2. Le financement du retrait d'activité et la participation de l'Etat aux dépenses de chômage
Il
existe cinq principaux dispositifs d'aide au retrait d'activité
(cf. tableau), trois dépendent de l'Unedic (ARPE, ACA, ASA), deux
de l'Etat (les préretraites du FNE et les préretraites
progressives).
Le projet de budget pour 1999 opère une réduction drastique de
l'ensemble des crédits destinés à favoriser les
départs anticipés. Les crédits pour les allocations
spéciales du Fonds national de l'emploi (AS-FNE) baissent de 41,7 %
et ceux des préretraites progressives de 35,1 %. Le Gouvernement
justifie ces diminutions de crédits par la nécessité
d'éviter que la collectivité ne se substitue aux entreprises dans
le financement des plans sociaux.
Les dispositifs d'aide publique au retrait d'activité
|
LFI 1998 |
PLF 1999 |
Evolution
|
V. RETRAIT D'ACTIVITÉ |
21.397,54 |
16.839,64 |
- 21,3 % |
A) Retrait d'activité |
12.542,14 |
7.707,86 |
- 38,5 % |
. ASFNE |
8.302,69 |
4.844,00 |
- 41,7 % |
. PRP |
3.076,30 |
1.998,00 |
- 35,1 % |
. Sidérurgie |
1.157,05 |
861,42 |
- 25,6 % |
MS |
6,10 |
4,44 |
- 27,2 % |
B) Indemnisation du chômage |
8.115,00 |
8.389,00 |
3,4 % |
. Fonds de solidarité |
8.115,00 |
8.389,00 |
3,4 % |
C) Régimes de retraites |
740,40 |
742,78 |
0,3 % |
. ASF |
708,40 |
714,78 |
0,9 % |
Validation points retraites et ACO |
32,00 |
28,00 |
- 12,5 % |
Le
désengagement de l'Etat des aides au retrait d'activité tranche
avec l'engagement des partenaires sociaux à travers l'allocation de
remplacement pour l'emploi (ARPE). Au 30 septembre 1998, on comptait 74.256
allocataires en ARPE soit 15,4 % de plus qu'il y a un an. Du
1
er
octobre 1995 au 30 septembre 1998, les ASSEDIC ont
provisoirement comptabilisé 110.922 embauches compensatrices.
Le cumul des entrées depuis le début du dispositif aboutit
à un engagement global brut de dépenses de prestations d'environ
26,1 milliards de francs. On peut évaluer un coût net du
dispositif en prenant en compte deux phénomènes qui agissent de
manière opposée : l'embauche compensatrice entraîne
des économies d'indemnisation alors que le salaire des embauches de
compensation est inférieur à celui des sortants, ce qui
entraîne de moindres cotisations au régime. Ces deux effets
contraires limitent l'écart entre le coût net et le coût
brut, le coût net est estimé à 25,6 milliards de francs. Si
l'on calcule le coût moyen des seules entrées constatées
depuis janvier 1998, on obtient un coût brut moyen de 235.013 francs et
un coût net moyen de 230.513 francs.
Le dispositif ARPE est cher, il pèse sur les comptes de l'Unedic. Le
coût de la reconduction et de l'extension du dispositif aux personnes
ayant commencé à travailler tôt, demandée par les
syndicats, a été estimé à 27 milliards de
francs pour deux ans. Le MEDEF en a accepté le principe tout en refusant
le concours de l'Etat. Il reste aux partenaires sociaux à s'entendre sur
le financement de ce dispositif. Plusieurs solutions sont
envisagées : une contribution des entreprises dont les
salariés sont bénéficiaires du dispositif, une baisse de
l'allocation de un ou deux points ou encore une hausse de la contribution
" Delalande " taxant les entreprises qui rompent le contrat de
travail des salariés âgés d'au moins 50 ans.
Les principaux dispositifs d'aide au retrait d'activité
|
BÉNÉFICIAIRES ET ÂGE MINIMAL |
PRINCIPALES CONDITIONS |
INITIATIVE ET ACCORDS REQUIS |
ALLOCATION ET RESSOURCES |
REMARQUES |
ALLOCATION DE REMPLACEMENT POUR
L'EMPLOI (ARPE)
|
- Salarié d'une
entre-prise affiliée à
l'assurance chômage
|
- Salarié :
160 tri-mestres validés à
l'assurance vieillesse
|
- Initiative du
salarié/Assedic
|
- 65 % du salaire de
référence (12 der-niers
mois)
|
Renégociation du dispositif pour les conventions conclues à compter du 1 er janvier 1999 |
PRÉRETRAITE DU FNE
|
- Salarié d'une
entre-prise du secteur marchand
|
- Projet de licen-ciement
économique et
impossibilité de reclassement
|
- Convention préa-lable
entre l'entre-prise et la DDTEFP
|
- 65 % du salaire de
référence, puis
50 % sur la part entre un et deux plafonds de la sécurité
sociale
|
|
PRÉRETRAITE PROGRESSIVE (PRP)
|
- Salarié d'une
entre-prise du secteur marchand
|
- Projet de licen-ciement
économique (ou non)
|
- Convention préa-lable
entre l'entre-prise et la DDTEFP
|
- 30 % du salaire de
référence, puis 25 %
sur la part entre un et deux plafonds de la sécurité sociale
|
Conventions conclues entre le 12 juin et le 15 novembre 1998 inclus : le salaire de référence est norma-lement pris en compte jusqu'à quatre périodes |
ALLOCATION CHÔMEUR
ÂGÉ (Aca)
|
- Chômeur
indemnisé au titre du régime de
base (AUD)
|
- Chômeur : 160 trimestres validés à l'assurance vieillesse |
- Démarche volontaire du chômeur/Assedic |
- AUD à taux plein
|
V. Également encadré relatif au maintien de l'AUD |
ALLOCATION
SPÉCIFIQUE D'ATTENTE (Asa)
|
- Chômeur
indemnisé au titre du régime de
solidarité (ASS) ou allocataire du RMI
|
- Chômeur ou Rmiste : 160 tri-mestres validés à l'assurance vieillesse |
- Démarche volontaire/Assedic (allocataire ASS) ou /CAF ou MSA (allocataire du RMI) |
- Allocation :
1.750 F/mois
|
|
Source : Liaisons sociales
La subvention de l'Etat au Fonds national de chômage s'élèvera à 8,389 milliards de francs en 1999 contre 8,115 milliards de francs en 1998 soit une hausse de 3,37 %. Par ailleurs, conformément à la convention du 28 avril 1997 conclue entre l'Etat et les partenaires sociaux une dotation de 714,78 millions de francs est inscrite au bénéfice de l'association pour la gestion de la structure financière afin de financer l'abaissement à soixante ans de l'âge d'ouverture du droit à la retraite complémentaire dans les régimes ARRCO et AGIRC.