Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 20 - Equipement, transports et logement : Services communs
PELLETIER (Jacques), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 20 - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 104 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE II
UN BUDGET QUI DOIT ÊTRE RÉFORMÉ- I. LA NÉCESSITÉ DE CLARIFIER LA PRÉSENTATION BUDGÉTAIRE ET DE RECOURIR À DES INDICATEURS DE RÉSULTATS
- II. DES DÉPENSES DE PERSONNEL MAL ÉVALUÉES, DE PLUS EN PLUS ÉLEVÉES ET RIGIDES
- III. LES DÉPENSES « HORS PERSONNEL »
- CONCLUSION
- MODIFICATIONS DE CRÉDITS ADOPTÉES PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 20
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT :
I.- SERVICES COMMUNS
Rapporteur spécial
: M. Jacques PELLETIER
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Le
budget des services communs est le budget de personnel et de fonctionnement du
ministère de l'équipement, des transports et du logement. Il
représente donc
plus de 100.000 emplois publics, les crédits
de l'ensemble des services centraux et déconcentrés du
ministère
, et un montant de crédits très important.
Le budget des services communs s'élève en effet à 4,3
milliards d'euros, soit 28,3 milliards de francs : à titre de
comparaison, ce budget est plus important que le budget des affaires
étrangères
(3,6 milliards d'euros soit
23,8 milliards de francs)
et représente presque
l'équivalent du budget de la justice
(4,7 milliards d'euros soit
30,7 milliards de francs).
Pourtant, contrairement à des politiques publiques qui mobilisent des
moyens beaucoup plus faibles, ce budget ne suscite pas de
débat
: 97 % des crédits en 2002 sont la simple
reconduction de services votés.
Le poids des dépenses de
personnel et de fonctionnement est tel que l'augmentation mécanique du
budget paraît à tous inéluctable.
Or,
depuis trois ans, votre rapporteur spécial a acquis la conviction
que des changements sont possibles
: une meilleure productivité
des services, une réorganisation du ministère et notamment des
services déconcentrés, des redéploiements vers les
secteurs prioritaires (exploitation des routes, sécurité...) sont
nécessaires.
De récents rapports de la Cour des comptes, concernant
l'évolution des crédits sur la période 1997-2000 et la
gestion des personnels, sont venus conforter cette conviction
:
le ministère de l'équipement, des transports et du logement a du
mal à connaître ses effectifs, à les redéployer et
à mettre en oeuvre des dispositifs de gestion performants. La
présentation budgétaire ne reflète pas correctement les
moyens du ministère.
L'évaluation, le contrôle, et le redéploiement des
moyens sont autant de défis que doit enfin relever le ministère
de l'équipement afin d'adapter ses moyens aux besoins de la France du
21
ème
siècle.
chapitre premier
PRESENTATION DES DOTATIONS BUDGETAIRES
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
Les
crédits du fascicule I "Services communs"
du ministère de
l'Equipement, des transports et du logement,
s'élèveront
à 4,3 milliards d'euros (28,3 milliards de francs) pour 2002
, soit
une progression apparente de 5 % par rapport à 2001.
Une présentation des crédits à structure constante montre
que
ceux-ci augmentent en réalité de 2,4 %.
Evolution du budget des services communs à structure constante
Budget voté 2001 |
PLF
2002
|
Evolution 2002/2001 |
|
titre III |
4.024,7 |
4.133,6 |
+ 2,7 % |
dont personnel |
3.506,3 |
3.605,8 |
+ 2,8 % |
dont fonctionnement |
518,4 |
527,8 |
+ 1,8 % |
titre IV |
1,5 |
1,5 |
0,0 % |
total dépenses ordinaires |
4.026,2 |
4.135,1 |
+ 2,7 % |
titre V |
16,4 |
10,0 |
- 39,0 % |
titre VI |
60,4 |
55,7 |
- 7,8 % |
total dépenses en capital (CP) |
76,8 |
65,7 |
- 14,5 % |
total moyens de paiement (DO+CP) |
4.103,0 |
4.200,8 |
+ 2,4 % |
total autorisations de programme (AP) |
78,0 |
78,6 |
+ 0,8 % |
(en millions d'euros)
A. LES DÉPENSES ORDINAIRES
Les
dépenses ordinaires représentent 98,4 % du budget des
services communs,
qui correspond donc presque exclusivement aux
crédits de personnel et de fonctionnement du ministère de
l'équipement, des transports et du logement, depuis le transfert des
crédits de l'urbanisme à la section logement en 1999.
Ces dépenses progressent de 2,7 % pour 2002, après une
quasi-stabilité pour 2001 (+ 0,2 %), et une hausse
modérée en 2000 (+ 1,4 %).
1. Titre III (moyens des services)
A
structure constante,
les moyens des services
progressent de 2,7 %
en 2002.
Cette hausse s'explique par :
a - une
augmentation sensible des dépenses de personnel,
de
2,8 % pour atteindre 3,6 milliards d'euros :
- les
rémunérations d'activité
sont en hausse de
2,7 % à 2,3 milliards d'euros, soit une hausse à
structure constante de 60 millions d'euros, pour l'essentiel due à la
revalorisation du point fonction publique sur la période 2000-2002 et
à des revalorisations indemnitaires ;
revalorisation point fonction publique 2000-2001 |
+ 37,9 |
mesures statutaires et transformations d'emplois |
+ 5,2 |
ajustement rémunérations |
- 13,4 |
crédits pour hausse rémunérations en 2002 |
+ 13,6 |
créations nettes d'emplois |
+ 5,5 |
revalorisation indemnitaire et vacations |
+ 12,8 |
total |
+ 61,6 |
-
après avoir été stable en 2001,
la participation de
l'Etat aux charges de pensions
progresse de 3,6 % à 964,7 millions
d'euros (6,3 milliards de francs) en raison d'un ajustement aux besoins
des pensions civiles (29 millions d'euros) et de l'anticipation de la
revalorisation du point fonction publique en 2002 (3,4 millions d'euros) ;
- les
charges sociales versées par l'Etat
s'élèvent à 323,4 millions d'euros (2,1 milliards de
francs) soit une hausse de 1,8 % par rapport à 2001, hausse due aux
cotisations sociales qui augmentent parallèlement à la hausse des
rémunérations d'activité.
b - à structure constante, les
dépenses de
fonctionnement
progressent de 1,8 %,
et s'établissent
à 527,8 millions d'euros (3,4 milliards de francs) :
- les
moyens de fonctionnement des services sont stables
à
268 millions d'euros (1,76 milliard de francs)
- les
subventions de fonctionnement
, qui concernent trois
établissements publics (Météo-France , l'Ecole
nationale des ponts et chaussées, l'Institut géographique
national) progressent de 2,3 % pour s'établir à 239,3
millions d'euros (1,5 milliard de francs). L'augmentation des subventions de
fonctionnement concerne principalement Météo-France et l'Institut
géographique national, comme le souligne le tableau ci-dessous.
Evolution des subventions de fonctionnement
Météo-France |
+ 2,3 |
ENPC |
+ 0,4 |
IGN |
+ 2,7 |
Total |
+ 5,4 |
En millions d'euros
S'agissant de Météo-France toutefois, la hausse est trompeuse car
elle ne couvre pas l'augmentation des dépenses résultant des
revalorisations salariales (3,3 millions d'euros). De surcroît,
l'établissement doit financer 39 créations d'emplois et de
nombreuses transformations d'emplois sur son budget propre, tout en
enregistrant en parallèle 42 suppressions d'emplois non
budgétaires et une réduction de ses moyens de fonctionnement.
L'institut géographique national enregistre une réelle
revalorisation de sa subvention de fonctionnement mais doit financer des
adaptations et fusions d'emplois pour un coût non précisé.
En effet, le « bleu » budgétaire ne permet pas de
connaître le montant des dépenses supportées par les
budgets propres des établissements, alors que les mesures
« financées en interne » par les
établissements publics sont nombreuses.
- enfin,
la rubrique « dépenses diverses »
,
qui regroupe des crédits hétéroclites pour la
sécurité routière, l'autorité de contrôle des
nuisances sonores aéroportuaires, et la formation à la conduite
automobile et aux réparations judiciaires s'élève à
52,4 millions d'euros (343 millions de francs) dont 32,1 millions d'euros
provenant d'un changement de nomenclature. Les moyens supplémentaires
sont limités à la création d'un emploi au profit de
l'autorité des nuisances sonores aéroportuaires et au transfert
d'un autre emploi depuis le budget de l'environnement.
2. Titre IV (dépenses d'intervention)
Les dépenses d'intervention , qui ne représentent que la somme infime de 0,036 % des dépenses ordinaires, sont stables à 1,5 million d'euros après avoir diminué l'an dernier de 17 %. Les moyens du programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres (PREDIT) des actions économiques et internationales dans le domaine du bâtiment, des transports et de l'équipement et les subventions aux associations sont donc reconduits.
B. LES DÉPENSES EN CAPITAL
Conséquence logique de l'absolue prééminence des dépenses de personnel et de fonctionnement dans le budget des services communs, les dépenses en capital ne représentent que 1,6 % des crédits, soit 65,7 millions d'euros (431 millions de francs) et sont en très forte baisse pour 2002 (-14,5 %).
1. Titre V (investissements réalisés par l'Etat)
Les investissements exécutés par l'Etat , qui s'élèvent seulement à 10 millions d'euros en crédits de paiement pour 2001 (- 39 %), comprennent essentiellement les crédits relatifs à l'équipement immobilier des services (4,1 millions d'euros), plus que divisés par deux par rapport à 2001 (- 60 %) et les crédits de recherche scientifique et technique (5,8 millions d'euros), eux aussi en forte baisse (-12 %).
2. Titre VI (subventions d'investissement)
Les
subventions d'investissement
du titre VI s'élèvent
désormais à 55,6 millions d'euros pour 2002, soit une baisse de
7,8 % par rapport à 2001.
La baisse touche toutes les lignes budgétaires, et principalement :
- les subventions d'investissement à
Météo-France
(- 7 %) à 39,2 millions d'euros ;
- les crédits d'équipement pour
la recherche scientifique et
l'expertise
(- 6 %) à 9,7 millions d'euros, dont :
- les crédits d'investissement du
programme de recherche et de
développement pour l'innovation et la technologie dans les transports
terrestres
(PREDIT), en baisse de 27 % à 837.000 euros ;
- les crédits de recherche du
fonds d'aide à la recherche et
à l'innovation dans les transports
(FARIT) en baisse de 28 %
à 2,9 millions d'euros.
- les subventions d'équipement à
l'Institut
géographique national
, qui baissent de 10 %, à 5,3 millions
d'euros.
Toutes les « petites lignes » (contribution au logement des
fonctionnaires, subvention au secteur du bâtiment, etc..) sont
réduites d'une manière forfaitaire. Il est vraisemblable que
certaines économies, notamment sur la contribution au logement des
fonctionnaires ne soient que des gages factices, et que ces dotations seront
dès lors abondées en loi de finances rectificative, comme l'a
souligné à plusieurs reprises la Cour des comptes.
II. LES AGRÉGATS
Présentation des agrégats à structure constante
agrégats |
numéro |
Crédits |
Budget voté 2001 |
PLF 2002
|
Variation |
Services opérationnels communs et administration générale |
11 |
DO+CP |
3.826,3 |
3.954,2 |
+ 3,3 % |
|
|
AP |
15,2 |
16,3 |
+ 7,5 % |
Information géographique |
12 |
DO+CP |
75,6 |
77,8 |
+ 2,9 % |
|
|
AP |
7,3 |
7,3 |
+0,0 % |
Météorologie |
13 |
DO+CP |
184,2 |
183,7 |
- 0,2 % |
|
|
AP |
40,4 |
39,2 |
-3,0 % |
Sécurité routière |
16 |
|
- |
32,2 |
- |
Interventions économiques et internationales |
20 |
DO+CP |
16,9 |
15,0 |
- 11,4 % |
|
|
AP |
15,1 |
15,8 |
+ 4,9 % |
(en millions de francs)
A. SERVICES OPÉRATIONNELS COMMUNS ET ADMINISTRATION GÉNÉRALE
Les crédits de personnel, de fonctionnement et d'investissement qui
composent cet agrégat correspondent aux moyens généraux de
fonctionnement inscrits à la section des services communs pour les
services d'administration centrale, les services déconcentrés et
les services à compétence nationale intervenant dans les domaines
d'activité et les champs de compétence du ministère de
l'équipement, des transports et du logement
.
Ces services sont constitués, pour l'administration centrale, de
3 cabinets ministériels, du conseil général des ponts
et chaussées, de 16 directions d'administration centrale, de
nombreux services administratifs et services sociaux, et des moyens de la
délégation interministérielle à la ville.
Pour les services opérationnels et administratifs, il s'agit des
22 directions régionales de l'équipement, des 102 directions
départementales, des 6 services de navigation, des 7 services maritimes,
des 7 centres techniques de l'équipement et de services techniques
à compétence nationale.
Les dépenses de cet agrégat représentent donc,
à elles seules, 94 % de l'ensemble du budget "services
communs".
A structure constante, elles progressent vivement en 2002 (+ 3,3
%) après une stabilité en 2001. Ce sont les dépenses
ordinaires (personnel et fonctionnement) qui expliquent cette hausse, car les
dépenses en capital (qui ne représentent que 0,2 % de
l'agrégat) sont réduites de 48 %.
B. INFORMATION GÉOGRAPHIQUE
Conformément au relevé de décisions
interministérielles publié le 19 février 2001 par le
Gouvernement et en conclusion de l'instruction du rapport demandé par le
Premier ministre à M. Guy Lengagne, député du
Pas-de-Calais, l'Institut géographique national (IGN) a pour mission
d'établir et de mettre à jour des référentiels
géographiques de qualité, orientés désormais vers
les grandes échelles, de les diffuser et de contribuer au
développement et à l'utilisation des applications de valeur
ajoutée en soutenant les professionnels de l'information
géographique.
Les crédits à l'Institut géographique national progressent
de 2,9 % pour 2002. Ils atteignent donc 77,8 millions d'euros. La
progression concerne uniquement les subventions de fonctionnement (+4 %
à 71,4 millions d'euros) alors que les subventions d'investissement
diminuent (-8 % à 6,5 millions d'euros).
C. MÉTÉOROLOGIE
L'agrégat
« météorologie »
recouvre les subventions à Météo France,
établissement public administratif qui compte environ 3.700 agents. Il a
pour principales missions d'assurer la surveillance de l'atmosphère, de
l'océan superficiel et du manteau neigeux, d'en prévoir les
évolutions et de diffuser les informations correspondantes.
Les crédits de l'agrégat sont réduits de 0,2 % pour 2002,
avec une évolution contrastée entre la hausse des dépenses
ordinaires (+2,0 %) et la réduction des dépenses en capital (- 7
%).
Comme cela est souligné dans la présentation
générale des crédits, l'augmentation des subventions de
fonctionnement ne couvre pas le coût des revalorisations salariales.
Par ailleurs, les subventions d'investissement diminuent et notamment la
contribution française à l'organisation de satellites
météorologiques européens EUMETSAT qui
s'élèvera à 36,6 millions d'euros (240 MF), en baisse de 2
%.
On pourra utilement noter l'écart entre ces réductions de
crédits et d'emplois et la présentation qui en est faite dans le
dossier de presse du budget 2002 : «
la préservation
des crédits alloués à Météo France, ainsi
que la création de 75 emplois en 2001 et 2002, ont pour but de permettre
à l'établissement public de renforcer son rôle dans les
domaines de la sécurité et de l'environnement, lesquels
constituent deux priorités budgétaires du
Gouvernement.
»
En réalité, comme cela est d'ailleurs indiqué dans le
dossier de presse du ministère, le 22 mars 2001 a été
signé entre le ministre de l'Équipement, des Transports et du
Logement, la secrétaire d'État au Budget et le
Président-directeur général de Météo France
un nouveau contrat d'objectifs couvrant la période 2001-2004. Aux termes
de ce contrat, la subvention de l'État, hors la participation
française à EUMETSAT, diminue de - 0,3 % en euros constants
; la part de reversement des redevances aéronautiques à
Météo France progresse quant à elle de 1 % par an.
D. SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Ce
nouvel agrégat provient de la dispersion des crédits
consacrés à la sécurité routière dans
plusieurs bleus budgétaires. Les crédits regroupent les
dépenses relatives au délégué
interministériel à la sécurité routière et
à la formation à la conduite automobile, soit 32,2 millions
d'euros.
L'ensemble des moyens accordés à la sécurité
routière fait désormais l'objet d'un
« jaune » budgétaire associé au projet de loi
de finances.
E. INTERVENTIONS ÉCONOMIQUES ET INTERNATIONALES
Cet
agrégat regroupe les crédits permettant d'assurer, d'une part,
les fonctions d'observation, de production et de diffusion d'informations
économiques et statistiques, en liaison avec l'INSEE, dans les domaines
dont le ministère de l'équipement, des transports et du logement
à la charge et d'autre part, de soutenir l'appareil productif (en
particulier par l'aide aux PME) et de contribuer à l'évaluation
des politiques nationales et à la recherche dans les domaines de la
construction, de l'habitat, de l'aménagement et des transports. Une part
des crédits est contractualisée dans le cadre des contrats de
plan Etat-régions.
Les crédits consacrés aux actions économiques et
internationales, qui sont essentiellement des dépenses en capital (le
crédits de personnel et de fonctionnement se rapportant à
l'agrégat sont inclus dans les crédits de l'administration
générale, soit 282 emplois et 4,21 millions d'euros de
crédits de fonctionnement) diminueront fortement en 2002 (- 11,4 %).
Les diminutions de crédits portent sur les études, les
subventions d'équipement dans le secteur du bâtiment et des
travaux publics, le programme de recherche et d'innovation dans les transports
terrestres et surtout le fonds d'aide à la recherche et à
l'innovation dans les transports (dont les crédits passent de 4,1
à 2,9 millions d'euros).
Il semble donc que la composante « recherche » du budget
des services communs, déjà très faible dans l'ensemble des
crédits (0,4 %) ait été
« sacrifiée » pour 2002.
III. L'EXÉCUTION DU BUDGET DES SERVICES COMMUNS EN 2000 ET 2001
A. L'EXÉCUTION DU BUDGET EN 2000
Pour
l'ensemble des chapitres de dépenses ordinaires, l'écart entre la
loi de finances initiale et l'exécution est négatif de 2,916
milliards de francs
. Cet écart s'explique en grande partie par les
mouvements de crédits suivants :
a) Des
transferts habituels
effectués en début de gestion
de la totalité des inscrits en loi de finances initiale sur les
chapitres de personnel 32-92 « Personnels en retraite - Pensions et
allocations » et 32-97 « Participation aux charges de
pension » , vers le budget des charges communes ;
b) Le
rattachement des crédits de fonds de concours
pour
987,87 millions de francs ;
c) Des
transferts de crédits sur les chapitres de personnel
correspondant à des agents gérés sur le plan statutaire
par le ministère de l'équipement, des transports et du logement,
mais dont les emplois et les crédits sont inscrits en loi de finances
initiale sur d'autres sections budgétaires.
En effet, en cours de gestion 2000, les emplois de la section «services
communs » ont été majorés de 4.554 emplois.
Transferts en gestion 2000 |
|
Ministères ou autres sections |
Emplois |
Environnement |
1394 |
Culture |
592 |
Education nationale |
36 |
INSEE |
-84 |
Tourisme |
207 |
Mer (y compris Agriculture) |
2409 |
|
4554 |
Pour les
chapitres de dépenses en capital, l'écart est de 298,4 millions
de francs en autorisations de programme et de 560,5 millions de francs en
crédits de paiement. Ces écarts s'expliquent par les
différents mouvements de crédits rappelés ci-dessus ainsi
que par les reports de crédits disponibles de la gestion
précédente et l'ouverture de crédits liée à
la loi de finances rectificative pour 2000.
Par ailleurs, il faut noter que la section « services
communs » bénéficie chaque année
d'ouverture
de crédits de répartition
. Il s'agit en particulier des
crédits correspondant aux opérations retenues par le
comité interministériel d'action sociale (CIAS), soit pour les
opérations d'investissement qui intéressent le restaurants
inter-académiques (crédits rattachés sur le chapitre
57-92), soit pour les programmes de construction de logements sociaux auxquels
l'Etat participe financièrement en vue de la réservation de
logements destinés aux fonctionnaires (crédits rattachés
sur le chapitre 65-45).
Le ministère de l'équipement, des transports et du logement
bénéficie également chaque année de
crédits en provenance de fonds variés
.
Au titre de l'année 2000, on peut citer : le fonds pour la
réforme de l'Etat (FRE), le fonds interministériel pour
l'accessibilité des constructions recevant du public souffrant d'un
handicap (FIAH), le fonds national de la science (FNS), le fonds
interministériel de modernisation (FIM).
Il bénéficie également régulièrement de
crédits en provenance du chapitre 34-94 des services du Premier ministre
« Actions de formation, de perfectionnement, d'insertion et de
modernisation dans la fonction publique ».
Les mesures intervenues en 2000 à ces titres divers sont
précisées dans le tableau ci-dessous :
Référence des arrêtés de répartition (date et JO) |
Provenance |
Montant des crédits ouverts (en francs) |
Chapitres de rattachement |
24 juillet 2000 - JO du 13 août 2000 |
SG Premier Ministre |
950 000 |
34-97 |
10 août 2000- JO du 27 août 2000 |
FRE |
950 000 |
34-97 |
|
FRE |
450 000 |
34-60 |
|
FRE |
500 000 |
34-96 |
|
FRE |
650 000 |
34-98 |
18 août 2000-JO du 27 août 2000 |
FIM |
1 900 000 |
34-96 |
12 octobre 2000- JO du 25 octobre 2000 |
SG Premier ministre |
426 000 |
34-97 |
11 octobre 2000-JO du 25 octobre 2000 |
FIAH |
916 100 (AP=CP) |
57-91 |
29 mai 2000-JO du 7 juin 2000 |
FNS |
250 000 (CP) |
67-58 |
TOTAL |
- |
6 992 100 |
- |
B. L'EXÉCUTION DU BUDGET EN 2001
1. Le contrat de gestion 2001
Le
dispositif du contrat de gestion vise à garantir le respect de
l'évolution en volume des dépenses de l'Etat, fixé par le
programme pluriannuel d'évolution des finances publiques.
Le contrat est arrêté sur deux points. D'une part un
montant
minimal
de reports de crédits
, d'autre part une
mise en
réserve de crédits
pouvant faire l'objet d'annulations nettes.
Aussi, les crédits mis en réserve pouvant faire l'objet d'une
annulation se montent à 1.524.490 euros (10 millions de francs) qui se
décomposent ainsi :
- 152.449 euros (1 million de francs) sur le chapitre 57-58 ;
- 609.796 euros (4 millions de francs) sur le chapitre 67-58 ;
- 762.245 euros (5 millions de francs) sur le chapitre 35-65.
De fait, l'arrêté d'annulation du 21 mai 2001 a
porté sur 10 millions de francs.
Par ailleurs, les engagements de reports se montent à 9.451.839 euros
(620 millions de francs).
2. Les dispositions de la loi de finances rectificative
Le
projet de loi de finances rectificative pour 2001 présenté par le
gouvernement au conseil des ministres du 14 novembre 2001, procède
à des modifications de crédits, dont le montant est toutefois
limité par rapport à l'ensemble du budget :
-
il abonde les dépenses ordinaires du budget de 69,87 millions de
francs
, principalement pour ajuster aux besoins les frais judiciaires et de
réparations civiles (+ 64 millions de francs) ;
-
il majore les dépenses en capital de 132,4 millions de francs en
crédits de paiement et 62,5 millions de francs en autorisations de
programme
essentiellement au profit de l'équipement immobilier des
services (+ 61,3 millions de francs) pour faire suite à des cessions
immobilières et remettre en état la direction
départementale de l'équipement (DDE) de Toulouse. Le reste des
crédits, soit 1,3 million de francs, abonde la contribution de l'Etat
aux dépenses de construction de logements destinés à des
fonctionnaires.
-
il annule 40,99 millions de francs de dépenses ordinaires
sur
le chapitre 31-90 consacré aux rémunérations de personnel
et 9 millions de francs de crédits de paiement et 2 millions de francs
d'autorisations de programme pour les dépenses en capital. Il s'agit des
crédits destinés à la recherche scientifique et technique
et des subventions d'équipement à l'institut géographique
national.
CHAPITRE II
UN BUDGET QUI DOIT ÊTRE RÉFORMÉ
I. LA NÉCESSITÉ DE CLARIFIER LA PRÉSENTATION BUDGÉTAIRE ET DE RECOURIR À DES INDICATEURS DE RÉSULTATS
A. UN BUDGET TROP INSTABLE
La loi
n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances
réformant l'ordonnance organique du 2 janvier 1959 crée de
nouvelles obligations en matière de présentation
budgétaire et prévoit la répartition des crédits
budgétaires sous forme de missions et de programmes. L'idée est
évidemment de permettre un meilleur contrôle du Parlement sur la
dépense publique et de disposer d'indicateurs précis de
résultats.
A cet égard, votre rapporteur note que
le budget des services communs
est encore très éloigné des objectifs de clarté et
d'évaluation de la dépense publique
. Le ministère de
l'équipement, des transports et du logement devra amplifier ses efforts
s'il veut être prêt pour la mise en oeuvre des nouvelles
dispositions de la loi organique.
Dans ses présentations des deux années écoulées,
votre rapporteur avait souligné comme « exigence
démocratique » la nécessité de stabiliser
la présentation du budget des services communs.
Ce budget est affecté de modifications de nomenclature chaque
année, sous la forme de transferts, qui rendent toute analyse
détaillée des crédits impossible : 28 mouvements de
crédits en 2000, 24 mouvements en 2001...le budget pour 2002 compte
encore 18 mouvements de crédits, dont 7 transferts internes et 11
transferts entre sections.
Même si l'on constate une légère amélioration, le
budget des services communs continue d'être l'un des plus instables et
donc des plus difficiles à comparer d'une année sur l'autre.
Cette année, les modifications s'expliquent par des
redéploiements internes dont l'objet réel n'est jamais
indiqué et par des transferts en provenance principalement de la section
« Mer » mais aussi des affaires étrangères,
de la ville, des services généraux, de l'outre-mer, de
l'environnement, du tourisme et des transports.
Votre rapporteur note que la Cour des comptes a réalisé une
monographie du budget de l'équipement et des transports dans son rapport
sur les lois de finances pour 2000. Bien que dotée de moyens efficaces
et d'une expertise reconnue, la Cour a peiné à retracer
l'évolution des crédits, notamment s'agissant du budget des
services communs.
La Cour a très bien résumé la situation à laquelle
se trouve également confronté un rapporteur des crédits
des services communs : «
Tant la variété des
supports budgétaires du domaine équipement et transports que les
multiples variations de périmètres enregistrées au cours
des cinq années passées mettent en évidence la mauvaise
lisibilité des moyens mis en oeuvre pour ces politiques publiques et
l'opacité des évolutions
. »
La Cour précise également : «
si les bleus
décrivent les emplois et les crédits transférés,
ils sont généralement elliptiques ou muets quant à la
réalité administrative que ces transferts recouvrent
. »
et encore «
la reconstitution de ces opérations
(transferts) nécessite l'examen détaillé de tous les bleus
concernés, soit au minimum deux bleus pour chaque transfert. Il est en
outre souvent nécessaire de se reporter aux tableaux de changement de
nomenclature produits annuellement par la direction des affaires
financières et de l'administration générale ainsi qu'aux
volumes blancs des nomenclatures d'exécution. »
B. DES INDICATEURS DE RÉSULTATS INEXISTANTS
Comme
l'an dernier, votre rapporteur rappelle que
le ministère de
l'équipement, des transports et du logement gagnerait beaucoup à
présenter ses crédits budgétaires en fonction de leurs
affectations à des politiques publiques et à améliorer ses
indicateurs de résultats
, qui manquent aujourd'hui de pertinence.
Le ministère a des efforts à réaliser. En effet, il n'est
pas encore capable d'assurer le simple suivi de ses effectifs.
Une méconnaissance des effectifs
La Cour
des comptes a demandé au ministère de l'équipement, des
transports et du logement que les données les plus récentes sur
les emplois et les effectifs, alors relatives à 1996, lui soient
fournies mais les réponses du ministère aux investigations de la
Cour ont été tardives : les informations essentielles sur les
effectifs réels n'ont pu être transmises qu'en 1999.
Selon la Cour, ces difficultés étaient dues à
l'incapacité du ministère à dénombrer ses
effectifs réels en l'absence d'outils de gestion performants.
Ce n'est qu'au prix de longs travaux de synthèse à partir de
données papier que le ministère a pu fournir les
éléments sur les effectifs réels avec un an et demi de
retard
, en raison notamment d'un certain cloisonnement entre les services
gestionnaires. Encore faut-il noter que sur un certain nombre de points, les
données divergent de celles établies par le contrôleur
financier central. Le ministère a néanmoins signalé
à la Cour sa volonté d'améliorer le suivi des effectifs
réels par la mise en oeuvre de nouveaux outils informatiques.
Désormais, des
tableaux de répartition des emplois sont
disponibles, ce qui est un progrès, mais ils ne sont renseignés
que pour les années passées (1999 et 2000) alors que l'on
débat des choix budgétaires pour 2002...
Par ailleurs,
les tableaux fournissent des indicateurs de coûts et non
de résultats, hormis l'existence d'indicateurs pour la
météorologie
sur la fiabilité des prévisions,
le nombre de publications au niveau international et le nombre de bulletins
émis par agent.
Cette exception s'explique sans doute par
l'existence d'un contrat
d'objectifs
signé le 22 mars 2001 entre le ministre de
l'Équipement, des Transports et du Logement, la secrétaire
d'État au Budget et le Président-directeur général
de Météo France pour la période 2001-2004. Des objectifs
sont donc fixés pour les années 2001 et 2002 qui permettront
ensuite d'apprécier ou non leur réalisation (augmentation de 80 %
à 83 % des mises en vigilance pertinentes, progression de 96 à 97
% de la proportion de bons résultats à 8 jours...). Certains des
indicateurs sont des indicateurs internationaux et scientifiquement
validés.
L'existence de ces indicateurs est aujourd'hui l'exception, même pour les
établissements subventionnés comme l'Institut géographique
national.
C. L'ABSENCE D'OBJECTIFS : L'EXEMPLE DE L'INSTITUT GÉOGRAPHIQUE NATIONAL
L'an
dernier, votre rapporteur avait souligné que la faible progression des
crédits de l'IGN n'est pas liée à des gains de
productivité, mais traduisait un certain attentisme
après
la fin du contrat d'objectif entre l'IGN et l'Etat
et alors qu'aucun
nouveau contrat n'avait été signé.
Après la parution du rapport du député M. Guy Lengagne,
qui s'était vu confier, par le Premier ministre au printemps 1999, une
mission de réflexion sur les perspectives d'évolution de
l'information géographique et ses conséquences sur
l'activité de l'IGN, des groupes de travail s'étaient mis en
place et votre rapporteur estimait
nécessaire que leur
réflexion aboutisse rapidement à la redéfinition et
à la modernisation du rôle de l'IGN et de ses engagements
vis-à-vis de l'Etat, mais également des collectivités
locales, et d'une manière générale de l'ensemble de ses
clients.
Malheureusement, la situation a encore peu évolué : les
recommandations de M.Guy Lengagne, remises le 30 septembre 1999, ont fait
l'objet en 2000 d'une instruction interministérielle qui a abouti
à un relevé de décisions seulement le 19 février
2001.
Ce relevé de décisions interministérielles confirme les
missions concernant les activités de recherche et développement,
les activités de formation, la réalisation des
référentiels de base et la production des
référentiels cartographiques. Il confie à l'IGN une
nouvelle mission : l'élaboration et la gestion du
référentiel à grande échelle (RGE) de
précision métrique contenant divers objets
géoréférencés (composantes ortho-photographique,
topographique, parcellaire et adresse), devant couvrir le territoire national
avant la fin des contrats État - Régions du XIIème plan.
Une convention de coopération entre la Direction Générale
des Impôts (DGI) et l'IGN a été signée le 28
février 2001. Cette convention précise les modalités de
fourniture par la DGI des données cadastrales numérisées
permettant à l'IGN de réaliser la composante parcellaire du RGE.
Le ministère annonce qu'un nouveau contrat d'objectifs s'appuyant sur le
relevé de décisions interministérielles, explicitant les
différents programmes d'activités de l'IGN, les calendriers de
réalisation, les modes de financement (subvention de l'Etat et
contribution des utilisateurs) et les indicateurs de suivi des
réalisations, des moyens et du développement de l'information
géographique couvrira la période 2002-2005. Des
négociations seraient en cours avec les ministères de tutelle et
devraient aboutir à une signature fin 2001.
Votre rapporteur, qui depuis au moins deux ans, demande la signature d'un
contrat précisant les objectifs et les moyens de l'IGN, estime qu'il
serait temps que ce contrat soit signé, alors que le troisième et
dernier contrat de plan signé entre l'IGN et l'Etat a pris fin en
1997.
II. DES DÉPENSES DE PERSONNEL MAL ÉVALUÉES, DE PLUS EN PLUS ÉLEVÉES ET RIGIDES
A. UNE AUGMENTATION PRÉVISIBLE
L'an
dernier, votre rapporteur soulignait que la modération salariale
expliquait, pour l'essentiel, la stabilisation du budget des services communs
et notait le moindre effort porté sur les réductions d'effectifs,
dont la conséquence devait être, inéluctablement, une
hausse des dépenses à moyen terme : «
en
conclusion, votre rapporteur se féliciterait de la stabilité du
budget de personnel et de fonctionnement des services communs pour 2001, si
elle n'était excessivement fragile, en raison des inévitables
accords salariaux qui, en l'absence d'efforts sur le niveau des effectifs, ne
manqueront pas d'augmenter les dépenses de personnel du ministère
de l'équipement, des transports et du logement. Il regrette à ce
titre qu'aucune étude approfondie ne permette de mesurer exactement le
niveau des besoins tant en personnel qu'en moyens de fonctionnement des
différents domaines d'action du ministère
. »
Cette remarque se confirme dès 2002, avec une hausse du budget de
près de 3 %, qui résulte d'une part de l'augmentation des
emplois du ministère et d'autre part des accords salariaux.
1. Le retour à la hausse des emplois
En 1999
et 2000, le ministère de l'Equipement, des transports et du logement
avait procédé à la suppression de 875 postes. Le
renversement de tendance a lieu en 2001, avec 13 créations nettes
d'emplois.
Pour 2002, le mouvement s'amplifie avec 241 créations
nettes d'emplois
(ramenées à 222 si l'on tient compte des 19
emplois non budgétaires supprimés dans les établissements
publics).
On remarquera que les créations nettes d'emplois les plus significatives
concernent les inspecteurs du permis de conduire et les agents d'exploitation
des travaux publics de l'Etat.
Détail des créations d'emplois en 2002
a)
Mise en oeuvre des politiques nouvelles : 77 emplois sont
créés pour répondre aux enjeux des nouvelles politiques
mises en place dans le cadre de la politique urbaine, du logement et de
l'aménagement du territoire.
Ces emplois sont
décomposés comme suit :
22 Ingénieurs des travaux publics de l'Etat
22 Attachés administratifs des services déconcentrés
33 Secrétaires administratifs des services déconcentrés
b)
Formation du conducteur
: 77 emplois destinés à
améliorer les conditions de passage de l'examen du permis de conduire et
à faire face à l'allongement de la durée de
l'épreuve, décomposés comme suit :
5 délégués du permis de conduire
72 inspecteurs du permis du conduire
c)
Exploitation
: 85 emplois destinés à renforcer les
équipes affectées à l'exploitation des infrastructures,
à la surveillance du trafic et des tunnels, aux interventions d'urgence,
à la viabilité hivernale du réseau routier et à
l'exploitation des voies navigables. Ces 85 emplois se décomposent comme
suit :
9 chefs d'équipe d'exploitation des travaux publics de l'Etat
57 agents d'exploitation des travaux publics de l'Etat
19 ouvriers des parcs et ateliers (hors compte de commerce)
d )
Inspection du travail et contrôle des transports
: 10 emplois
destinés à améliorer les contrôles et la
sécurité des transports, notamment routiers.
5 contrôleurs du travail
5 contrôleurs des transports terrestres
Par ailleurs, les établissements publics subissent des réductions
d'emplois, qui concernent exclusivement Météo-France.
Evolution des emplois à Météo-France
Transformations d'emplois (loi 2 déc 92) |
- 2 |
Suppressions d'emplois budgétaires |
- 42 |
Créations d'emplois non budgétaires |
+ 25 |
Total |
- 19 |
Ensuite, la mise en oeuvre de l'article 34 de la loi n°2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations (conséquence de la jurisprudence Berkani du tribunal des conflits) conduit à la création de 983 emplois d'agents contractuels, dont 969 inscrits sur le budget des services communs. Il s'agit de la création d'emplois publics pour les personnels de service qui étaient auparavant sous statut privé.
Agents contractuels (budgétaires) |
+969 |
Agents contractuels Météo-France (non budgétaires) |
+ 14 |
Total |
+ 976 |
En comptant les mesures d'ordre et le transfert de plus de 2.500 emplois du budget « mer » 1( * ) , les effectifs passent de 97.957 à 101.648 emplois.
Evolution des emplois des services communs 1998-2002
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
98/2002 |
Réductions/augmentations |
- 1000 |
- 490 |
- 385 |
+ 11 |
+ 242 |
- 1.622 |
effectifs totaux (y.c transferts) |
100.246 |
99.405 |
98.341 |
97.957 |
101.648 |
+ 1.402 |
Malgré un relâchement de la rigueur
budgétaire
en 2001 et surtout 2002, un bilan sur cinq ans montre une réduction
nette de 1.622 emplois, soit 2 % des effectifs globaux. Cependant, comme
le souligne la Cour des comptes, sur la période 1996-1999, la part du
ministère est restée voisine de 4,5 % bien que 2.000 emplois
aient été perdus ; le secteur du transport aérien a
été favorisé, le secteur maritime préservé,
les suppressions ayant principalement porté sur le reste.
En 2000, les effectifs se répartissent comme suit (un changement de
présentation ne permet pas une comparaison exacte d'une année sur
l'autre. Aucune donnée prévisionnelle n'est disponible pour 2001
et 2002).
Répartition des effectifs
|
1999 |
2000 |
Administration centrale |
3.941 |
3.981 |
services opérationnels et administratifs |
88.186 |
92.916 |
routes et sécurité routière |
46.450 |
49.766 |
travaux neufs |
4.584 |
5.805 |
entretien, exploitation |
41.866 |
43.121 |
Examens du permis de conduire |
|
840 |
Transport |
|
1574 |
Aménagement et multimodalité |
|
385 |
Contrôle des transports |
|
796 |
Inspection du travail des transports |
|
393 |
habitat |
1.909 |
2.116 |
aménagement, urbanisme, études, constructions publiques |
15.110 |
15.435 |
navigation intérieure |
5.428 |
5.217 |
activités maritimes |
2.944 |
2.330 |
bases aériennes |
1.780 |
1.968 |
autres activités régaliennes et administration générale |
14.565 |
17.980 |
services spécialisés du réseau technique |
5.071 |
|
centres d'études techniques |
3.907 |
|
SETRA et autres organismes |
1.164 |
|
services de formation initiale et continue |
969 |
970 |
TOTAL |
98.167 |
97.867 |
Source : bleu budgétaire
2. Une « rigidification de la dépense »
Dans son
rapport sur l'exécution des lois de finances 2000, la Cour des Comptes
déclare, en parlant des crédits du ministère de
l'équipement et des transports que d'une part «
la
période (1996-2000) s'est avérée clairement
défavorable à ce domaine budgétaire
» et que
d'autre part «
la part des dépenses de personnel augmente
dans cet ensemble en diminution
».
La Cour estime que
« les charges de pensions et de cotisations,
sur lesquelles le ministère n'a pas de prise, sont responsables de
l'accroissement total » et parle de « rigidification de la
dépense
».
Cette affirmation est d'autant plus vraie dans le budget 2002, où les
crédits augmentent en raison essentiellement de la revalorisation du
point fonction publique sur la période 2000-2002, des revalorisations
indemnitaires et de l'ajustement des cotisations sociales pour un total de
près de 100 millions d'euros.
Le poids des services votés est très important dans le
budget des services communs : 97 % des crédits en 2002.
Chapitres |
services votés
|
Total
2002
|
31-90 |
1 840 135 891 |
1 912 014 091 |
31-92 |
13 860 438 |
14 651 840 |
31-93 |
84 095 291 |
84 310 335 |
31-94 |
329 486 329 |
355 554 011 |
31-95 |
27 833 570 |
23 189 219 |
32-92 |
66 514 000 |
66 514 000 |
32-97 |
894 861 572 |
898 200 000 |
33-90 |
238 148 930 |
246 728 075 |
33-91 |
60 146 773 |
62 085 502 |
33-92 |
22 532 532 |
22 733 132 |
|
3 577 615 326 |
3 685 980 205 |
poids des services votés |
97 % |
|
En 2002 la réduction des services votés concerne seulement la suppression de 8 emplois d'inscrits maritimes, et la réduction des moyens de fonctionnement des services à hauteur de 1.839.852 euros (12 millions de francs) sur les chapitres 34-97 et 34-98.
B. LES APPRÉCIATIONS SÉVÈRES PORTÉES PAR LA COUR DES COMPTES SUR LA GESTION DES PERSONNELS ET LES CRÉDITS DE RÉMUNÉRATION
1. De nombreuses irrégularités dans la gestion des personnels
La
Cour a constaté que les emplois budgétaires inscrits en loi de
finances initiale ne rendent compte que très imparfaitement du nombre et
de la consistance des emplois.
Il faut, en effet, dénombrer quatre types d'emplois
supplémentaires pour avoir une vue complète du total des emplois
gérés par ce ministère :
- des transferts d'emplois budgétaires en provenance de plusieurs
ministères augmentent sensiblement le nombre total des emplois ;
- des « emplois sur crédits », dont certains sont
identifiés dans le « vert budgétaire » tandis
que d'autres n'apparaissent pas dans ce fascicule, accroissent également
le nombre des emplois ;
- des modifications substantielles de la consistance des emplois inscrite en
loi de finances ont lieu sous la forme de « surnombres »
compensés par des « blocages d'emplois », certains de ces
surnombres étant identifiés dans le « vert
budgétaire », d'autres relevant, en revanche, de pratiques de
gestion ;
- enfin, la Cour a décelé, au-delà de ces cas dont le
ministère a connaissance, des situations locales d'agents
supplémentaires travaillant au bénéfice de certains
services déconcentrés.
De nombreuses irrégularités : les emplois sur crédits et les surnombres
Des
emplois peuvent être simplement mentionnés dans le
« vert » budgétaire en crédits sans que des
emplois budgétaires soient inscrits.
C'est par exemple le cas de 324 « emplois »
d'élèves-ingénieurs des travaux publics de l'Etat. Ces
élèves sont pourtant positionnés sur des échelons
qui font partie de leur carrière : l'absence d'emplois
budgétaires est anormale. Le ministère finance aussi 173 agents
(dont 2/3 d'agents SNCF) au chapitre 31-92, ou encore, 411 « emplois
» d'agents en congé de longue durée au chapitre 33-91 de
« prestations sociales versées par l'État ». Enfin,
2.519 emplois de l'école nationale des ponts et chaussées et de
l'institut géographique national sont financés via les chapitres
36-50 et 36-65 du budget.
Des « emplois sur crédits » n'apparaissent pas dans le
« vert » budgétaire : il s'agit d'emplois
résultant de recrutements irréguliers
:
-
les « vacataires permanents ».
La situation des «
médecins vacataires » n'a pas été
régularisée bien qu'elle soit incompatible avec les règles
du droit de la fonction publique.
-
les femmes de ménage et les gardiens
: les crédits
de fonctionnement du chapitre 34-97 servent à rémunérer
905 « emplois » de femmes de ménages ou de gardiens. Tous ces
recrutements sont irréguliers du point de vue du droit budgétaire
car la rémunération doit être imputée sur des
crédits de rémunération et non sur des crédits de
fonctionnement. Ces agents qui occupent des emplois permanents ont
été recrutés sans emploi budgétaire .Ils sont
également irréguliers au regard des règles du droit de la
fonction publique.
-
les surnombres
: le premier type de surnombres est prévu
par le Vert lui-même et c'est ainsi qu'en 1996, 819 surnombres
étaient autorisés expressément et gagés par autant
d'emplois bloqués. De telles pratiques ont pour objet d'ajuster la
situation réelle des effectifs aux emplois. Rien ne semble pourtant
s'opposer à ce que l'on ajuste les emplois budgétaires
eux-mêmes en loi de finances. Ce système complexe de surnombres
autorisés et de gages aboutit en fait à afficher des types
d'emplois budgétaires erronés : avant même
d'énumérer les emplois, on prévoit de «
procéder autrement » en gestion, en finançant des postes de
contractuels sur des emplois budgétaires théoriquement
dévolus à des personnels titulaires.
D'autres
surnombres sont autorisés par des lettres de la direction du
budget
qui permettent de déroger aux autorisations données en
loi de finances. Le cas le plus ancien et le plus caractéristique du
contournement des autorisations budgétaires est celui des
ingénieurs des ponts et chaussées. Des lettres successives de la
direction du budget ont autorisé des surnombres dans les grades
d'avancement (ingénieur en chef et ingénieur
général) ce qui aboutit à une pyramide réelle des
emplois qui n'est conforme ni au statut, ni à la loi de finances.
L'instauration de surnombres, en principe temporaires mais en fait souvent
pérennes, par des lettres de la direction du budget sans valeur
juridique, est contraire à l'ordonnance du 2 janvier 1959 portant loi
organique relative aux lois de finances.
L'examen de certaines situations locales témoigne de nombreuses
irrégularités
: la direction de l'équipement de
Mayotte a ainsi pu employer environ 520 agents non titulaires,
rémunérés sur le chapitre 31-90 du budget des «
services communs », mais sans emplois budgétaires et des agents
départementaux ont été « prêtés
gratuitement » à la DDE du Var
2. Des rémunérations majorées de façon irrégulière
Dans son
rapport sur l'exécution des lois de finances en 2000, la Cour des
comptes note que «
une partie des activités des services
déconcentrés du METL, représentant une masse
financière importante principalement en faveur de la voirie
routière, n'est pas directement lisible dans le budget de l'État
», en désignant le compte de commerce des opérations
industrielles et commerciales des directions départementales et
régionales de l'équipement.
Par ailleurs,
dans son rapport sur la fonction publique en juin 2001, la
Cour dénonce les rattachements de fonds de concours
irréguliers
Elle note que le chapitre 31-90 est abondé de près de 40
millions de francs par dix fonds de concours dont cinq (deux fonds provenant de
contributions départementales, trois fonds qui sont des versements de la
SNCF, des entreprises de transports et des exploitants de remontées
mécaniques) représentent à eux seuls 97 % des
rattachements. Le rattachement de ces fonds est irrégulier, car
l'ordonnance du 2 janvier 1959 impose que soient déterminées en
loi de finances les ressources permettant de couvrir les charges permanentes.
La Cour note que la direction du budget a annoncé qu'un progrès
avait été enregistré en 2000 avec la suppression du fonds
de concours alimenté par la contribution des armateurs et destiné
à couvrir les frais du conseil supérieur de la marine marchande
qui comprenaient des dépenses de rémunération mais que, en
pratique, cette évolution est plus que modeste, dans la mesure où
le rattachement en question ne se montait qu'à 1.658 F en 1997.
En 1997, près de la moitié des ressources destinées aux
régimes indemnitaires des agents du METL n'étaient pas issues de
crédits budgétaires mais provenaient des fonds de concours et des
« rémunérations accessoires ».
Votre rapporteur spécial a interrogé le ministère sur
ces rémunérations accessoires, et celui-ci lui a fait la
réponse suivante.
Réponse du ministère de l'équipement, des transports et du logement concernant les crédits de rémunérations
Le
compte de commerce des opérations industrielles et commerciales des
directions départementales et régionales de l'équipement
est un compte spécial du Trésor, chargé du suivi des
opérations d'un service public présentant un caractère
industriel et commercial à titre accessoire.
Ses opérations sont prévues, autorisées,
exécutées dans les mêmes conditions que celles du budget
général de l'État, excepté en ce qui concerne la
règle de disponibilité des crédits.
L'évaluation des dépenses et des recettes prend une forme
prévisionnelle et leur montant n'a qu'un caractère indicatif. Ces
opérations ne sont pas de nature budgétaire au sens habituel du
budget général de l'État.
Les opérations des comptes de commerce sont comptabilisées en
solde dans le budget général de l'État. Le solde
prévisionnel d'exécution est donc le seul élément
agrégé figurant avec l'ensemble des crédits de la LFI. Le
solde d'exécution effectivement dégagé est inscrit en loi
de règlement.
L'observation de la Cour des comptes, selon laquelle «
une partie des
activités des services déconcentrés du METL,
représentant une masse financière
importante
principalement en faveur de la voirie routière, n'est pas directement
lisible dans le budget de l'État
», provient de la
spécificité des prévisions de recettes et de
dépenses du compte 904-21.
Les prestations réalisées par les parcs départementaux
dans le domaine de l'entretien et de l'exploitation de la route sont
assujetties aux aléas climatiques, à l'urgence des interventions
et aux fluctuations économiques. Le compte de commerce constitue
l'instrument approprié qui permet d'intégrer, au plan de la
gestion financière, les contraintes inhérentes à ces
interventions.
Cette observation mérite d'être pondérée pour ce qui
concerne la gestion des parcs des directions départementales de
l'équipement centralisée dans le compte 904-21 : dans le cadre de
l'arrêté du compte général de l'administration des
finances, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
transmet avant le 31 juillet à la Cour des Comptes le compte de gestion
afférent aux opérations comptables du compte 904-21 relevant de
l'exercice antérieur, complété des comptes établis
par chacun des parcs selon les normes du plan comptable général
et validés par l'agence comptable avant production de la synthèse
nationale. Pour chaque exercice, ces comptes (99 comptes + compte de la DREIF +
compte de l'agence comptable et la synthèse nationale) sont produits,
à cet effet, à la direction générale de la
comptabilité publique dans le courant du mois de juin. Ces documents
retracent, en lecture directe, l'ensemble des produits et des charges du compte
904-21 issus des comptes de résultat, ainsi que l'ensemble des
éléments d'actifs et de passifs inscrits au bilan du compte
904-21, afférents aux activités des parcs des DDE principalement
en faveur de la voirie routière.
C. DES ÉVOLUTIONS DE CRÉDITS QUI NE SONT PAS CLAIREMENT EN RAPPORT AVEC L'ÉVOLUTION DES MISSIONS DU MINISTÈRE
Selon le
ministère de l'équipement, des transports et du logement
lui-même, il ressort de l'analyse des chiffres d'affaires des parcs de
l'équipement de 1993 à 2000 que la commande cumulée de
l'Etat et des départements est quasiment stable. Pour 2000, le montant
de la part du chiffre d'affaires des départements s'élève
à 2,745 milliards de francs, il représente 54,7 % environ du
chiffre d'affaires total du compte de commerce retraçant
l'activité des parcs.
Globalement les missions conduites par les directions départementales
de l'équipement pour le compte des conseils généraux
restent stables tant en volume qu'en nature
. À l'exception des cas
où il y a recours à l'article 7 de la loi du 2 décembre
1992, l'organisation des services n'évolue pas de manière
significative. Le ministère de l'équipement estime qu'il devrait
en être ainsi encore pour 2002.
Les missions des directions départementales de l'équipement
Les DDE
interviennent donc dans les domaines de l'aménagement et du
développement des territoires, de l'urbanisme, de l'habitat, du
logement, du bâtiment, des constructions publiques et des transports. En
matière de routes, de voies navigables, de ports maritimes et de bases
aériennes, les DDE construisent et modernisent les infrastructures et en
assurent l'entretien et l'exploitation. Elles participent activement à
la politique d'amélioration de la sécurité
routière. Elles contribuent directement à la mise en oeuvre des
politiques de protection de l'environnement et de prévention des risques
naturels. Elles assurent enfin des missions de défense et de
sécurité civile ; elles ont été très
sollicitées lors des tempêtes de décembre 1999, lors du
naufrage de l'Erika, ou encore dans le cadre du dispositif de lutte contre la
fièvre aphteuse.
En tant que service de l'État, les DDE exercent des missions
régaliennes, comme l'application du droit des sols, mais interviennent
également comme service constructeur d'autres ministères
(Défense, Justice, Santé, Education Nationale). Par ailleurs,
elles sont mises à la disposition de certaines collectivités
locales, comme, par exemple, pour l'instruction des permis de construire pour
le compte des communes, ou l'entretien et l'exploitation des routes
départementales pour le compte des conseils généraux.
Elles assurent, en outre, des missions de proximité, de conseil,
d'assistance et des prestations d'ingénierie publique pour les
collectivités territoriales et leurs groupements. Enfin, les DDE peuvent
réaliser certaines prestations en régie comme quelques travaux
d'entretien routier.
Les évolutions récentes ont conduit les DDE à
développer les études prospectives et les outils de connaissance
des territoires, pour une meilleure prise en compte des enjeux locaux dans la
mise en oeuvre des politiques nationales, notamment en matière
d'environnement, et pour favoriser, en liaison avec les collectivités
territoriales, le développement durable.
Dans un contexte où la demande de la société se fait plus
exigeante, les DDE ont fortement développé leurs actions dans les
champs de la protection contre les risques, qu'ils soient d'origine naturelle
ou technologique, et de la sécurité civile. Ces missions
commencent par la connaissance des risques, la prévention et la
prévision, se poursuivent par l'intervention des services en situation
de crise et se concluent par le retour d'expériences de ce type
d'événement.
Enfin, dans le domaine des routes, les DDE ont fait évoluer leurs
interventions de l'entretien traditionnel à une politique d'exploitation
du réseau et de diffusion de l'information routière mieux
à même de prendre en compte les attentes de l'usager.
Dans les domaines des voies navigables, des affaires maritimes et de l'aviation
civile, le ministre de l'équipement, des transports et du logement
dispose en plus des DDE de services déconcentrés
spécialisés (services de la navigation, services maritimes,
directions des affaires maritimes, directions de l'aviation civile).
Source : METL
III. LES DÉPENSES « HORS PERSONNEL »
A. LA POURSUITE DE LA MODÉRATION DES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT
Les dépenses de fonctionnement du ministère de l'équipement, des transports et du logement font l'objet, depuis plusieurs années déjà, de mesures d'économies. Hors prise en compte du crédit-bail de l'Arche de la Défense, les moyens de fonctionnement des services centraux ont diminué de 12,2 % sur la période 1998-2002 et les moyens des services déconcentrés de 8,22 %.
(en pourcentage) |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Total 1998/2002 |
Moyens de fonctionnement des services centraux |
-0,41 |
-2,45 |
+9,08 |
+0,25 |
+2,09 |
+ 8,50 |
hors EPAD |
-0,41 |
-2,45 |
-12,27 |
0,31 |
+2,58 |
- 12,24 |
Moyens de fonctionnement des services déconcentrés |
- 0,87 |
-2,06 |
-1,51 |
-0, 54 |
-1,39 |
- 8,22 |
Selon les services du ministère, après une série d'années à la baisse (diminution de près de 30 % des moyens budgétaires de fonctionnement des services entre 1991 et 1997), les moyens de fonctionnement mis à disposition des services « ont atteint des seuils qu'il n'est plus possible de franchir ». Selon les services, en effet, si des efforts de productivité peuvent permettre des économies de l'ordre de 2 % par an, des moyens importants seront nécessaires au titre de l'évolution de la demande de formation et des mesures nouvelles doivent être prises en compte. De plus, la mise en oeuvre de nouvelles techniques de l'information et des nouveaux outils informatiques nécessitent un renouvellement important du parc informatique et des dépenses accrues en matière de liaisons téléphoniques. En outre, la mise en place de l'accord de réduction du temps de travail va induire des coûts supplémentaires, notamment en matière d'installation de matériels de contrôle des horaires.
B. DES DÉPENSES D'INVESTISSEMENT SACRIFIÉES
L'an
dernier, votre rapporteur s'était fait l'écho d'un constat
alarmant concernant le patrimoine du ministère de l'équipement,
des transports et du logement.
Les services indiquaient en effet que «
les moyens budgétaires
n'ont pas permis d'engager des actions significatives au-delà des
premières priorités et en particulier en ce qui concerne le
maintien en état du patrimoine. Aucune véritable politique de
maintenance préventive n'a pu être mise en oeuvre depuis plusieurs
années. Faute d'une maintenance mieux assurée, un risque
réel de dégradation du patrimoine se profile dans les prochaines
années
. » Aucune opération lourde nouvelle n'avait
été engagée depuis 1995. Selon le ministère un
programme pluriannuel d'un milliard de francs était envisagé pour
remédier à cette situation.
Il apparaît aujourd'hui que suite aux recommandations citées l'an
dernier, grâce à un effort de gestion interne et par
redéploiement de crédits sur le chapitre des moyens de
fonctionnement des services déconcentrés, le ministère a
décidé d'augmenter de 35 % les crédits de maintenance du
patrimoine, ce qui constituerait une amélioration de la situation
antérieure sans toutefois permettre une maintenance complète et
efficace du patrimoine géré.
Votre rapporteur note toutefois que les dotations budgétaires semblent
traduire l'inverse de cette priorité : les crédits à
l'équipement immobilier des services sont réduits de 60 % pour
2002 (la LFI 2001 prévoyait 9,7 millions d'euros, mais le report de
crédits non consommés en 2000 s'est élevé à
19,8 millions d'euros).
Au-delà de la question importante de l'entretien du patrimoine, votre
rapporteur s'inquiète aujourd'hui des réductions significatives
des crédits consacrés aux programmes d'études et de
recherche.
Le programme PREDIT 2, consacré à l'innovation dans les
transports terrestres, s'est clôturé en juin 2001 et un nouveau
programme, le PREDIT 3, fait actuellement l'objet d'une définition
autour de trois enjeux (assurer la mobilité durable des biens et des
personnes, accroître la sécurité des systèmes de
transport, améliorer l'environnement en participant aux objectifs de
réduction des gaz à effet de serre et de réduction du
bruit). Il apparaît que six thématiques d'orientation sont en
cours de construction au travers de groupes de travail chargés de la
programmation pour les cinq années à venir.
Une fois de plus,
votre rapporteur regrette que le ministère attende
la fin d'un programme de recherche pour réfléchir au nouveau
programme,
dont la mise en oeuvre pourra prendre des mois, voire dans le
cas de l'IGN, des années. Il s'inquiète de réductions
corrélatives de crédits, les crédits d'équipement
du PREDIT étant réduits de 27 % pour 2002 et les crédits
d'équipement du fonds d'aide à la recherche et à
l'innovation dans les transports (FARIT) de 28 %.
D'une manière générale, toutes les dépenses en
capital souffrent de la prééminence presque écrasante des
dépenses de personnel dans le budget des services communs puisqu'au
total, les crédits d'équipement de l'Etat et de subventions
d'équipements chutent de 14,5 % pour 2002.
CONCLUSION
En
conclusion, votre rapporteur note que le budget des services communs du
ministère de l'équipement, des transports et du logement, repart
à la hausse pour 2002, après une évolution
modérée en 2001.
L'augmentation des emplois et les inévitables mesures de revalorisation
des rémunérations publiques sont la cause de cette hausse.
Cette progression des dépenses de personnel se réalise une
nouvelle fois et de manière très nette au détriment des
dépenses d'investissement des services communs.
Votre rapporteur estime que seule une modernisation de la gestion du
ministère, comme le préconise également la Cour des
comptes, permettrait de revoir le poids des services votés et de
procéder aux redéploiements de personnel nécessaires pour
accompagner l'évolution des missions du ministère.
MODIFICATIONS DE CRÉDITS ADOPTÉES PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE
1
-
majoration de crédits de 622.326 euros en dépenses
ordinaires
dont 547.931 euros sur l'article 31-94/10 (indemnités et
allocations diverses - cabinets du ministre et des secrétaires d'Etat)
et 74.395 euros sur l'article 34-98/11 (ministre de l'équipement, des
transports et du logement, réceptions et relations publiques).
Il s'agit
d'accompagner la réforme des fonds
spéciaux
par une revalorisation des lignes budgétaires
correspondant aux indemnités et frais de fonctionnement pris en charge
jusqu'alors par ces fonds spéciaux.
2 -
minoration de crédits de 78.944.954 euros
sur le
titre III de l'état B (dépenses ordinaires des services
civils - mesures nouvelles) .
Cette minoration a été réalisée en contrepartie
d'une majoration du même montant sur la section
« mer ».
Cet amendement adopté à l'initiative M. Guy Lengagne,
rapporteur spécial des crédits de la mer, a pour objet de
maintenir les crédits des 2.522 emplois consacrés
à la mer dans le sous-fascicule correspondant
, alors que le projet
de loi de finances proposait d'intégrer les personnels de la Mer au
sous-fascicule « services communs », qui regroupe
déjà la très grande majorité du personnel du
ministère.
Maintenir les crédits des personnels de la mer dans le sous-fascicule
correspondant est une simple question de présentation
: chaque
année, les crédits sont transférés en gestion au
budget des services communs car la gestion de tous les personnels du
ministère de l'équipement, des transports et du logement est
centralisée, dans un souci d'efficacité. On observera que la
section des services communs regroupe déjà les personnels qui se
consacrent aux différentes activités du ministère
(logement, transports, urbanisme, sécurité routière
etc...) mais une exception serait faite pour le personnel de la Mer.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
d'une seconde séance tenue dans l'après-midi du mercredi 17
octobre 2001, sous la présidence de
M. Alain Lambert,
président
, puis de
M. Aymeri de Montesquiou
,
vice-président, la commission a procédé à l'examen
des crédits de l'équipement, des transports et du logement :
I. services communs, sur le rapport de
M. Jacques Pelletier, rapporteur
spécial
.
M. François Trucy
s'est interrogé sur les créations
nettes d'emploi au ministère de l'équipement, des transports et
du logement, et notamment sur les emplois en faveur des inspecteurs du permis
de conduire.
M. Jacques Pelletier, rapporteur spécial
, a
répondu qu'il conviendrait d'interroger le ministre sur les objectifs
des créations d'emploi au ministère de l'équipement, des
transports et du logement, tout en soulignant que sur le terrain il constatait
que les directions départementales de l'équipement n'avaient pas
toujours les moyens d'accomplir leur mission de manière satisfaisante.
La commission a alors décidé d'attendre l'audition de M.
Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du
logement, avant de se prononcer sur les crédits de l'équipement,
le président rappelant qu'il serait procédé à un
seul vote sur l'ensemble des crédits du ministère.
Le mercredi 14 novembre 2001, la commission des finances a
décidé de proposer au Sénat le rejet des crédits de
l'Equipement, des transports et du logement pour 2002, le rapporteur
spécial regrettant qu'il soit procédé à un seul
vote en raison de la nomenclature budgétaire.
Elle a confirmé son vote le jeudi 22 novembre, après avoir pris
connaissance des modifications introduites par l'Assemblée nationale.
Réunie le
mercredi 17 octobre 2001
, sous la présidence de
M. Alain Lambert, président,
puis de
M.
Aymeri de Montesquiou, vice-président
, la commission des finances a
procédé à l'examen des crédits du ministère
de l'Equipement, des transports et du logement
(I. Services communs), sur le
rapport de M. Jacques Pelletier, rapporteur spécial.
Le
mercredi 14 novembre 2001
, la commission des finances a
décidé de proposer au Sénat
le rejet des
crédits de l'Equipement, des transports et du logement pour 2002.
Elle a confirmé son vote le jeudi 22 novembre,
après avoir
pris connaissance des modifications introduites par l'Assemblée
nationale.
1 Transfert que l'Assemblée nationale a refusé.