C. L'IMPORTANCE DU MOUVEMENT SOCIÉTAIRE
Les
exploitations individuelles, bien que toujours largement majoritaires, perdent
du terrain. Le nombre de sociétés, au contraire, s'est accru de
12.000 unités depuis 1995. Elles comptent désormais pour
16 % de l'ensemble des exploitations, contre 8 % en 1990. Tous les
formes sociétaires ne progressent pas au même rythme.
Ce sont les EARL, qui ont la croissance la plus spectaculaire : +19 %
en deux ans. On en dénombre aujourd'hui 42.000. Le SCEES précise
dans une étude récente que les GAEC père-fils, qui
permettent une installation progressive des jeunes, sont transformés en
EARL lorsque le père prend sa retraite. Il est important de souligner
que l'essor des sociétés évite le
démantèlement des exploitations. Les sociétés sont
également plus grandes que les exploitations individuelles -environ
trois fois plus-. En 1997, elles détenaient un plus de 10 millions
d'hectares, soit plus du tiers de la SAU.
EXPLOITATIONS SELON LA TAILLE
680.000 Exploitations en 1997
EXPLOITATIONS SELON LA SURFACE AGRICOLE UTILISEE
28.331.000 hectares en 1997
D. LA DIMINUTION DU NOMBRE D'ACTIFS AGRICOLES
L'effectif d'actifs agricoles diminue plus rapidement que
celui des
exploitations : 1 506 000 en 1995, soit quatre fois moins
qu'en 1955. En 1995, chaque exploitation comporte en moyenne deux actifs.
Il y en avait 2,6 en 1955, sur des unités plus petites et moins
mécanisées. Toutefois, la productivité du travail agricole
s'est accrue : 5,3 actifs agricoles pour 100 hectares en 1995,
trois fois moins qu'en 1955.
Par ailleurs, comme les exploitations, les emplois agricoles se recomposent :
103 000 actifs permanents ont disparu mais l'effectif des salariés
permanents s'est stabilisé et a même commencé à
s'accroître (140 700 en 1997, soit +4 000 en deux ans). Au
total, 1,4 million d'actifs permanents travaillent sur les exploitations
agricoles. Les chefs d'exploitation sont toujours un sur deux à
travailler à plein temps et un sur cinq à concilier
activité agricole et activité non agricole.
Les changements intervenus pour les femmes d'agriculteurs depuis quelques
années se poursuivent. Elles sont plus nombreuses à exercer un
métier en dehors du secteur agricole. En 1997, c'était le cas
d'une femme sur trois, contre une sur cinq en 1990. Par ailleurs, la
disparition des exploitations correspond pour l'essentiel aux départs en
retraite et préretraite. La conséquence directe est que le nombre
d'agriculteurs âgés diminue. Ils ne sont plus désormais que
142 600 à avoir entre 53 et 64 ans, contre 180 600 deux ans
avant. Le nombre de femmes chefs d'exploitation ayant cessé leur
activité a plus que doublé au cours de cette période.
Les arrivées de jeunes sont loin de compenser les départs. Cela
est si vrai que l'effectif de chefs d'exploitation de moins de trente-cinq ans
a encore baissé de 13 400 personnes depuis 1995. Leur nombre a
diminué deux fois plus vite (-7,3 % au cours des deux années
écoulées) que celui de l'ensemble des exploitants. Bien que la
proportion d'agriculteurs âgés soit moindre, les plus jeunes ne
représentent plus que 12 % de l'ensemble contre 13 % il y a
deux ans. La population agricole a néanmoins globalement rajeuni, avec
40 % d'exploitants dans la tranche 40-55 ans.
ÉVOLUTION DU NOMBRE D'ACTIFS AGRICOLES
(1) Chefs d'exploitation + aides familiaux +
salariés permanents.
(2) Estimation
(3) Projection
Source : AGRESTE, recensements agricoles 1955, 1970, 1979 et enquêtes de
structures.