue |
969 |
970 |
TOTAL |
98.167 |
97.867 |
Source : bleu budgétaire
2. Une « rigidification de la dépense »
Dans son
rapport sur l'exécution des lois de finances 2000, la Cour des Comptes
déclare, en parlant des crédits du ministère de
l'équipement et des transports que d'une part «
la
période (1996-2000) s'est avérée clairement
défavorable à ce domaine budgétaire
» et que
d'autre part «
la part des dépenses de personnel augmente
dans cet ensemble en diminution
».
La Cour estime que
« les charges de pensions et de cotisations,
sur lesquelles le ministère n'a pas de prise, sont responsables de
l'accroissement total » et parle de « rigidification de la
dépense
».
Cette affirmation est d'autant plus vraie dans le budget 2002, où les
crédits augmentent en raison essentiellement de la revalorisation du
point fonction publique sur la période 2000-2002, des revalorisations
indemnitaires et de l'ajustement des cotisations sociales pour un total de
près de 100 millions d'euros.
Le poids des services votés est très important dans le
budget des services communs : 97 % des crédits en 2002.
Chapitres |
services votés
|
Total
2002
|
31-90 |
1 840 135 891 |
1 912 014 091 |
31-92 |
13 860 438 |
14 651 840 |
31-93 |
84 095 291 |
84 310 335 |
31-94 |
329 486 329 |
355 554 011 |
31-95 |
27 833 570 |
23 189 219 |
32-92 |
66 514 000 |
66 514 000 |
32-97 |
894 861 572 |
898 200 000 |
33-90 |
238 148 930 |
246 728 075 |
33-91 |
60 146 773 |
62 085 502 |
33-92 |
22 532 532 |
22 733 132 |
|
3 577 615 326 |
3 685 980 205 |
poids des services votés |
97 % |
|
En 2002 la réduction des services votés concerne seulement la suppression de 8 emplois d'inscrits maritimes, et la réduction des moyens de fonctionnement des services à hauteur de 1.839.852 euros (12 millions de francs) sur les chapitres 34-97 et 34-98.
B. LES APPRÉCIATIONS SÉVÈRES PORTÉES PAR LA COUR DES COMPTES SUR LA GESTION DES PERSONNELS ET LES CRÉDITS DE RÉMUNÉRATION
1. De nombreuses irrégularités dans la gestion des personnels
La
Cour a constaté que les emplois budgétaires inscrits en loi de
finances initiale ne rendent compte que très imparfaitement du nombre et
de la consistance des emplois.
Il faut, en effet, dénombrer quatre types d'emplois
supplémentaires pour avoir une vue complète du total des emplois
gérés par ce ministère :
- des transferts d'emplois budgétaires en provenance de plusieurs
ministères augmentent sensiblement le nombre total des emplois ;
- des « emplois sur crédits », dont certains sont
identifiés dans le « vert budgétaire » tandis
que d'autres n'apparaissent pas dans ce fascicule, accroissent également
le nombre des emplois ;
- des modifications substantielles de la consistance des emplois inscrite en
loi de finances ont lieu sous la forme de « surnombres »
compensés par des « blocages d'emplois », certains de ces
surnombres étant identifiés dans le « vert
budgétaire », d'autres relevant, en revanche, de pratiques de
gestion ;
- enfin, la Cour a décelé, au-delà de ces cas dont le
ministère a connaissance, des situations locales d'agents
supplémentaires travaillant au bénéfice de certains
services déconcentrés.
De nombreuses irrégularités : les emplois sur crédits et les surnombres
Des
emplois peuvent être simplement mentionnés dans le
« vert » budgétaire en crédits sans que des
emplois budgétaires soient inscrits.
C'est par exemple le cas de 324 « emplois »
d'élèves-ingénieurs des travaux publics de l'Etat. Ces
élèves sont pourtant positionnés sur des échelons
qui font partie de leur carrière : l'absence d'emplois
budgétaires est anormale. Le ministère finance aussi 173 agents
(dont 2/3 d'agents SNCF) au chapitre 31-92, ou encore, 411 « emplois
» d'agents en congé de longue durée au chapitre 33-91 de
« prestations sociales versées par l'État ». Enfin,
2.519 emplois de l'école nationale des ponts et chaussées et de
l'institut géographique national sont financés via les chapitres
36-50 et 36-65 du budget.
Des « emplois sur crédits » n'apparaissent pas dans le
« vert » budgétaire : il s'agit d'emplois
résultant de recrutements irréguliers
:
-
les « vacataires permanents ».
La situation des «
médecins vacataires » n'a pas été
régularisée bien qu'elle soit incompatible avec les règles
du droit de la fonction publique.
-
les femmes de ménage et les gardiens
: les crédits
de fonctionnement du chapitre 34-97 servent à rémunérer
905 « emplois » de femmes de ménages ou de gardiens. Tous ces
recrutements sont irréguliers du point de vue du droit budgétaire
car la rémunération doit être imputée sur des
crédits de rémunération et non sur des crédits de
fonctionnement. Ces agents qui occupent des emplois permanents ont
été recrutés sans emploi budgétaire .Ils sont
également irréguliers au regard des règles du droit de la
fonction publique.
-
les surnombres
: le premier type de surnombres est prévu
par le Vert lui-même et c'est ainsi qu'en 1996, 819 surnombres
étaient autorisés expressément et gagés par autant
d'emplois bloqués. De telles pratiques ont pour objet d'ajuster la
situation réelle des effectifs aux emplois. Rien ne semble pourtant
s'opposer à ce que l'on ajuste les emplois budgétaires
eux-mêmes en loi de finances. Ce système complexe de surnombres
autorisés et de gages aboutit en fait à afficher des types
d'emplois budgétaires erronés : avant même
d'énumérer les emplois, on prévoit de «
procéder autrement » en gestion, en finançant des postes de
contractuels sur des emplois budgétaires théoriquement
dévolus à des personnels titulaires.
D'autres
surnombres sont autorisés par des lettres de la direction du
budget
qui permettent de déroger aux autorisations données en
loi de finances. Le cas le plus ancien et le plus caractéristique du
contournement des autorisations budgétaires est celui des
ingénieurs des ponts et chaussées. Des lettres successives de la
direction du budget ont autorisé des surnombres dans les grades
d'avancement (ingénieur en chef et ingénieur
général) ce qui aboutit à une pyramide réelle des
emplois qui n'est conforme ni au statut, ni à la loi de finances.
L'instauration de surnombres, en principe temporaires mais en fait souvent
pérennes, par des lettres de la direction du budget sans valeur
juridique, est contraire à l'ordonnance du 2 janvier 1959 portant loi
organique relative aux lois de finances.
L'examen de certaines situations locales témoigne de nombreuses
irrégularités
: la direction de l'équipement de
Mayotte a ainsi pu employer environ 520 agents non titulaires,
rémunérés sur le chapitre 31-90 du budget des «
services communs », mais sans emplois budgétaires et des agents
départementaux ont été « prêtés
gratuitement » à la DDE du Var
2. Des rémunérations majorées de façon irrégulière
Dans son
rapport sur l'exécution des lois de finances en 2000, la Cour des
comptes note que «
une partie des activités des services
déconcentrés du METL, représentant une masse
financière importante principalement en faveur de la voirie
routière, n'est pas directement lisible dans le budget de l'État
», en désignant le compte de commerce des opérations
industrielles et commerciales des directions départementales et
régionales de l'équipement.
Par ailleurs,
dans son rapport sur la fonction publique en juin 2001, la
Cour dénonce les rattachements de fonds de concours
irréguliers
Elle note que le chapitre 31-90 est abondé de près de 40
millions de francs par dix fonds de concours dont cinq (deux fonds provenant de
contributions départementales, trois fonds qui sont des versements de la
SNCF, des entreprises de transports et des exploitants de remontées
mécaniques) représentent à eux seuls 97 % des
rattachements. Le rattachement de ces fonds est irrégulier, car
l'ordonnance du 2 janvier 1959 impose que soient déterminées en
loi de finances les ressources permettant de couvrir les charges permanentes.
La Cour note que la direction du budget a annoncé qu'un progrès
avait été enregistré en 2000 avec la suppression du fonds
de concours alimenté par la contribution des armateurs et destiné
à couvrir les frais du conseil supérieur de la marine marchande
qui comprenaient des dépenses de rémunération mais que, en
pratique, cette évolution est plus que modeste, dans la mesure où
le rattachement en question ne se montait qu'à 1.658 F en 1997.
En 1997, près de la moitié des ressources destinées aux
régimes indemnitaires des agents du METL n'étaient pas issues de
crédits budgétaires mais provenaient des fonds de concours et des
« rémunérations accessoires ».
Votre rapporteur spécial a interrogé le ministère sur
ces rémunérations accessoires, et celui-ci lui a fait la
réponse suivante.
Réponse du ministère de l'équipement, des transports et du logement concernant les crédits de rémunérations
Le
compte de commerce des opérations industrielles et commerciales des
directions départementales et régionales de l'équipement
est un compte spécial du Trésor, chargé du suivi des
opérations d'un service public présentant un caractère
industriel et commercial à titre accessoire.
Ses opérations sont prévues, autorisées,
exécutées dans les mêmes conditions que celles du budget
général de l'État, excepté en ce qui concerne la
règle de disponibilité des crédits.
L'évaluation des dépenses et des recettes prend une forme
prévisionnelle et leur montant n'a qu'un caractère indicatif. Ces
opérations ne sont pas de nature budgétaire au sens habituel du
budget général de l'État.
Les opérations des comptes de commerce sont comptabilisées en
solde dans le budget général de l'État. Le solde
prévisionnel d'exécution est donc le seul élément
agrégé figurant avec l'ensemble des crédits de la LFI. Le
solde d'exécution effectivement dégagé est inscrit en loi
de règlement.
L'observation de la Cour des comptes, selon laquelle «
une partie des
activités des services déconcentrés du METL,
représentant une masse financière
importante
principalement en faveur de la voirie routière, n'est pas directement
lisible dans le budget de l'État
», provient de la
spécificité des prévisions de recettes et de
dépenses du compte 904-21.
Les prestations réalisées par les parcs départementaux
dans le domaine de l'entretien et de l'exploitation de la route sont
assujetties aux aléas climatiques, à l'urgence des interventions
et aux fluctuations économiques. Le compte de commerce constitue
l'instrument approprié qui permet d'intégrer, au plan de la
gestion financière, les contraintes inhérentes à ces
interventions.
Cette observation mérite d'être pondérée pour ce qui
concerne la gestion des parcs des directions départementales de
l'équipement centralisée dans le compte 904-21 : dans le cadre de
l'arrêté du compte général de l'administration des
finances, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
transmet avant le 31 juillet à la Cour des Comptes le compte de gestion
afférent aux opérations comptables du compte 904-21 relevant de
l'exercice antérieur, complété des comptes établis
par chacun des parcs selon les normes du plan comptable général
et validés par l'agence comptable avant production de la synthèse
nationale. Pour chaque exercice, ces comptes (99 comptes + compte de la DREIF +
compte de l'agence comptable et la synthèse nationale) sont produits,
à cet effet, à la direction générale de la
comptabilité publique dans le courant du mois de juin. Ces documents
retracent, en lecture directe, l'ensemble des produits et des charges du compte
904-21 issus des comptes de résultat, ainsi que l'ensemble des
éléments d'actifs et de passifs inscrits au bilan du compte
904-21, afférents aux activités des parcs des DDE principalement
en faveur de la voirie routière.
C. DES ÉVOLUTIONS DE CRÉDITS QUI NE SONT PAS CLAIREMENT EN RAPPORT AVEC L'ÉVOLUTION DES MISSIONS DU MINISTÈRE
Selon le
ministère de l'équipement, des transports et du logement
lui-même, il ressort de l'analyse des chiffres d'affaires des parcs de
l'équipement de 1993 à 2000 que la commande cumulée de
l'Etat et des départements est quasiment stable. Pour 2000, le montant
de la part du chiffre d'affaires des départements s'élève
à 2,745 milliards de francs, il représente 54,7 % environ du
chiffre d'affaires total du compte de commerce retraçant
l'activité des parcs.
Globalement les missions conduites par les directions départementales
de l'équipement pour le compte des conseils généraux
restent stables tant en volume qu'en nature
. À l'exception des cas
où il y a recours à l'article 7 de la loi du 2 décembre
1992, l'organisation des services n'évolue pas de manière
significative. Le ministère de l'équipement estime qu'il devrait
en être ainsi encore pour 2002.
Les missions des directions départementales de l'équipement
Les DDE
interviennent donc dans les domaines de l'aménagement et du
développement des territoires, de l'urbanisme, de l'habitat, du
logement, du bâtiment, des constructions publiques et des transports. En
matière de routes, de voies navigables, de ports maritimes et de bases
aériennes, les DDE construisent et modernisent les infrastructures et en
assurent l'entretien et l'exploitation. Elles participent activement à
la politique d'amélioration de la sécurité
routière. Elles contribuent directement à la mise en oeuvre des
politiques de protection de l'environnement et de prévention des risques
naturels. Elles assurent enfin des missions de défense et de
sécurité civile ; elles ont été très
sollicitées lors des tempêtes de décembre 1999, lors du
naufrage de l'Erika, ou encore dans le cadre du dispositif de lutte contre la
fièvre aphteuse.
En tant que service de l'État, les DDE exercent des missions
régaliennes, comme l'application du droit des sols, mais interviennent
également comme service constructeur d'autres ministères
(Défense, Justice, Santé, Education Nationale). Par ailleurs,
elles sont mises à la disposition de certaines collectivités
locales, comme, par exemple, pour l'instruction des permis de construire pour
le compte des communes, ou l'entretien et l'exploitation des routes
départementales pour le compte des conseils généraux.
Elles assurent, en outre, des missions de proximité, de conseil,
d'assistance et des prestations d'ingénierie publique pour les
collectivités territoriales et leurs groupements. Enfin, les DDE peuvent
réaliser certaines prestations en régie comme quelques travaux
d'entretien routier.
Les évolutions récentes ont conduit les DDE à
développer les études prospectives et les outils de connaissance
des territoires, pour une meilleure prise en compte des enjeux locaux dans la
mise en oeuvre des politiques nationales, notamment en matière
d'environnement, et pour favoriser, en liaison avec les collectivités
territoriales, le développement durable.
Dans un contexte où la demande de la société se fait plus
exigeante, les DDE ont fortement développé leurs actions dans les
champs de la protection contre les risques, qu'ils soient d'origine naturelle
ou technologique, et de la sécurité civile. Ces missions
commencent par la connaissance des risques, la prévention et la
prévision, se poursuivent par l'intervention des services en situation
de crise et se concluent par le retour d'expériences de ce type
d'événement.
Enfin, dans le domaine des routes, les DDE ont fait évoluer leurs
interventions de l'entretien traditionnel à une politique d'exploitation
du réseau et de diffusion de l'information routière mieux
à même de prendre en compte les attentes de l'usager.
Dans les domaines des voies navigables, des affaires maritimes et de l'aviation
civile, le ministre de l'équipement, des transports et du logement
dispose en plus des DDE de services déconcentrés
spécialisés (services de la navigation, services maritimes,
directions des affaires maritimes, directions de l'aviation civile).
Source : METL