Projet de loi de finances pour 1999
GINESY (Charles)
AVIS 68 (98-99), Tome XVI - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Table des matières
-
CHAPITRE 1ER -
LES BONS RÉSULTATS
DE L'ÉCONOMIE TOURISTIQUE- I. LES PERFORMANCES DE LA " DESTINATION FRANCE " DANS UN TOURISME MONDIAL EN PLEIN ESSOR
- II. LE BILAN DE LA SAISON TOURISTIQUE POUR 1997-1998
-
CHAPITRE II -
UN BUDGET DU TOURISME
EN AUGMENTATION POUR 1999- I. RENFORCER LES CAPACITÉS D'INTERVENTION DU MINISTÈRE
- II. RENFORCER LA FRÉQUENTATION TOURISTIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE
- III. PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL DU TOURISME
- IV. SOUTENIR LES INFRASTRUCTURES DANS LEUR EFFORT DE DÉVELOPPEMENT ET DE MODERNISATION
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 68
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 19 novembre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XVI
TOURISME
Par M. Charles GINÉSY,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Jean François-Poncet,
président
; Philippe François, Jean Huchon,
Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre
Lefebvre,
vice-présidents
; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine,
Léon Fatous, Louis Moinard,
secrétaires
; Louis
Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM.
Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean
Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye,
Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland
Courtaud, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel
Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard
Dussaut
,
Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain
Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard,
Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis,
MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain
Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard
Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis
Mercier, Bernard Murat, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron,
Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult,
Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques
Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette
Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
et
66
(annexe n°
28
)
(1998-1999).
Lois de finances. |
Mesdames, Messieurs,
En 1997, le tourisme, qui représente 7 % du PIB français,
assure un chiffre d'affaires de près de 700 milliards de francs, et
dégage un excédent de devises de 66,6 milliards de francs.
Le secteur représente un million d'emplois directs et près de
deux millions d'emplois indirects, et tout laisse à penser que 1998
permettra de réaliser de meilleurs résultats qu'en 1997.
Dans le projet de loi de finances pour 1999 les crédits consacrés
au tourisme s'élèvent globalement à 386,5 millions de
francs, soit une hausse de plus de 7 % par rapport à 1998.
Au-delà de cette augmentation, il convient de se féliciter que
les mesures nouvelles ainsi décidées soient concentrées
sur les crédits d'intervention pour accompagner le développement
économique du secteur.
Cette orientation, qui traduit les choix prioritaires du Gouvernement, devra
être poursuivie dans les prochaines années, afin que la France
conserve sa place au premier rang mondial des destinations
touristiques.
CHAPITRE 1ER -
LES BONS RÉSULTATS
DE
L'ÉCONOMIE TOURISTIQUE
I. LES PERFORMANCES DE LA " DESTINATION FRANCE " DANS UN TOURISME MONDIAL EN PLEIN ESSOR
A. LE TOURISME MONDIAL EST CONFORTÉ PAR LA RELANCE DE L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
La
reprise économique mondiale a contribué au nouvel essor des
déplacements touristiques internationaux en 1997 qui, selon
l'Organisation mondial du Tourisme, ont progressé de 2,8 % par
rapport à 1996, après une hausse de 5,6 % entre 1996 et
1995. Ainsi, on estime à environ 612 millions le nombre de voyages
effectués à l'étranger en 1997 pour un volume d'environ
443 milliards de dollars de recettes (hors transport).
Derrière ces taux de croissance moyens, apparaissent des situations
contrastées attestant d'une redistribution des flux touristiques
internationaux : si l'Europe demeure en tête avec plus de 59 % du
total des arrivées, ce sont les pays asiatiques ainsi que
l'Océanie et l'Amérique du Sud qui bénéficiaient
depuis quelques années des plus forts taux de croissance. Ce
phénomène s'explique à la fois par l'intensification des
efforts consacrés à accroître, améliorer et
promouvoir l'offre touristique de ces pays, mais également par
l'émergence de nouvelles clientèles touristiques dans des zones
situées à leur proximité. On peut noter la croissance
significative des arrivées de touristes en Afrique et la stagnation des
destinations asiatiques, à l'exception de l'Asie du Sud.
Ainsi, la crise asiatique semble avoir eu un impact important sur le tourisme
dans cette zone. En effet, la zone Asie du Sud Est/Pacifique stagne par rapport
à 1996 en termes d'arrivées et de recettes. Seule l'Asie du Sud
progresse (+4,5 % en arrivées et 5,8 % en recettes).
Malgré une progression moins rapide que dans le reste du monde, l'Europe
a conservé sa suprématie sur le marché des
déplacements touristiques internationaux. Au cours de
l'année 1997, la croissance en termes d'arrivées a
été de 3,4 % avec plus de 360 millions
d'arrivées. On note toutefois en 1997 un fléchissement des
recettes (-0,7 %) pour l'ensemble de la zone européenne. On
enregistre, enfin, les meilleurs résultats dans l'Europe du Sud et en
Europe méditerranéenne orientale, où les recettes de la
Turquie ont augmenté de plus de 17 %.
Par ailleurs, l'activité touristique a connu une légère
augmentation sur le continent américain (2,1 % d'arrivées
supplémentaires en 1996). L'activité des voyages a
été favorisée par le bon taux de développement
économique de l'Amérique du Nord. Les gros efforts d'ajustement
du Mexique et d'autres pays de la région depuis plusieurs années
ont contribué à la reprise. L'Amérique du Nord a
très peu progressé en arrivées (+ 0,2 %) mais
l'accroissement des recettes a été marqué (+6,9 %).
Le tourisme international des Caraïbes a connu un rythme de progression
analogue à celui enregistré ces dernières
années.
B. LA FRANCE CONFIRME SA POSITION DE PREMIÈRE DESTINATION TOURISTIQUE
Avec
près de 67 millions d'arrivées touristiques en 1997, la
France capte 10,9% du marché mondial et 18,5 % du marché
européen, confirmant sa position de première destination
touristique internationale devant les Etats-Unis (48,4 millions
d'arrivées) et l'Espagne (43,3 millions d'arrivées) selon
l'OMT.
La destination France voit augmenter de 1996 à 1997 le nombre de
séjours touristiques réalisés par les clientèles
étrangères (+ 7,1%), ce qui est un bon résultat dans
un contexte international où l'évolution globale est de
+2,8 % dans le monde et de + 3,4% en Europe.
L'enquête aux frontières pour 1996 met en évidence une
diminution de la durée moyenne de séjour de près d'une
journée, par rapport à la précédente enquête
réalisée en 1994, résultant principalement d'une
augmentation importante du nombre de touristes en transit.
De plus, en termes de recettes, on relève une stabilisation des recettes
exprimées en dollars ; la France se classe ainsi au troisième
rang mondial après les Etats-Unis et l'Italie avec 28,3 milliards
de dollars (-0,1 % par rapport à 1996).
Cette différence entre une première place en nombre de touristes
et une troisième place en termes de recettes s'explique par la
durée du séjour. En France, 75% des touristes sont originaires
d'Europe et ne font que de courts séjours, voire même la
traversent seulement. Ainsi, un touriste étranger en France
dépense en moyenne 2.532 francs lors de son séjour alors
qu'aux Etats-Unis chaque touriste dépense 9.153 francs.
RECETTES DU TOURISME PAR PAYS EN 1997
(milliards de dollars)
Etats-Unis |
75 |
Italie |
30 |
France |
28,3 |
Espagne |
26,6 |
Royaume-Uni |
20,5 |
Source
: Organisation mondiale du tourisme
En revanche, si l'on considère les données de la Banque de
France sur le poste voyage de la balance des paiements, l'évolution
apparaît plus favorable, exprimée en francs français.
Au cours de l'année 1997, les recettes internationales ont
représenté 163,3 milliards de francs contre
145,1 milliards de francs en 1996, soit une progression de 12,6 %.
Les dépenses ont également progressé, s'élevant
à 96,7 milliards de francs au lieu de 90,8 milliards de francs
en 1996 (+6,6 %). Relativement stabilisées au cours des premiers
mois de l'année, elles ont crû plus fortement au cours du dernier
trimestre.
De ce fait, le solde du poste voyage de la balance des paiements
s'élève pour l'ensemble de l'année 1997 à
66,6 milliards de francs contre 54,3 milliards de francs en 1996,
en progression de 22,7 % par rapport à 1996.
1997 marque non seulement une évolution positive par rapport aux trois
années précédentes mais apparaît de surcroît
comme une année exceptionnelle dans la décennie en termes de
solde du poste voyage de la balance des paiements. L'appréciation des
monnaies de pays qui sont à l'origine d'une part importante des
touristes internationaux (tels que les Etats-Unis ou encore le Royaume Uni), ou
qui figurent parmi les destinations concurrentes de la France (comme l'Italie)
a incontestablement accru l'attractivité relative de notre pays.
Au début de l'année 1998, la fréquentation
étrangère confirme le redressement constaté depuis la fin
de l'année 1996. Les estimations pour les six premiers mois de 1998 du
poste voyages de la balance des paiements laissent présager une
augmentation sensible des recettes touristiques en France (+ 9 %) et
du solde (+ 5 %) par rapport au premier semestre 1997. Le solde
devrait ainsi dépasser 32 milliards de francs pour le premier
semestre 1998.
Ainsi, l'amélioration de la situation économique sur de nombreux
marchés étrangers et l'évolution du cours de certaines
devises étrangères (notamment dollar américain, livre
britannique, lire...) ainsi que les effets globalement positifs de la Coupe du
Monde de football, renforcent en 1998 la compétitivité de la
destination France.
ÉVOLUTION DU TOURISME INTERNATIONAL DEPUIS 1992
Milliers d'arrivées |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
France |
59 710 |
60 100 |
61 312 |
60 033 |
62 406 |
66 864 |
Espagne |
39 638 |
40 085 |
43 232 |
45 125 |
41 295 |
43 378 |
Italie |
26 113 |
26 379 |
27 480 |
29 184 |
32 853 |
34 087 |
Total Europe |
306 554 |
311 900 |
328 200 |
336 400 |
348 999 |
360 816 |
Etats-Unis |
44 647 |
45 779 |
45 504 |
44 730 |
44 791 |
48 409 |
Total Monde |
502 938 |
517 900 |
544 500 |
563 600 |
595 015 |
611 964 |
Source : OMT - Direction du tourisme
II. LE BILAN DE LA SAISON TOURISTIQUE POUR 1997-1998
A. DES RÉSULTATS CONTRASTÉS EN 1997
Le bilan de l'activité touristique au cours de l'année 1997 est caractérisé par une certaine morosité de la fréquentation française, qui reflète les tendances générales de la consommation, et par le dynamisme marqué de la fréquentation étrangère, avec 67 millions de touristes étrangers, soit une nette amélioration par rapport à 1996.
1. Une légère baisse constatée dans les déplacements touristiques des Français
Comme en
1996, où une diminution de 4,4 % des déplacements
touristiques avait été constatée, en 1997, le nombre de
ces déplacements diminue encore, tant en terme de séjours
(-4,2 %) qu'en termes de nuitées (- 5,1 %).
On enregistre ainsi 160 millions de séjours contre
178 millions en 1996.
Contrairement aux tendances observées en 1996, on constate un recul
très prononcé des séjours effectués chez les
parents et les amis, alors que le nombre de courts séjours
d'agrément augmente sensiblement. L'évolution du secteur donne
l'impression qu'en 1997, le marché s'est concentré autour de
populations très mobiles ayant des disponibilités
financières.
Cette évolution se retrouve au niveau des modes d'hébergement.
Ainsi, même si l'hébergement familial reste le premier mode
d'hébergement choisi, sa part est en retrait dans l'ensemble des
hébergements en 1997 par rapport à 1996. (40,9% au lieu de
42,6 %). Parmi les modes d'hébergement marchand,
l'hébergement en gîte et chambres d'hôte ainsi que les
camping ont amélioré leurs performances en 1997, alors que la
part de l'hôtellerie restait stable.
Enfin, s'agissant des espaces touristiques fréquentés par les
touristes français en 1997, un recul est à noter pour la
montagne, alors que tant en termes de séjours que de nuitées, la
part de la mer est en progression.
2. La progression du nombre de visiteurs étrangers
Avec une
fréquentation en hausse sensible en 1997 (67 millions
d'arrivées de touristes étrangers au lieu de 62,4 millions
l'année précédente), la clientèle
étrangère a largement contribué aux bons résultats
du tourisme français.
L'enquête de fréquentation de l'hôtellerie homologuée
confirme une hausse des nuitées de la clientèle
étrangère (+ 10,2 % par rapport à 1996). Cette
augmentation est particulièrement prononcée dans les
régions Champagne-Ardenne (+ 18,2 %), Basse-Normandie
(+ 16 %), Corse (+ 14,5 %), Centre (+ 13,8 %),
Poitou-Charentes (+13 %), Ile-de-France (+ 13,1 %).
L'accroissement en termes de nuitées a été notable pour
les clientèles en provenance de Grande-Bretagne et d'Irlande
(+ 19,3 %), d'Italie (+ 15,5 %), des Etats-Unis
(+ 14,7 %), ainsi que d'Europe de l'Est et de Russie (+ 17,9 %)
ou des Pays-Bas (+ 11,5 %). Par contre, la fréquentation des
hôtels par les Allemands (+ 1,3 %) et des Belges
(+ 1,1 %) est stable par rapport aux données recueillies pour
l'année précédente.
B. BILAN DE LA SAISON D'HIVER 1997-1998
La
saison d'hiver a été très bonne, grâce à
l'augmentation de la fréquentation étrangère. Ainsi, dans
les Alpes du Nord, on note une hausse de la fréquentation britannique,
favorisée par le cours attractif de la livre et la liaison directe
Londres-Tarentaise par Eurostar. Dans l'hôtellerie savoyarde, la
clientèle étrangère représente environ 40 % de
la fréquentation, avec une part importante de Britanniques (environ
15 % de la fréquentation totale). En définitive, ce sont
surtout les Belges, les Britanniques et les Espagnols qui choisissent la France
comme destination de sports d'hiver.
Les deux grandes régions alpines rassemblent 60 % des
séjours à la montagne avec une nette prédominance des
Alpes du Nord. La Tarentaise réalise à elle seule plus de
37 % du chiffre d'affaires annuel des remontées mécaniques
françaises.
En troisième position, arrive la région
Midi-Pyrénées puis la Franche-Comté,
particulièrement réputée pour le ski nordique.
Depuis quelques années, le nombre de séjours s'accroît
légèrement en Auvergne, mais a tendance à diminuer dans
les Vosges.
On note également une progression des longs séjours (4 nuits
et plus), qui représentent plus de 64% de l'ensemble des séjours
à la montagne ; le premier mode d'hébergement marchand
reste la location (23 % des séjours) même si en 1997, la part
de marché de l'hôtellerie a augmenté (8,7 % en 1997
contre 6,6 % en 1996).
C. DES RÉSULTATS TRÈS PROMETTEURS POUR 1998
L'amélioration de la situation économique sur certains
marchés étrangers et l'évolution du cours de certaines
devises étrangères (notamment dollar américain, livre
britannique, lire...), le travail de promotion de la France
réalisée par Maison de la France, ainsi que les effets
globalement positifs de la Coupe du Monde de football, renforcent en 1998 la
compétitivité de la destination France.
S'agissant de la fréquentation française, après un
début d'année assez stable par rapport à la même
période de 1997, le deuxième trimestre a été en
nette amélioration. Ainsi, lors du mois de mai 1998, ont
été enregistrés les meilleurs résultats depuis
trois ans, qui se situent dans un contexte économique en voie
d'amélioration.
L'enquête de fréquentation hôtelière (Direction du
tourisme/INSEE) met en évidence une augmentation significative de la
fréquentation sur les six premiers mois de l'année (+6,5 %
en nuitées par rapport à la même période de 1997).
L'augmentation est plus importante pour la fréquentation
étrangère (+ 13,3 %) que pour la fréquentation
française (+3,1 %) ; cette évolution a été
confortée par l'accueil des visiteurs étrangers pendant la Coupe
du Monde de football.
La fréquentation est particulièrement en hausse par rapport au
premier semestre 1997 pour les Latino-américains (+ 78 %), les
ressortissants des Etats-Unis (+ 27,4 %), les Britanniques
(+ 22%), les Danois (+ 22 %), les Japonais (+15 %) et les
Italiens (+12,7%). La fréquentation des Allemands et des Espagnols est
comparable à celle du premier semestre 1997.
Le taux d'occupation de l'hôtellerie est globalement en progression de
3,4% par rapport au premier semestre 1997 ; les régions qui ont
connu la hausse la plus importante sont la Corse (+13,2 %), la Haute
Normandie (+ 6,1 %), la Picardie (+ 5 %) et
Provence-Alpes-Côte d'Azur (+ 4,7%). Le taux d'occupation des
hôtels d'Ile-de-France et de Rhône-Alpes sont également en
augmentation de près de 4%.
L'impact de la Coupe du Monde de football sur le tourisme semble avoir
été positif, alors que l'on craignait une baisse importante du
nombre de touriste pendant cet événement. En définitive,
la clientèle traditionnelle n'a fait que reporter -et non annuler- ses
vacances après la compétition, et la clientèle venue
assister aux matches a compensé ce mouvement de report.
On peut également souligner, à propos de l'impact de la Coupe du
Monde sur l'activité touristique, que :
- les sélections préliminaires organisées dans huit
régions de France ont eu un impact positif, notamment dans les
départements des villes d'accueil, et plus particulièrement, pour
Saint-Etienne, Toulouse, Lyon et Marseille. Dans ces villes, les taux
d'occupation ont progressé de six à dix points par rapport
à juin 1997;
- la progression du taux d'occupation des hôtels a relevé
principalement de la présence de nombreux étrangers ;
- en revanche, la catégorie des cafés-restaurants a
pâti de la diminution de la clientèle traditionnelle, qui n'a pas
été remplacée par les supporters de la compétition
de football.
D. DES EFFETS POSITIFS POUR L'ACTIVITÉ DES ENTREPRISES DU SECTEUR TOURISTIQUE
La
reprise économique semble avoir été
bénéfique pour le secteur hôtelier qui a, entre autres, vu
son activité redémarrer notamment grâce à une hausse
des voyages d'affaires et à une bonne fréquentation de la
clientèle étrangère.
Selon l'enquête hôtelière réalisée par la
Direction du tourisme/INSEE/Partenaires régionaux, la clientèle
française a enregistré une progression de 2,1 % par rapport
aux résultats de fréquentation de 1996. Cette progression est en
partie due à une bonne fréquentation des catégories 3 et
4 étoiles.
Les taux d'occupation ont progressé de cinq points dans la
catégorie 4 étoiles et luxe, de quatre points dans les
3 étoiles et de trois points dans les 2 étoiles. Quant
à la catégorie 1 étoile, elle n'enregistre
qu'une faible progression d'un point. Toutes catégories confondues, la
Corse obtient la meilleure progression (+ 8 points), suivie par la
Basse-Normandie (+ 5,5 points) et de l'Ile-de-France
(+ 5 points).
Du fait de la croissance économique et de la hausse de la
clientèle d'affaires, le redémarrage de l'activité est
plus net dans l'hôtellerie 3 et 4 étoiles que dans
l'hôtellerie moyenne et bas de gamme.
En ce qui concerne l'hôtellerie indépendante, le taux d'occupation
a progressé d'un peu plus de 3 % et la baisse des prix moyens
chambre semble enrayée, selon la Fédération nationale de
l'industrie hôtelière.
Le volume d'affaires des chaînes intégrées a connu une
hausse de 5,7 %, passant ainsi à 25,9 milliards de francs sur
l'ensemble des enseignes recensées. Les catégories moyenne et
haut de gamme obtiennent les meilleurs résultats, et ce grâce
notamment à la clientèle étrangère en France.
La nette progression de la clientèle étrangère a
été bénéfique tant pour les gîtes ruraux,
dont le chiffre d'affaires global est évalué à plus d'un
milliard de francs, que pour l'hôtellerie de plein air. Alors qu'en 1996
on avait enregistré une baisse de fréquentation, la
clientèle étrangère progresse de 11,6 % en 1997, et
la clientèle française de 2,9 %.
Enfin, les résultats de la restauration commerciale sont encourageants
et le chiffre d'affaires moyen est en hausse de 14,2 % pour 1997.
Globalement, pour l'ensemble du secteur touristique, l'évolution des
prix est restée très modérée en 1997, que ce soit
pour les hébergements (+ 1,5 %) ou pour la restauration
(+ 1,3 %). Les hausses de prix sont plus soutenues en ce qui concerne
les voyages organisés (+ 3,3 %) et les transports
(+ 2,1 %). Enfin, les créations nettes d'entreprises
progressent très légèrement en 1997 par rapport à
1996 (+ 0,6 %) et les défaillances d'entreprises ont
baissé de 7,1 % en 1997.
S'agissant des emplois dans la branche tourisme, ils ont progressé
régulièrement de 2,2 % à 2,4 % entre 1992 et 1996,
créant un solde net de plus de 50.000 emplois. Au 31
décembre 1996, on évaluait à 766.210 les emplois
directement liés au tourisme, soit 579.510 salariés et
186.700 non salariés.
CHAPITRE II -
UN BUDGET DU TOURISME
EN
AUGMENTATION POUR 1999
S'agissant des crédits du tourisme, une inversion de
tendance
s'est opérée par rapport aux années
précédentes.
Force est de reconnaître -et votre rapporteur pour avis s'en était
à plusieurs reprises inquiété- que les crédits
consacrés au tourisme diminuaient régulièrement, tant au
fil des lois de finances initiales, qu'au gré de régulations
budgétaires successives.
Entre 1996 et 1997, la diminution était de 9 % entre les deux
projets de loi de finances et le budget voté pour 1997 était
réduit de 355,6 millions de francs à 335,17 millions de
francs du fait d'annulations de crédits successives.
Le projet de loi de finances pour 1998 stabilisait les crédits au niveau
du budget atteint en 1997 (337,9 millions de francs), et comme les trois
années précédentes un apport de la réserve
parlementaire permettait d'atteindre 347 millions de francs en budget
voté. Mais l'arrêté du 16 janvier 1998 pris par
le Gouvernement, en vue de financer les mesures en faveur des chômeurs,
portait sur 6,85 millions de francs de crédits, neutralisant ainsi
les deux-tiers du supplément de crédits votés par le
Parlement. En définitive pour 1998, le budget du tourisme
s'élevait à 340,2 millions de francs.
Dans ce contexte, il convient de saluer
la hausse de 7,2 % des
crédits inscrits dans le projet de loi de finances pour 1999 qui
s'élèvent à 372 millions de francs.
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1997 - RÉPARTITION DES CRÉDITS
(en millions de francs)
NATURE
DES
|
PLF
|
Budget voté 1997 |
Crédits disponibles 1997 |
PLF
|
Budget voté 1998 |
Crédits disponibles 1998 |
PLF
|
% 1999/1998 |
Titre III - Moyens des services |
128,89 |
128,99 |
124,73 |
124 |
124 |
124 |
126,8 |
2,3 |
Titre IV - Interventions publiques |
196,24 |
199,22 |
185,78 |
180 |
183,4 |
177 |
214,7 |
17 |
Total dépenses ordinaires |
325,13 |
328,21 |
310,51 |
304 |
307,4 |
301 |
341,5 |
11,1 |
Titre VI - Subventions d'investissements |
|
|
|
|
|
|
|
|
- autorisations de programmes |
37,00 |
39,41 |
30,16 |
45 |
50,7 |
49,6 |
45 |
- 11,2 |
- crédits de paiements |
25,00 |
27,41 |
24,66 |
34 |
39,7 |
39 |
30,5 |
- 23,1 |
TOTAL DO + CP |
350,13 |
355,62 |
335,17 |
338 |
347,1 |
340 |
372 |
7,2 |
Les crédits d'intervention du titre IV augmentent de + 34,67 millions de francs par rapport au projet de loi de finances pour 1998, soit + 17 % et traduisent les axes prioritaires de la politique du secrétariat d'Etat au tourisme : l'accroissement de la fréquentation touristique française et étrangère, le rééquilibrage touristique du territoire national, la recherche d'un développement local harmonieux, créateur de richesses et d'emplois, ainsi que le renforcement de la capacité d'intervention de l'Etat.
I. RENFORCER LES CAPACITÉS D'INTERVENTION DU MINISTÈRE
A. LA STABILISATION DES MOYENS DES SERVICES
Les
crédits du titre III augmentent de 2,83 millions de francs,
soit +2,28% pour tenir compte de la revalorisation de la masse salariale et du
relèvement des moyens de fonctionnement des délégations
régionales du tourisme (+ 7,14 %). Mais globalement, les
moyens de fonctionnement sont stabilisés au niveau atteint en 1998, car
les crédits aux services centraux diminuent de 1,8 %.
Il convient de souligner cet effort de redéploiement des moyens.
Contrairement aux années précédentes, aucune mesure de
suppression d'emplois ne figure au projet de loi de finances pour
1999.
B. MODERNISER LES MOYENS D'EXPERTISE
On peut
rappeler que l'Agence française pour l'Ingénierie touristique
(AFIT), groupement d'intérêt public auquel participent neuf
ministères, des établissements publics de l'Etat, des
collectivités territoriales, des entreprises ainsi que des groupements
et fédérations professionnelles, intervient principalement pour
des analyses de marché, des bilans et audits de l'offre, ainsi que pour
le suivi de démarches de développement.
Le projet de loi de finances pour 1999 renforce les moyens financiers
réservés à l'AFIT, outil privilégié de
l'Etat pour la valorisation et l'adaptation de l'offre touristique. La
subvention de l'Etat s'élève ainsi pour 1999 à
8 millions de francs, soit une hausse de 14,29 % par rapport au
projet de loi de finances pour 1998.
Cette revalorisation de la dotation budgétaire est heureuse car la
situation financière de cet établissement était devenue
délicate.
En effet, si la diminution régulière des dotations
budgétaires depuis la création de l'Agence en 1993 avait pu
être compensée par la croissance des ressources externes
(cotisations, participation sur études et ventes de publications), en
1998 l'Agence avait dû opérer un prélèvement sur ses
réserves d'environ 2 millions de francs pour maintenir son niveau
d'activité.
II. RENFORCER LA FRÉQUENTATION TOURISTIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE
A. PROMOUVOIR L'ACCÈS DE TOUS AUX VACANCES
L'un des
axes majeurs de la politique du Gouvernement en matière de tourisme est
de permettre à des populations qui en sont aujourd'hui exclues, de
partir en vacances.
On estime qu'environ 40% de la population française ne part pas en
vacances, dont 20 % pour des raisons financières. Pour
développer l'accès aux vacances d'une plus grande majorité
de nos concitoyens, le Gouvernement s'appuie principalement sur le secteur
associatif.
1. L'appui au secteur du tourisme associatif
Le secteur du tourisme associatif est caractérisé par sa grande disparité. Les associations du secteur ont des tailles diverses, avec des chiffres d'affaires qui vont de 20 millions à 1 milliard de francs, et le nombre d'équipements géré varie par association de un à plus de 100 avec une grande diversité dans les niveaux de qualité.
SECTEUR DU TOURISME ASSOCIATIF EN 1997
Chiffre d'affaires global |
8 246 000 000 F |
Nombre d'hébergements |
1 546 |
Nombre de lits |
242 718 |
Nombre de journées de vacances |
39 960 000 |
Nombre total de personnes accueillies |
6 034 000 |
Nombre d'étrangers accueillis |
770 000 |
Nombre de salariés permanents |
11 833 |
Nombre de salariés saisonniers |
66 562 |
Nombre de bénévoles |
7 460 |
Nombre de stagiaires de formation |
89 801 |
Source
: Union nationale des associations de
tourisme
Ces associations, nées de préoccupations sociales et très
impliquées dans les politiques locales, sont pour la plupart
regroupées au sein de l'Union nationale des associations de tourisme.
Elles apportent une contribution particulière à la politique du
tourisme -par la constitution d'une offre touristique très large pouvant
s'adresser à tous les publics- ainsi qu'à l'aménagement du
territoire.
Les associations de tourisme sont depuis leur origine l'un des piliers
essentiels d'une politique sociale des vacances visant à rendre
celles-ci accessibles au plus grand nombre. Présentes dans des domaines
aussi divers que l'accueil des familles dans les villages de vacances,
l'organisation des centres de vacances d'enfants, les centres de plein air, les
classes de découverte, l'accueil international de jeunes, les vacances
sportives de plein air, les voyages scolaires et linguistiques, et les voyages
pour adultes, le secteur du tourisme associatif a accueilli, en 1997, plus de
6 millions de personnes dans ses structures et ses programmes.
En 1997 et 1998, les conventions d'objectifs et le partenariat avec les
fédérations d'associations ont eu principalement pour but le
soutien aux projets des associations qui portaient sur l'accueil des publics
ayant des difficultés d'insertion sociale ou économique,
l'accueil des personnes handicapées ou les programmes de loisirs de
proximité. Le partenariat mené par le secrétariat d'Etat
au tourisme a eu également pour objet l'accompagnement des associations
dans leurs efforts de restructuration et de modernisation. Enfin, le secteur du
tourisme associatif a participé à la mise en oeuvre du plan
emploi-jeunes et seize organismes ont passé des conventions pour
l'embauche de 1.076 jeunes.
2. Les dispositions du projet de loi de finances pour 1999
Le
soutien au secteur associatif connaît l'augmentation la plus forte en
passant de 7 à 11 millions de francs.
Sur les 11 millions de cette dotation, 7 millions sont
réservés aux conventions d'objectifs que l'Etat poursuivra avec
les associations de tourisme pour conforter et relayer son action en faveur
notamment du développement local, de l'insertion sociale des jeunes et
des familles en difficulté, de l'emploi et de la formation.
Les 4 millions de crédits supplémentaires vont contribuer
dans le cadre du programme gouvernemental de prévention et de lutte
contre l'exclusion, à permettre aux personnes en situation d'exclusion
de bénéficier du droit aux vacances.
Deux millions de francs seront notamment consacrés à la mise en
oeuvre de la " Bourse solidarité vacances " dont l'objet est
de mobiliser les moyens d'accueil et de transport en faveur du départ en
vacances de ces populations.
Le solde financera des actions visant à favoriser les séjours
à l'étranger et les échanges bilatéraux pour les
jeunes en difficulté.
3. La réhabilitation du parc immobilier
Le
soutien au secteur associatif passe également par des aides à la
réhabilitation de son parc immobilier.
Cette politique pérennise un développement local, en particulier
dans les zones rurales et de moyenne montagne ; elle s'insère ainsi dans
les objectifs de la politique d'aménagement du territoire.
Une circulaire du secrétariat d'Etat au tourisme du
25 mars 1998, relative à la politique en faveur des
hébergements touristiques à caractère social et familial,
a pour objet de relancer leurs programmes de réhabilitation. Elle met
l'accent sur le rôle social de ces équipements, pour lesquels des
crédits significatifs ont été débloqués par
la loi de finances pour 1998.
Depuis 1960, 65.000 lits ont été rénovés,
portant sur 406 opérations et engendrant plus d'un milliard de
francs de travaux, l'objectif pour l'an 2000 étant de
rénover 100.000 lits, soit 35.000 lits restants. La loi de
finances initiale pour 1998 avait prévu une dotation de
23,9 millions de francs en autorisations de programme et de
16,9 millions en crédits de paiement, soit une progression de
114 % par rapport aux crédits de 1997. Sur ces crédits,
35 opérations de rénovation ont été
programmées portant sur 10.000 lits touristiques et induisant
175 millions de francs de travaux.
Dans le projet de loi de finances pour 1999, les crédits inscrits au
chapitre 66-03, au titre du programme de rénovation des
hébergements à caractère associatif ou familial, diminuent
légèrement pour être fixés à
24,3 millions de francs en autorisations de programmes et à
30,5 millions de francs en crédits de paiement. Les efforts
budgétaires conséquents consentis l'an dernier -doublement des
dotations- ont déjà permis de réaliser des
opérations importantes et, surtout, des reports de crédits
permettent de maintenir l'effort budgétaire.
4. Le projet de loi sur l'extension du dispositif des chèques-vacances
Il
convient de rappeler qu'au-delà de ces strictes mesures
budgétaires, le Conseil des Ministres a adopté le
26 août dernier, un projet de loi visant à étendre le
bénéfice du chèque-vacances aux salariés des PME de
moins de 50 salariés qui ne disposent pas de comités
d'entreprise. La population concernée est évaluée à
7,5 millions de personnes.
En réalité, un premier projet de loi portant sur le même
thème avait été présenté en Conseil des
Ministres par M. Bernard Pons, alors ministre de l'équipement,
du logement, des transports et du tourisme, mais n'avait pu être
discuté au Parlement en raison de la dissolution. Repris sous la forme
d'une proposition de loi, déposée le 11 septembre 1997,
ce texte n'a néanmoins pas pu être adopté, faute d'un
consensus.
On ne peut que regretter de tels atermoiements qui repoussent de plusieurs mois
l'intervention d'un texte à l'impact social fort et attendu par
l'ensemble des professionnels.
En 1997, le chiffre d'affaires de l'Agence nationale pour le
chèque-vacances (ANCV), qui assure la commercialisation et le
développement du dispositif, était de 3,02 milliards de
francs, en constante progression depuis 1994. Le nombre de
bénéficiaires est évalué à environ
1 million de personnes, et le nombre total de personnes concernées
s'élève à environ 4 millions.
B. PROMOUVOIR LA FRANCE AUPRÈS DES TOURISTES ÉTRANGERS
Les bons résultats des saisons touristiques depuis deux ans traduisent les efforts de promotion accomplis par le secrétariat d'Etat au tourisme, et l'ensemble des professionnels du tourisme français, notamment à travers les actions menées par le GIE Maison de la France.
1. Le fonctionnement de Maison de la France
Le GIE
Maison de la France a été créé en mars 1987 pour
coordonner, en une seule unité opérationnelle, les initiatives en
matière de promotion du tourisme du secteur privé, des
collectivités publiques et de l'Etat.
- Il est composé, depuis la modification de ses statuts intervenue
en janvier 1996 d'un conseil d'administration de 26 membres (7
représentants de l'Etat, 3 personnalités qualifiées,
nommées par le ministre en charge du tourisme,
1 représentant des comité régionaux du tourisme
(CRT), 1 représentant des comités départementaux du
tourisme (CDT), 1 représentant des Offices du tourisme,
1 représentant du tourisme associatif, 1 représentant des
agences de voyages, 2 représentants de l'hôtellerie et de la
restauration, 6 représentants de grandes entreprises touristiques
présentes sur les marchés étrangers et
3 représentants des adhérents élus par leurs pairs).
Le conseil d'administration élit son président, et le ministre en
charge du tourisme nomme le directeur sur proposition du conseil
d'administration.
La répartition des sources de financement du GIE en 1997
s'établit ainsi :
Etat |
50,3 % |
CRT |
15,2 % |
Autres institutionnels |
7,9 % |
Privés |
21,3 % |
Divers |
5,3 % |
- Alors qu'en 1997, Maison de la France avait
développé des actions en direction de marchés porteurs,
tels que l'Europe de l'Est et l'Asie du Sud-Est, et des démarches plus
spécifiques sur les marchés traditionnels, en 1998 Maison de la
France a dû restreindre ses activités, compte tenu de la
diminution des dotations budgétaires que votre rapporteur pour avis pour
avis avait dénoncée.
Ainsi, un certain nombre d'opérations de promotion ont dû
être annulées ou revues à la baisse sur certains
marchés (suppression de certaines campagnes publicitaires en Allemagne,
Belgique et en Scandinavie, annulation de la participation prévue pour
certains salons grand public ou professionnel, réduction des accueils de
presse sur certains marchés) et certains " clubs " de
promotion ont été mis en veilleuse.
Les représentations du Portugal et de Norvège ont dû
être fermées, ainsi que le bureau de Toronto au Canada.
Cependant, dans les pays où les contraintes budgétaires
particulièrement fortes en 1998 ont entraîné la fermeture
de représentations, Maison de la France s'est attachée, en
liaison avec les autres services officiels français implantés
localement et les opérateurs touristiques concernés, à
mettre en place des solutions visant à minimiser l'impact négatif
de ces fermetures, tant vis-à-vis de nos partenaires que de la
clientèle.
Par ailleurs, la présence de Maison de la France a été
renforcée sur des zones géographiques porteuses : l'Europe de
l'Est avec l'ouverture d'un bureau en Pologne (en contrepartie de la fermeture
d'un bureau à Berlin), et l'Asie du Sud-Est avec l'ouverture d'un bureau
en Chine.
Les interventions ont été renforcées en Grande-Bretagne,
avec la mise en place du " French Travel Center ", grand centre
d'information situé au coeur de Londres.
Dans le cadre de la campagne " Bonjour 98, la France accueille le
monde ", des campagnes de communication spécifiques ont
été mises en place sur six marchés prioritaires en
vue de conforter l'image de la France et de sécuriser les touristes
étrangers à l'occasion de la Coupe du Monde de
football.
2. Les dispositions du projet de loi de finances pour 1999
Il est
heureux que le projet de loi de finances pour 1999 affecte une partie
importante de l'augmentation des crédits au tourisme aux moyens de
promotion et de communication menés par Maison de la France.
- La contribution de l'Etat aux actions de promotion de la France à
l'étranger connaît une augmentation significative avec
153 millions de francs, en hausse de 23,41 % par rapport à
1998. Cette contribution représente 71,27 % des crédits du
titre IV.
La dotation se répartit entre 80 millions de francs affectés
au fonctionnement du GIE et 73 millions de francs affectés à
la contribution de l'Etat aux actions de promotion menées en partenariat.
Tout en reconduisant l'ensemble des manifestations qui ont lieu sur les
marchés traditionnels, il est prévu de mettre en place un certain
nombre d'opérations nouvelles en direction des professionnels de la zone
Pacifique/Sud est asiatique, en particulier en Australie, en Chine, en Inde,
à Singapour et en Thaïlande.
Tout en approuvant le bien-fondé des actions de prospection de Maison de
la France à l'étranger, on peut s'interroger, compte tenu de la
crise asiatique, sur la stratégie à adopter vis-à-vis de
cette zone géographique.
Seront également entreprises une réflexion sur
l'adéquation du réseau et des moyens mis en place à
l'étranger au potentiel de développement des marchés,
ainsi qu'une étude sur les modalités de traitement de la demande
d'information et de la diffusion de la documentation au public sur les
marchés étrangers.
Votre rapporteur pour avis pour avis se félicite de cette inversion
de tendance, car le désengagement relatif de l'Etat ne peut qu'avoir des
effets négatifs sur le niveau de participation des autres partenaires du
GIE Maison de la France.
Cette participation, ayant connu depuis l'origine
une progression régulière et soutenue, contrairement à
celle de l'Etat -victime des aléas budgétaires- semble avoir
atteint un palier, d'autant plus que le nombre d'adhérents du GIE n'est
plus susceptible de beaucoup augmenter. Ainsi, depuis 1989, la participation de
l'Etat a diminué de 6,5 % alors que celles des partenaires au sein
du GIE progressait de 182 %.
Il est donc très important que l'Etat poursuive cet effort financier
sinon la crédibilité de l'ensemble des actions menées par
Maison de la France pourrait être remise en cause, alors même que
l'effort de promotion touristique de la France semble être parmi les plus
" rentables ", si on le compare aux résultats des pays
étrangers. Ainsi, un rapport spécial élaboré par
l'Organisation mondiale du tourisme sur l'année 1995 -tout en
soulignant l'extrême difficulté d'établir des comparaisons
avec les pays étrangers étant donné la diversité
des structures en charge du tourisme- indiquait que le budget de promotion de
la France était inférieur à celui de pays comme l'Espagne,
la Grande-Bretagne ou l'Australie, mais qu'il était parmi " les
plus rentables ", chaque dollar investi en promotion à
l'étranger rapportant 375 dollars.
III. PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL DU TOURISME
A. L'EXÉCUTION DES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGION (CPER)
Les
contrats de plan Etat-région jouent un très grand rôle dans
la diversification et l'adaptation de l'offre touristique. Dans le cadre des
programmes couverts par le XIème plan (1994-1998),
21 régions métropolitaines (l'ensemble des régions
à l'exception de l'Ile-de-France), ainsi que les instances
compétentes des six départements et collectivités
d'outre-mer ont passé un contrat avec l'Etat dans le domaine du tourisme.
Le volet tourisme des contrats de plan Etat-région porte sur
quatre thèmes principaux:
- l'aménagement et l'organisation des espaces touristiques (contrat
de pôle, de station, de pays) ;
- la valorisation touristique de sites culturels et naturels ;
- la modernisation des hébergements touristiques ;
- la formation et l'observation économique du tourisme.
Le montant total des engagements de l'Etat prévu au volet tourisme des
CPER s'élève à 334,35 millions de francs dont
283,35 millions de francs sur les crédits du tourisme et
51 millions de francs sur les crédits du Fonds national pour
l'aménagement et le développement du territoire (FNADT).
EVOLUTION DES CREDITS DES CONTRATS DE PLAN ETAT-REGIONS
(millions de francs)
|
|
Chapitre 66-03
|
||
|
|
Crédits de paiement |
Autorisations de programme |
|
1994 |
25,00 |
13,50 |
4,00 |
|
1995 |
25,00 |
31,00 |
23,00 |
|
1996 |
25,00 |
31,00 |
18,30 |
|
1997 |
16,67 |
15,10 |
20,70 |
|
1998 |
16,67 |
15,10 |
20,70 |
|
1999 |
17,70 |
15,10 |
20,70 |
Source
: secrétariat d'Etat au tourisme
Dans le projet de loi de finances pour 1999 sur le titre IV, la dotation des
contrats de plan Etat-région augmente de 6,2 % pour être
fixée à 17,7 millions de francs. Ceci permettra
d'accompagner des démarches de partenariat avec les élus et les
professionnels du tourisme, de conduire des études de faisabilité
de projets ou des missions de conseil et d'assistance. Les crédits
disponibles financeront également l'animation de réseaux.
Sur le titre V, les subventions d'investissement liés aux contrats
de plan Etat-région sont quasiment reconduites au même niveau que
l'an dernier, à savoir 20,7 millions de francs en autorisations de
programme et 15,1 millions de francs en crédits de paiement.
Il faut enfin signaler que les crédits inscrits pour financer
directement des opérations touristiques, en complément des
dotations aux contrats de plan Etat-région, sont en extinction
progressive, conformément à la décision prise en 1996 pour
éviter l'effet de saupoudrage des crédits du tourisme. Ainsi,
aucune autorisation de programme n'est inscrite depuis la loi de finances pour
1997 et les dotations initiales en intervention et en investissement sont
progressivement réduites, de même que les abondements intervenant
traditionnellement en cours de discussion budgétaire.
Pour 1999, la dotation en interventions est fixée à
1,8 million de francs contre 2,5 millions de francs en 1998 et les
crédits de paiement pour les investissements passent de
3,22 millions de francs à 2 millions de francs.
B. ENCOURAGER LE TOURISME RURAL POUR RÉÉQUILIBRER LE DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE
1. Le secteur du tourisme rural
Force
est de constater que 70 % de la fréquentation touristique
n'intéresse que 20 % du territoire et que, sur 562 milliards
de francs de dépenses touristiques, 21 % bénéficient
au " tourisme vert ", ce qui représente 118 milliards de
francs. La clientèle est majoritairement française et recherche a
priori des formules locatives qui respectent un certain nombre de standards :
habitat traditionnel, bon confort, proximité de loisirs.
A l'évidence, ce segment touristique peut connaître un
développement important, car une demande potentielle forte existe. Le
fractionnement des vacances sur de plus courts séjours favorise les
déplacements de proximité, l'aspiration à des vacances
plus authentiques, ainsi que la volonté de s'abstraire du cadre de vie
urbain donnent toutes ses chances au développement du tourisme rural.
Pour répondre à cette demande, la faiblesse du tourisme en espace
rural réside essentiellement dans le caractère atomisé de
son offre. Elle est trop souvent axée sur une seule composante, par
exemple un hôtel, un club, un château, une activité de
loisirs. Les expériences tentées de regroupement des prestations
touristiques dans les espaces ruraux les plus attrayants sont encore ou trop
rares ou peu organisées.
On rappellera également les tentatives d'organisation territoriale
menées par des structures telles que les pays d'accueil touristique, les
parcs naturels régionaux, les stations vertes ou les " plus beaux
villages de France ". Malgré leurs faiblesses, leur manque de
sélectivité et les difficultés rencontrées sur le
terrain, ils constituent aujourd'hui les principaux réseaux de
coordination du tourisme dans les espaces ruraux.
CARACTÉRISTIQUES DU TOURISME RURAL EN 1997
Hébergements |
Patrimoine culturel |
Loisirs de nature |
|||
Type |
Nombre |
Type |
Nombre |
Type |
Nombre |
Hôtellerie (chambres) |
76 715 |
Monuments historiques |
50 000 |
Golfs |
483 |
Villages de vacances (lits) |
55 000 |
Musées |
4 000 |
Sites de loisirs nautiques |
500 |
Campings (emplacements) |
237 558 |
Festivals |
2 000 |
bases de canöe-kayak |
800 |
Gîtes ruraux et communaux |
41 866 |
|
|
Centre équestres |
4 200 |
Chambres d'hôtes |
21 466 |
|
|
Sites d'escalade |
1 500 |
Gîtes d'étapes (Hébergement de groupes) |
1 500 |
|
|
(+ randonnées, pêche et vélos) |
|
2. Les actions menées par le secrétariat d'Etat au tourisme en faveur du tourisme rural
Les
actions des pouvoirs publics s'inscrivent dans le cadre de politiques
interministérielles menées notamment avec les ministères
en charge de l'agriculture et de l'environnement ainsi qu'avec la
Délégation à l'aménagement du territoire et
à l'action régionale (DATAR).
La politique poursuivie s'est orientée principalement sur les axes
suivants :
- la réalisation d'études de clientèle,
préconisées en particulier par le Comité
interministériel d'aménagement rural (CIDAR) de Bar-le-Duc de
juin 1994, débouchant sur la définition d'un plan marketing ;
- la valorisation et la protection du patrimoine naturel et rural,
notamment les grands sites, les villages de caractère, les monuments,
les arts et techniques, en sélectionnant les points forts, symboles des
atouts français pour les visiteurs étrangers, qui jouent un
rôle important pour l'animation des zones rurales ;
- l'amélioration des hébergements en privilégiant la
réutilisation d'un bâti de caractère, pour répondre
aux exigences d'authenticité de plus en plus marquées de la
clientèle ;
- le développement des produits de qualité grâce au
renforcement des réseaux professionnels et au soutien apporté aux
structures de développement local capables de coordonner des acteurs
isolés ;
- la qualification de l'ensemble des partenaires grâce aux
programmes de formation dispensés avec l'aide des régions ;
- l'amélioration de la commercialisation des produits du tourisme
en espace rural par la création d'un serveur national de
réservation, décidée lors du CIDAR de juin 1994. Ce
serveur national doit regrouper l'ensemble des offres touristiques locales en
permettant les interfaces avec les systèmes de distribution et
d'information existants;
S'agissant de la mise en place du serveur national de réservation, les
principales fédérations territoriales du tourisme se sont
regroupées pour constituer l'Association informatique multimédia
Tourisme (AIMT) et la société AXIME a été
sélectionnée pour développer le logiciel. Après
avoir été testé fin 1997 dans les régions
Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, le serveur devrait
être commercialisé fin 1998.
Le suivi du projet est assuré par un comité de pilotage
placé auprès du directeur du tourisme avec la participation de la
DATAR et de l'AFIT.
Les aides accordées au tourisme rural
- Au titre du Xème Plan (1989-1993), les aides au tourisme rural
dans les contrats de plan ont représenté 102,8 millions de
francs sur un total de 545,2 millions de francs. Il convient d'y ajouter
44 millions de francs consacrés à la valorisation
touristique des sites culturels et naturels, qui ne sont pas identifiés
par espace. De plus, 79 millions de francs ont été
affectés, en 1994, au tourisme rural par l'intermédiaire du Fonds
interministériel de développement et d'aménagement rural
(FIDAR), ce fonds ayant été supprimé en 1995 et
intégré dans le Fonds national d'aménagement et de
développement du territoire (FNDAT).
- Au titre du XIème Plan (1994-1999), les programmes d'aide au
tourisme rural dans les contrats de plan sont évalués à
115 millions de francs pour les financements Etat et 125 millions de
francs en provenance des régions, auxquels il faut ajouter les aides
attribuées au titre des actions en faveur des hébergements
touristiques, des filières de produits et de la valorisation des sites
naturels et culturels. Le FNADT intervient à hauteur de
6,8 millions de francs par an pour le financement des actions touristiques
du XIème Plan.
- Au plan européen, le soutien au tourisme rural s'organise
à partir d'une approche régionale, dans le cadre des politiques
structurelles -fonds européen de développement régional
(FEDER), fonds européen d'orientation et de garantie agricole (FEOGA),
fonds social européen (FSE)- et des programmes d'initiatives
communautaires (LEADER-INTERREG).
Pour bénéficier de ces programmes, les territoires
concernés doivent relever de zones éligibles ; pour la
période de programmation 1994-1999, les zones concernées ont
été significativement étendues (+ 57% en surface) et
concernent une population de 9,7 millions d'habitants, contre
5,7 millions de d'habitants dans le programme précédent.
S'agissant du volet tourisme de l'application 5b pour la période
1994-1999, les crédits programmés se répartissent entre
FEDER (1.621 millions de francs), soit 35 % du montant total de
l'enveloppe, FEOGA (321 millions de francs) et fonds social
européen (232 millions de francs). Le montant de l'enveloppe
prévu pour le volet tourisme de l'objectif 1 représente
2,174 milliards de francs.
Votre rapporteur pour avis pour avis souligne tout l'intérêt
des démarches entreprises pour encourager les tentatives d'organisation
territoriale du tourisme rural
, en multipliant les opérations de
partenariat dans des structures telles que les pays d'accueil touristiques, les
parcs naturels régionaux ou les stations vertes. Mais le
développement d'une offre touristique diversifiée en milieu rural
ne peut pas faire l'impasse sur les distorsions de concurrence qui existent
entre les différents intervenants économiques. Le secteur de
l'hôtellerie subit la concurrence d'autres formes d'hébergement
commercialisées par des non-professionnels. Le plan de résorption
du paracommercialisme, défini avec l'ensemble des acteurs du tourisme,
doit être appliqué de façon volontariste au niveau local.
Il faut tout mettre en oeuvre pour que les nouvelles formes de produits
touristiques en milieu rural, qui connaissent un engouement certain
auprès des clientèles tant étrangères que
françaises, puissent se développer de façon harmonieuse et
que les différents acteurs du tourisme rural bénéficient
de conditions équivalentes pour l'exercice de leur activité.
Votre rapporteur pour avis regrette que l'obligation faite aux
non-professionnels de déclarer en mairie tout hébergement
commercialisé à des fins touristiques ne soit pas effective.
A tout le moins, il faut que des contrôles renforcés soient
diligentés par les services déconcentrés de l'Etat et que
les fraudeurs avérés soient sanctionnés sans
complaisance.
C. INSCRIRE LE DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE DANS LA POLITIQUE D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Le
développement du tourisme en espace rural doit s'appuyer sur un
territoire constitué et cohérent qui permettra de définir
une politique, de déterminer les moyens nécessaires à sa
mise en oeuvre, ainsi que les structures sur lesquelles s'appuyer en recourant
autant que faire se peut à la contractualisation pour mobiliser les
initiatives locales.
C'est pourquoi, s'agissant du tourisme rural, il est très important que
le ministère chargé du tourisme insère sa stratégie
nationale dans celle initiée par la DATAR en matière de pays et
de projets de territoires à travers le projet de loi relatif à
l'aménagement durable du territoire.
Un appel à projets de territoires touristiques ou d'espaces de projets
à caractère touristique permettrait de faire émerger des
projets globaux de développement touristiques innovants,
préfigurateurs d'une méthode de travail et de stratégies
à encourager à l'avenir.
Le lancement d'un programme de " pays touristique " doit contribuer
de manière démonstrative à l'organisation et à la
dynamisation de l'offre touristique en milieu rural, à partir d'une
analyse marketing sur les pays touristiques, notamment en matière de
connaissance des clientèles, de leurs attentes et de leurs modes de
commercialisation efficaces.
Il s'agira de regrouper et de mettre en synergie dans un pays présentant
de réels attraits et potentialités touristiques, des initiatives
novatrices et structurantes pour le développement touristique, en
intégrant une démarche qualité susceptible de satisfaire
les consommateurs et les intermédiaires de la commercialisation.
Ainsi, le développement touristique doit-il impérativement
être pris en compte dans l'élaboration du " schéma de
services collectifs des espaces naturels et ruraux " prévu par
l'article 19 du projet de loi relatif à l'aménagement
durable du territoire.
Ce schéma doit fixer " les orientations fondamentales permettant la
valorisation économique, environnementale et sociale des espaces
naturels et agricoles.
Il décrit les mesures propres à assurer la qualité de
l'environnement et des paysages, la préservation des ressources
naturelles et la diversité biologique, la prévention de certains
risques naturels, la protection des ressources non renouvelables et la
prévention des changements climatique [...]
Il définit les principes permettant d'assurer la mise en valeur durable
des potentialités et des caractéristiques locales de ces espaces
en tenant compte de leurs fonctions économique, environnementale et
sociale [...]
Il met en place des indicateurs de développement durable
retraçant les états de conservation du patrimoine naturel,
l'impact des différentes activités sur cet état et
l'efficacité des mesures de protection et de gestion dont ils font, le
cas échéant, l'objet ".
IV. SOUTENIR LES INFRASTRUCTURES DANS LEUR EFFORT DE DÉVELOPPEMENT ET DE MODERNISATION
A. FAVORISER LA CROISSANCE ET L'EMPLOI
La
croissance du secteur du tourisme est sans nul doute créatrice
d'emplois. Le secrétariat d'Etat au tourisme entend mener une politique
volontariste pour accompagner cette croissance afin d'atteindre à moyen
terme un rythme de 30.000 emplois créés contre 12.000 à
l'heure actuelle.
Cet objectif sous-tend la mise en oeuvre du plan emploi-jeune dans le secteur
du tourisme, avec l'aide du réseau des délégués
régionaux au tourisme, à travers la signature de conventions et
d'accords-cadres visant à la création de 5.000 emplois jeunes. On
peut indiquer que 5.000 emplois-jeunes créés correspondent
à une intervention budgétaire moyenne de 460 millions de
francs. Parmi les structures qui se sont ainsi engagées, on peut citer
les offices du tourisme, les syndicats d'initiative, la
fédération des pays d'accueil, l'association des villes d'eau ou
encore France-ski de fond.
Au 30 octobre 1998, 2.111 emplois-jeunes étaient
créés à travers la signature de 1.682 conventions. A
ce rythme, on peut envisager 3.250 embauches par an.
S'agissant de la création d'emplois dans le secteur du tourisme, et
au-delà du dispositif des emplois-jeunes,
votre rapporteur pour avis
se déclare en faveur de l'adoption d'un taux intermédiaire de TVA
appliqué au secteur de la restauration
. D'une part, ceci mettrait
fin aux distorsions de concurrence constatées selon le type de
restauration pratiqué et à la concurrence d'autres pays
européens, comme l'Italie ou l'Espagne. D'autre part, ceci aurait des
effets immédiats et positifs sur la création d'emplois
pérennes dans ce secteur.
Les pouvoirs publics encouragent également la formation professionnelle
dans le secteur du tourisme. Ainsi, dans le secteur de
l'hôtellerie-restauration, les actions menées à la suite de
l'accord-cadre conclu en 1994 entre les professionnels, les ministères
concernés et le fonds national d'assurance formation ont facilité
la signature d'environ 4.000 contrats et stages à la fin de
l'année 1998. Le ministère chargé du tourisme et le
ministère chargé de l'emploi ont travaillé en 1998
à la préparation d'un nouvel accord-cadre, en liaison avec les
partenaires sociaux du secteur. Cet accord-cadre, qui pourrait être
signé en 1999, prévoit des actions de formation pour l'insertion
des jeunes et des demandeurs d'emploi, pour l'amélioration de la
trajectoire des actifs, en particulier les saisonniers et pour la mise en place
d'une démarche d'observation de l'emploi et de la formation du secteur.
Pour financer les mesures d'accompagnement de l'accord-cadre, le
ministère chargé du tourisme a prévu une réserve de
4 millions de francs sur les crédits du fonds social européen
-objectif 3, rattachés à la Direction du tourisme :
Le ministère chargé du tourisme a, par ailleurs, soutenu en 1997
un projet visant à mettre en place un dispositif qualifiant pour les
personnels des métiers de l'accueil dans les offices de tourisme et les
syndicats d'initiative, qui a permis la signature de 100 contrats de
qualification, dans un secteur où 50% des emplois sont des emplois
précaires. Cette action, qui a dû trouver son régime de
montée en charge en 1998, sera poursuivie en 1999 avec le soutien des
crédits du Fonds social européen -objectif 3 pour
1 million de francs.
Enfin, M. Anicet Le Pors, ancien ministre et conseiller d'Etat, a
été chargé d'une mission d'expertise sur la situation des
travailleurs saisonniers, afin de faire des propositions en matière de
pluriactivité, de création d'activités en basse-saison et
de contrat de travail multi-employeurs.
B. LA PRISE EN COMPTE DES DIFFICULTÉS STRUCTURELLES DES ENTREPRISES DU SECTEUR TOURISTIQUE
1. L'aide à la restructuration de la dette hôtelière
Afin de
faire face à l'endettement élevé de l'hôtellerie et
aux difficultés qu'elle éprouve à renégocier ses
emprunts, le ministre chargé du tourisme a mis en place, en
février 1995, conjointement avec le ministre chargé des
finances, un dispositif d'aide à la restructuration de la dette des
entreprises hôtelières.
Le dispose repose sur la création d'un fonds de garantie
spécifique confié à la SOFARIS (sur 50 millions de
francs prévus, 30 millions de francs ont été inscrits
au budget du ministère de l'équipement en 1995 et progressivement
versés à la SOFARIS).
Des améliorations techniques du dispositif ont été
introduites par la convention entre l'Etat et la SOFARIS signée le 24
décembre 1997 :
- sur l'augmentation du coefficient multiplicateur (rapport entre les
sommes garanties et le montant du fonds SOFARIS) de quatre à six ;
- sur l'assouplissement du système en prévoyant que la baisse de
l'annuité peut être obtenue par tous moyens, y compris la baisse
du taux d'intérêt, et non plus seulement par la voie du
rééchelonnement.
Le système a permis au 30 juin 1998 la restructuration d'une
dette de 463 millions de francs répartis entre
266 hôtels (152 hôtels en 1995-1996, 77 en 1997, 37 au
1er semestre 1998). Le taux effectif de prise en garantie (montant du
risque) est passé de 23 % de l'encours de dette en 1995-1996
à 26 % en 1997 et 30 % en 1998.
Votre rapporteur pour avis pour avis considère qu'il est urgent
d'accroître et de mieux répartir les crédits du fonds
SOFARIS afin de démultiplier ses capacités d'action envers
l'hôtellerie indépendante et familiale
. Il pense que le
rééchelonnement de la dette est une question primordiale pour
l'avenir de ce secteur. En effet, dès lors que la quasi-totalité
des excédents d'exploitation est absorbée par le service de la
dette, le propriétaire de l'hôtel se trouve dans
l'impossibilité de réinvestir pour maintenir à un niveau
de qualité suffisant et pour s'adapter durablement aux attentes de la
clientèle. La question de leur suivi se pose alors à moyen
terme.
2. Les mesures d'allégement ou de simplification qui bénéficient aux entreprises du secteur touristique
Afin de
réduire les charges administratives des petites entreprises du tourisme
-en particulier des hôtels-cafés-restaurants-, qui sont d'autant
plus lourdes que celles-ci font appel fréquemment à des
salariés occasionnels, le Gouvernement a pris des mesures de
simplification administrative. Celles-ci portent notamment sur la gestion des
emplois occasionnels, la gestion de la paie et le calcul des cotisations
sociales et la simplification des obligations déclaratives.
Depuis le 6 avril 1998, la déclaration unique d'embauche (DUE)
est applicable à la totalité du secteur
" hôtel-café -restaurant ". Le décret
n° 98-252 du 1er avril 1998 relatif à la
déclaration unique d'embauche offre aux employeurs la possibilité
d'effectuer onze formalités liées à l'embauche d'un
salarié du régime général.
Par ailleurs, trois mesures sont intervenues pour alléger les charges
sociales patronales sur les bas salaries et les avantages en nature.
- Conscient que la signature, le 30 avril 1997, de la convention
collective des hôtels-cafés-restaurants, confirmée par
l'arrêté d'extension du 3 décembre 1997
entraînait des charges supplémentaires pour la profession, le
Gouvernement a institué une réduction forfaitaire des cotisations
patronales d'assurances sociales et d'allocations familiales au titre de
l'avantage en nature constitué par les repas fournis aux salariés
dans le secteur des hôtels, cafés et restaurants où est
applicable le SMIC hôtelier. Compte tenu du coût pour le budget de
l'Etat de la compensation de cette réduction de cotisations patronales,
cette mesure est appliquée en quatre étapes annuelles dont la
première est intervenue en 1998. A compter du
1er janvier 2001, la totalité des cotisations sera
concernée.
- De plus, la loi de finances pour 1998 a pérennisé la
fusion, sous la forme de réduction unique, des allégements des
charges sur les bas salaires et recentré ces allégements (plafond
d'éligibilité ramené au SMIC majoré de 30 % au
lieu de 33 % et proratisation en cas d'activité inférieure
au temps plein). Cette mesure, applicable aux salariés des hôtels,
cafés et restaurants, fait l'objet d'un décret en Conseil d'Etat
en cours de signature.
- Enfin, s'agissant du paiement des cotisations sociales, le secteur des
hôtels, cafés, restaurants bénéficie de la
réduction des cotisations patronales de sécurité sociale
sur les bas salaires, près de 40 % des salariés de ce
secteur étant rémunérés au SMIC contre 11 %
pour l'ensemble des secteurs non agricoles. En cas de difficultés de
paiement justifiées, les entreprises peuvent demander un
étalement des versements des cotisations patronales à l'organisme
de recouvrement dont elles relèvent. Ces dispositions permettent aux
entreprises de faire face à leurs obligations dans des conditions
adaptées à leur situation particulière.
C. FAVORISER LA RÉHABILITATION DE L'IMMOBILIER TOURISTIQUE
1. La situation de l'immobilier touristique
Le
secteur du tourisme offre, en règle générale, une assez
faible rentabilité économique, car il est confronté
à une logique de cycle long pour les investissements et de durée
de vie courte ou aléatoire pour les produits touristiques offerts.
La rentabilité financière des investissements a permis de
compenser cette situation tant que les taux d'intérêt réels
étaient négatifs compte tenu de l'inflation, et que la
valorisation du patrimoine était assurée grâce aux
plus-values immobilières.
Aujourd'hui, l'économie touristique présente une certaine
vulnérabilité car elle est financée par des emprunts
à taux d'intérêt élevés d'où des
charge fixes très lourdes, alors même que la demande est
hétérogène et sensible aux aléas
macro-économiques.
En conséquence, la France n'investit plus assez dans le secteur
touristique, tant en ce qui concerne les développements nouveaux, que la
remise à niveau de l'existant. Or, compte tenu de la concurrence
acharnée qui est la règle au niveau mondial, le risque est grand
de voir l'activité touristique française régresser dans le
classement mondial par perte de compétitivité.
En ce qui concerne l'hébergement touristique, il faut rappeler que ce
secteur s'est constitué très rapidement -entre 1960 et 1980- pour
faire face à une demande de loisirs en progression très rapide.
La réponse a souvent plus porté sur le quantitatif que sur le
qualitatif. Les investissements ont été fréquemment
réalisés par les particuliers sur la base de prix
élevés en raison des tensions existant sur le marché de
l'offre touristique et sur les marchés financiers. Ces
déséquilibres ne sont apparus qu'avec la baisse de l'inflation et
ils ont été aggravés par la crise immobilière.
Au total, l'investissement réalisé ne dégage qu'une faible
rentabilité, en raison notamment de l'insuffisance de la mise sur le
marché. Bien plus, l'absence d'entretien et d'effort de
rénovation aggrave les difficultés de commercialisation, et au
total, une dégradation des logements et des parties communes des
copropriétés.
A l'heure actuelle, on peut estimer que sur 2,8 millions de lits
existants, à peine 1,25 million sont encore sur le marché.
Près de 750.000 ont plus de vingt ans et ne sont plus à
même de répondre à la demande d'une clientèle plus
exigeante sur la taille, les normes de confort et l'environnement
immédiat. Cette situation concerne la majeure partie des stations de
montagne et du littoral.
2. Un nouvel outil juridique pour la réhabilitation de l'immobilier touristique
Les
élus locaux et les professionnels du secteur se sont mobilisés
pour trouver des instruments juridiques permettant d'inciter les particuliers
à entreprendre ces travaux de réhabilitation.
Sur une question écrite de votre rapporteur pour avis, posée
à ce sujet en juin dernier, la secrétaire d'Etat au tourisme
a précisé qu'un nouveau concept juridique était en cours
d'élaboration et soumis à concertation.
En octobre dernier, M. Michel Bouvard, député, déposait
une proposition de loi, fruit du travail de réflexion mené au
sein de l'Association des Maires des stations françaises de sports
d'hiver et d'été, l'Association nationale des élus de la
montagne, l'Association nationale des élus du littoral et l'Association
nationale des stations classées et des communes touristiques.
L'exposé des motifs souligne que "
la rénovation de
l'immobilier touristique doit trouver son principe de financement dans une mise
en marché beaucoup plus performante, plus commerciale et plus
professionnelle des locaux rénovés
". Pour y parvenir,
il faut un dispositif qui assure le financement d'un investissement lourd,
gagé sur les recettes à venir. Dans ce contexte, les pouvoirs
publics n'interviennent pas pour assurer l'équilibre de
l'opération, mais pour inciter les propriétaires privés
à s'engager dans la réhabilitation en inscrivant leur action
dans une politique locale de réhabilitation et de rénovation
de l'environnement.
Dans ce cadre, il est essentiel de lier étroitement la requalification
du bâti et la professionnalisation de la commercialisation qui doit
permettre de dégager les ressources susceptibles d'assurer la
rentabilité de l'investissement de rénovation.
Le dispositif législatif et réglementaire proposé comporte
deux objectifs principaux :
- permettre aux collectivités de s'engager pleinement et
efficacement dans l'action de réhabilitation par une modification du
code de l'urbanisme et l'institution d'une nouvelle forme d'intervention
publique dénommée " l'opération programmée de
réhabilitation touristique " ;
- mettre en oeuvre de fortes incitations au bénéfice des
propriétaires privés, ces avantages étant accordés
en contrepartie d'un engagement de mise en marché professionnel de
longue durée.
Compte tenu du calendrier parlementaire, cette proposition de loi n'a pas
encore été discutée mais l'un de ses objectifs vient
d'être atteint grâce au vote d'un article additionnel dans le
projet de loi de finances pour 1999. Il résulte d'un amendement
présenté par M. Michel Bouvard, député,
légèrement modifié par le Gouvernement qui l'a
accepté et qui instaure le concept de "
village
résidentiel de tourisme
", auquel il reconnaît un
avantage fiscal sous forme de récupération de TVA en contrepartie
d'engagements de location souscrits par les propriétaires. Ce concept a
un caractère volontairement collectif et global puisque cent lits au
minimum doivent être concernés par l'opération, ce qui
correspond à un peu plus de 20 appartements.
Il s'agit d'un article additionnel après l'article 22 du projet de
loi de finances, qui a pour objet d'assujettir à la TVA les prestations
fournies par cette nouvelle catégorie d'établissement
d'hébergement touristique constituée de locaux d'habitation
meublés, dont les propriétaires ont conclu avec l'exploitant un
contrat de location d'une durée de neuf ans minimum, qui ont fait
l'objet d'une réhabilitation immobilière et qui sont
proposés à la clientèle pour une location
saisonnière.
Afin d'éviter des opérations isolées, la création
d'un VRT devra être implantée au sein d'une
" opération de réhabilitation de l'immobilier de
loisirs " (ORIL), définie au niveau communal ou intercommunal.
L'assujettissement à la TVA permet de récupérer la TVA
supportée en amont sur les travaux de rénovation, ce qui diminue
le coût de ces travaux supportés par les propriétaires.
Outre cette insertion dans le code général des impôts, des
modifications réglementaires devront être arrêtées
par un décret en Conseil d'Etat.
Votre rapporteur pour avis pour avis approuve pleinement l'adoption de ce
dispositif
, notamment son caractère global. Cependant, pour le
rendre réellement attractif et incitatif, il faudra sans doute mobiliser
d'autres sources de financement. La réflexion pourrait ainsi porter sur
l'aménagement des règles d'intervention de l'ANAH.
*
* *
Sur proposition de son rapporteur pour avis, la Commission des affaires économiques a émis un avis favorable à l'adoption des crédits consacrés au tourisme dans le projet de loi de finances pour 1999.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
de sa réunion tenue le mercredi 18 novembre 1998, la commission a
procédé à l'examen du rapport pour avis de
M. Charles Ginésy sur les crédits consacrés au
tourisme dans le projet de loi de finances pour 1999.
M. Charles Ginesy, rapporteur pour avis
,
a indiqué qu'avec
66,9 millions d'arrivées touristiques internationales en 1997, la
France constituait le premier pays d'accueil, loin devant les Etats-Unis et
l'Espagne. Le tourisme, a-t-il rappelé, a procuré
163,5 milliards de francs de recettes en devises et représente,
avec un solde de 66,7 milliards de francs, le premier poste
excédentaire des transactions courantes, en hausse de plus de 22 %
sur un an. Il a estimé que l'année 1998 devrait confirmer cette
progression, notamment grâce aux retombées positives de la Coupe
du Monde de football. Il a précisé que sur les cinq premiers mois
de l'année, la hausse enregistrée était d'ores et
déjà de 5 %.
Il a ensuite rappelé que le tourisme représentait à la
fois une consommation de 565 milliards de francs, soit 6,9 % du PIB,
un tissu de 170.000 à 200.000 entreprises, le plus souvent petites et
moyennes, qui dégageaient un chiffre d'affaires de plus de
300 milliards de francs, et plus de 750.000 emplois permanents, sans
compter, sans doute, plus d'un million d'emplois indirects.
M. Charles Ginesy, rapporteur pour avis
,
a cependant mis l'accent sur la
très forte concurrence qui se livrait au niveau international, et sur la
fragilité des performances françaises, soumises aux aléas
de la conjoncture économique : ainsi, a-t-il rappelé, la crise
asiatique s'est-elle fait sentir très tôt au Japon, dont les
dépenses touristiques en France régressent de plus de 7,3 %.
Il a donc insisté sur la nécessité, pour le secteur
touristique, de renouveler son offre et de prospecter de nouveaux
marchés pour élargir sa clientèle potentielle.
Il a salué, dans ce contexte, la hausse de 7,2 % des crédits
inscrits dans le projet de loi de finances pour 1999, qui
s'élèvent à 372 millions de francs en crédits
de paiements, rompant ainsi avec plusieurs années de diminution
régulière de crédits.
Il a précisé que cette augmentation portait, pour l'essentiel,
sur les crédits d'intervention inscrits au titre IV, qui augmentaient de
17 % pour être fixés à 214,7 millions de francs,
et traduisait les axes prioritaires de la politique menée par le
secrétariat d'Etat au tourisme.
A propos du renforcement de la fréquentation touristique et plus
particulièrement de la clientèle française, il a
souligné la volonté du Gouvernement de favoriser le droit aux
vacances pour tous, rappelant que 40 % des Français n'en
bénéficiaient pas. Pour cela, a-t-il précisé, le
projet de loi de finances pour 1999 renforce très fortement les moyens
attribués au secteur associatif qui passent de 7 à
11 millions de francs.
Le rapporteur pour avis a expliqué que ces crédits
supplémentaires devaient permettre, dans le cadre du programme
gouvernemental de lutte contre l'exclusion, aux personnes et familles en
situation d'exclusion de bénéficier du droit aux vacances.
Il a considéré que le soutien au secteur associatif passait
également par des aides à la réhabilitation de son parc
immobilier. Il a rappelé que l'an dernier, les crédits inscrits
avaient progressé de 114 %, permettant de programmer
35 opérations portant sur 10.000 lits, en induisant
175 millions de francs de travaux. Il s'est inquiété, pour
cette année, d'une diminution des crédits, tout en estimant que
les reports des années précédentes devraient permettre de
maintenir l'effort en matière de rénovation.
Enfin, le rapporteur pour avis a émis le souhait que soit adopté
en 1999 le projet de loi élargissant le champ d'application du
chèque-vacances aux salariés des PME. Il a déploré
que le premier projet de loi ayant trait à ce sujet, proposé par
M. Bernard Pons, alors Ministre de l'équipement du logement et du
tourisme, n'ait pas pu être adopté, alors qu'il aurait permis une
application plus rapide de ce dispositif à l'impact social fort, tout en
répondant à l'attente des professionnels du secteur.
S'agissant de la promotion de la France à l'étranger,
M. Charles Ginesy, rapporteur pour avis, s'est félicité de
ce que la dotation au Groupement d'intérêt économique (GIE)
" Maison de France " augmente de près d'un quart, concentrant
ainsi une part importante de l'effort budgétaire consenti pour le
tourisme en 1999. La dotation inscrite s'élève, a-t-il
précisé, à 153 millions de francs et la
quasi-totalité des crédits supplémentaires devrait
bénéficier aux actions de promotion, dotées de
73 millions de francs pour conquérir de nouveaux marchés. Le
rapporteur pour avis a rappelé qu'en 1998, et en dépit d'un
contexte budgétaire très difficile, Maison de France avait
réussi à maintenir son activité, même si ses
représentations au Portugal, en Norvège et à Berlin
avaient du être fermées.
Il a donc estimé que la participation de l'Etat au GIE ne devait plus
être diminuée, sous peine de porter atteinte à la
crédibilité de nos actions de promotion à
l'étranger.
En ce qui concerne les aides favorisant le développement du tourisme sur
l'ensemble du territoire, le rapporteur pour avis a précisé que
cette orientation passait notamment par l'exécution du volet tourisme
des contrats de plan Etat-Région et il a indiqué qu'en 1999, les
crédits inscrits au titre du tourisme s'élevaient à
17,7 millions de francs sur le titre IV, en augmentation de 6,2 %. Il
a également insisté sur le rôle du secrétariat
d'Etat au tourisme, qui encourage des initiatives d'organisation territoriales
du tourisme rural, et participe ainsi au financement du serveur national de
réservation des produits du tourisme en espace rural.
M. Charles Ginesy, rapporteur pour avis, a souligné tout
l'intérêt de ces démarches, mais a considéré
qu'il convenait de résoudre au plan local les problèmes
posés par le paracommercialisme. A ce sujet, il a regretté que
l'obligation faite aux non-professionnels de déclarer en mairie tout
hébergement commercialisé à des fins touristiques ne soit
pas encore effective.
Enfin, le rapporteur a indiqué que le secrétariat d'Etat au
tourisme comptait inscrire le développement touristique dans le cadre du
projet de loi d'aménagement du territoire et plus
précisément dans les schémas collectifs des espaces
naturels et ruraux prévus par l'article 19 du projet de loi.
Abordant ensuite les actions menées pour soutenir l'emploi, le
rapporteur pour avis a précisé que l'effort portait sur les
emplois-jeunes, à travers la signature de conventions avec les offices
de tourisme, les syndicats d'initiative ou encore la fédération
des pays d'accueil. Au 30 octobre 1998, a-t-il indiqué,
2111 emplois-jeunes avaient été effectivement
créés et l'objectif de 5000 pourrait être atteint fin
1999.
Au-delà de ce dispositif, le rapporteur pour avis s'est
déclaré favorable à une harmonisation des taux de TVA
appliqués aux différents types de restauration, tant pour mettre
fin aux distorsions de concurrence au sein du secteur et vis-à-vis de
certains pays voisins concurrents que pour créer des emplois.
En ce qui concerne l'aide à la restructuration de la dette
hôtelière, à travers le dispositif de la SOFARIS, le
rapporteur pour avis a considéré que les modifications
apportées en 1997 allaient dans le bon sens, mais qu'il conviendrait
d'augmenter les fonds dont disposait la SOFARIS pour en démultiplier la
capacité d'action.
Enfin, s'agissant de la réhabilitation de l'immobilier touristique, le
rapporteur pour avis a salué le " premier pas " inscrit dans
le projet de loi de finances et qui concrétisait une réflexion
menée par l'Etat en étroite collaboration avec les professionnels
et les collectivités territoriales intéressées. Il s'agit,
a-t-il précisé, d'enclencher une dynamique partenariale et
programmée de rénovation des hébergements de loisirs
construits par les particuliers entre 1960 et 1980 et qui sont aujourd'hui
largement dégradés, ainsi que de lier étroitement la
requalification du bâti et la professionnalisation de la
commercialisation, pour dégager les ressources susceptibles d'assurer la
rentabilité de l'investissement de rénovation.
M. Charles Ginesy, rapporteur pour avis
,
a précisé que
l'article additionnel inséré après l'article 22 du
projet de loi de finances instaurait le concept de " village
résidentiel de tourisme ", qui devait concerner au moins cent
lits : en contrepartie d'un engagement de location de neuf ans
à un exploitant qui assure la rénovation, la gestion et la
commercialisation de ces locaux d'habitation meublés, la taxe sur la
valeur ajoutée (TVA) est récupérée sur les travaux
de rénovation, diminuant d'autant le coût des travaux à la
charge des propriétaires.
Il a considéré qu'il conviendrait de mobiliser d'autres sources
de financements pour améliorer l'attractivité de ce dispositif,
dont il a par ailleurs souligné tout l'intérêt.
Compte tenu de ces différentes observations, le rapporteur pour avis a
proposé de donner un avis favorable à l'adoption des
crédits du tourisme.
M. Marcel Bony a alors estimé que le tourisme n'était pas
représenté dans le budget de l'Etat à hauteur du
rôle qu'il jouait en faveur de la balance des paiements. Il a
néanmoins salué la rupture que ce budget représentait par
rapport à la décroissance des crédits observée
depuis cinq ans. Il s'est également interrogé sur le fait que, si
la France était la première destination touristique mondiale sur
la base du nombre des touristes, elle ne se plaçait qu'au
troisième ou quatrième rang mondial s'agissant du chiffre
d'affaires.
Evoquant le tourisme social, il a souligné l'évolution des
moeurs, liée à l'éclatement de la famille traditionnelle,
dont la conséquence était une désaffection des villages de
vacances. Il a d'autre part indiqué sa préférence, en
matière d'équipements hôteliers, pour la
réhabilitation de l'existant et regretté que les subventions
aient été privilégiées par rapport aux prêts
bonifiés. Il a d'autre part insisté sur la fragilité du
tourisme rural, généralement exercé par des travailleurs
pluriactifs.
M. Bernard Joly, après avoir souligné le potentiel important que
représentait le tourisme en matière d'emplois, a
considéré que la situation positive de ce secteur ne justifiait
pas un relâchement des efforts fournis pour l'encourager. Il a d'autre
part insisté sur les problèmes posés par l'application de
la législation concernant les " 35 heures hebdomadaires "
aux professionnels du tourisme. Il a ensuite évoqué l'espoir
placé par le milieu rural sur le secteur du tourisme, et regretté
que, par manque d'organisation de l'offre, ces potentialités ne soient
pas exploitées. Il a considéré que l'hôtellerie
française était moins subventionnée que dans les pays
voisins, et jugé qu'une harmonisation des taux de la TVA sur la
restauration devrait s'avérer créatrice d'emplois.
En réponse à M. Marcel Bony, M. Charles Ginesy, rapporteur pour
avis
,
a estimé que le budget du tourisme, bien que faible,
était incitatif. Il a considéré que la crise
traversée par les villages de vacances était liée à
une mutation de la demande. Il a également souligné la
participation des conseils généraux et régionaux dans les
subventions accordées à l'hôtellerie. Le rapporteur pour
avis a partagé l'intervention de M. Bernard Joly sur les
difficultés causées aux hôteliers par l'application de la
loi sur les " 35 heures hebdomadaires ". Il a d'autre part
appelé de ses voeux une étude sur la politique en faveur du
tourisme rural en Suisse et en Autriche.
M. Michel Teston a partagé la préférence de M. Marcel Bony
pour accorder aux hôteliers des prêts bonifiés plutôt
que des subventions. Il a également souligné le caractère
pluriactif des auberges familiales suisses et autrichiennes.
A l'issue de ce débat, suivant l'avis de son rapporteur,
la
commission a décidé, à l'unanimité, de donner un
avis favorable aux crédits consacrés au tourisme dans le projet
de loi de finances 1999.