B. LES PORTS D'INTÉRÊT NATIONAL

En 1997, pour l'ensemble des concessions portuaires, on a constaté globalement une augmentation de 9,9 % du chiffre d'affaires hors taxes (1.548 millions de francs, contre 1.408 millions de francs en 1996) et une augmentation de 7,33 % de la marge brute d'autofinancement (480 millions de francs, contre 447 millions de francs en 1996), tandis que le niveau de la dette a continué à décroître (1.025 millions de francs, contre 1.177 millions de francs en 1996).

Il faut noter la part très importante du Port de Calais dans ces résultats : malgré la concurrence du tunnel sous la Manche, il a conservé sa position de premier port français transmanche et son chiffre d'affaires représente plus du tiers du chiffre d'affaires global des ports d'intérêt national.

Les autres ports d'intérêt national ont une taille plus modeste et leur situation financière est très variable.

Certaines concessions portuaires de commerce enregistrent une amélioration notable de leur activité et de leur situation financière ; c'est le cas de la concession du port de Bayonne, dont le chiffre d'affaires progresse significativement depuis le début de l'année 1997 sous l'effet notamment de l'implantation d'une entreprise sidérurgique espagnole, du port de La Rochelle qui s'affirme sur la filière " bois " et dont l'endettement s'éteint. Le port de Nice, quant à lui, voit son activité " passagers " se développer au titre des liaisons avec la Corse, en même temps que Bastia.

D'autres concessions sont engagées dans la voie du redressement, telle la concession du port de commerce de Lorient qui poursuit son désendettement grâce à la progression de son chiffre d'affaires et à une politique d'investissement maîtrisée.

D'autres encore, se trouvent confrontées à une situation fragile sous l'effet d'évolutions de trafics remettant en cause leur équilibre (effets de la concurrence du tunnel sous la Manche, conséquences de la politique agricole commune sur certains trafics agro-alimentaires...).

Parmi ces concessions portuaires, on relèvera :

- Boulogne-sur-Mer

Port qui s'est trouvé fortement touché par la perte de l'essentiel de son trafic " transmanche ". Toutefois, les efforts engagés, notamment pour réduire son endettement dans le cadre d'un plan de redressement défini entre l'Etat concédant et la Chambre de Commerce et d'Industrie concessionnaire, devraient permettre à ce port de retrouver l'équilibre de son exploitation courante, sous réserve d'une stricte sélectivité des investissements à venir et de la poursuite des efforts engagés pour encadrer rigoureusement l'évolution des charges de la concession.

- Dieppe

Malgré le redressement de l'activité portuaire généré d'une part par la reprise réussie de la ligne Dieppe-Newhaven et, d'autre part, par le développement des trafics fruitiers, la situation financière de la concession est actuellement fragile et le concessionnaire a été invité à proposer un plan de redressement de la concession.

- Caen

La chute du trafic enregistrée au cours des dernières années (perte du trafic sidérurgique, avec la fermeture de la Société Normande de Métallurgie, diminution des exportations de céréales, liée à la politique agricole commune), a sensiblement dégradé une situation financière sur laquelle pèse durablement le remboursement des emprunts souscrits précédemment pour financer l'aménagement du second poste transmanche et la reconstruction du pont de Bénouville.

- Sète

Depuis plusieurs années, la situation financière de la concession a été durablement déséquilibrée par un endettement important et une diminution du trafic. Bien qu'il ait pratiqué une politique de limitation des investissements, le concessionnaire a dû procéder à trois reprises (en 1986-88, 1990 et 1994) à une renégociation et à un rééchelonnement de sa dette. Des mesures de redressement de la concession sont actuellement en cours de mise en oeuvre par le gestionnaire dans le cadre d'un plan de rétablissement défini avec l'Etat et les partenaires locaux.

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