C. PERSPECTIVES DU COMMERCE MONDIAL POUR 1999 ET 2000
Le
ralentissement de la croissance de la production et du commerce mondiaux ne
s'est pas inversé à la fin de 1998. Le PIB du Japon a
continué de diminuer au quatrième trimestre de 1998 et bon nombre
de pays d'Europe occidentale ont enregistré un fléchissement de
leurs résultats économiques, mais aux Etats-Unis
l'activité économique s'est accélérée.
Une croissance du PIB sensiblement plus faible au Brésil en 1998 et le
ralentissement de l'activité économique en Russie continuent
d'avoir des effets préjudiciables sur la croissance des économies
voisines avec lesquelles ces pays ont des liens commerciaux étroits. La
forte contraction de la production et des échanges dans les pays d'Asie
semble être enrayée et une reprise modeste est le scénario
le plus probable pour 1999. Comme il y a généralement un
décalage entre la diminution des recettes d'exportation et la baisse des
niveaux d'importations, la chute brutale des prix du pétrole et des
produits de base ne produira tous ses effets sur l'investissement et la
consommation dans les pays exportant ces produits qu'en 2000. Il se peut
toutefois que ces effets soient atténués dans le cas du
pétrole si la hausse récente des prix s'avère durable.
Dans ce contexte, la croissance de la production mondiale devrait se maintenir
en 1999 et en 2000. Une croissance légèrement plus faible aux
Etats-Unis et en Europe occidentale devrait être compensée par une
reprise de l'activité économique au Japon. Compte tenu de
l'importance des économies russe et brésilienne dans la
production régionale, les niveaux de production dans les pays en
transition et en Amérique latine devraient au mieux rester identiques
à ceux de l'année précédente.
Dans ce contexte, l'expansion globale du commerce mondial devrait, selon
l'OMC, se maintenir en 1999 et 2000 au niveau de 1998, année où
elle a été de 3,5 %. Le projet de loi de finances se fonde
quant à lui sur des prévisions plus optimistes de 3,9 % de
croissance en 1999 et 5,3 % en 2000.
Néanmoins, même cette expansion modérée s'accompagne
de risques de baisse importants et impliquerait une accélération
de la croissance des échanges en 1999. Si le ralentissement de la
croissance de la production aux Etats-Unis ou en Europe occidentale
dépasse les prévisions actuelles, et si la reprise en Asie de
l'Est (y compris au Japon) survient plus tard que ne l'escomptent la plupart
des observateurs, l'expansion du commerce mondial pourrait être
inférieure à 3,5 %.