B. L'ACTIVITÉ PÉNALE : UNE RÉGULATION ASSURÉE PAR LES CLASSEMENTS SANS SUITE

En matière pénale, le nombre global des infractions signalées en 1998 s'est établi à 4.961.315 plaintes, dénonciations et procès-verbaux, soit pratiquement le même volume qu'en 1997 (- 0,1 %).

La régulation du flux continue néanmoins à être assurée par des classements sans suite encore trop nombreux .

Même si le nombre de procédures alternatives aux poursuites s'accroît notablement, passant de 140.000 en 1997 à 163.819 en 1998, soit une progression de 17 %, les classements sans suite (hors procédures alternatives) concernent encore 83 % du nombre total des affaires traitées et surtout près de la moitié (48,1 %) des procédures dans lesquelles l'auteur de l'infraction a été identifié.

Ce dernier taux, le plus significatif, marque cependant une baisse sensible par rapport à 1997 où il s'établissait à 52,2 %. De plus, si l'on écarte, outre les procédures dans lesquelles l'auteur de l'infraction est inconnu, les affaires classées sans suite pour motif juridique ou absence d'infraction, seules 35,1 % des affaires susceptibles d'être effectivement poursuivies sont classées sans suite pour poursuite jugée inopportune, le plus souvent en raison du peu d'importance du trouble ou préjudice créé par l'infraction (51,2 % donnent lieu à une poursuite et 13 ,7 % donnent lieu à une procédure alternative).

Après une légère réduction constatée depuis 1993 où il atteignait 11,5 mois, le délai moyen de réponse pénale 6( * ) s'est un peu allongé en 1997, passant de 9,7 mois en 1996 à 10,1 mois en 1997. La durée moyenne des procédures s'est ainsi établie, en 1997, à 49,1 mois pour les crimes (contre 45 mois en 1996), 10,2 mois pour les délits (contre 9,9 mois en 1996) et 8,5 mois pour les contraventions de cinquième classe (contre 7,1 mois en 1996).

C. L'ACTIVITÉ DES JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES : UN ENGORGEMENT PRÉOCCUPANT

Si les transferts de compétences aux cours administratives d'appel ont permis de réduire progressivement le stock d'affaires en instance au Conseil d'Etat, qui en 1998 correspond à un délai théorique d'élimination d'environ onze mois en données nettes 7( * ) , ils ont en revanche entraîné un accroissement massif du nombre d'affaires pendantes devant ces cours.

En effet, le nombre annuel d'affaires enregistrées par les cours administratives d'appel a triplé en données brutes entre 1991 et 1996 et le stock d'affaires en instance a été multiplié par quatre entre 1992 et 1998 ; le délai théorique d'élimination de ce stock, qui dépassait à peine un an en 1991, était de trois ans et deux mois en 1998 (en données nettes).

La situation devrait néanmoins s'améliorer progressivement compte tenu de la mise en service récente des deux nouvelles cours administratives d'appel de Marseille (en septembre 1997) et de Douai (en septembre 1999).

En ce qui concerne les tribunaux administratifs , le nombre annuel d'affaires enregistrées a augmenté de 77 % de 1990 à 1998 en données nettes corrigées des séries, soit une moyenne de près de 10 % par an, atteignant même 22 % de 1997 à 1998 8( * ) .

Les stocks ont augmenté continuellement entre 1990 et 1998 ; leur rythme d'augmentation, qui avait pu être réduit à 2 ou 3 % par an, s'établit à 10 % en 1998. Le délai moyen de jugement, qui était de deux ans et demi en 1991, s'est réduit progressivement à un peu moins de deux ans , ce qui reste cependant très éloigné de l'objectif de réduction à un an des délais moyens devant les juridictions administratives qui avait été fixé par la loi de programme.

Par ailleurs, le délai moyen de jugement est encore de 18 mois au Conseil d'Etat.

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