II. LES CRÉDITS D'ÉQUIPEMENT RURAL
Depuis
les lois de décentralisation, les ministères concernés
-les ministères de l'agriculture et de l'industrie, aidés d'un
conseil, pour le fonds d'amortissement des charges délectrification
(FACE) ; le ministère de l'agriculture, aidé d'un
comité pour le FNDAE -sont uniquement chargés de la
répartition de l'enveloppe entre les départements. Ce sont des
derniers qui, en application de l'article 110 de la loi n° 83-8
du 7 janvier 1983, ont en charge la programmation des aides du FNDAE
et du FACE, en fonction des travaux à réaliser sur leur
territoire.
Cependant, il est important de recenser les crédits d'équipements
publics ruraux qui ont traditionnellement pour objet de faciliter
l'accès des usagers ruraux aux services publics à
caractère industriel et commercial : l'assainissement et la
distribution d'eau ; l'énergie électrique. Deux fonds de
péréquation concourent à cet objectif : le fonds
national pour le développement des adductions d'eau (FNDAE), compte
spécial du trésor ; le FACE. Si votre commission continue
à examiner, dans le cadre de l'examen des crédits
d'aménagment rural du ministère de l'agriculture,
l'évolution de ces fonds, force est de constater que le lien entre le
ministère et ces fonds s'est distendu.
A. L'ÉLECTRIFICATION
1. Objectif et ressources du FACE
Le Fonds
d'amortissement des charges d'électrification, créé par la
loi de finances du 31 décembre 1936, a pour vocation de
soutenir l'effort d'investissement pour l'électrification des communes
rurales en contribuant au financement des travaux d'extension, de renforcement
et, depuis 1992, d'intégration esthétique des réseaux de
distribution publique d'énergie électrique basse tension. Il
n'apporte plus que des subventions en capital, malgré son nom, depuis
l'ordonnance du 30 décembre 1958.
C'est un compte spécial d'EDF alimenté annuellement par une
contribution des distributeurs d'énergie électrique basse tension
selon les modalités suivantes pour 1986 :
- 2,2 % des recettes perçues dans les communes urbaines selon
l'INSEE - RGP 1990 ;
- 0,44 % des recettes perçues dans les communes rurales selon
l'INSEE - RGP 1990.
Ces taux ont, compte tenu de l'augmentation de consommation
d'électricité, régulièrement baissé depuis
plus de vingt ans. Ils sont établis dans un rapport de 1 à 5
entre les communes rurales et urbaines depuis l'origine du fonds.
2. Le fonctionnement
Le Fonds
est administré et ses crédits répartis par un conseil
composé de représentants de l'Etat, des distributeurs et des
collectivités.
Le directeur de l'électricité, représentant du
ministère chargé de l'Industrie, y siège en tant que
commissaire du Gouvernement et peut soumettre les décisions du conseil
à l'homologation du Gouvernement.
Le programme du FACE est cogéré par le ministère de
l'agriculture et de la pêche et par celui chargé de
l'industrie.
3. Les dotations du FACE
Le
schéma de financement des programmes de travaux aidés par le
fonds est le suivant depuis 1992 :
- une tranche unique A/B finançant les travaux à 70 %
du TTC (en métropole) et répartie chaque année en un
programme principal (90 % environ de l'enveloppe) et un programme
spécial destiné à financer les renforcements
anticipés à effectuer à la suite d'intempéries et
des travaux dans les communes surplombées par des lignes haute tension
(appelés travaux/DUP) ;
- une tranche, dite " environnement ", dotation
spécifique pour une meilleure insertion des réseaux ruraux dans
l'environnement paysager (renforcement, mise en façade) qui finance
à 50 % du montant toutes taxes comprises les travaux correspondants
(en métropole).
Les dotations se sont réparties comme suit (en millions de
francs) :
1997 |
1998 |
|||
|
Programme arrêté par le Conseil |
Programme réparti au 23.07.97 |
Programme arrêté par le Conseil |
Programme réparti au 30.06.98 |
Programme principal |
2 200 |
2 200 |
2 200 |
1 980 |
Programmes spéciaux DUP et intempéries |
dont 100 pour la MDE-ENR et 100 pour DUP-Int |
|
dont 100 pour la MDE-ENR et 75 pour DUP-Int |
10.8
ENR/MDE
|
Programme environnement |
600 |
600 |
695 |
694 |
TOTAL |
3 000 |
2 800 |
3 070 |
2 689 |
4. Les besoins des communes rurales
De nombreux problèmes, essentiellement qualitatifs, subsistent en tenue de tension et de continuité du service. Les résultats de l'inventaire du 1er janvier 1995 de l'électrification rurale montrent ainsi une progression sensible des besoins des départements, qui fait l'objet d'un inventaire complémentaire qui devant permettre, fin 1998, d'arrêter les moyens financiers nécessaires pour y répondre.
a) Les problèmes de tenue de tension
Si,
à la fin du précédent inventaire, en 1990, on avait
atteint l'objectif de réduction à 4,83 % du nombre
d'abonnés mal alimentés en zone rurale (ceux qui subissent des
chutes de tension supérieure à 11 %), l'objectif de la
période 1990-1994 de réduction à presque zéro de
ceux-ci ne sera pas atteint. Il en subsiste en moyene entre 3 et 4 %
et pour une dizaine de départements, ce taux dépassant encore
6 % au 1er janvier 1995.
Ces chiffres seront à multiplier par deux ou trois si la
définition des abonnés mal alimentés retenue pour l'avenir
est associée à une chute de tension maximale inférieure
à 7 %, comme le prévoit théoriquement, à
compter de 1996.
b) La continuité du service
La
population rurale et les agriculteurs très dépendants de la
fourniture d'électricité sont particulièrement sensibles
aux coupures alors même qu'on dénombre encore en zone rurale, en
particulier en zone de montagne, de nombreux kilomètres de
réseaux aériens en fil nu particulièrement soumises aux
aléas climatiques.
Le développement de l'équipement informatique, et, à
l'avenir, du télétravail dans ces zones suppose aussi une
fourniture d'électricité sans faille (ni coupures, ni
microcoupures).
c) L'évaluation des besoins
Pour
faire face à ces évolutions, la fourniture
d'électricité en milieu rural doit connaître une poursuite
de l'amélioration qualitative, qui milite en faveur d'une revalorisation
de l'enveloppe des travaux aidés par le FACE.
Sur la période précédente (1990-1994), les besoins en
investissements avaient été estimés à
3,6 milliards de francs par an en moyenne dont 2 milliards environ
étaient aidés par le FACE programme principal (hors
intempéries-DUP et environnement), estimation sans doute
dépassée.
Sur la période à venir, l'inventaire complémentaire
réalisé en 1997 a permis d'estimer le stock de besoins existants
en matière d'extension et de renforcement des réseaux à
28 milliards de francs, dont 27 milliards de renforcement. Si la
résorption se faisait sur une période identifique à la
précédente, cela représenterait une augmentation
substantielle des besoins à satisfaire (5,4 milliards de francs par
an, soit une majoration de 50 %).
Toutefois, le développement de la maîtrise de la demande en
électricité et du recours aux énergies renouvelables peut
atténuer les besoins d'investissement dans le domaine des extensions et
des renforcements de réseaux.
B. L'ALIMENTATION EN EAU POTABLE ET L'ASSAINISSEMENT
1. Objectifs et ressources du fonds
Le Fonds
national pour le développement des adductions d'eau (FNDAE) a
été créé par le décret du
1er octobre 1954. Il s'agit d'un compte spécial du
Trésor géré par le ministère chargé de
l'Agriculture (compte 902-00).
Il a été conçu, dès son origine en 1954, comme un
instrument financier de solidarité nationale destiné à
aider les communes rurales à mettre en place leurs services publics de
distribution d'eau. Son domaine d'intervention a été
étendu à l'assainissement en 1979.
En 1997, la
compétence du Fonds a été étendue, pour une
période de trois ans, à la lutte contre les pollutions d'origine
agricole.
Prélevées sur l'ensemble de la population française, les
ressources du fonds ne sont redistribuées qu'aux seules communes
rurales.
Elles proviennent :
1) pour 55 % du produit d'une redevance sur les consommations d'eau
distribuée dans toutes les communes urbaines et rurales
bénéficiant d'une distribution publique d'eau potable, dont le
taux de base est actuellement fixé à 14 centimes par
mètre cube depuis le 1er janvier 1996 ;
2) pour 45 % d'un prélèvement sur les sommes engagées
au Pari mutuel.
2. Fonctionnement
Depuis
les lois de décentralisation, les aides du FNDAE sont réparties
par département sous forme de dotations affectées à l'eau
et à l'assainissement.
La répartition de ces enveloppes budgétaires entre les
départements est proposée au ministère chargé de
l'Agriculture par le Comité consultatif du fonds, présidé
par un conseiller d'Etat honoraire et composé de représentants de
l'Assemblée nationale, du Sénat, du Conseil économique et
social, des ministères concernés et de diverses associations et
fédérations.
Les agences de l'eau participent également au comité.
Les départements règlent ensuite, sur la base des propositions
présentées par les collectivités locales
concernées, la répartition de ces aides entre les communes
rurales et leurs groupements qui réalisent des travaux d'eau potable et
d'assainissement.
S'agissant de la dotation des fonds réservée au financement du
plan de maîtrise des pollutions d'origine agricole, elle est
répartie chaque année par les départements, sur la base
des propositions présentées par les exploitants
agricoles.
3. Les besoins des communes rurales
Les besoins de ces communes changent de nature, notamment en matière d'alimentation en eau potable, mais ils restent très importants, avec des exigences de qualité et de fiabilité accrues.
a) En matière d'alimentation en eau potable
Le taux
global de desserte des communes rurales a atteint 98 % en 1990 au plan
national, mais des besoins nouveaux et plus qualitatifs sont apparus à
partir de la fin des années 1970. Les principales préoccupations
sont :
- la qualité de l'eau distribuée, en application des
nouvelles normes européennes ;
- la fiabilité des équipements de production et de transport.
Sous ces deux aspects, la situation des collectivités rurales est
généralement plus préoccupante que celle des communes
urbaines à plusieurs titres :
- les ressources en eau exploitées sont souvent vulnérables ;
- le service public en milieu rural est dans l'ensemble fortement
fragmenté ;
- nombre de réseaux construits dans les années cinquante, et
avant, sont devenus obsolètes.
b) En matière de collecte et de traitement des eaux usées
Environ 27 millions d'habitants résidant en zone
rurale
(permanents ou saisonniers)
sont concernés en France par
des équipements d'assainissement collectifs.
Les taux de
raccordement à un réseau d'assainissement et à une station
d'épuration atteignent actuellement respectivement 67 % et
56 % pour cette population.
Les principaux objectifs sont les suivants :
- améliorer les taux de raccordement des usagers aux ouvrages ;
- accroître la capacité d'épuration des stations ;
- élever les niveaux de traitement de celles-ci.
c) Un effort d'investissement considérable à accomplir
Les
besoins annuels d'investissements à réaliser étaient
destinés à 10 milliards de francs en moyenne pour la
période 1990-1994 incluse.
- pour l'adduction d'eau : 5 milliards de francs par an, dont quatre
pour l'amélioration et le renforcement des réseaux et
1 milliard de francs par an pour les dessertes nouvelles ;
- pour l'assainissement : 5 milliards de francs par an pour assurer
la poursuite de la desserte, et adapter en conséquence les
capacités d'épuration.
Le nouvel inventaire des besoins d'investissement pour l'alimentation en eau
potable et l'assainissement des communes rurales publié en juillet
dernier, permet d'estimer ce qui a été réellement fait
durant cette période (environ 8 milliards de francs par an au
total, contre 10 milliards de francs prévus) et les besoins
prévisibles sur la période 1995-1999 (environ 11,5 milliards
de francs par an).
Les contraintes réglementaires résultant notamment de la
directive européenne du 21 mai 1991 relative au traitement des
eaux résiduaires urbaines et de la loi sur l'eau du
3 janvier 1992, expliquent la progression des besoins
d'investissements dans les années à venir.
Ces efforts sont et seront d'autant plus lourds à accomplir que les
communes rurales supportent des surcoûts importants liés à :
- la faible densité et à la dispersion dans l'espace de la
population à desservir ;
- un afflux important de population saisonnière à certaines
périodes de l'année.
On constate finalement que les coûts de réalisation et de gestion
des réseaux par habitant et par m
3
distribué sont
sensiblement plus élevés à la campagne qu'à la
ville.
4. Les actions du FNDAE et la répartition de ses dotations
a) Les dotations Eau potable-Assainissement
A la
mi-1991, des conventions pluriannuelles ont été mises en place
avec des départements afin de concentrer l'attribution des
crédits publics sur des axes prioritaires définis localement et
souffrant de retards spécifiques (par exemple : l'assainissement de
toutes les collectivités riveraines dans le cadre d'un contrat de
rivière, l'amélioration de la qualité de l'eau potable
distribuée par l'adjonction de traitements tertiaires, etc.). Le but de
ces conventions était également d'améliorer la
programmation des travaux ainsi que les délais d'utilisation des
crédits du FNDAE, pour éviter les reports, et de faciliter la
coordination des interventions de divers partenaires (agences de l'eau
notamment).
Les départements volontaires pour entrer dans cette démarche ont
obtenu une majoration importante de leur dotation FNDAE, sous réserve
d'un apport identique en valeur absolue du Conseil général. En
1991, 25 départements ont vu leur projet de convention se
concrétiser. Au terme de l'année 1993,
65 départements étaient entrés dans ce processus de
conventionnement, qui s'achevait théoriquement fin 1994. Dans l'attente
des résultats de l'inventaire au 1er janvier 1995 de
l'assainissement et de l'alimentation en eau potable dans les communes rurales,
les conventions signées avec les départements ont
été prolongées d'un an jusqu'au 1er janvier 1996.
Le comité du fonds, après avoir analysé la première
phase de conventionnement 1991-1995 et constaté que cette forme de
contractualisation était jugée bénéfique, a
souhaité pouvoir renouveler cette contractualisation en assouplissant un
certain nombre de règles, concernant notamment la parité
d'intervention des départements et les taux moyens d'intervention, et en
conservant une bonification des dotations pour les départements qui
conventionnent, ainsi que des actions d'accompagnement et tout
spécialement la sensibilisation des élus et la formation des
personnels communaux. Les comptes rendus d'exécution doivent permettre
d'obtenir régulièrement au plan national une information
exhaustive et annuelle de l'utilisation des fonds et de la situation de
l'alimentation en eau potable et de l'assainissement des collectivités
locales rurales.
Aussi, en 1996, le dispositif de conventionnement a été reconduit
pour cinq ans, en donnant la priorité aux départements
conventionnés précédemment. Il a donné lieu
à de nouvelles conventions permettant d'actualiser les thèmes
d'intervention.
En 1998, on compte 75 départements ayant
conventionné, dont dix nouveaux
-trois départements
auparavant conventionnés ayant renoncé à cette
contractualisation-.
Cette nouvelle phase de conventionnement a été mise à
profit pour organiser une nouvelle clé de répartition des
dotations départementales. Cette clé tient compte des
prévisions d'investissement exprimées par les
collectivités rurales pour la période 1995-1999 dans le cadre de
l'inventaire 1995, traduisant ainsi la vocation du FNDAE à être un
fonds de péréquation et de solidarité nationale.
Les dotations des départements non conventionnés sont
restées constantes entre 1990 et 1995. Elles ont été
modifiées par la nouvelle clé de répartition mise en place
en 1996.
b) Les dotations plan de maîtrise des pollutions d'origine agricole
La loi
de finances pour 1997 a prévu le financement du plan de maîtrise
des pollutions d'origine agricole par le FNDAE, en lui réservant une
enveloppe de 150 millions de francs s'ajoutant au financement de
l'Etat (chapitre 61-40).
Cette dotation complémentaire, prévue pour trois ans
(1997-1998-1999), permet d'accélérer la mise en oeuvre du PMPOA.
L'état d'avancement du programme (autorisations de réalisation)
après quatre années peut être résumé par le
tableau suivant :
Nombre de projets financés |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Etudes |
3 236 |
7 403 |
8 407 |
7 561 |
26 607 |
Travaux |
19 |
820 |
2 708 |
4 467 |
8 014 |
Pour cette même période, les crédits engagés (en millions de francs) se répartissent ainsi :
|
Etat + FEOGA |
Conseils régionaux |
Conseils généraux |
Total |
1994 + 1995 |
92,0 |
33,0 |
18,0 |
133,0 |
1996 |
152,7 |
100,8 |
40,3 |
293,8 |
1997 |
213,1 |
131,5 |
72,7 |
417,3 |
1998 |
447,8 |
265,3 |
131,0 |
844,2 |
En 1998, les 150 millions de francs du FNDAE apportés en complément ont été destinés à 50 départements appartenant à treize régions.
c) Les autorisations de programmes 1995 - 1996 - 1997
Les autorisations de programme disponibles en 1995, 1996 et 1997 ont été réparties comme suit :
|
1996 |
1997 |
1998 |
Crédits disponibles
|
921,0
|
975,0
|
966
|
Affectation des crédits
|
157,100
|
134,2
|
118,5
|
Etat
d'avancement
|
930,777 |
954,51 |
773,17 |
Reste non réparti |
41,45 |
40,29 |
232,39 |
Source : Ministère de l'agriculture
Les données relatives à la répartition des crédits
de l'exercice 1998 sont partielles, arrêtées à la date du
25 juillet 1998.
Avec une dotation annuelle comprise entre 0,9 et 1 milliard de francs,
le FNDAE couvre un peu moins de 9 % des besoins des communes rurales.
La loi sur l'eau n° 92-3 du 3 janvier 1992 a prescrit dans
tous les départements un travail de zonage, distinguant les secteurs
voués à l'assainissement collectif et les zones d'assainissement
non collectif. Des orientations ont été prises aussi bien dans
l'exploitation de l'inventaire des besoins d'investissement que dans la
possibilité de financer les études de zonage
précitées, pour que l'intervention du FNDAE ne conduise pas
à privilégier l'assainissement collectif, dès lors que
l'assainissement autonome peut se révéler aussi efficace et moins
coûteux.
La politique de conventionnement engagée en 1991 et renouvelée en
1996 continue à jouer un rôle essentiel, par effet
d'entraînement et de planification des investissements (identification
des thèmes prioritaires) dans l'équipement en assainissement et
eau potable des communes rurales.
Votre rapporteur pour avis émet à nouveau le souhait que le
Gouvernement s'attache à
renforcer la cohérence entre les
programmes financés par le FNDAE et ceux financés par les agences
de l'eau en matière d'eau potable et d'assainissement.
ÉVOLUTION DES CRÉDITS EN LOI DE FINANCES DISPONIBLES ET DÉLÉGUÉS
(en millions de francs)
Année |
LFI |
LFR |
AP non utilisées l'année précédente |
Réduction d'AP |
AP disponibles |
AP déléguées |
1982 |
644,000 |
|
|
|
644,000 |
644,000 |
1983 |
600,000 |
- 134,000 |
|
|
466,000 |
466,000 |
1984 |
606,000 |
- 106,000 |
|
|
500,000 |
499,966 |
1985 |
610,000 |
|
0,034 |
|
610,034 |
610,001 |
1986 |
630,200 |
|
0,033 |
|
630,233 |
630,232 |
1987 |
678,365 |
|
|
|
678,365 |
663,365 |
1988 |
678,166 |
|
15,000 |
|
693,166 |
693,166 |
1989 |
700,000 |
|
|
|
700,000 |
700,000 |
1990 |
735,000 |
24,758 |
|
|
759,758 |
759,250 |
1991 |
805,000 |
41,000 |
0,508 |
|
846,508 |
845,232 |
1992 |
867,000 |
27,600 |
1,276 |
5,000 |
900,876 |
900,590 |
1993 |
870,000 |
29,953 |
0,286 |
|
900,239 |
900,239 |
1994 |
960,000 |
|
|
0,306 |
960,306 |
934,851 |
1995 |
870,000 |
|
25,455 |
10,577 |
906,032 |
860,185 |
1996 |
921,000 |
|
45,847 |
|
966,847 |
843,675 |
1997 |
975,000 |
|
41,449 |
|
1 016,449 |
884,508 |
1998 |
966,000 |
|
40,291 |
|
1 006,291 |
773,177 (1) |
Nota
: les AP non utilisées
respectivement
en 1994 et 1995 correspondent éventuellement au gel nécessaire
pour permettre la reconstitution du fonds de roulement.
(1) Au 25 juillet 1998.
RECETTES DU FNDAE
Année |
Redevance |
PMU |
Divers, Prêts |
TOTAL |
1982 |
212 130 000,00 |
310 640 000,00 |
3 170 000,00 |
525 940 000,00 |
1983 |
206 350 000,00 |
345 830 000,00 |
3. 160 000,00 |
555 340 000,00 |
1984 |
228 080 000,00 |
373 870 000,00 |
3 160 000,00 |
605 110 000,00 |
1985 |
214 820 000,00 |
374 280 000,00 |
3 160 000,00 |
592 260 000,00 |
1986 |
237 820 000 |
379 700 000,00 |
3 160 000,00 |
620 680 000,00 |
1987 |
247 280 000,00 |
346 230 000,00 |
5 640 000,00 |
599 150 000,00 |
1988 |
257 729 698,00 |
412 598 088,00 |
690 488,00 018 |
671 274,00 |
1989 |
303 689 102,00 |
432 068 790,00 |
3 165 510,00 |
738 923 402,00 |
1990 |
336 669 286,00 |
462 350 491,00 |
2 474 638,00 |
801 494 415,00 |
1991 |
385 074 000,00 |
476 249 000,00 |
137 000,00 |
861 460 000,00 |
1992 |
408 970 000,00 |
488 120 000,00 |
20 000,00 |
897 110 000,00 |
1993 |
375 471 025,00 |
467 039 700,00 |
25 000,00 |
842 535 725,00 |
1994 |
415 915 663,00 |
456 393 048,00 |
164 162,00 |
872 472 873,00 |
1995 |
455 040 000,00 |
449 580 000,00 |
0,00 |
904 620 000,00 |
1996 |
474 636 000,00 |
456 830 000,00 |
0,00 |
931 466 000,00 |
1997 |
542 438 734,00 |
454 283 628,85 |
0,00 |
996 772 363,00 |
C. LA GESTION DES DÉCHETS EN MILIEU RURAL
Le plan
départemental d'élimination des déchets constitue le cadre
dans lequel devront s'insérer les organisations et projets des
collectivités locales.
Une circulaire du 28 avril 1998 sur la mise en oeuvre et
l'évolution des plans départementaux précise qu'il n'y a
pas de " schéma type " d'élimination des déchets
ménagers et assimilés que l'on pourrait appliquer
uniformément à l'ensemble des périmètres
d'élimination. En effet, la combinaison des différentes
composantes d'un système d'élimination des déchets
ménagers et assimilés (collectes séparatives, tris,
déchetteries...) dépend essentiellement de critères et de
facteurs locaux, propres au périmètre considéré,
notamment :
- l'importance et densité de la population ;
- le type d'urbanisation et d'habitat ;
- l'aménagement de l'espace et intégration des installations
de traitement des déchets dans cet espace ;
- le potentiel, proximité et économie des
débouchés pour la valorisation des matériaux
récupérés, des produits issus du traitement biologique et
de l'énergie récupérée de
l'incinération ;
- la quantité et composition actuelle des déchets à
éliminer et évolution prévisible ;
- la capacité disponible de stockage sans nuisances des
déchets ;
- la capacité technique et financière des communes du
périmètre.
Ces critères, renvoyant à la spécificité
territoriale et à l'aménagement du territoire
considéré, font qu'inéluctablement, dans un même
département, les plans élémentaires élaborés
pour chaque groupement de communes peuvent avoir des objectifs, des contenus et
des échéances qui leur sont propres.
La loi du 15 juillet 1975 a rendu les communes responsables de
l'élimination des déchets des ménages : collecte et
traitement.
La collecte est réalisée soit en régie communale ou
intercommunale, soit par un opérateur privé. Ce service doit
s'adresser à l'ensemble de la population. Le règlement sanitaire
départemental préconise de collecter au minimum une fois par
semaine les déchets fermentescibles.
La collecte se heurte à des contraintes géographiques et
urbanistiques ;
- densité de population très
hétérogène, entre le bourg et l'habitat isolé ;
- distances importantes entre les hameaux ;
- habitations isolées en cul de sac ;
- routes étroites et peu praticables ;
- etc...
La fréquence des collectes est faible : une fois par semaine pour
l'habitat isolé, deux fois par semaine pour les bourgs. Les particuliers
déposent le contenu de leurs poubelles dans des conteneurs ou des bacs
de regroupement, ou dans des sacs ou bacs roulants individuels. Une ou deux
fois par semaine, la collecte est réalisée, par exemple à
l'aide d'un camion à bras de levage ou des bennes tasseuses.
Lorsque le site de traitement des déchets est éloigné du
territoire de collecte de plus de 40 kms, il est nécessaire pour
des raisons économiques de mettre en place une station de transfert. Les
déchets y sont regroupés, stockés, éventuellement
compactés dans des conteneurs de grande capacité et
évacués par gros porteurs.
Le transfert peut être effectué à partir d'un quai de
décharge dans une benne ouverte, dans un semi-remorque ou encore dans un
compacteur fixe.
Il est intéressant de retirer les recyclables secs en amont du
traitement habituel des ordures ménagères pour trois raisons
principales :
- économie de matières premières (valorisation) ;
- prolongement de la vie des installations traditionnelles de traitement ;
- limitation des quantités à traiter.
La mise en place d'une collecte sélective (apport volontaire ou collecte
en porte à porte), et d'une unité de tri permettra de
récupérer des matériaux qui pourront être
valorisés.
Certains déchets produits occasionnellement par les ménages ne
peuvent être collectés de la même façon que les
déchets de tous les jours en raison de leur taille (matelas...) ou de
leur quantité (gravats, déblais...). Les communes restent
pourtant responsables de ces déchets et sont dans l'obligation
d'organiser un service de collecte à savoir :
- l'apport volontaire en déchetterie fixe ou mobile ;
- l'apport volontaire à des points périodiques mis en
place ;
- la collecte en porte à porte.
La collecte des déchets spéciaux des ménages ou des
déchets toxiques en quantité dispersée peut s'envisager de
deux façons :
- l'apport volontaire en déchetterie ;
- l'apport volontaire en un point de collecte périodique.
La gestion des déchets fermentescibles peut s'envisager à
plusieurs échelles :
- le compostage individuel ou compostage de jardin ;
- le compostage à l'échelle communale sur une plate-forme de
compostage.
Les déchets peuvent être traités dans un
incinérateur.
L'incinération ne peut être préconisée que dans la
mesure où les moyens mis en oeuvre permettent de garantir un
fonctionnement performant de l'usine et un traitement correct des
résidus, ce qui n'est possible qu'au delà de certains tonnages.
Le recours à l'incinération suppose notamment une bonne
appréciation préalable du tonnage à traiter et de la zone
effectivement desservie.
Le stockage des déchets ultimes doit se concevoir comme une installation
présentant toutes les garanties vis à vis des
intérêts visés à l'article premier de la loi du
19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la
protection de l'environnement. Un arrêté ministériel du
9 septembre 1997 fixe les règles que les décharges
doivent impérativement respecter pour assurer la protection de
l'environnement.
L'enfouissement de déchets inertes se réalise dans des lieux clos
et gardiennés. Leur police relève de l'autorité municipale
et non de l'Etat.
Les projets d'installations d'élimination des déchets
ménagers et assimilés, dont ceux des communes rurales, qui
répondent aux critères retenus par le comité consultatif
de modernisation de la gestion des déchets pourront donc
bénéficier du fonds de modernisation. Les ressources de ce fonds
seront d'ailleurs accrues : le taux de la taxe sur le stockage des
déchets ménagers et assimilés a été
augmenté par la loi du 2 février 1995 relative au
renforcement de la protection de l'environnement.