IV. LA LOI DU 13 JUIN 1998 SUR LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL PEINE À CRÉER DES EMPLOIS
A. DE LA " LOI DE ROBIEN " À LA " LOI AUBRY "
La loi n° 96-502 du 11 juin 1996 tendant à favoriser l'emploi par l'aménagement et la réduction du temps de travail conventionnels a été abrogée par l'article 3 de la loi n 98-461 du 13 juin 1998 d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail.
Nombre
de salariés concernés par la réduction du temps de
travail
dans le cadre de la loi de Robien
Année |
Dans le cadre du développement de l'emploi |
Dans le cadre de la procédure de licenciement économique |
TOTAL |
1996
|
4.637 |
7.263 |
11.900 |
1997 |
99.968 |
75.665 |
175.633 |
1998
|
70.067 |
20.590 |
90.567 |
TOTAL |
174.672 |
103.518 |
278.190 |
Source : ministère de l'emploi et de la solidarité
Dépenses réalisées depuis la mise en oeuvre du dispositif de la loi de juin 1996
(en millions de francs)
Le bilan définitif de l'application de ce texte précurseur n'est pas encore disponible mais les données en notre possession laissent penser que le caractère volontaire de la démarche a permis d'enclencher une dynamique féconde. En deux ans, 2.921 conventions ont été conclues dans le cadre de la loi du 11 juin 1996 concernant 278.190 salariés. En 1999, 3 milliards de francs sont prévus pour financer le montant des aides relatives aux conventions signées, soit un montant comparable à celui des crédits destinés au financement de la loi du 13 juin 1998.
Nombre de conventions signées dans le cadre de la loi du 11 juin 1996
Année |
Dans le cadre du développement de l'emploi |
Dans le cadre de la procédure du licenciement économique |
TOTAL |
1996
|
46 |
35 |
81 |
1997 |
1.235 |
428 |
1.663 |
1998
|
1.022 |
155 |
1.177 |
TOTAL |
2.303 |
618 |
2.921 |
Source : Ministère de l'emploi et de la
solidarité
La loi n° 98-461 du 13 juin 1998 d'orientation et d'incitation
relative à la réduction du temps de travail fixe la durée
hebdomadaire de travail à 35 heures (en moyenne annuelle), à
compter du 1
er
janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20
salariés, et à compter du 1
er
janvier 2002 pour
les autres.
Afin de préparer et d'accompagner le passage à 35 heures, le
nouveau dispositif de réduction du temps de travail incite les
entreprises et syndicats de salariés à anticiper les
échéances par voie d'accords collectifs.
Cette incitation prend la forme d'une aide annuelle de base sous forme
d'abattement de cotisations sociales, pour chaque salarié dont le temps
de travail est réduit et pour chaque nouvel embauché à
l'horaire réduit.
L'aide de base est, pour les entreprises qui entrent dans le dispositif avant
le 30 juin 1999, de 9.000 francs la première année
(réduction de la durée du travail de 10 %, soit
35 heures) ou de 13.000 francs (réduction de 15 %, soit
32 heures). Cette aide décroît de 1.000 francs chaque
année.
Cette aide se réduit respectivement à 7.000 francs et 11.000
francs pour les entreprises qui entrent dans le dispositif entre le
1
er
juillet et le 31 décembre 1999.
Cette aide de base est majorée pour les entreprises qui font un effort
particulier en matière d'embauche et pour les entreprises dont
l'effectif est composé à plus de 60 % d'ouvriers et dont
plus de 70 % des salaires sont inférieurs à 1,5 SMIC.
A titre provisionnel, il est prévu 3 milliards de francs pour 1998.
Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit une dotation de 3,5
milliards de francs sur le chapitre 44-77 article 10, à laquelle
s'ajouteront les reports de l'année précédente. Ainsi
complétée, cette provision pourra être ajustée en
fonction du rythme des négociations.
Réduction du temps de travail
(en millions de francs)
|
Loi de finances pour 1998 |
Projet de loi de finances pour 1999 |
Evolution en pourcentage |
Loi du 13 juin 1998 (chap. 44-10, article 10) |
2.800,00 |
3.500 |
+ 25,0 % |
Aides au conseil à la réduction du temps de travail (chap. 44-79, article 17) |
200,00 |
200,00 |
0,0 % |
Loi du 11 juin 1996 (chap. 44-77, article 20) |
2.138,92 |
3.053 |
+ 42,7 % |
Crédits destinés à la réduction du temps de travail |
5.138,92 |
6.753 |
+ 31,4 % |
Source : Ministère de l'emploi et de la solidarité