B. LES FACTEURS INTERVENANT DANS LES ACCIDENTS DE LA ROUTE
Les enquêtes effectuées sur les accidents mortels depuis 1982 dans le cadre du programme REAGIR, permettent de connaître avec précision les différents facteurs qui interviennent dans les accidents de la route.
Une analyse réalisée sur 20.000 rapports d'accidents survenus de 1983 à 1996 donne, par thème, les principaux facteurs retenus par les commissions d'enquêtes. Enfin, un accident étant généralement provoqué par la juxtaposition de plusieurs facteurs, les pourcentages indiqués ci-après ne se cumulent pas.
1. Répartition globale des accidents
Sur les 20.000 enquêtes effectuées, il y a :
95 % des accidents comportant des facteurs se rapportant à l'usager,
47 % des accidents comportant des facteurs se rapportant à l'infrastructure,
28 % des accidents comportant des facteurs se rapportant au véhicule,
7 % des accidents comportant des facteurs de rapportant à l'alerte, aux soins et aux secours,
22 % des accidents comportant des facteurs se rapportant à des éléments divers (météo...).
2. Facteurs se rapportant à l'usager
Sur l'ensemble des 20.000 enquêtes analysées, il y en a :
48 % dans lesquelles on relève une vitesse inadaptée,
27 % dans lesquelles on relève la présence de l'alcool,
30 % dans lesquelles on relève un défaut de sécurité individuelle (ceinture, casque),
18 % dans lesquelles on relève la présence de la fatigue,
16 % dans lesquelles on relève un mauvais comportement face à une situation d'urgence,
17 % dans lesquelles on relève l'inattention des conducteurs,
15 % dans lesquelles on relève l'inaptitude de la conduite,
14 % dans lesquelles on relève un problème physique du conducteur (malaise, maladie, prise de médicaments, handicap...).
Le facteur " vitesse " se retrouve dans 59 % des accidents de motos, 44 % des accidents de voitures de tourisme et dans 22 % des accidents de poids-lourds.
Votre rapporteur déplore ainsi, de façon rituelle chaque année, que la vitesse moyenne reste trop élevée et qu'elle tend même à augmenter : dans les traversées d'agglomération, une majorité de conducteurs excèdent ainsi la limite autorisée.
Ce comportement des conducteurs se traduit par un paradoxe : à toute amélioration du réseau correspond une diminution du nombre d'accidents, mais cette amélioration peut aussi entraîner une augmentation des vitesses pratiquées et donc de la gravité des accidents.
Par exemple, la résorption des "points noirs" favorise l'augmentation de la vitesse sur un itinéraire, donc l'apparition d'autres "points noirs", éventuellement encore plus dangereux car les accidents s'y produiront à plus grande vitesse, d'où la nécessité d'appréhender la sécurité routière en termes d'itinéraires .
Pour ce qui concerne le facteur " alcool ", la moyenne des taux d'alcoolémie relevés est de 1,8 g/l de sang ; 41 % des taux étant supérieurs à 2 g/l de sang.
On retrouve ce facteur :
chez les conducteurs de voitures de tourisme dans 25 % des accidents les impliquant ;
chez les motocyclistes ou cyclomotoristes dans 22 % des accidents les impliquant ;
chez les piétons dans 15 % des accidents les impliquant ;
chez les chauffeurs de poids-lourds dans 6 % des accidents les impliquant.
Si l'on examine le facteur "sécurité individuelle", on trouve le "non port du casque" chez les usagers de deux roues dans 23 % des accidents de motos et 42 % des accidents de cyclomoteurs (le facteur "casque mal attaché, mal conçu ou non adapté" est assimilé au non port). Le facteur "fatigue" se trouve chez les conducteurs de voitures légères dans 18 % des accidents de véhicules légers, chez les motocyclistes dans 9 % des accidents de motos et chez les chauffeurs routiers dans 8,5 % des accidents de poids-lourds. Enfin, "la manoeuvre dangereuse" est plus présente chez les deux roues (19,5 %) que chez les véhicules légers (13 %). Il s'agit principalement de dépassements dangereux (1/3 des accidents) et d'une mauvaise appréciation des distances (37 %).