B. DES PERSPECTIVES POUR 1999 ET 2000 PLUS FAVORABLES
La
poursuite des tendances observées en 1998 aurait pu conduire cette
année à une aggravation de la situation économique
mondiale. Tel n'est pas le cas, les perspectives pour 1999 et 2000 apparaissent
en effet meilleures.
La situation économique mondiale apparaît
désormais
plus satisfaisante que l'année
dernière
.
Le calme et la confiance sont revenus sur les marchés financiers, les
craintes de contagion de la crise brésilienne s'étant, dans une
large mesure, limitées à la région. Les marchés
boursiers se sont redressés et connaissent une croissance soutenue dans
la plupart des pays de l'OCDE.
De plus, certains pays d'Asie touchés par la crise, notamment la
Corée, ont amorcé une reprise plus rapidement que prévu.
Pour partie, la stabilité relative sur les marchés financiers
fait suite aux réductions de taux d'intérêt par les
autorités monétaires de nombreux pays de l'OCDE, aux mesures
économiques mises en oeuvre par plusieurs pays non membres et aux
efforts importants réalisés par les institutions
financières pour réduire leur exposition excessive aux risques
dans les marchés émergents.
Dans ce contexte, en l'absence de nouvelles tensions sur les marchés
financiers, l'OCDE prévoit désormais une croissance de
l'activité économique dans la zone de l'OCDE d'environ
2,25 % en 1999 et de 2 % en 2000. L'inflation devrait demeurer faible
pratiquement partout et le chômage inchangé dans l'ensemble,
même si des différences importantes sont prévues selon les
pays. Le FMI quant à lui prévoit une croissance mondiale de
3 % en 1999 et 3,5 % en 2000.
La situation économique et les perspectives varient toutefois
sensiblement selon les grandes régions de l'OCDE.
Des perspectives variables selon les régions
Aux Etats-Unis
, l'activité économique est demeurée
cette année exceptionnellement vigoureuse avec une croissance rapide, un
chômage faible et pratiquement aucun signe de tensions inflationnistes.
La vigueur de la demande interne a, dans une large mesure, pour origine
l'augmentation du prix des actions. En supposant une stabilisation de ces prix
à leurs niveaux actuels, la croissance de la production pourrait
être, selon l'OCDE, de 3,5 % cette année, avant de ralentir
à environ 2 % en 2000 sous l'effet d'un déclin des effets de
richesses sur les dépenses des ménages et d'un ralentissement de
l'investissement du fait d'une moindre utilisation des capacités et
d'une baisse des profits.
L'atonie des exportations et la faiblesse de la confiance des entrepreneurs
expliquent en grande partie le ralentissement de la croissance dans
l'Union
européenne
depuis la fin de 1998. Néanmoins, le niveau
élevé de confiance des consommateurs et la reprise graduelle des
marchés d'exportations résultant de la fin de la contraction des
importations des pays en crise devraient engendrer une
accélération de la croissance en 1999. Celle-ci pourrait en
moyenne être de 2 % cette année pour atteindre 2,5 %
environ en 2000.
Au Japon
, la récession s'est aggravée au cours des
derniers mois de 1998, mais on a pu observer récemment quelques signes
positifs suggérant que la situation économique a cessé de
se détériorer. Parmi ceux-ci, on peut citer la diminution des
primes de risque, une certaine amélioration de la confiance des
entreprises et des progrès dans la résolution des
problèmes du secteur financier. Néanmoins, la poursuite de la
restructuration dans le secteur des entreprises ne permettra pas une reprise de
la demande interne en 1999 et pour l'ensemble de l'année, le PIB
réel pourrait décroître d'environ 1 pour cent
avant de se stabiliser en 2000.
A l'extérieur de l'OCDE
, les performances économiques ont
été diverses et les perspectives à court terme ne sont
guère encourageantes, même si une amélioration est
prévue pour 2000. La situation semble s'être stabilisée
dans les économies émergentes d'Asie, mais la reprise dans la
plupart des pays touchés par la crise ne devrait s'effectuer que
graduellement au cours de l'année prochaine ; en Chine, la
croissance devrait ralentir quelque peu, tout en demeurant
élevée. Ailleurs, le Brésil enregistre une contraction de
son PIB réel, ce qui devrait avoir des conséquences
négatives pour le reste de l'Amérique latine. En Russie, la
production devrait continuer de chuter cette année.
Dans l'ensemble, même si les risques qui entourent les prévisions
semblent plus équilibrées, il persiste un certain nombre
d'aléas à la baisse. Ceux-ci ont trait, en grande partie, aux
incertitudes concernant la nature de l'amélioration de la situation sur
les marchés financiers.
Des divergences conjoncturelles qui font craindre une montée du
sentiment protectionniste
Du fait des retombées de la crise asiatique et des divergences
conjoncturelles entre les principales régions du monde, les
déséquilibres de balances courantes ont eu tendance à
s'accroître au cours des deux dernières années. Ce
mouvement a fait naître une montée des sentiments protectionnistes
associés au creusement des déséquilibres.
Dans ce contexte, votre rapporteur souligne combien il est important que les
Etats évitent de mettre en oeuvre des politiques qui limitent
l'ouverture des marchés au commerce et à l'investissement
international.