II. RENFORCER LA FRÉQUENTATION TOURISTIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE
A. PROMOUVOIR L'ACCÈS DE TOUS AUX VACANCES
L'un des
axes majeurs de la politique du Gouvernement en matière de tourisme est
de permettre à des populations qui en sont aujourd'hui exclues, de
partir en vacances.
On estime qu'environ 40% de la population française ne part pas en
vacances, dont 20 % pour des raisons financières. Pour
développer l'accès aux vacances d'une plus grande majorité
de nos concitoyens, le Gouvernement s'appuie principalement sur le secteur
associatif.
1. L'appui au secteur du tourisme associatif
Le secteur du tourisme associatif est caractérisé par sa grande disparité. Les associations du secteur ont des tailles diverses, avec des chiffres d'affaires qui vont de 20 millions à 1 milliard de francs, et le nombre d'équipements géré varie par association de un à plus de 100 avec une grande diversité dans les niveaux de qualité.
SECTEUR DU TOURISME ASSOCIATIF EN 1997
Chiffre d'affaires global |
8 246 000 000 F |
Nombre d'hébergements |
1 546 |
Nombre de lits |
242 718 |
Nombre de journées de vacances |
39 960 000 |
Nombre total de personnes accueillies |
6 034 000 |
Nombre d'étrangers accueillis |
770 000 |
Nombre de salariés permanents |
11 833 |
Nombre de salariés saisonniers |
66 562 |
Nombre de bénévoles |
7 460 |
Nombre de stagiaires de formation |
89 801 |
Source
: Union nationale des associations de
tourisme
Ces associations, nées de préoccupations sociales et très
impliquées dans les politiques locales, sont pour la plupart
regroupées au sein de l'Union nationale des associations de tourisme.
Elles apportent une contribution particulière à la politique du
tourisme -par la constitution d'une offre touristique très large pouvant
s'adresser à tous les publics- ainsi qu'à l'aménagement du
territoire.
Les associations de tourisme sont depuis leur origine l'un des piliers
essentiels d'une politique sociale des vacances visant à rendre
celles-ci accessibles au plus grand nombre. Présentes dans des domaines
aussi divers que l'accueil des familles dans les villages de vacances,
l'organisation des centres de vacances d'enfants, les centres de plein air, les
classes de découverte, l'accueil international de jeunes, les vacances
sportives de plein air, les voyages scolaires et linguistiques, et les voyages
pour adultes, le secteur du tourisme associatif a accueilli, en 1997, plus de
6 millions de personnes dans ses structures et ses programmes.
En 1997 et 1998, les conventions d'objectifs et le partenariat avec les
fédérations d'associations ont eu principalement pour but le
soutien aux projets des associations qui portaient sur l'accueil des publics
ayant des difficultés d'insertion sociale ou économique,
l'accueil des personnes handicapées ou les programmes de loisirs de
proximité. Le partenariat mené par le secrétariat d'Etat
au tourisme a eu également pour objet l'accompagnement des associations
dans leurs efforts de restructuration et de modernisation. Enfin, le secteur du
tourisme associatif a participé à la mise en oeuvre du plan
emploi-jeunes et seize organismes ont passé des conventions pour
l'embauche de 1.076 jeunes.
2. Les dispositions du projet de loi de finances pour 1999
Le
soutien au secteur associatif connaît l'augmentation la plus forte en
passant de 7 à 11 millions de francs.
Sur les 11 millions de cette dotation, 7 millions sont
réservés aux conventions d'objectifs que l'Etat poursuivra avec
les associations de tourisme pour conforter et relayer son action en faveur
notamment du développement local, de l'insertion sociale des jeunes et
des familles en difficulté, de l'emploi et de la formation.
Les 4 millions de crédits supplémentaires vont contribuer
dans le cadre du programme gouvernemental de prévention et de lutte
contre l'exclusion, à permettre aux personnes en situation d'exclusion
de bénéficier du droit aux vacances.
Deux millions de francs seront notamment consacrés à la mise en
oeuvre de la " Bourse solidarité vacances " dont l'objet est
de mobiliser les moyens d'accueil et de transport en faveur du départ en
vacances de ces populations.
Le solde financera des actions visant à favoriser les séjours
à l'étranger et les échanges bilatéraux pour les
jeunes en difficulté.
3. La réhabilitation du parc immobilier
Le
soutien au secteur associatif passe également par des aides à la
réhabilitation de son parc immobilier.
Cette politique pérennise un développement local, en particulier
dans les zones rurales et de moyenne montagne ; elle s'insère ainsi dans
les objectifs de la politique d'aménagement du territoire.
Une circulaire du secrétariat d'Etat au tourisme du
25 mars 1998, relative à la politique en faveur des
hébergements touristiques à caractère social et familial,
a pour objet de relancer leurs programmes de réhabilitation. Elle met
l'accent sur le rôle social de ces équipements, pour lesquels des
crédits significatifs ont été débloqués par
la loi de finances pour 1998.
Depuis 1960, 65.000 lits ont été rénovés,
portant sur 406 opérations et engendrant plus d'un milliard de
francs de travaux, l'objectif pour l'an 2000 étant de
rénover 100.000 lits, soit 35.000 lits restants. La loi de
finances initiale pour 1998 avait prévu une dotation de
23,9 millions de francs en autorisations de programme et de
16,9 millions en crédits de paiement, soit une progression de
114 % par rapport aux crédits de 1997. Sur ces crédits,
35 opérations de rénovation ont été
programmées portant sur 10.000 lits touristiques et induisant
175 millions de francs de travaux.
Dans le projet de loi de finances pour 1999, les crédits inscrits au
chapitre 66-03, au titre du programme de rénovation des
hébergements à caractère associatif ou familial, diminuent
légèrement pour être fixés à
24,3 millions de francs en autorisations de programmes et à
30,5 millions de francs en crédits de paiement. Les efforts
budgétaires conséquents consentis l'an dernier -doublement des
dotations- ont déjà permis de réaliser des
opérations importantes et, surtout, des reports de crédits
permettent de maintenir l'effort budgétaire.
4. Le projet de loi sur l'extension du dispositif des chèques-vacances
Il
convient de rappeler qu'au-delà de ces strictes mesures
budgétaires, le Conseil des Ministres a adopté le
26 août dernier, un projet de loi visant à étendre le
bénéfice du chèque-vacances aux salariés des PME de
moins de 50 salariés qui ne disposent pas de comités
d'entreprise. La population concernée est évaluée à
7,5 millions de personnes.
En réalité, un premier projet de loi portant sur le même
thème avait été présenté en Conseil des
Ministres par M. Bernard Pons, alors ministre de l'équipement,
du logement, des transports et du tourisme, mais n'avait pu être
discuté au Parlement en raison de la dissolution. Repris sous la forme
d'une proposition de loi, déposée le 11 septembre 1997,
ce texte n'a néanmoins pas pu être adopté, faute d'un
consensus.
On ne peut que regretter de tels atermoiements qui repoussent de plusieurs mois
l'intervention d'un texte à l'impact social fort et attendu par
l'ensemble des professionnels.
En 1997, le chiffre d'affaires de l'Agence nationale pour le
chèque-vacances (ANCV), qui assure la commercialisation et le
développement du dispositif, était de 3,02 milliards de
francs, en constante progression depuis 1994. Le nombre de
bénéficiaires est évalué à environ
1 million de personnes, et le nombre total de personnes concernées
s'élève à environ 4 millions.