PJ loi de finances pour 1999
CESAR (Gérard)
AVIS 68 (98-99), Tome 1 - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE IER -
LE CONTEXTE DU PROJET DE BUDGET :
UN ENVIRONNEMENT NATIONAL ET INTERNATIONAL
EN PLEINE MUTATION-
I. LA SITUATION DE L'AGRICULTURE FRANÇAISE EN 1997
- A. UNE AUGMENTATION DU REVENU AGRICOLE...
- B. ... QUI MARQUE D'IMPORTANTES DISPARITÉS
- C. L'IMPORTANCE DU MOUVEMENT SOCIÉTAIRE
- D. LA DIMINUTION DU NOMBRE D'ACTIFS AGRICOLES
- E. LE COMPTE SOCIAL DE L'AGRICULTURE POUR 1997
-
II. L'ACTION DU GOUVERNEMENT EN MATIÈRE AGRICOLE EN 1997 ET 1998
- A. LE BILAN DE LA NOUVELLE RÉGLEMENTATION EN MATIÈRE D'ÉQUARRISSAGE
- B. LES CRISES AGRICOLES
- C. LE PROGRAMME RELATIF À L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE
- D. LE DOSSIER DES ORGANISMES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS
- E. L'IMPORTANT RENFORCEMENT DE LA LÉGISLATION LIÉ À L'ENVIRONNEMENT, LA SANTÉ ET LE BIEN ÊTRE DES ANIMAUX
-
F. LES " CHANTIERS " LÉGISLATIFS
- 1. Un chantier interrompu : le texte sur la qualité sanitaire des denrées destinées à l'alimentation humaine ou animale.
- 2. La loi relative à la sécurité des produits
- 3. La loi sur les " 35 heures " en agriculture
- 4. La nouvelle responsabilité sans faute en matière de produits défectueux
- 5. Le projet de loi d'orientation agricole
- III. UN ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ET COMMUNAUTAIRE PLEIN D'INCERTITUDES
-
I. LA SITUATION DE L'AGRICULTURE FRANÇAISE EN 1997
-
CHAPITRE II -
LES CRÉDITS POUR 1999- I. L'ORIENTATION GÉNÉRALE
- II. LE FINANCEMENT DES ACTIONS CONSIDÉRÉES COMME PRIORITAIRES
-
III. LES AUTRES DOTATIONS
- A. LE SOUTIEN À L'ÉLEVAGE ET AUX ZONES DÉFAVORISÉES
- B. LA RECONVERSION À L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE ET LES MESURES DE MAITRISE DES POLLUTIONS D'ORIGINE AGRICOLE
- C. LES CRÉDITS CONSACRÉS À L'AMÉNAGEMENT DE L'ESPACE RURAL ET FORÊT
- D. LE PROBLÈME DU FONDS NATIONAL DE GARANTIE CONTRE LES CALAMITÉS AGRICOLES
- E. L'ACTION INTERNATIONALE DE LA FRANCE EN MATIÈRE AGRO-ALIMENTAIRE ET LE COMMERCE EXTÉRIEUR
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 68
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 19 novembre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME I
AGRICULTURE
Par M. Gérard CÉSAR,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Jean François-Poncet,
président
; Philippe François, Jean Huchon,
Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre
Lefebvre,
vice-présidents
; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine,
Léon Fatous, Louis Moinard,
secrétaires
; Louis
Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM.
Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean
Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye,
Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland
Courtaud, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel
Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard
Dussaut
,
Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain
Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard,
Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis,
MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain
Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard
Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis
Mercier, Bernard Murat, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron,
Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult,
Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques
Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette
Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
et
66
(annexe n°
3
)
(1998-1999).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
L'examen des crédits inscrits au budget du ministère de
l'agriculture revêt cette année une importance
particulière. En effet, l'agriculture française vit aujourd'hui
une double mutation.
En premier lieu, au niveau communautaire, avec une nouvelle réforme de
la Politique agricole commune : cette réforme a été
longuement analysée par votre commission des Affaires Economiques au
printemps dernier
1(
*
)
. En poursuivant et en
renforçant le dispositif adopté en 1992, la Commission
européenne vise à améliorer la compétitivité
des exploitations agricoles afin d'adapter l'agriculture européenne
à l'ouverture des marchés.
Si le dernier sommet de Cardiff du mois de juin dernier a fixé
l'échéance de mars 1999 pour aboutir à un accord sur
cette réforme importante, la poursuite des négociations sous
présidence autrichienne pourrait connaître quelque retard.
Au niveau national, en second lieu, notre agriculture doit faire l'objet d'une
nouvelle loi d'orientation après celles de 1960, 1962 et de 1980. Le
projet de loi d'orientation agricole préparé par M. Philippe
Vasseur à la demande du Président de la République a
été profondément remanié par
M. Louis Le Pensec, Ministre de l'agriculture et de la
Pêche.
L'esprit du texte actuel exprime une évolution significative par rapport
à celui qui avait présidé à l'élaboration du
premier projet et surtout par rapport aux objectifs des
précédentes lois d'orientation de 1960 et 1962. Alors que
celles-ci visaient à moderniser l'agriculture dans des structures
agrandies, le projet actuel se donne comme objectif de redéfinir la
place de l'agriculture dans la société. Certes, l'activité
de production reste la fonction première des exploitations agricoles.
Mais à cette fonction économique, insuffisamment prise en compte
selon votre rapporteur, le texte de M. Louis Le Pensec consacre
les fonctions sociales et environnementales. Notre collègue,
M. Michel Souplet, rapporteur de ce projet de loi, devrait rendre son
rapport dans les semaines à venir.
Cette double réforme de l'agriculture française doit permettre
à ce secteur d'affronter, d'une part, la reprise des négociations
agricoles dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et,
d'autre part, l'intégration des pays d'Europe centrale et orientale
(PECO), tout en préservant l'identité agricole française
et européenne.
C'est dans ce contexte que s'inscrit l'avis de votre commission sur les
crédits du ministère de l'agriculture. Traditionnellement,
celui-ci est l'occasion non seulement de mesurer l'attention portée,
budgétairement, à ce secteur, mais aussi de retracer les
principaux événements ayant marqué son évolution au
cours de l'année écoulée.
Il se félicite de ce que le nouveau Gouvernement ait pris conscience de
la nécessité, pour notre agriculture comme pour l'ensemble de la
société, d'établir un nouveau contrat entre la Nation et
ses agriculteurs à travers un projet de loi d'orientation agricole.
En matière budgétaire, les crédits du ministère
de l'agriculture dans le projet de loi de finances pour 1999 baissent de
près de 6 % par rapport à 1998. Hors subvention
d'équilibre au BAPSA, le montant des crédits progresse de
3 % par rapport à 98 pour s'établir à
28,2 milliards de francs.
La politique du Gouvernement traduit quatre priorités
Il s'agit en premier lieu de prévoir, dès
à présent, dans le projet de loi de finances pour 1999, le
financement des contrats territoriaux d'exploitation que devrait mettre en
place la loi d'orientation agricole. Ces contrats sont destinés à
orienter l'intervention économique dans la voie d'un
rééquilibrage à la fois territorial et social de
l'agriculture.
Ce fonds de financement des CTE est doté de 300 millions de francs
financés par redéploiement, auxquels devraient s'ajouter, selon
le ministre, des cofinancements européens : ainsi 450 millions
de francs devraient pouvoir être mobilisés dès 1999 dans le
cadre des CTE.
Cet effort de prévision budhétaire est sans doute louable ; mais
il appelle deux interrogations.
• En premier lieu, le Gouvernement considère dès
septembre 1998 comme acquise la mise en place du CTE. Celui-ci, s'il a
fait l'objet de négociations avec les professionnels, n'est cependant
pas, à notre connaissance adopté par le Sénat.
Or, soit le Gouvernement considère qu'il s'agit d'une simple mesure
d'ordre administratif -comme cela semble être le cas puisque les
expériences de CTE concernent actuellement 75 % des
départements et 3 régions- et la légalisation d'un
tel dispositif ne nous paraît guère utile. Soit il s'agit d'un
dispositif d'ordre législatif qui nécessite un débat et
une adoption par le Parlement.
Dans ce cas, c'est faire fi de la représentation nationale que de
proposer de redéployer 300 millions de francs dès le mois de
septembre 1998, six mois avant l'adoption définitive du texte
d'orientation.
En second lieu, le Gouvernement considère qu'un tiers des crédits
affectés aux CTE -si ceux-ci étaient mis en place- proviendrait
des crédits communautaires. Une telle déclaration étonne
votre rapporteur pour avis : certes, il est tout à fait judicieux
d'élaborer le projet de loi d'orientation agricole à l'aune de la
réforme de la PAC. Néanmoins, votre rapporteur pour avis avait
cru comprendre que M. Louis Le Pensec s'opposait globalement au projet de la
Commission. Les assurances que le Ministre de l'agriculture a obtenues de M.
Fischler, Commissaire européen chargé de l'agriculture, en
matière de financement du CTE, laissent elles présager un accord
global sur les propositions de la Commission européenne ? Par ailleurs,
les dernières propositions de la Commission relatives au financement du
budget communautaire paraissent privilégier la
" renationalisation " d'une part importante des aides agricoles.
Est-ce à dire qu'à trop vouloir décentraliser les aides,
le Gouvernement français a favorisé une telle inflexion ? Quid
dès lors des 150 millions attendus pour la CTE ?
• La seconde priorité est constituée par la formation et
l'installation afin " d'assurer l'avenir des jeunes " en agriculture.
Les crédits de l'enseignement agricole, la formation et la recherche
augmentent de 6 % avec 6,86 milliards de francs en dépenses
ordinaires. En outre, les crédits consacrés à la dotation
aux jeunes agriculteurs (DJA) sont reconduits en 1999 à
645 millions de francs : ils devraient permettre près de
10.000 installations avec les remboursements communautaires.
La troisième priorité du Ministère de l'agriculture
concerne la sécurité et la qualité de l'alimentation avec
une dotation en progression de 10,5 %, à la hauteur des nouveaux
enjeux de protection des consommation.
Ainsi, l'Agence française de sécurité sanitaire des
aliments (AFSSA), créée par la loi du 1er juillet 1998
devrait être dotée des moyens nécessaires à
l'accomplissement de ses missions d'évaluation, de veille et
d'expertise. La dotation de 11,7 millions inscrite au projet de budget de
l'agriculture pour 1999 sera complétée par des sommes
équivalentes provenant des budgets des ministères chargés
respectivement de la santé et de la consommation. Le budget
prévisionnel de la nouvelle Agence s'élève ainsi à
35 millions ; elle sera dotée de 50 emplois nouveaux.
La quatrième et dernière priorité a trait aux retraites :
il s'agit de la deuxième étape du plan pluriannuel de
revalorisation. En 1998, une première étape a permis d'augmenter
jusqu'à 500 francs par mois la retraite de 274.000 personnes.
En 1999, 1,2 milliard de francs devraient être consacrés,
dans le BAPSA, à la revalorisation des petites retraites agricoles. La
nouvelle mesure proposée par le Gouvernement devrait coûter
1,6 milliard de francs en année pleine et concerner
607.000 retraites agricoles. Ces mesures restent néanmoins
globalement inférieures à celles adoptées de 1993 à
1995.
Votre rapporteur pour avis, tout en s'interrogeant sur le financement du
CTE, approuve globalement les priorités retenues par le Gouvernement. Il
souhaite néanmoins que le Sénat soit vigilant lors du futur
examen du projet de loi d'orientation agricole.
CHAPITRE IER -
LE CONTEXTE DU PROJET DE BUDGET :
UN ENVIRONNEMENT NATIONAL ET INTERNATIONAL
EN PLEINE
MUTATION
I. LA SITUATION DE L'AGRICULTURE FRANÇAISE EN 1997
A. UNE AUGMENTATION DU REVENU AGRICOLE...
Selon
les comptes de l'agriculture
2(
*
)
, le revenu brut
agricole moyen par exploitation augmente en termes réels de 6 % en
France en 1997
3(
*
)
.
Au contraire, le revenu agricole dans l'Union européenne a baissé
pendant la même période de - 2,8 %. Cette baisse marque
la fin de la tendance des trois dernières années : des hausses
significatives avaient été enregistrées en 1994
(+9,3 %), en 1995 (+5,2%) et en 1996 (+5,5 %), année au cours
de laquelle le revenu agricole avait atteint le niveau le plus
élevé des deux dernières décennies. La moyenne
nationale et communautaire cache néanmoins des différences
importantes entre les Etats membres. Alors que les Pays-Bas ont
enregistré une hausse de 8,7 %, le Royaume-Uni a accusé une
baisse de 22,4%.
1. Le retour à la croissance de la valeur ajoutée
La
valeur ajoutée de l'agriculture avait augmenté en 1994 et 1995
(6 % en deux ans), avant de connaître un repli en 1996.
En 1997, l'augmentation de la valeur des livraisons et des consommations
intermédiaires a entraîné une croissance soutenue de la
valeur ajoutée.
a) Une croissance importante des livraisons et des consommations intermédiaires
L'augmentation des livraisons
Cette augmentation tient essentiellement à la croissance des volumes
pour les produits végétaux et à celle des prix pour les
produits animaux.
Après la baisse observée au début de
l'application de la réforme de la Politique agricole commune en 1993, le
redressement du volume des livraisons enregistré depuis 1994 s'est
confirmé en 1997
.
Après une augmentation de 2,4 % en 1995 et 1996, les livraisons ont
augmenté en volume de +3,2 % en 1997.
Pour les céréales, le volume des livraisons progresse d'environ
7 % par rapport à 1996 et devient ainsi supérieur d'environ
3 % à ce qu'il était avant la réforme de la PAC.
Cette augmentation , en particulier pour les trois principales
céréales (blé tendre, orge et maïs) est due notamment
à l'évolution du volume de la production liée à la
réduction du taux de jachère de 10 % à 5 % en
1997 et à l'importance des rendements céréaliers.
Néanmoins le volume des livraisons de l'année 1997 est
supérieur à celle du volume de production. Cela provient du fait
que les volumes livrés au cours du premier semestre 1997 (relatifs
à la récolte de 1996 qui avait connu une forte croissance)
augmentent très nettement par rapport à ceux du premier semestre
1996.
Comme pour les céréales, le volume des livraisons de
protéagineux, d'oléagineux et de betteraves s'accroît
respectivement de 26,1 %, 10,1 % et 9,7 % par rapport à
1996.
En ce qui concerne les fruits, le volume des livraisons est en diminution,
notamment pour les abricots, les cerises, les melons et les poires. Dans
l'ensemble, le volume des livraisons baisse de - 2,9%. Au contraire, le
volume des livraisons de légumes frais est en légère
hausse de 0,8%.
La forte progression du volume des livraisons de vins est pour partie à
l'origine de la croissance de la valeur de celles-ci. Sur l'ensemble de
l'année, ces livraisons se sont accrues de 8,6 %. Cette
évolution résulte de plusieurs facteurs :
développement appréciable des exportations, baisse des
importations notamment en provenance d'Italie et dynamisme de la demande
intérieure. De cefait, les stocks commerciaux ont été
considérablement réduits.
Pour les animaux, on peut constater en 1997 une stagnation du volume des
livraisons (+0,3 %). Si le volume des livraisons de porcs, veaux, ovins et
caprins a augmenté (+2,7 %), celui des gros bovins s'est nettement
infléchi au deuxième semestre (-0,4 %).
En outre, le volume des livraisons de lait ont diminué de 1,5 % par
rapport à 1996. Pour une large part, cette diminution s'explique par un
comportement de maîtrise de la production, avec en particulier la
poursuite de la réduction du cheptel de vaches laitières. Le
volume des livraisons d'oeufs a lui aussi baissé nettement en 1997
(- 3,4 %).
1997 a connu une hausse des prix modérée des livraisons
de +1 %.
Cette dernière contraste avec la baisse tendancielle
des prix agricoles depuis 15 ans.
En moyenne, le prix des livraisons de céréales se réduit
de 4,4 % en raison d'une offre encore importante, tant en France que dans
les autres principaux pays producteurs. Cette hausse des prix concerne de la
même façon les oléagineux (+8,2 %) stimulés par
une forte demande extérieure en huile de colza et une très nette
contraction des importations de graines de tournesol en provenance d'Europe
orientale.
Par ailleurs, alors que le prix des livraisons de fruits s'est accru de
5,9 % par rapport à 1996, ceux des légumes frais, des pommes
de terre des protéagineux et des betteraves baissent respectivement de
- 2,3 %, - 0,4 %, - 0,5 % et de -5 %.
Les évolutions de prix pour les vins sont très variables : hausse
de 2,6 % pour les appellations d'origine contrôlée,
stabilité pour les vins calmes de champagne et baisse de 1,8 % pour
les vins courants.
Pour les animaux, les prix des gros bovins et des veaux qui s'étaient
nettement dégradés en 1996 se sont redressés et ont
progressé respectivement de 7 % et 5,7 % en 1997.
Il en est de même pour le prix des livraisons des porcins qui augmente de
0,1 % et d'ovins-caprins qui connaît une forte croissance de
7,1 %.
En ce qui concerne les produits animaux, le prix des livraisons de lait diminue
légèrement de - 0,7 % et celui des livraisons d'oeufs
baissent de - 2,4% en 1997.
Dans l'ensemble, la valeur des livraisons agricoles s'accroît à
un rythme élevé de 4,2 %.
LIVRAISONS DE PRODUITS AGRICOLES EN 1997
|
Évolution 1997/1996 (%) |
Valeur 1997 |
|||
|
Volume |
Prix |
Valeur |
(milliards de francs) |
|
Céréales |
+ 6,9 |
- 4,4 |
+ 2,2 |
40,9 |
|
Fruits et légumes |
+ 2,2 |
+ 0,9 |
+ 3,1 |
41,9 |
|
Plantes industrielles (1) |
+ 8,5 |
+ 0,9 |
+ 9,5 |
18,0 |
|
Vins |
+ 8,6 |
+ 1,7 |
+ 10,4 |
53,6 |
|
Produits végétaux divers |
+ 0,3 |
+ 0,9 |
+ 1,2 |
9,9 |
|
Total livraisons de produits végétaux |
+ 6 |
- 0,2 |
+ 5,7 |
163,5 |
|
Gros bovins |
- 0,4 |
+ 7 |
+ 6,6 |
30,6 |
|
Autre bétail (2) |
+ 2,7 |
+ 2,2 |
+ 5 |
37,8 |
|
Autres animaux |
+ 2 |
+ 4,1 |
+ 6,1 |
27,2 |
|
Produits animaux (3) |
- 1,5 |
- 0,7 |
- 2,2 |
56 |
|
Total livraisons de produits animaux |
+ 0,3 |
+ 2,3 |
+ 2,7 |
151,6 |
|
Total livraisons de produits agricoles |
+ 3,2 |
+ 1 |
+ 4,2 |
315,1 |
(1)
Betteraves industrielles, oléagineux, tabacs et autres plantes
industrielles.
(2) Veaux, porcins, équins, ovins et caprins.
(3) Lait, oeufs et autres.
La poursuite de la croissance des consommations intermédiaires
Après la constante diminution en termes réels des
consommations intermédiaires
de la branche agriculture pendant la
première moitié de la décennie 1990, la forte reprise de
1996 (+4,4 % en valeur, + 2,8 % en termes réels) se poursuit
en 1997 plus modérément (+ 3,4 % en valeur,
+ 2,2 % en termes réels). Cette évolution reste l'une
des plus fortes enregistrée depuis le début des années
1980
4(
*
)
.
Comme en 1996, elle provient d'une hausse en volume (+1,3%), et d'une
progression encore assez forte des prix (+2,0 %), un peu inférieure
cependant à celle constatée en 1996. Après une baisse
entre 1991 et 1993, et de fortes augmentations en 1994, et surtout 1995,
l'évolution des volumes se stabilise en 1996 et 1997 au rythme de
+1,3 % par an. Depuis le début des années 1990, les prix
n'avaient jamais tant augmenté que ces deux dernières
années. Cependant, le prix des engrais baisse en 1997 (-2,8%). Le prix
des autres principales composantes des consommations intermédiaires est
en hausse ; pour les aliments pour animaux et les produits de protection des
cultures, qui représentent 47% des achats de biens et services de la
branche agriculture, les hausses de prix sont identiques à celles de
1996.
La consommation
d'aliments pour animaux
est en augmentation constante en
volume depuis près de quinze ans, notamment depuis la fin des
années 80, malgré un fléchissement en 1992 et en 1995. En
1997, la hausse est de nouveau soutenue (+3,0 %). Les élevages
hors-sol (volailles et porcs), en progression, et gros utilisateurs d'aliments
composés industriels, contribuent fortement à cette hausse. En ce
qui concerne les prix, ils restent orientés à la hausse en raison
de l'augmentation des prix des aliments industriels (+2,1%) Ainsi le
renversement de tendance constaté en 1996 sur les prix se confirme en
1997.
L'importance de la consommation intermédiaire en aliments pour animaux
dans l'ensemble des consommations intermédiaires (36 %) et
l'évolution des volumes et des prix expliquent une large part de la
hausse de 3,4 % de la valeur des consommations intermédiaires.
La consommation
d'engrais
continue de baisser en volume (-1,9%)
malgré la nouvelle réduction en 1997 du taux de " gel "
des terres qui a permis le développement des surfaces cultivées,
notamment en céréales. Cette réduction du taux de
" gel " explique cependant les achats massifs d'engrais au premier
trimestre relatifs aux récoltes de l'année ; ensuite, les achats
de fin d'année, pour la récolte suivante, ses sont fortement
réduits. Le prix des engrais, qui avait fortement progressé
depuis 1994, notamment en 1995, enregistre une forte baisse en 1997
(- 2,8 %).
La consommation
de produits de protection des cultures
baisse en volume
(-1,6%) après trois années de hausse, en particulier en 1995
(+11,8 %), avec des prix évoluant peu depuis une dizaine
d'années.
ÉVOLUTION 1997/1996
(en %)
|
Volume |
Prix |
Valeur |
Ensemble |
+ 1,3 |
+ 2 |
+ 3,4 |
dont
Aliments pour animaux (36 %)
|
+ 3
|
+ 4,1
|
+ 7,2
|
Source : Agreste - les Cahiers - Juin 1998 - n°s 28-29 - Les comptes de l'agriculture française de 1997.
b) Le redressement de la valeur ajoutée
La
valeur ajoutée de l'agriculture avait augmenté en 1994 et 1995
(+ 6 % en deux ans), avant de connaître un repli en 1996.
En 1997, les livraisons de l'ensemble des produits agricoles progressent
donc de 4,2 % en valeur, et les consommations intermédiaires de
3,4 %. En conséquence, la valeur ajoutée de l'agriculture
retrouve un rythme de croissance soutenu de +5 %, ce qui représente
plus de 157 milliards de francs.
Depuis le début des années 80, le volume de la valeur
ajoutée suit une nette tendance à la hausse. Globalement celle-ci
est assez régulière et modérée. Toutefois, avec
l'application de la réforme de la PAC, en 1993 et 1994, le volume de la
valeur ajoutée a accusé un net recul provenant d'une baisse des
livraisons agricoles plus forte que celle des consommations
intermédiaires.
Le
prix
de la valeur ajoutée en termes réels poursuit sa
baisse en 1997 (-0,1%), plus modérément qu'en 1996, après
le palier de 1994 et 1995. Sur le long terme, le prix réel de la valeur
ajoutée suit une nette orientation à la baisse qui se
modère fortement depuis 1993.
Ainsi, la valeur ajoutée brute des livraisons augmente de 5,1 % en
1997. En termes réels, la hausse s'élève à
4 %, après la baisse de 2,2 % en 1996. Le redressement
observé en 1994 et 1995 après plusieurs années de chute
(plus de 30 % de 1991 à 1993) est relancé.
Depuis 1980, la part de la valeur ajoutée brute de l'agriculture dans le
produit intérieur brut diminue tendanciellement mais, depuis 1994, elle
se stabilise, légèrement au-dessus de 2 %, soit deux fois
moins qu'au début des années 80. La divergence d'évolution
entre l'agriculture et les autres activités sur le long terme
résulte dans une très large mesure d'un effet prix : la part de
la valeur ajoutée de l'agriculture dans le PIB à prix constants
(prix de 1980) est quasiment identique en 1997 (3,8 %) à celle de
1980 (3,9 %).
2. L'évolution du revenu agricole
a) Le niveau du revenu agricole en 1997 en France et en Europe
L'évolution du revenu agricole est retracée dans les comptes de
l'agriculture établis par l'INSEE et le Service central des
enquêtes et études statistiques (SCEES), qui sont examinés
chaque année par la commission des comptes de l'agriculture de la Nation.
L'indicateur de revenu habituellement retenu est le revenu brut agricole (RBA)
en optique " livraisons ". Son évolution est mesurée en
moyenne par exploitation et en termes réels. Le
" déflateur " utilisé pour ce calcul est le prix du
produit intérieur brut.
Après deux années de forte hausse en 1989 et 1990
(+ 9,5 %), le revenu agricole a diminué en 1991
(- 1,0 %) et surtout en 1992 (- 6,7 %). Il s'est
stabilisé en 1993 (+ 0,6) et
a, de nouveau, connu deux
années de forte hausse en 1994 (+ 12,6 %) et en 1995
(+ 10,4 %).
Après une quasi stabilité en 1996 (+0,9 %), il a connu en
1997 une augmentation de 6 %.
EVOLUTION DU REVENU BRUT AGRICOLE EN OPTIQUE " LIVRAISON " MESURÉE EN MOYENNE PAR EXPLOITATION ET EN TERMES RÉELS
Cette hausse importante en France contraste avec le repli du revenu agricole
en Europe qui est évalué à environ - 2,8%.
En outre, d'importantes différences sont à relever entre les
Etats membres.
EVOLUTION DE L'INDICATEUR EUROPÉEN DU REVENU AGRICOLE DANS LES DIFFÉRENTS PAYS EUROPÉENS ENTRE 1996 ET 1997 5( * )
Afin de mieux appréhender cette baisse du revenu agricole dans la
Communauté, il convient, d'une part, de préciser
l'évolution de la production en valeur au niveau européen, et
d'autre part, de faire le point sur la distinction entre comptes
français et comptes européens.
La baisse modérée de la production en valeur au niveau
européen.
En 1997, la production agricole dans l'Union européenne n'a crû
que très légèrement en volume (+0,5%), conséquence
d'une progression modérée de la production végétale
(+1,6%) et d'une très légère baisse de la production
animale (-0,5 %)
6(
*
)
.
Seuls quelques produits et quelques pays ont enregistré des
évolutions plus marquées. Sur l'ensemble de l'Union
européenne, les betteraves sucrières et les oléagineux ont
participé à la hausse du volume de la production
végétale, alors que l'essentiel de la production
végétale (céréales, légumes frais, fruits et
vins) a baissé. L'Espagne a profité d'une importante
remontée du volume de sa production d'huile d'olive. Aux Pays-Bas, le
volume de la production animale a fortement baissé du fait du retrait
d'un grand nombre de porcins du marché, à la suite de
l'épidémie de peste porcine. Ce retrait a profité aux
volailles et aux ovins-caprins sur l'ensemble de l'Union européenne.
Les prix de la production agricole ont chuté en termes réels
(-3,2 %), notamment pour la production végétale
(-5,1 %) : la forte production d'huile d'olive en 1997 et l'augmentation
de l'offre de céréales en 1996 et 1997 ont fait baisser le prix
de ces produits. En ce qui concerne les productions animales, les hausses en
volume (volailles, ovins-caprins, oeufs) ont été
accompagnées d'une baisse des prix réels.
Un an après la crise de la " vache folle ", le marché
des bovins a retrouvé une relative stabilité, même s'il
persiste des différences entre Etats membres. Par ailleurs, dans un
contexte de peste porcine aux Pays-Bas et de demande encore forte de viande de
porc par rapport à la viande bovine, les prix réels des porcins
se sont maintenus.
La hausse du volume des consommations intermédiaires depuis 1994 a
été stoppée en 1997 (- 0,3 %). Les principaux
pays producteurs ont enregistré une baisse, en dehors de l'Espagne et de
la France. Sur l'ensemble de l'Union européenne, la diminution a surtout
concerné les engrais et les aliments pour animaux. Les prix réels
des consommations intermédiaires sont également en baisse
(- 0,8%). Celle-ci est conforme à la tendance de long terme,
après le palier marqué en 1995 et 1996. Les prix des engrais ont
chuté presque partout.
Ainsi la valeur de la production et celle des consommations
intermédiaires ont diminué respectivement de 2,7% et de
1,1 %, si bien que la valeur ajoutée brute aux prix du
marché s'est réduite de 4,2 % en termes réels pour
l'ensemble de l'Union européenne.
Le revenu agricole en Europe
COMPTES FRANÇAIS ET COMPTES EUROPÉENS
Le
revenu agricole peut se mesurer selon deux optiques :
l'optique
livraisons
et
l'optique production.
En
optique livraisons,
le calcul d'indicateur de revenu peut être assimilé au revenu
effectivement perçu dans l'année et tiré de la seule
activité productive agricole. Le même indicateur, établi
cette fois
en optique production
, mesure le revenu potentiel
dégagé par la production, même si celle-ci n'a pas encore
été vendue. Sur le moyen terme, les évolutions des
livraisons et de la production sont très proches ; il en est donc de
même des indicateurs de revenu liés.
Dans les comptes français, le revenu brut agricole par exploitation en
termes réels présenté à la Commission des comptes
de l'agriculture de la nation est mesuré en optique livraisons. En
revanche, dans les comptes européens, les indicateurs sont
calculés en optique production.
Dans les comptes européens, l'analyse est centrée sur
l'évolution des agrégats suivants : valeur ajoutée brute
aux prix du marché (production -consommations intermédiaires),
valeur ajoutée nette au coût des facteurs (valeur ajoutée
brute aux prix du marché + subvention - impôts liés
à la production - consommation de capital fixe). L'indicateur retenu par
Eurostat est l'évolution en termes réels de la valeur
ajoutée nette au coût des facteurs par
" unité-travail-année " (c'est-à-dire
correspondant au travail d'une personne salariée ou non à plein
temps pendant un an). Pour chaque pays, la valorisation en termes réels
est évaluée en déflatant les valeurs nominales en monnaie
nationale par l'indice du prix du produit intérieur brut national ; la
moyenne européenne est obtenue à partir des valeurs nationales
réelles converties en écus.
Les différences méthodologiques entre comptes français et
comptes européens rappelées ci-dessus n'existeront plus dans les
comptes du nouveau système de la base 95, présentés
à partir du printemps 1999. Les comptes de l'agriculture
française reposeront alors sur une méthodologie harmonisée
avec celle d'Eurostat.
b) Les composantes de l'évolution du revenu agricole français en 1997
Le
revenu de la branche agricole est déterminé à partir de la
valeur ajoutée, augmentée des autres ressources perçues
mais diminuée des différentes charges supportées.
Alors qu'en 1996 la baisse de la valeur ajoutée avait été
quasiment compensée par l'octroi de subventions supplémentaires,
essentiellement accordées aux éleveurs dans le contexte de la
crise de la viande bovine, la valeur ajoutée brute des livraisons en
1997 a augmenté, comme en 1994 et 1995. Les subventions versées
en 1997 ont été très sensiblement diminuées. A
contrario, la baisse des charges financières a été
particulièrement importante. Au total, le revenu brut global
dégagé par l'activité agricole a progressé, le
nombre des exploitations agricoles continuant à se réduire.
(en milliards de francs)
|
Valeur
1996
|
Valeur
1997
|
Evolution en % |
Ressources |
|
|
|
Valeur ajoutée brute des livraisons |
157,3 |
165,3 |
+ 5,1 |
Subventions d'exploitation |
53,2 |
49,5 |
- 7 |
Autres ressources dont : |
24,7 |
24,1 |
- 2,6 |
indemnités d'assurance |
4,9 |
4,9 |
|
prestations sociales |
19,6 |
19,3 |
|
Emplois |
|
|
|
Salaires et cotisations sociales des salariés dont : |
30,1 |
30,5 |
+ 1,3 |
salaires |
22,7 |
23,06 |
+ 1,5 |
cotisations sociales (salariés) |
7,40 |
7,44 |
+ 0,6 |
Impôts liés à la production |
1,9 |
1,9 |
|
Impôts fonciers |
2,7 |
2,8 |
+ 3,4 |
Charges locatives |
10,3 |
10,5 |
|
Primes d'assurance |
8,3 |
8,3 |
|
Intérêts |
11,9 |
10,5 |
- 12,5 |
Cotisations sociales (exploitants) |
18,3 |
18,7 |
+ 2,1 |
Revenu brut agricole (1) |
151,3 |
155,9 |
+ 3 |
(1)
après correction des transferts courants divers et des écarts sur
taxes
Le compte d'exploitation
Les montants des subvention d'exploitation
7(
*
)
reçues par la branche agriculture au cours des quatre années
précédentes ont connu une croissance particulièrement
élevée. De 1992 à 1995, l'application de la réforme
de la Politique agricole commune s'est traduite par une augmentation de
31 milliards de francs, afin de compenser les baisses des prix de soutien
des grandes cultures et des bovins et la réduction de l'offre
découlant du gel d'une partie des terres cultivées. Ensuite, en
1996, des aides exceptionnelles ont été versées en raison
de difficultés financières dans le secteur des fruits et
légumes et surtout dans celui de l'élevage bovin,
confronté à la crise de la " vache folle ".
En 1997, le montant des subventions d'exploitation diminue très
nettement (-3,7 milliards) et s'élève à près
de 49,5 milliards de francs.
Les subventions bénéficiant à l'élevage connaissent
la baisse la plus marquée (près de 1,6 milliard).
Dans le cadre de la crise de la " vache folle ", des subventions
avaient été versées en 1996, sous la forme de
compléments à la prime spéciale aux bovins mâles et
à la prime à la vache allaitante. En 1997, des aides
exceptionnelles, décidées en 1996, ont également
été versées. Ces montants de 1997 sont sensiblement
inférieurs à ceux de l'année précédente, de
sorte que les aides à la production bovine baissent globalement par
rapport à 1996 (-1,2 milliard).
Par ailleurs, la prime compensatoire ovine diminue de 400 millions, en
raison de l'amélioration de cours des ovins à partir du milieu de
l'année 1996, puis en 1997. Le solde de la prime de 1996, versé
en 1997, et l'acompte de la prime de 1997 ont ainsi été
sensiblement réduits.
Les subventions d'exploitation versées aux producteurs de fruits et
légumes en 1997 (près de 500 millions de francs)
représentent la moitié de leur montant de l'année
précédente. En effet, les retraits du marché sont moins
importants qu'en 1996 ; en outre, des aides exceptionnelles avaient
été versées l'année dernière, pour compenser
des pertes financières dues à une conjoncture
particulièrement défavorable.
Les indemnités spéciales de montagne et de piémont (ISM et
ISP) avaient également bénéficié de
compléments exceptionnels versés en 1996. Ces aides diminuent
d'environ 500 millions en 1997.
Le programme d'aide à la cessation d'activité laitière
s'étant achevé, le montant de cette subvention devient
très faible en 1997 (reliquat versé au titre des années
précédentes) alors qu'il s'élevait à près de
800 millions en 1996.
En revanche, les autres subventions versées à la branche
agriculture sont quasiment stables ou connaissent de faibles variations. En
particulier, les aides aux grandes cultures versées dans le cadre de la
réforme de la PAC se situent globalement au même niveau que l'an
dernier (augmentation des versements des aides compensatrices et baisse des
montants relatifs au gel des terres). La dotation aux jeunes agriculteurs et la
prime à l'herbe sont également stables.
SUBVENTIONS D'EXPLOITATION REÇUES PAR LA BRANCHE " AGRICULTURE "
|
Valeur
1996
|
Valeur
1997
|
Aides nouvelles ou revalorisées par la réforme de la PAC |
42 |
40 |
- Aides compensatrices pour les céréales, oléagineux et protéagineux (1) |
28.46 |
29.53 |
- Aide au gel annuel des terres (2) |
3.79 |
2.48 |
- Aides à l'élevage nouvelles ou revalorisées (3) |
9.75 |
7.98 |
Autres subventions |
11.19 |
9.48 |
TOTAL |
53.19 |
49,49 |
(1)
Aides compensatrices aux producteurs de graines oléagineuses et de
protéagineux (SIDO) + Aide compensatrice aux producteurs de
céréales (ONIC).
(2) Aide au gel des terres (ONIC) + aide à la jachère
industrielle (SIDO).
(3) Prime à la vache allaitante + Prime aux gros bovins (OFIVAL)
+ Prime à l'herbe (CNASEA).
Les
salaires
versés progressent de 1,5 % par rapport
à 1996. Les
cotisations sociales
à la charge des
employeurs augmentent légèrement (+0,6 %). Compte tenu des
prises en charge par l'Etat stables par rapport à l'an dernier
(près de 1,4 milliard de francs), comptabilisées dans le
poste " Subventions d'exploitation ", le montant des cotisations
supportées in fine par la branche agriculture évolue au
même rythme.
Après les très fortes baisses observées au cours des
dernières années, le montant des
impôts liés
à la production
versés par la branche agriculture est stable
en 1997 par rapport à 1996 et s'élève à
1,9 milliards de francs (il atteignait près de 8 milliards au
début des années 90)
8(
*
)
.
Au niveau du compte de revenu
Contrairement aux années précédentes, l'encours des
prêts à l'agriculture s'accroît légèrement en
1997 (+0,6 %), notamment sous l'effet d'une forte progression des
prêts pour l'équipement agricole. En revanche, le recours aux
prêts destinés aux acquisitions foncières continue de se
réduire. Depuis 1990, la structure de l'endettement agricole s'est
sensiblement modifiée : la part des prêts d'équipement est
passée de 28 % à 40 % tandis que celle de toutes les
autres catégories de prêts a régressé.
La contraction des taux d'intérêt se poursuit en 1997 ; le taux
moyen apparent des prêts à l'agriculture s'est réduit de
6,68 % en 1996 à 6,33 % en 1997. Le repli est
particulièrement prononcé pour les prêts à court
terme et les prêts d'équipement. En conséquence, le montant
des intérêts bruts diminue de 4,7 % en 1997 par rapport
à 1996.
Par ailleurs, le montant des prises en charge d'intérêts est
beaucoup plus important en 1997 qu'en 1996 (984 millions au lieu de 228).
Cette hausse est pour une très large part imputable aux mesures
exceptionnelles en faveur des éleveurs spécialisés en
viande bovine (698 millions).
Au total, les
intérêts
nets versés par la branche
agriculture se réduisent très fortement en 1997 : -12,5 %
par rapport à 1996. Cette baisse s'inscrit dans le mouvement
amorcé depuis une dizaine d'années ; elle est la plus
marquée sur cette période.
Les
cotisations sociales
des exploitants agricoles augmentent de 2,1% en
1997, du fait de la progression de l'assiette sur laquelle elles reposent.
Pour la deuxième année consécutive, le montant des
prestations sociales
reçues par les exploitants diminue par
rapport à 1996 (-1,7 %). Cette évolution est la
conséquence de la modération des dépenses des
régimes de sécurité sociale, notamment de l'assurance
maladie, et de la baisse du nombre des actifs.
De 1993 à 1996, le montant
des impôts fonciers
versés par la branche agriculture a été
considérablement réduit, en raison du démantèlement
des parts régionales et départementales de la taxe sur le foncier
non bâti. En 1997, on assiste à une légère reprise
des paiements par l'agriculture : +3,4% par rapport à 1996.
Les
transferts courants divers versés
diminuent très
sensiblement en 1997 par rapport à l'année
précédente caractérisée par des montants importants
de pénalités laitières, versées en 1996 au titre du
dépassement du quota laitier de la campagne 1995-1996.
3. L'évolution de l'investissement agricole
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DE LA BRANCHE AGRICULTURE
(en milliards de francs)
|
Valeurs à prix courants |
Taux de croissance à prix constants |
|
|
1997 |
97/96 en % |
97/96 en % |
FBCF
en biens non agricoles (1)
|
39,4
|
+
2,9
|
+
2,5
|
FBCF de la branche agriculture (1) + (2) |
41,1 |
- 0,2 |
- 1,4 |
Note
: Le calcul de la FBCF en bétail est effectué à un niveau
fin de la nomenclature des animaux, que ce soit à prix courants ou
à prix constants. L'écart important entre les évolutions
dans les deux systèmes de prix résulte en grande partie des
variations de structure du cheptel en valeur et en volume.
La
Formation brute de capital fixe (FBCF)
de la branche agriculture
retrace quatre types de dépenses d'investissement se rapportant, d'une
part, à des biens non agricoles, les matériels et les
bâtiments, d'autre part à des biens produits par la branche
agricole elle-même, le bétail et les plantations.
Après avoir connu une chute très importante au début des
années 90 (- 30 % entre 1990 et 1993), puis s'être
redressé jusqu'en 1996, le volume des investissements de la branche
agricole recule légèrement en 1997 : d'une progression de
+ 11,3 % en 1994, l'évolution du volume des investissements
est passé à + 7,2% en 1995, à + 2,2 % en
1996 pour devenir légèrement négative (- 1,4%) en
1997.
La reprise spectaculaire des investissements en matériels en 1994 et
1995 (+13,2 % et +12,8 %) s'est fortement atténuée
(+6,3 % en 1996, +3,9% en 1997). De la même façon le rythme
de progression du volume des investissements en bâtiments se ralentit
(+5,2 % en 1994, +7,8 % en 1995, +4,0 % en 1996) pour s'annuler
en 1997, mais le niveau ainsi atteint dépasse celui du début des
années 90, qui était le plus élevé depuis 1980.
Ainsi la formation brute de capital fixe en biens non agricoles n'augmente plus
que de 2,5 % en 1997.
Si les investissements en matériels et bâtiments sont les
principaux postes de la formation brute de capital fixe, ce n'est pas leur
évolution (+2,5%) qui explique la baisse globale, mais celle des
investissements en bétail, qui diminuent fortement. En effet, le cheptel
de gros bovins continue de se réduire (-2,5 %). Toutes les
catégories d'animaux contribuent à cette baisse, en particulier
les vaches laitières et -pour la première fois depuis 1983- les
vaches nourrices ; la baisse est de 100 000 têtes environ pour un
cheptel de l'ordre de 4 millions de têtes pour chacune de ces deux
catégories.
B. ... QUI MARQUE D'IMPORTANTES DISPARITÉS
1. L'évolution sectorielle et géographique
a) L'évolution selon l'orientation des exploitations
L'indicateur principal de revenu utilisé dans les
comptes par
catégories d'exploitations est le résultat brut d'exploitation
(RBE) dans l'optique des livraisons. Il diffère du revenu brut agricole
(RBA) issu des comptes nationaux par l'exclusion du " hors
exploitations " et par quelques divergences méthodologiques.
Le RBE, toutes exploitations confondues, atteindrait 126,9 milliards de
francs en 1997, soit une baisse d'un peu plus de 4 % en valeur courante
par rapport à 1996
.
Compte tenu de la baisse globale du nombre d'exploitations, estimée
à 3,7 %, et d'une augmentation du PIB de 0,9 %, le RBE moyen
par exploitation serait en hausse de 7 % en termes réels par
rapport à celui de 1996.
Le tableau ci-après illustre la disparité des évolutions
selon les orientations (optique livraisons).
ÉVOLUTION DU REVENU BRUT MOYEN PAR EXPLOITATION
EN TERMES RÉELS (en % annuel)
CATÉGORIE |
1996/1995 |
1997/1996 |
Exploitations à temps complet |
2,1 |
7 |
Grandes cultures |
2,9 |
13 |
Maraîchage et fleurs |
9,2 |
- 4 |
Viticulture
|
-
3,3
|
18
|
Arboriculture fruitière |
- 2,6 |
8 |
Bovins
|
- 4
|
1
|
Ovins et
autres herbivores
|
14
|
- 8
|
Hors sol |
28,1 |
0 |
Polyculture |
- 4,7 |
7 |
Autres orientations mixtes |
2,7 |
5 |
Exploitations à temps partiel |
- 0,6 |
14 |
Ensemble des exploitations |
2 |
7 |
Ainsi,
peut-on constater que :
La hausse de la valeur ajoutée détermine celle du revenu en
grandes cultures
Dans l'Orientation technique des Exploitations (OTEX) " grandes
cultures ", les livraisons de produits végétaux
dépassent en valeur de 8 % celles de 1996. La relative
modération de la croissance des consommations intermédiaires
(+3 %) permet de dégager en 1997 une valeur ajoutée totale
supérieure de 14 % à celle de 1996. Les charges se
maintiennent globalement à leur niveau de 1996, la consommation
d'engrais baissant de 3 % en valeur dans cette catégorie
d'exploitations. Les subventions ne sont qu'en très légère
baisse dans cette orientation.
Le RBE par exploitation, en termes
réels, augmente de près de 12 %
par rapport à
celui de l'année précédente.
Le revenu moyen par exploitation a progressé de 10 % par an entre
la moyenne des années 1995 à 1997 et la période triennale
précédente, centrée autour de l'année 1993. Sur
plus long terme, le revenu en termes réels des exploitations de grandes
cultures est supérieur de 52 % à ce qu'il était en
1981 et son niveau dépasse de 30 % celui de l'ensemble des
exploitations à temps complet.
La viticulture connaît une évolution
très
favorable du revenu moyen grâce à d'importantes sorties de
chais
Toutes catégories de producteurs confondus, le revenu des exploitations
viticoles
progresse de près de 23 %
en termes réels.
La hausse du revenu est plus forte pour les exploitations produisant des
vins d'appellation d'origine (+24%)
que pour celles consacrées
aux
autres vins (+17 %).
La hausse du revenu des
exploitations produisant des vins d'appellation
d'origine
(AOC ou VDQS) atteint 24 %. Les livraisons des vins
d'appellation d'origine hors champagne sont en hausse de 8,5 % en volume
et de 3 % en prix ; le volume et les prix des vins calmes de champagne
sont seulement stables. L'incidence des évolutions de volume des
livraisons est donc très importante sur la valeur ajoutée
dégagée par cette orientation, qui augmente de 14 % par
rapport à celle de l'année précédente, et par
là-même sur le revenu.
Cette amélioration du revenu intervient après une
légère baisse en 1996, mais l'augmentation entre les deux
périodes triennales " 1993 " et " 1996 " reste
très forte, soit +19 % par an. Le revenu de cette OTEX se situe
75 % au-dessus de celui de l'ensemble des exploitations à temps
complet.
Le volume des livraisons d'
autres vins
augmente de 9 % grâce
au développement des exportations et à la bonne tenue du
marché intérieur, malgré la baisse de volume
enregistrée par le cognac (-5 %). Les prix des
autres vins
diminuent de 2 %. Les consommations intermédiaires étant en
très légère régression, la valeur ajoutée
globale croît de 8 % environ.
Le RBE moyen par exploitation en
termes réels progresse en conséquence de 17 %.
Le revenu moyen est en hausse en arboriculture fruitière, malgré
de fortes disparités selon les espèces
Le revenu de l'orientation " arboriculture fruitière "
augmente de 4,5 % en termes réels,
après un recul de
près de 6 % en 1996. Cette situation moyenne recouvre, comme chaque
année, des disparités importantes selon les produits et selon les
zones de production.
Il faut rappeler, une fois de plus, combien le revenu de l'arboriculture
fruitière est fluctuant : l'amélioration tendancielle
récente n'a pas compensé totalement les très mauvais
résultats des années 1991 à 1993. Le revenu retrouve
seulement, en termes réels, son niveau du début des années
quatre-vingt, et son niveau sur la période triennale, centrée sur
1996, ne représente que 80 % de celui des exploitations à
temps complet.
L'horticulture connaît une légère augmentation du
revenu
L'orientation " horticulture " regroupe les exploitations
spécialisées dans la production de légumes et de fleurs.
La diversité des produits ainsi concernés nécessite de
relativiser l'interprétation de l'évolution du revenu moyen.
En moyenne, le revenu des exploitations spécialisées dans
l'horticulture augmente de 4 % en termes réels,
après
quatre années d'évolution positive. Les livraisons de
légumes frais connaissent une inflexion à peine positive en
volume, et baissent de 2 % en prix. Peu d'espèces parmi les plus
importantes enregistrent des évolutions de prix positives, alors que les
cours des tomates, des endives et des haricots verts se replient fortement.
Globalement, les livraisons de fleurs sont stables en volume et en prix.
Les consommations intermédiaires sont en hausse très
modérée et les frais de personnel se stabilisent. Comme en
arboriculture, les subventions d'exploitation diminuent fortement du fait de
moindres retraits et de la non reconduction d'aides exceptionnelles
versées en 1996. Au total, le RBE global de cette orientation est stable
et la hausse moyenne est acquise par la baisse de 4,5 % du nombre
d'exploitations.
Malgré cinq années d'évolution positive, le RBE moyen des
exploitations spécialisées en maraîchage et fleurs ne
rattrape pas son niveau du début des années 80. Il se situe
15 % au-dessous du niveau de revenu de l'ensemble des exploitations
à temps complet.
Une stabilité du revenu avec le redressement des cours dans le
secteur bovin
Toutes catégories d'élevages confondues, le revenu moyen des
exploitations bovines est stable en 1997.
Le revenu moyen des
élevages laitiers spécialisés
est en recul de - 1 %. Le repli de la collecte laitière
pèse sur l'évolution du volume des livraisons qui sont quasiment
stables. Les consommations intermédiaires sont en hausse de près
de 3 %, notamment à cause des achats d'aliments du bétail
qui progressent en volume et en prix. Les charges diminuent
légèrement grâce à la forte baisse des
pénalités pour dépassement des quotas laitiers en 1997.
Les subventions attribuées à cette orientation baissent moins que
pour la moyenne des exploitations : celles-ci n'ont en effet
bénéficié des aides exceptionnelles versées en 1996
au titre de la crise de la " vache folle " qu'à travers le
complément à la prime spéciale aux bovins mâles.
L'évolution du revenu des exploitations laitières sur le moyen
terme a été légèrement positive, avec une hausse
annuelle de 1 % par an entre les périodes " 1993 " et
" 1996 ". Le revenu de cette orientation se situe 66 % au-dessus
de ce qu'il était en 1981, mais sa position relative ne s'est pas
améliorée : il reste inférieur d'environ 30 %
à celui de l'ensemble des exploitations à temps complet.
Les élevages de bovins à viande
ont connu une
évolution un peu plus favorable, avec une légère
progression de revenu (+1 %). La raison essentielle en est
l'amélioration des cours de la viande bovine, qui a concerné plus
particulièrement les boeufs (+8,5 %) et les vaches de
réforme (+10 %). Cela fait plus que compenser l'augmentation des
consommations intermédiaires et permet de dégager une valeur
ajoutée dépassant de 16 % celle de 1996. Dans le même
temps, les charges ont diminué du fait des allégements
d'intérêt dont ont bénéficié les producteurs
spécialisés en viande, allégements décidés
dans le cadre des mesures exceptionnelles " vache folle ". En
revanche, les subventions sont inférieures de 14 % à celle
de 1996. Cette baisse s'explique par l'importance des sommes versées en
1996 au titre des compensations à la crise bovine (compléments
communautaires à la prime à la vache allaitante et à la
prime spéciale aux bovins mâles, complément exceptionnel
à l'ISM) ainsi que par des décalages de paiement de la PSBM
reportés au début de 1998. Malgré cette baisse des
subventions, qui constituent un élément essentiel dans la
formation du revenu de cette orientation, l'ampleur de la hausse de la valeur
ajoutée autorise une légère croissance du revenu, qui ne
se retrouve toutefois pas dans toutes les zones de production.
Les élevages de bovins à viande ont
bénéficié d'évolutions de revenu positives chaque
année depuis 1989, mais cela ne leur a pas permis de rattraper la
moyenne des exploitations. Malgré une progression de 69 % par
rapport au début des années 80, le niveau de revenu atteint par
ce type d'exploitation reste inférieur de plus de moitié à
celui de l'ensemble des exploitations à temps complet.
La forte baisse du revenu en 1997 pour l'élevage ovin
Le revenu moyen des
élevages ovins spécialisés
diminue fortement en 1997 (-20 %), après une augmentation de
même ampleur en 1996 (+26 %). Ces évolutions annuelles
très contrastées s'expliquent essentiellement par des
décalages de paiement sur l'année civile dus aux ajustements de
la prime compensatoire ovine.
Le revenu des exploitations ovines spécialisées dépasse de
30 % son niveau du début des années 80. Mais il demeure
parmi les plus faibles dans l'ensemble des exploitations et ne
représente qu'un peu plus de 40 % de celui de la moyenne des
exploitations à temps complet.
Un léger tassement du revenu en élevage hors sol après
trois années de forte progression
L'élevage hors sol regroupe les exploitations spécialisées
en élevage porcin et avicole.
En 1997, le revenu des élevages
hors sol diminue légèrement (-2 %).
Les livraisons de porcins progressent de 4 % en volume et leur prix est
quasiment stable ; celles de volailles sont en hausse de 4% en volume et de
4 % en prix. En revanche, du fait d'un ralentissement de la demande, le
volume des livraisons d'oeufs diminue de 3 %, et leur valeur est
inférieure de 6 % à celle de 1996. La hausse des achats
d'aliments a été assez soutenue : + 4 % pour les
porcins et + 3 % pour les volailles. Ceci a entraîné une
augmentation du niveau des consommations intermédiaires et un recul de
la valeur ajoutée globale. Mais au total, du fait de la
décroissance du nombre d'exploitations, la valeur ajoutée par
exploitation est stable. Les subventions d'exploitation, qui jouent un
rôle mineur dans la formation du revenu de cette orientation, sont en
retrait de 11 %, mais la modération des charges, notamment
d'intérêts, limite la baisse du revenu moyen en termes
réels.
L'amélioration tendancielle du revenu des élevages hors sol
calculée sur les six dernières années est très
favorable (+13 % par an), mais elle doit être relativisée
compte tenu du bas niveau de 1993. Le niveau atteint en moyenne sur les trois
dernières années se situe en termes réels 1 %
au-dessous de celui du début des années 1980. Cependant, il
représente presque le double du revenu moyen de l'ensemble des
exploitations à temps complet.
b) L'évolution géographique
En 1997,
le revenu moyen agricole augmente en termes réels dans plus des deux
tiers des départements. La hausse dépasse 10 % dans 10
d'entre eux. Parmi les départements concernés par une baisse de
revenu, la très grande majorité avait connu une forte hausse en
1996. Au niveau national, la valeur ajoutée s'accroît en termes
réels, après la baisse de 1996, pour près des trois quarts
des départements. Pour la première fois depuis la réforme
de la PAC de 1992, les subventions diminuent dans l'ensemble des
départements, du fait de la stabilité des aides aux grandes
cultures et de la non reconduction des aides exceptionnelles versées aux
productions bovines, ainsi que fruitières et légumières,
en 1996.
Le revenu des départements de grandes cultures est en nette
augmentation. Mais les situations sont hétérogènes et
dépendent pour une large part de l'évolution des rendements.
Certains départements, comme la Côte-d'Or, ont également
largement bénéficié de la progression du volume et du prix
des vins d'appellation d'origine.
Le revenu des départements viticoles augmente très fortement pour
ceux qui produisent des vins d'appellation d'origine grâce à la
progression du volume des livraisons. Par contre, dans les départements
spécialisés dans la production de fleurs, de fruits et de
légumes, les évolutions de revenu sont très disparates,
avec une majorité de baisses, mais également des cas de fortes
hausses comme dans la Drôme.
Dans les départements d'élevage laitier, les disparités
d'évolution du revenu dépendent très largement de
livraisons végétales. C'est ainsi qu'on note des
évolutions de revenu positives dans l'Ouest ou en Franche-Comté.
En Lorraine, par contre, le revenu diminue dans tous les départements du
fait d'une baisse de valeur ajoutée liée au volume des livraisons
végétales qui avaient fortement progressé en 1996.
Les départements spécialisés en élevage bovin
à viande ou ovin ont tous enregistré une forte baisse des
subventions d'exploitation. Malgré cela, l'augmentation parfois forte de
la valeur ajoutée a permis des hausses notables de revenu dans certains
d'entre eux, situés essentiellement dans l'Ouest et en Bourgogne. En
revanche, les départements d'élevage extensif du Massif central,
où la part des subventions est prépondérante dans la
formation du revenu, ont vu ce dernier nettement diminuer.
2. La poursuite de la baisse du nombre d'exploitations et de leur agrandissement
a) Un nombre d'exploitations en constante régression
Comme
chaque année, la diminution du nombre d'exploitations permet de majorer
l'évolution du revenu moyen par rapport à l'évolution
observée dans l'ensemble de la branche : un nombre toujours plus
réduit d'exploitations se partage un revenu global.
En 1997, le nombre d'exploitations agricoles a, de nouveau, baissé
puisqu'il est passé de 700.500 fin 1996 à moins de 680.000,
soit une baisse de 4 %.
EVOLUTION DU NOMBRE D'EXPLOITATIONS AGRICOLES
b) Une augmentation de la surface moyenne exploitée
La
conséquence la plus visible de ce mouvement de concentration est la
baisse du nombre de petites et moyennes exploitations. Parallèlement,
les terres libérées par les cessations d'activité ont
permis au tiers des exploitations en place de s'agrandir, chacune ayant accru
sa surface de près de 20 % -les agrandissements se faisant surtout en
fermage-.
Le mouvement de concentration des terres des unités de grande dimension
s'est accéléré, le quart de la superficie agricole
utilisée étant détenu par des exploitations de plus de
150 hectares. Ainsi, 10 % des exploitations cultivent 40 % de la SAU.
Les plus grandes exploitations se situent dans les régions de grandes
cultures, le Centre et le Nord.
Cette disparition des exploitations correspond pour l'essentiel aux
départs en retraite et préretraite.
La taille moyenne des exploitations agricoles atteint environ
42 hectares aujourd'hui.
Elle a doublé en vingt-cinq ans et a
progressé de 9 % par rapport à 1995.
ÉVOLUTION DE LA SURFACE AGRICOLE MOYENNE D'UNE EXPLOITATION
C. L'IMPORTANCE DU MOUVEMENT SOCIÉTAIRE
Les
exploitations individuelles, bien que toujours largement majoritaires, perdent
du terrain. Le nombre de sociétés, au contraire, s'est accru de
12.000 unités depuis 1995. Elles comptent désormais pour
16 % de l'ensemble des exploitations, contre 8 % en 1990. Tous les
formes sociétaires ne progressent pas au même rythme.
Ce sont les EARL, qui ont la croissance la plus spectaculaire : +19 %
en deux ans. On en dénombre aujourd'hui 42.000. Le SCEES précise
dans une étude récente que les GAEC père-fils, qui
permettent une installation progressive des jeunes, sont transformés en
EARL lorsque le père prend sa retraite. Il est important de souligner
que l'essor des sociétés évite le
démantèlement des exploitations. Les sociétés sont
également plus grandes que les exploitations individuelles -environ
trois fois plus-. En 1997, elles détenaient un plus de 10 millions
d'hectares, soit plus du tiers de la SAU.
EXPLOITATIONS SELON LA TAILLE
680.000 Exploitations en 1997
EXPLOITATIONS SELON LA SURFACE AGRICOLE UTILISEE
28.331.000 hectares en 1997
D. LA DIMINUTION DU NOMBRE D'ACTIFS AGRICOLES
L'effectif d'actifs agricoles diminue plus rapidement que
celui des
exploitations : 1 506 000 en 1995, soit quatre fois moins
qu'en 1955. En 1995, chaque exploitation comporte en moyenne deux actifs.
Il y en avait 2,6 en 1955, sur des unités plus petites et moins
mécanisées. Toutefois, la productivité du travail agricole
s'est accrue : 5,3 actifs agricoles pour 100 hectares en 1995,
trois fois moins qu'en 1955.
Par ailleurs, comme les exploitations, les emplois agricoles se recomposent :
103 000 actifs permanents ont disparu mais l'effectif des salariés
permanents s'est stabilisé et a même commencé à
s'accroître (140 700 en 1997, soit +4 000 en deux ans). Au
total, 1,4 million d'actifs permanents travaillent sur les exploitations
agricoles. Les chefs d'exploitation sont toujours un sur deux à
travailler à plein temps et un sur cinq à concilier
activité agricole et activité non agricole.
Les changements intervenus pour les femmes d'agriculteurs depuis quelques
années se poursuivent. Elles sont plus nombreuses à exercer un
métier en dehors du secteur agricole. En 1997, c'était le cas
d'une femme sur trois, contre une sur cinq en 1990. Par ailleurs, la
disparition des exploitations correspond pour l'essentiel aux départs en
retraite et préretraite. La conséquence directe est que le nombre
d'agriculteurs âgés diminue. Ils ne sont plus désormais que
142 600 à avoir entre 53 et 64 ans, contre 180 600 deux ans
avant. Le nombre de femmes chefs d'exploitation ayant cessé leur
activité a plus que doublé au cours de cette période.
Les arrivées de jeunes sont loin de compenser les départs. Cela
est si vrai que l'effectif de chefs d'exploitation de moins de trente-cinq ans
a encore baissé de 13 400 personnes depuis 1995. Leur nombre a
diminué deux fois plus vite (-7,3 % au cours des deux années
écoulées) que celui de l'ensemble des exploitants. Bien que la
proportion d'agriculteurs âgés soit moindre, les plus jeunes ne
représentent plus que 12 % de l'ensemble contre 13 % il y a
deux ans. La population agricole a néanmoins globalement rajeuni, avec
40 % d'exploitants dans la tranche 40-55 ans.
ÉVOLUTION DU NOMBRE D'ACTIFS AGRICOLES
(1) Chefs d'exploitation + aides familiaux +
salariés permanents.
(2) Estimation
(3) Projection
Source : AGRESTE, recensements agricoles 1955, 1970, 1979 et enquêtes de
structures.
E. LE COMPTE SOCIAL DE L'AGRICULTURE POUR 1997
Le
compte social provisoire des exploitants
fait apparaître, en 1997,
une augmentation de 0,9 % en francs courants des prestations sociales
versées aux exploitants actifs et inactifs. Les dépenses
d'assurance vieillesse enregistrent une progression soutenue, les
remboursements maladie une moindre augmentation, et les prestations familiales,
une baisse.
En ce qui concerne les cotisations payées par les exploitants actifs, en
totalité assises sur les revenus professionnels, elles évoluent
sensiblement comme l'assiette : +3%. L'année 97 est marquée par
la substitution, pour les actifs, de 1 point de CSG à 1,3 points de
cotisations AMEXA et pour les retraités, de 1 point de CSG à 1
point de cotisations maladie.
Dans le compte social des salariés agricoles,
les prestations
augmentent à un rythme sensiblement inférieur à celui de
l'année 96. Les dépenses de santé connaissent une
stabilité, les prestations vieillesse, une moindre augmentation et les
prestations familiales, une croissance plus soutenue que l'année
précédente.
La baisse de 0,4% des cotisations sociales à la charge des
salariés est principalement due à la substitution, à
compter du 1er janvier 97, de 1 point de CSG à 1,3 point
de cotisations d'assurance maladie. Quant à l'augmentation des
cotisations à la charge des employeurs de main d'oeuvre (+ 0,7 %),
elle résulte de la mise en oeuvre de la nouvelle mesure
d'exonération sur les bas salaires, légèrement plus
favorables que les anciennes.
Ces éléments ont conduit à retenir dans le compte
provisoire de l'agriculture pour 1997 une baisse de 1,7 % des prestations
sociales versées aux seuls exploitants actifs et une augmentation de
2,1% de leurs cotisations sociales, ainsi qu'une augmentation de 0,3 % du
total des cotisations sociales à la charge des employeurs de main
d'oeuvre après prises en charge par l'Etat.
II. L'ACTION DU GOUVERNEMENT EN MATIÈRE AGRICOLE EN 1997 ET 1998
A. LE BILAN DE LA NOUVELLE RÉGLEMENTATION EN MATIÈRE D'ÉQUARRISSAGE
1. Le dispositif mis en place par la loi du 26 décembre 1996 organisant le service public de l'équarrissage
La loi
n° 96-1139 du 26 décembre 1996 (JO du
27décembre 1996) a modifié à partir du
1er janvier 1997 les conditions d'organisation du service public de
l'équarrissage, dont l'objet est d'assurer la collecte ainsi que
l'élimination des cadavres d'animaux et des déchets d'abattoirs
impropres à la consommation. Le financement du service public est
assuré par un fonds spécialement créé qui est
alimenté par une taxe perçue chez les vendeurs au détail
de viande et produits voisins (en application de l'article 302 bis D
du code général des impôts). Collectée par les
services fiscaux selon la même procédure que la TVA, cette taxe
est prélevée dans les entreprises réalisant un chiffre
d'affaires supérieur à 2 500 000 F ; son taux est de 0,5 %
des achats jusqu'à 125.000 F et de 0,9 % au-delà. La gestion
financière du fonds a été confiée au CNASEA
à partir du 1er janvier 1997
9(
*
)
.
Le décret n° 96-1229 du 27 décembre 1996 (JO
du 31/12/96), en référence aux procédures définies
par le code des marchés publics, précise les conditions
d'exécution du service public dans chaque département, notamment
la nature des dépenses engagées.
Les prestations sont réalisées par des entreprises
soumissionnaires, sur la base de marchés publics passés par les
préfets, ou, temporairement, sur la base de réquisitions. Sur les
4 lots que devaient comporter les marchés départementaux
(collecte des cadavres d'animaux et des déchets d'abattoirs,
transformation en farines, transport et stockage des farines,
incinération des farines), seuls les deux premiers ont été
mis en oeuvre dès le début de l'année. Pour des raisons
techniques et financières, le lot incinération n'a pas
été introduit, sauf exception, dans les marchés
départementaux, seules quelques incinérations à
caractère expérimental ayant été autorisées.
Le lot transport étant quant à lui lié à la
connaissance des entreprises d'incinération retenues, les
départements n'ont pu passer les marchés publics correspondants.
Le décret n° 97-1005 du 30 octobre étend le
domaine d'intervention du fonds aux dépenses engagées pour la
passation des marchés et celles nécessaires à la
réalisation d'opérations d'analyse et de contrôle
réalisées en vue de l'attestation du service fait. Il rend
également possible la passation de marchés au niveau national ;
ainsi ont été passées au cours du mois de novembre des
marchés avec des entreprises ayant les moyens de procéder
à l'incinération selon les normes requises, groupes cimentiers,
entreprises spécialisées dans le traitement des ordures
ménagères et de déchets, dans le chauffage urbain... Fin
décembre, ce dispositif devait être complété par des
marchés spécifiques au transport des farines en vue de leur
incinération passés par les préfets des
départements des lieux de stockage.
2. L'organisation départementale du service public
Les
Préfets (Directions départementales de l'Agriculture et de la
Forêt - Services vétérinaires), personnes responsables des
marchés, sont chargés de lancer les appels d'offres en liaison
avec les Direction départementales de la concurrence, de la consommation
et de la répression des fraudes (ou à défaut, de passer
des " commandes " ou encore de procéder par
réquisition), de s'assurer de leur bonne exécution, ainsi que de
l'engagement et de la liquidation des dépenses afférentes. Les
factures présentées par les entreprises prestataires, sont
transmises, après certification du " service fait ", au CNASEA
pour paiement.
Le directeur du CNASEA assure l'ordonnance des dépenses et l'agent
comptable assure leur mise en paiement en tant que comptable assignataire. Le
délai de mandatement, après présentation des factures par
les entreprises à l'administration, est fixé à
35 jours.
3. La gestion 1997
Selon le CNASEA, les délégation régionales du CNASEA ont traité 2 792 factures en 1997 dans 90 départements pour un montant de 359 751 962 francs. Au 31 décembre 1997, le service public n'était pas encore opérationnel en Corse, ni dans les départements d'outre-mer. Les dépenses se sont réparties de la façon suivante par type de prestation :
Type de prestation |
Collecte |
Transformation |
Transport |
Incinération |
Divers |
Sommes versées (en F) |
162 591 636 |
76 283 705 |
15 604 768 |
701 117 |
104 570 734 |
L'importance de la rubrique " divers " s'explique
par les
premières réquisitions, qui ne précisaient pas toujours la
nature des prestations.
La carte ci-après met en évidence que le montant des
dépenses varie fortement selon les départements. Ceux de l'Ouest,
traditionnellement orientés vers l'élevage laitier et hors-sol
mobilisent une partie importante du fonds de l'équarrissage (la Bretagne
représente 28 % des dépenses totales).
MONTANTS CUMULÉS DES DÉPENSES PAR
DÉPARTEMENT
SOURCE : Rapport d'activité du CNASEA 1997
Les encaissements reçus se sont élevés en 1997 à
520 688 066 F. Les factures ont été
réglées pour un montant total de 417 041 801 F,
dépenses incluant le paiement des factures de la période
transitoire. Par contre, l'essentiel des dépenses de
l'incinération sera reporté en 1998, année au cours de
laquelle devront être détruites les farines produites depuis
l'été 1996. La trésorerie mensuelle a été
très tendue jusqu'au troisième trimestre. En fin d'année,
le fonds de roulement demeurait inférieur à un mois de
dépenses.
Rappelons que dans l'attente de la mise en place du service public de
l'équarrissage, l'Etat s'était engagé, à compter du
15 juillet 1996, à payer les prestations liées à
l'équarrissage à hauteur de 50 %, le solde étant
à la charge des partenaires locaux (collectivités locales :
Conseils généraux, régionaux, mairies ; autres
collectivités : services de chambre d'agriculture, groupements de
défense sanitaire ; associations diverses d'éleveurs,
particuliers...). A partir de février 1997, les factures n'ayant
pas toutes été réglées par l'Etat, le CNASEA a
été chargé de collecter le reliquat des factures de
l'année 1996 pour la période du 15 juillet au
31 décembre 1996 (part Etat, et dans certains cas, part
collectivités) et d'en assurer le paiement sur le produit de la taxe sur
les achats de viande instituée par la loi du
26 décembre 1996.
Fin 1997, 825 factures venant de 82 départements ont
été reçues pour un montant de
65 114 245 francs, dont 56 4678 944 francs ont
fait l'objet d'un règlement. Cette gestion n'était pas totalement
achevée fin décembre.
Votre rapporteur pour avis tient à souligner deux points importants
sur ce dossier. En premier lieu, il souhaite rappeler les réserves
émises par la Commission des Affaires économiques lors de la
création de cette taxe, au regard notamment du droit communautaire. En
second lieu, il indique qu'une taxe additionnelle à la taxe
d'équarrissage est entrée en vigueur le
1er juillet dernier sur la base de l'article 65 de la loi portant
diverses dispositions d'ordre économique et financier.
Ce nouveau dispositif sera appliquée aux achats de viandes
réalisés entre le 1er juillet et le 31 décembre
1998 par les commerçants et les grandes surfaces ayant
réalisé un chiffre d'affaires supérieur à
3,5 millions de francs hors taxes en 1997. Le taux de la nouvelle taxe est
fixé à 0,3% sur les 125.000 premiers francs d'achats, et
à 0,5 % au-delà.
Cette taxe financera un fonds destiné à financer la
résorption du stock de farines animales non conformes à la
réglementation sanitaire communautaire (133°C, 20', 3 bars),
fonds qui sera géré par le Centre national pour
l'aménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA). La
durée du prélèvement de la taxe et le seuil d'exemption
finalement retenus laissent présager un rendement inférieur de
moitié à ce qui avait été initialement prévu
par le Gouvernement : 300 à 400 millions de francs grâce
à un seuil d'exemption fixé à 2,5 millions de francs
et un assujettissement jusqu'au 31 mai 1999.
Rappelons qu'un rapport relatif à " l'évaluation du service
public de l'équarrissage " a été effectué par
une mission du COPERCI. Ce document fait le point sur la mise en place de ce
service public et traite des problèmes de financement.
B. LES CRISES AGRICOLES
1. Le secteur des fruits et légumes
Deux événements ont marqué profondément cette filière durant le premier semestre de l'année 98. Il s'agit de la " crise du chou-fleur " et de la restructuration du secteur des fruits et légumes.
a) La restructuration du secteur
Face aux
difficultés de cette filière, un dispositif en trois
étapes a été mis en oeuvre par le Gouvernement :
- le 28 avril, des mesures d'urgence destinées aux entreprises
les plus menacées ont été adoptées ;
- le 15 mai, lors d'une table ronde, des mesures structurelles ont
été annoncées ;
- une stratégie globale associant l'ensemble de la filière a
été mise en oeuvre à moyen et à long terme.
Crise de la tomate en juillet 1997, surproduction de pommes
à l'automne, désordre interrégional sur l'endive et la
salade cet hiver, en avril dernier, problèmes de chou-fleur et gel
arboricole dans le sud-est... la filière fruits et légumes est
à nouveau en crise. Faisant suite aux mesures ponctuelles prises en
juillet et en novembre 1997, le 28 avril 1998, un dispositif
d'urgence a été mise en place. Ainsi, afin d'agir " au plus
près des situations de terrain ", une commission
départementale "Fruits et légumes " a été
installée, sous l'autorité du Préfet. Elle associe les
représentants professionnels, les partenaires financiers et sociaux
ainsi que les services de l'Etat. Sa première mission est d'expertiser
la situation des exploitations les plus en difficulté et
d'étudier les mesures de soutien les plus adaptées. L'attribution
de ces mesures d'urgence répond à des critères parmi
lesquels figurent en particulier, outre le taux de spécialisation, une
priorité et un effort accru en faveur des jeunes agriculteurs, le
maintien de l'effectif des salariés permanents dans l'exploitation et
l'adhésion active à des structures économiques et
commerciales. Parallèlement, une procédure nationale est mise en
place pour des départements moins touchés, mais où sont
constatées des situations individuelles difficiles. Une dotation
nationale devrait permettre de prendre en compte les exploitations en
très grande difficulté qui ne rentreraient pas dans les
critères arrêtés
10(
*
)
.
Selon l'expression de certains représentants des
producteurs, il convient de "
traiter le problème au fond, en
s'attaquant aux racines du mal
". Des mesures structurelles sont donc
indispensables à la survie de la filière comme l'ont maintes fois
souligné les membres du groupe de travail " fruits et
légumes " du Sénat.
Dans le cadre d'une réflexion globale sur les perspectives d'avenir de
ce secteur, une table ronde s'est tenue le 15 mai 1998,
présidée par le ministre de l'agriculture et de la pêche.
Il a été décidé d'accorder des aides dans le cadre
d'un engagement contractuel. Pour bénéficier des concours
publics, les exploitations devront respecter un cahier des charges. Celui-ci
prendra en compte les nouvelles ambitions de la filière qui visent
à une meilleure adéquation entre l'offre et la demande :
exigence qualitative, maîtrise des rendements et des techniques de
production, maintien de l'emploi salarié. L'adhésion à une
organisation économique et commerciale sera un critère
d'éligibilité.
A partir d'une expertise conduite au cas par cas dans chaque
département, des aides de redressement devraient être
accordées aux exploitations viables mais fragilisées par un
environnement défavorable depuis plusieurs années. Pour chacune
de ces entreprises, un plan de redressement sera établi. Il
précisera les moyens à mettre en oeuvre, notamment en
matière de gestion et de compétence technique. Il s'agit,
là encore, d'un engagement contractuel. Le bénéfice des
aides de redressement implique également le recours à des
techniques compatibles avec la préservation de l'environnement et la
qualité des produits, le maintien de l'emploi salarié et la
maîtrise de la production.
M. Louis Le Pensec s'est engagé à veiller "
à
ce qu'une grande équité soit respectée et qu'une
priorité soit accordée aux jeunes agriculteurs, à ceux qui
ont été sinistrés à plusieurs reprises et à
ce que les petites exploitations ne soient pas oubliées, car leur
rôle est essentiel dans cette filière
".
Par ailleurs, il revient aux entreprises de ce secteur de mettre en place une
organisation collective, économique et commerciale, forte. Le
redressement et le développement de la filière, de même que
le succès d'une stratégie à moyen et à long terme
en dépendent. Un véritable dialogue interprofessionnel doit
s'instaurer afin de créer les conditions d'un meilleur équilibre
des marchés : L'interprofession ne règle pas tous les
problèmes, mais "
elle est, par construction, un lieu
incontournable du débat sur les questions d'organisation des
marchés
".
Autre priorité, dans le cadre d'une stratégie globale
pluriannuelle, la recherche de la performance technique qu'impliquent la
qualité et l'identification des produits. Si des aides publiques doivent
accompagner les investissements, ce paramètre sera à prendre en
compte, y compris dans les conditions de compétence et d'emploi des
personnels salariés.
Les coopératives qui prolongent directement l'activité des
exploitations seront associées à cette dynamique. Elle sont
très certainement, -et devront probablement être encore plus
à l'avenir-, un fer de lance commercial des exploitations
fruitières et légumières.
Un dispositif spécifique d'accompagnement à l'intention de celles
dont l'approvisionnement en fruits et légumes a été
perturbé par le gel d'avril sera mis en place, parallèlement aux
plans de redressement des entreprises en difficulté.
Au cours d'une prochaine rencontre avec le ministre du commerce et de
l'artisanat, devraient être abordées les relations avec la
distribution et le système de fixation des prix aux différents
stades de la filière.
Un bilan d'étape a eu lieu fin juillet sur les modalités
d'application de ce dispositif.
A la suite de la parution des circulaires d'application des mesures
annoncées lors de la table ronde du 15 mai dernier, la FNSEA et les
fédérations spécialisées ont exprimé leur
mécontentement face à un dispositif décevant et
inapplicable.
Par rapport aux orientations qui avaient été alors
définies, les producteurs regrettent qu'une série de conditions,
de contraintes et de plafonds aient été ajoutés, ce qui
contribue à exclure " un maximum de producteurs ". Ils
dénoncent notamment la mise en place de plafonds pour les prêts et
les aides " alors qu'au départ, aucune limite n'était
prévue ", ainsi que le durcissement des conditions d'accès
à ces mesures. Ils s'étonnent que les producteurs non
organisés ne bénéficient plus de certaines mesures. Le
CNJA estime qu'il ne faut " pas exclure des aides un certain nombre de
producteurs au seul motif qu'ils n'appartiennent pas à une
organisation ", mais " renforcer à l'avenir
l'efficacité des organisations de producteurs et éviter les
contournements de la réglementation ".
Enfin, l'augmentation du taux des différents prêts (aides en
trésorerie et prêts de consolidation) les rend beaucoup moins
attractifs.
Face à ces critiques, le ministère a détaillé au
mois d'août les aides accordées à ce secteur. Le Directeur
de l'Oniflor a chiffré à 470 millions de francs
d'équivalent subvention les sommes affectées au secteur des
fruits et légumes en 1998.
Rappelons, en outre, la création d'un observatoire
économique des prix des produits agricoles : en effet, les crises
conjoncturelles récentes qui ont touché plusieurs productions
agricoles ont mis en évidence le besoin de mettre à la
disposition de l'ensemble des partenaires des filières agro-alimentaires
des informations impartiales sur la formation des prix alimentaires.
Le Service des nouvelles des marchés (SNM) étend, par ailleurs,
désormais ses observations aux pris pratiqués à tous les
niveaux des filières, jusqu'au stade de la distribution. Pour celle-ci,
il dispose d'un échantillon représentatif des différents
points de vente au consommateur (détaillants, super et
hypermarchés...).
Il est donc en mesure de constater et de diffuser les prix pratiqués de
la production à la consommation de gros et de détail, y compris
ceux de l'expédition, des exportations et des importations.
Ces informations sont analysées dans un cadre collectif, associant les
pouvoirs publics et les partenaires des différentes filières,
afin d'en tirer les conséquences qui s'imposent.
Votre rapporteur se félicite, en outre, de la poursuite des
rencontres entre l'Espagne et la France au sein du Comité mixte
franco-espagnol. Ces réunions permettant non seulement de renforcer les
relations franco-espagnoles en matière de fruits et légumes, mais
aussi et surtout de prévenir, autant que faire se peut, les crises qui
provoquent, de part et d'autre, des réactions violentes chez certains
producteurs.
b) La crise du chou-fleur
Une
crise sans précédent a touché le secteur du chou-fleur au
début de l'année 1998. Les cours ont conservé depuis
mi-février des niveaux très bas, proches prix de retrait. L'offre
est constamment supérieure à la demande, d'où une forte
proposition d'invendus. Si les périodes difficiles sont monnaie courante
sur le marché du chou-fleur, la crise a été cependant
exceptionnelle par sa durée. Généralement, les
difficultés ne durent guère plus de deux à trois semaines,
une période délicate étant le plus souvent suivie par une
période plus favorable aux producteurs.
Cette crise a des raisons conjoncturelles, mais également structurelles.
Le chou-fleur est un légume dont la production varie
énormément avec les conditions
météorologiques : une vague de froid
généralement favorable à la consommation de chou-fleur
provoque une chute des apports et une envolée des cours tandis qu'un
radoucissement incite les consommateurs à se tourner vers d'autres
légumes alors que l'offre est maximale, ce qui entraîne une baisse
des cours.
Cette année, la production a été relativement faible
jusqu'à mi-janvier, ce qui a permis d'éviter les
difficultés rencontrées lors des automnes
précédents. Les difficultés ont commencé à
partir de mi-février, quand le retard accumulé depuis le
début de campagne a commencé à se résorber du fait
de la douceur persistante. Les apports ont constamment été
supérieurs à ceux des années antérieures alors que
la demande semblait peu active. Bien que la surgélation ait
absorbé des quantités importantes, les invendus se sont alors
multipliés. Le faible niveau des cours a provoqué une baisse du
chiffre d'affaires qui, en cumul depuis le début de la campagne, est
devenu fin avril inférieur à celui des années
antérieures. Si le recul est faible par rapport à la
dernière campagne, il est en revanche important par rapport à la
campagne 1995-1996 qui avait bénéficié de cours soutenus
durant la période de pleine production.
Aux conditions climatiques exceptionnelles de cette année se sont
ajoutées des raisons plus structurelles. La concurrence internationale
semble en effet s'intensifier sur le marché du chou-fleur et brocoli.
Ainsi, les exportations de chou-fleur (y compris le brocoli qui n'est pas
distingué par les douanes) espagnol sont passées de
18.000 tonnes en 1996 à 119.000 tonnes en 1997.
Désormais, la Grande-Bretagne s'approvisionne à 60 %
auprès des Espagnols et à 25 % en France alors qu'il y a
dix ans, 70 % du chou-fleur provenait de France. Il en est de
même pour l'Allemagne puisqu'en quatre ans, la part de la France est
passée de 75,4 % des importations à 68,1 % pour un
volume quasiment identique. Outre la concurrence espagnole, les producteurs
bretons doivent faire face au développement de la production britannique.
En plus d'une concurrence internationale accrue, le chou-fleur pourrait
souffrir d'un désintérêt de la part du consommateur :
la consommation totale mesurée par bilan montre une légère
tendance à la baisse : la consommation des ménages a quant
à elle fortement diminué depuis le début de la
décennie dans un contexte, il est vrai, d'augmentation
générale de la consommation hors foyer.
LES RECOLTES : DES VOLUMES STABLES
Source : Oniflhor
LA CHUTE PROGRESSIVE DE LA CONSOMMATION
Source : Oniflhor
DES EXPORTATIONS MASSIVES MAIS IRREGULIERES
Source : Oniflhor
DES IMPORTATIONS FAIBLES MAIS EN HAUSSE
Source : Oniflhor
LE PRIX D'UN CHOU-FLEUR
Sources : Ouest France
Face à cette crise, le Gouvernement a mis en place des aides pour
secourir les exploitations les plus touchées par l'effondrement des prix.
Les aides, octroyées au cas par cas, ont concerné entre 3.000 et
4.000 agriculteurs et ont été payées durant
l'été dernier.
2. La crise porcine
Après deux années favorables pour les éleveurs de porc
(1996 et 1997),
l'année 1998 a été marquée par
une grave crise de surproduction qui touche tous les pays européen
et notamment la France, troisième producteur européen
(après l'Allemagne et l'Espagne).
La principale cause de cette surproduction est la
peste porcine
qui a
touché les Pays-Bas, entraînant une course à la production
dans les autres pays.
D'autres raisons doivent être évoquées comme :
- le
ralentissement des exportations
(crise asiatique puis russe
côté demande ; concurrence accrue d'autres pays producteurs comme
les Etats-Unis côté offre),
- la
stagnation de la demande intérieure
(avec 36 kg par
habitant et par an la viande de porc est la plus consommée en France,
mais elle subit une concurrence croissante des viandes blanches qui connaissent
également des problèmes de débouchés).
Attendue pour septembre, la crise s'est déclenchée
dès
avril
et a connu une
aggravation en septembre
(traditionnellement,
la demande se raffermit pendant l'été et diminue à la
rentrée ; en outre, la crise russe a conduit à la fermeture d'un
marché qui absorbait 1/3 des exportations européennes en 1997).
Les cours du porc ont chuté dans tous les pays européens
:
entre -10 et -20 % entre janvier et mai. En France, le cours du porc
s'établissait (sur le marché au cadran du Plérin qui sert
de référence) à 6,5 F/kg en avril et il est
passé en dessous de la barre symbolique des 6 F/kg le
10 septembre 1998 (5,84 F/kg ; plus bas niveau historique depuis
près de 30 ans).
Cet effondrement des cours met de nombreux éleveurs en
difficultés et nécessite, selon le ministère, une
intervention des pouvoirs publics pour éviter la disparition des petits
producteurs.
Cette crise est caractéristique des crises porcines, très
cycliques, aboutissant à des concentrations d'élevages par
disparition des petits éleveurs.
Un traitement " communautaire " a été
adopté face à cette crise européenne avec :
- en mai 1998 : les
restitutions sur les exportations
de viande de
porc ont été réactivées,
- en août 1998 : leur montant a été
augmenté
de 50
%.
Les mesures annoncées le 11 septembre 1998 ont
été les suivantes :
Des mesures communautaires face à une crise européenne
:
ouverture du stockage de la viande par des organismes
privés
(afin de soulager le marché et de donner le temps aux
opérateurs de chercher de nouveaux débouchés hors de
l'Union européenne),
augmentation du montant des restitutions
à l'exportation
sur certaines destinations,
organisation d'une opération
d'aide alimentaire
pour la
population russe,
mesures de
maîtrise de la production
dans les 6 mois
à venir (limitation du cheptel, avec peut-être l'abattage des
porcelets),
mise en place d'un groupe de travail sur la réforme de
l'organisation commune de marché du porc.
Des mesures nationales pour les producteurs les plus fragiles ont
été adoptées
déclenchement du dispositif
STABIPORC
qui permet aux
éleveurs de bénéficier
d'avances de
trésorerie
remboursables après la crise ; ces avances sont
consenties par les banques et cautionnées par les groupements.
L'enveloppe des prêts annoncée s'élève à
420 millions de francs
, versés aux producteurs aux taux de
marché les plus favorables. Afin de favoriser les élevages les
plus modestes et d'éviter la captation de cette aide par les plus gros
éleveurs, sont instaurés : le plafonnement du montant des
prêts, la dégressivité de l'avance de trésorerie,
l'étalement des versements, des procédures transparentes,
report de charges sociales
(dispositif traditionnel),
aides aux éleveurs les plus fragiles
: enveloppe de
70 millions de francs
pour la prise en charge d'une partie de leurs
annuités bancaires ; enveloppe de
30 millions de francs
pour
les élevages familiaux ayant récemment investi,
mise en place d'une cellule de crise pour surveiller l'évolution
de la situation du marché,
principe de la constitution d'une
caisse de solidarité
pour
les périodes difficiles,
en outre était déjà prévue la
constitution
d'un Observatoire économique des prix
des produits agricoles et
agroalimentaires pour une meilleure maîtrise du marché par
l'ensemble des partenaires (et en particulier pour étudier la
répercussion des baisses des prix jusqu'au stade de la consommation de
détail).
Le Gouvernement insiste beaucoup sur la " responsabilité " des
éleveurs dans la prévention et la gestion des crises de
surproduction.
Votre rapporteur pour avis considère qu'une réforme de l'OCM
s'impose. Il s'interroge sur l'idée de maîtrise durable de la
production dans ce secteur.
C. LE PROGRAMME RELATIF À L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Votre
rapporteur pour avis approuve le plan de développement de l'agriculture
biologique mis en place par le Gouvernement en décembre 1997.
Ce programme étant largement détaillé dans l'avis sur les
industries agro-alimentaires, votre rapporteur renverra le lecteur au rapport
de notre collègue M. Marcel Deneux sur ce sujet.
D. LE DOSSIER DES ORGANISMES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS
L'année 1997 a débuté dans un
contexte
relativement confus. La Commission européenne, secouée par
l'affaire de la vache folle, venait d'accorder son autorisation au maïs Bt
à la suite de nombreuses polémiques et après avoir pris
toutes ses précautions en consultant trois comités scientifiques.
Certaines personnalités, dont Philippe Vasseur, ministre de
l'agriculture français, ont toutefois fait remarquer que cette
décision, en intervenant un mois avant le vote définitif du
règlement " Nouveaux aliments ", semblait
prématurée. Ce règlement visait, en effet, à
imposer un étiquetage des aliments OGM ou issus d'OGM
11(
*
)
.
La France a ainsi notifié la décision de la commission permettant
alors la commercialisation du maïs sur le territoire français.
Cependant, afin de garantir une information aux consommateurs, notre pays a
aussi publié un avis destiné aux opérateurs, leur
spécifiant qu'un étiquetage des produits était
nécessaire. Cet avis concernait uniquement le territoire national.
Le 12 février 1997, le Conseil des ministres français a
interdit la mise en culture de ce maïs en France. Les producteurs de
maïs ont alors manifesté leur indignation en soulignant la
distorsion de concurrence créée par cette décision.
La situation n'en était pas moins confuse au moins européen.
L'Autriche, l'Italie et le Luxembourg ont refusé d'importer du maïs
transgénique et sont ainsi attiré les réactions de la
commission. A ce jour, ces pays maintiennent leur décision.
Si le règlement " Nouveaux Aliments " a été
enfin voté par le Parlement européen le 27 janvier
-règlement n° 258-97-, les conditions et modalités de
l'étiquetage n'y étaient pas définies, ce qui rendait son
application difficile à la date prévue du 15 mai. Il ne
s'appliquait, d'autre part, ni aux aliments déjà présents
sur le marché comme le maïs Bt et la soja " Round up
ready ", ni aux autres produits issus des OGM, comme les aliments du
bétail et les produits non alimentaires.
Votre rapporteur pour avis ne reviendra pas de manière
détaillée sur ce dossier, deux excellents rapports l'ayant
abordé ces derniers mois
12(
*
)
. Il
souhaite tout au plus constater la convergence d'appréciation entre ces
deux documents. En effet, les conclusions des deux rapporteurs approuvent
l'utilisation des OGM, mais sous de strictes conditions.
Rappelons, en outre, que l'INRA s'est récemment inquiété
des conséquences du développement des plantes
transgéniques pour les agriculteurs, évoquant la
complexité des techniques culturales et le risque de dépendance
accrue envers l'industrie.
1. La réglementation européenne en cours de clarification
Pour
combler ces lacunes, la Commission a engagé des travaux sur plusieurs
fronts.
Les points suivants ont été intégrés à la
directive 90/220 régissant les autorisations de mise en marché
des OGM : étiquetage des OGM afin de permettre une
traçabilité en amont ; surveillance obligatoire des
produits, assujettie d'une autorisation de sept ans ; remaniement de la
procédure d'autorisation en ajoutant la consultation systématique
d'un Comité scientifique.
Cette modification partielle de la réglementation précède
une révision globale de la directive en cours d'examen.
2. Un étiquetage qui se précise
Votre
rapporteur pour avis regrette les tergiversations européennes en
matière d'étiquetage.
Les principes de l'étiquetage ont été définis au
niveau communautaire par le règlement n° 258-97 sur les
" nouveaux aliments et nouveaux ingrédients " du 27
janvier 1997, entré en vigueur le 15 mai 1997.
Le dispositif élaboré s'est avéré inapplicable en
raison de l'absence de définition des critères permettant de
classer les divers produits entre " équivalents " et
" non équivalents ".
La décision du 26 mai 1998 a permis de mettre au point les
décisions suivantes :
- suppression dans les modalités d'étiquetage de l'option
" peut contenir des organismes génétiquement
modifiés ", seules les mentions " contient " ou,
facultativement quand la preuve scientifique est faite, " ne contient
pas " étant prévues. La Commission prévoyait de
rendre obligatoire cette option en cas d'incertitude sur la présence
d'organismes génétiquement modifiés dans le produit final
compte tenu de l'absence de ségrégation entre les plantes
transgéniques et conventionnelles au moment de la récolte. Il
apparaît que dans l'esprit du Conseil, cette suppression contraindra le
producteur final à procéder, dans tous les cas, à une
analyse du produit fini pour déterminer s'il existe ou non des traces de
protéines ou d'ADN modifié. La question du seuil de
détection reste toujours posée ;
- introduction du principe d'une liste d'aliments et ingrédients
alimentaires à base de soja ou de maïs transgénique
exemptés de l'obligation d'étiquetage spécifique, que la
Commission sera chargée d'établir sur la base d'avis
scientifiques.
Il convient de noter que c'est uniquement le principe de cette liste qui a
été posé, celle-ci étant à l'heure actuelle
vide ;
- allongement du délai d'entrée en vigueur du
règlement porté à 90 jours après sa
publication au Journal Officiel au lieu de 20 jours.
3. L'action du Gouvernement
Saisi du
dossier en juin le Gouvernement de Lionel Jospin a engagé une
consultation sur les OGM. Un renforcement des dispositifs d'information du
public et d'évaluation des risques, ainsi que le respect du principe du
" précaution " ont ainsi été retenus.
Le contrôle des plantes transgéniques sera effectué par la
mise en place d'un dispositif de biovigilance pour les variétés
autorisées. Ce dispositif permettra de suivre l'apparition
d'éventuels risques comme le transfert des gènes de
résistance à des plantes adventices proches, l'apparition de
phénomène d'adaptation des populations de ravageurs comme les
pyrales, le transfert de gène aux bactéries du sol...
Ce réseau permettra une collecte de données à partir des
cultures en champs des plantes transgéniques. Cette collecte sera
effectuée sous la responsabilité des services de la protection
des végétaux et confiée pour l'analyse à un
comité spécifique. Les résultats de cette surveillance
pourront, éventuellement, remettre en cause les autorisations
accordées.
Dans cet objectif, les pouvoirs d'investigation, de contrôle et de police
des services de la protection des végétaux seront
renforcés. Cette mesure nécessitera des dispositions d'ordre
législatif complétant la loi de 1992.
Il sera, d'autre part, procédé au renouvellement de la Commission
du génie biomoléculaire et à la modification de son
fonctionnement, ceci afin de renforcer la participation des associations pour
le respect de l'environnement et celle des représentants des
consommateurs.
L'évaluation des risques sanitaires sera confiée à la
future agence de sécurité sanitaire des aliments et un avis sera
systématiquement demandé au ministre de la santé.
Jusqu'alors, ce ministre n'était sollicité que pour les
médicaments OGM. Cette disposition adapte, par ailleurs, à la
nouvelle réglementation, l'évaluation précédemment
réalisée par le comité supérieur d'hygiène
publique.
L'information des citoyens a été assurée au cours d'une
conférences de consensus organisée avec l'Office parlementaire
d'évaluation scientifique et technologique qui a rendu ses conclusions
au mois de juin dernier. D'autre part, une plus grande transparence de
l'ensemble des procédures d'agrément est recherchée,
notamment par la publication des avis des Commissions scientifiques.
Enfin, un étiquetage précis des produits alimentaires sera mis en
place. En l'occurrence, le Gouvernement retient quatre mentions
d'étiquetage " génétiquement modifié ",
" issu d'OGM ", " OGM ", " modifié par les
biotechnologies modernes ".
Les ingrédients tels que farine, protéines de soja et
dérivés, extraits de fèves de soja contenant des
protéines, farine de semoule de maïs, gluten de maïs, devront
également être étiquetés.
D'une manière générale, ces orientations ont
été établies en cohérence avec les dispositifs
réglementaires européens en cours de discussion, et constituent
la participation de la France au débat européen.
En vertu de ce principe, le Gouvernement a décidé l'autorisation
de mise en culture de la variété du maïs Bt, ainsi qu'un
moratoire pour les autres espèces végétales,
jusqu'à ce que les études scientifiques aient
démontré l'absence de risque pour l'environnement et que le
débat public ait été achevé.
Cette décision bloque donc, pour l'instant, la culture de colzas et de
betteraves transgéniques, plantes pour lesquelles les premières
expériences montrent que les croisements avec plantes adventices
existent.
Rappelons qu'au mois d'août, le Gouvernement a autorisé les
maïs de Monsanto et d'Agr Evo tout en mettant en place un moratoire de
deux ans sur le colza et la betterave (même sur les importations). Ce
moratoire est d'ailleurs contesté par la Commission européenne.
Les organisations agricoles françaises ont fait part de leur
satisfaction face à ces décisions, qui s'inscrivent globalement
dans le cadre des principes qu'elles avaient elles-mêmes
énoncées en juillet 1997.
A l'heure actuelle, les productions de maïs et de soja
transgéniques se développent dans le monde. 25 % des
surfaces cultivées en soja aux Etats-Unis l'ont été avec
des variétés OGM. Par ailleurs, après les Etats-Unis, le
Canada et l'Argentine, le Brésil a donné son autorisation au soja
Round Up Ready. Cette situation impose donc que l'étiquetage
européen des denrées soit opérationnel le plus rapidement
possible, pour être applicable et crédible. Les pays producteurs
considèrent en effet, cette réglementation comme un moyen de
freiner les importations, et les Etats-Unis ont annoncé leur intention
d'avoir recours à l'OMC.
La Communauté européenne se trouve donc contrainte d'avancer
rapidement, afin de parfaire une réglementation exigée par ses
consommateurs, avec la crainte de devoir la modifier face aux pressions
internationales.
Soulignons que la récente décision du Conseil d'Etat de septembre
dernier contribue à accentuer la confusion dans ce domaine.
E. L'IMPORTANT RENFORCEMENT DE LA LÉGISLATION LIÉ À L'ENVIRONNEMENT, LA SANTÉ ET LE BIEN ÊTRE DES ANIMAUX
Votre
rapporteur pour avis tient à souligner l'importance prise aujourd'hui
par le législation relative à l'environnement, la santé et
le bien-être des animaux. Si légitime soit-elle, la prise en
compte de ces questions n'est pas neutre en termes économiques.
Les contraintes agri-environnementales issues de la Directive communautaire de
1991 visent à " réduire la pollution des eaux
provoquée par les nitrates à partir de sources agricoles "
plus couramment appelée " Directive nitrates ".
En application de cette directive, un code de bonnes pratiques agricoles
(facultatif) a été défini et des zones vulnérables
ont été répertoriées avec des mesures obligatoires
peu à peu mises en oeuvre, notamment en matière d'épandage
des déjections animales. Dans le cadre de ces mesures, le programme de
maîtrise des pollutions d'origine agricole a été mis en
place par un accord entre l'Etat, les agences de bassin et les organisations
professionnelles agricoles. Ce programme entraîne la réalisation
d'investissements importants dans les élevages (fosses à lisiers,
aires bétonnées...). Plus récemment, l'instruction du
18 décembre 1996 modifiée par la circulaire
" Voynet-Le Pensec " conduit à limiter, voire à
interdire les extensions d'élevages industriels dans les zones où
la densité des ateliers de production est déjà très
importante (les fameuses zones d'excédent structurel) et à
imposer le traitement des effluents animaux.
Par ailleurs, la qualité sanitaire des produits agricoles a
toujours été surveillée de près par les services
compétents. La crise de la " vache folle " a conduit à
réorganiser et à renforcer ces contrôles. En particulier,
un système visant à assurer la " traçabilité
des produits " est en cours de mise en oeuvre.
Parallèlement à ces mesures de protection de
l'environnement et de la santé publique, on peut ajouter celles qui
relèvent du bien être des animaux. Le transport des animaux, les
élevages de veaux en batterie ou ceux de poules pondeuses ont fait
l'objet de règlement européens. D'autres mesures sont à
l'étude et concernent les élevages de volailles et de porcs.
Enfin, la protection des paysages ruraux préoccupe également le
législateur
13(
*
)
.
L'ensemble de ces dispositions ont ou auront un coût parfois très
élevé pour les agriculteurs. Des délais et diverses
subventions sont certes prévus. Néanmoins, leurs
caractéristiques communes sont qu'elles créent une charge
nouvelle et obligatoire qu'il n'est pas possible de répercuter sur les
prix de vente, surtout lorsqu'il s'agit de productions qui sont couramment
exportées sur les marchés mondiaux.
Votre rapporteur pour avis considère donc qu'elles sont donc en
contradiction avec l'objectif d'amélioration de la
compétitivité qui est le fondement de la nouvelle réforme
de la PAC. Pourtant, celle-ci est très claire : le non-respect des
règles environnementales conduira les Etats membres à
réduire voire à supprimer les aides directes normalement
versées aux agriculteurs.
Plus logiquement, le projet de loi d'orientation prévoit, au travers des
contrats territoriaux d'exploitation, d'accorder une aide aux agriculteurs qui
font un effort pour protéger l'environnement. Mais les montants d'aides
prévus sont sans commune mesure avec les conséquences
financières globales des mesures de protection de l'environnement
actuelles ou futures. L'agriculture française a vocation à
être présente à la fois sur les marchés
internationaux et sur celui des produits de qualité. Les divers textes
législatifs ou réglementaires actuellement à
l'étude ont certes pour objectif de renforcer nos atouts dans ces deux
domaines.
" Mais s'y ajoutent également d'autres finalités telles
que le maintien d'une agriculture nombreuse et répartie sur tout le
territoire ou encore la protection de l'environnement. Reste à savoir
comment les 700.000 chefs d'exploitation seront capables de prendre en
compte les contraintes auxquelles ils seront soumis, les aides auxquelles ils
peuvent conserver une rentabilité et dégager un revenu, ce qui,
en tant que chef d'entreprise, est leur raison
d'être ".
F. LES " CHANTIERS " LÉGISLATIFS
1. Un chantier interrompu : le texte sur la qualité sanitaire des denrées destinées à l'alimentation humaine ou animale.
La
Commission des affaires économiques a proposé l'adoption de ce
projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale les 18 et
19 février dernier, le 26 mars 1997
14(
*
)
. La dissolution de l'Assemblée nationale a
suspendu l'examen de ce texte par le Sénat.
Votre rapporteur pour avis tient à en rappeler les grandes lignes.
Ce projet de loi était relatif à la qualité et à la
salubrité des denrées destinées à l'alimentation
humaine ou animale. Ces notions de qualité et de salubrité ne
concernent ni la loyauté des transactions, qui relève du code de
la consommation, ni les garanties officielles de qualité et d'origine,
inscrites dans le projet de loi de codification du livre VI (nouveau) du
code rural. Elles recouvrent, en fait, toutes les caractéristiques, tant
physiques qu'organaleptiques, qui permettent d'assurer la
sécurité alimentaire des consommateurs.
Ce texte, conçu avant le déclenchement de la crise de
l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), intéressait ainsi
l'ensemble de la chaîne alimentaire et portait sur tous les produits
destinés à l'alimentation humaine ou animale, qu'ils soient
d'origine animale ou végétale.
Parce que la qualité sanitaire de notre alimentation est d'ores et
déjà reconnue, la France est, aujourd'hui, capable d'exporter ses
produits dans le monde entier. Pour autant, c'est un domaine dans lequel
s'impose une vigilance permanente, les filières étant de plus en
plus longues, la circulation des produits s'effectuant à un rythme
toujours plus rapide et leur hétérogénéité
s'accentuant. Ainsi l'hygiène est l'affaire de tous : des pouvoirs
publics, qui doivent contrôler les produits et les
opérateurs ; mais aussi des professionnels, qui doivent être
responsabilisés et placer l'hygiène en tête de leurs
priorités.
Or, le dispositif législatif actuel ne permet pas une approche globale
et coordonnée dans ce domaine. Par exemple, le contrôle de la
qualité et de la salubrité alimentaire relève du code
rural pour les produits animaux et du code de la consommation pur les produits
végétaux, l'utilisation de médicaments
vétérinaires du code de la santé publique, celle des
matières fertilisantes de la loi du 13 juillet 1979.
Afin d'assurer cette sécurité alimentaire et de donner des moyens
d'action supplémentaires pour intervenir encore plus rapidement en cas
de risque, ce texte tendait d'abord à mettre en place un dispositif de
contrôle unifié, cohérent et plus opérationnel. Il
mettait en place, ensuite, un dispositif de contrôle de l'hygiène
proprement dit par des mécanismes plus efficaces et mieux
coordonnés en amont de la production, ainsi qu'à l'entrée
de nos frontières.
Tout en reconnaissant au Gouvernement le droit de ne plus considérer ce
texte comme une priorité, votre rapporteur pour avis n'en regrette pas
moins son abandon, compte tenu de la nécessité d'assurer une
qualité irréprochable en matière de denrées
alimentaires.
2. La loi relative à la sécurité des produits
La
proposition de loi présentée par MM. Charles Descours,
Claude Huriet et plusieurs de leurs collègues avait pour objet de
donner un prolongement législatif aux conclusions de la mission
d'information de la commission des affaires sociales consacrées aux
conditions du renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la
sécurité sanitaire des produits destinés à
l'homme
15(
*
)
.
L'état des lieux réalisé par la mission d'information de
la commission des affaires sociales avait montré que " la
multiplication des structures, la confusion des missions de contrôle et
de gestion, la complexité de l'organisation, l'insuffisance de la
réglementation et la dispersion des travaux nuisent à
l'efficacité de l'organisation de sécurité et de veille
sanitaire en France
16(
*
)
".
Au terme de ce constat, la commission des affaires sociales a formulé
des conclusions destinées à réformer l'action de l'Etat en
matière sanitaire.
Votre commission avait émis au mois de septembre 1997 un avis
17(
*
)
favorable à l'adoption des conclusions de la
commission des affaires sociales du Sénat.
Le texte a été adopté définitivement au mois de
juin dernier après de longues discussions.
Il présente, sur le plan alimentaire, deux éléments
importants. D'une part, la création d'une agence dédiée
spécifiquement aux aliments sous la triple tutelle des ministères
de l'agriculture, de la santé et de la consommation. Cet organisme peut
demander au ministre de saisir les corps d'inspection de l'Etat. D'autre part,
la publicité donnée à ses avis devrait ainsi
éviter, comme le souhaitaient nos collègues Charles Descours et
Claude Huriet, que ces demandes restent sans effet. En revanche, l'agence de
sécurité sanitaire des aliments n'aura pas de contrôle
direct sur les laboratoires publics intervenant dans son domaine. Elle pourra
néanmoins demander le concours des laboratoires de la direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes.
Des laboratoires publics exerçant leur activité dans son domaine
de compétence pourront lui être transférés par
décret, ce qui lui donnera sur eux une autorité directe.
Comme l'a souligné notre collègue M. Claude Huriet, l'agence
dispose d'une arme puissante : la publicité. Elle sera consultée
sur tous les projets de texte législatifs et réglementaires de
son domaine et ses avis seront eux aussi rendus publics. L'avenir de cette
agence dépend donc de sa capacité à s'imposer, et donc
éventuellement à réclamer un élargissement de ses
tutelles
.
Enfin, c'est le directeur de l'agence du médicament
vétérinaire, et non le ministre, qui délivrera toutes les
autorisations de mise sur le marché des médicaments
vétérinaires. Ce qui signifie que ces autorisations seront
données sur les seuls critères techniques d'innocuité du
produit. Mais le ministre peut être amené à intervenir pour
en restreindre l'utilisation pour des raisons commerciales, ou pour
éviter des excès.
Gageons que la mise en oeuvre rapide de cette agence contribuera au
renforcement de la qualité des produits alimentaires.
3. La loi sur les " 35 heures " en agriculture
Le
projet de loi d'orientation et d'incitation à la réduction du
temps de travail a été adopté définitivement par
les députés le 19 mai dernier. Les modalités de mise en
oeuvre restent à fixer par une deuxième loi avant la fin 1999. Il
est, en effet, prévu par les Pouvoirs publics de donner la
définition de l'environnement légal dans lequel s'inscrira le
passage aux 35 heures fin 1999, après avoir réalisé un
bilan des négociations engagées.
Au niveau du calendrier, les entreprises de plus de vingt salariés
devront passer aux 35 heures dès le 1er janvier 2000. Les
PME dont les effectifs ne dépassent pas 20 salariés ont
jusqu'au 1er janvier 2002 pour le faire. Des aides sont
prévues. Elles prendront la forme d'allégements de charges
sociales. Si une entreprise réduit de 10% la durée du travail,
embauche 6 % de salariés supplémentaires ou préserve
6 % des effectifs dans le cadre d'un plan social, elle aura droit à
9.000 francs par an pour chaque salarié en 1998, puis
8.000 francs courant 1999. Dégressive de 1.000 francs par an,
cette aide se stabilisera à 5.000 francs la cinquième
année. Si la réduction est de 15 % et les embauches de
9 %, l'aide sera portée à 13.000 francs.
Toutes les entreprises sont concernées par la baisse du temps de
travail. Les entreprises agricoles aussi.
Votre rapporteur pour avis considère qu'il reste des zones d'ombre
importantes à éclaircir pour les PME.
C'est le cas du SMIC. Jusqu'en 2000, il ne sera pas modifié. Les
salariés dont l'entreprise passera aux 35 heures avant cette date
continueront à toucher le SMIC. Cette compensation salariale
intégrale pour les salariés payés au SMIC correspond en
réalité à une augmentation du taux horaire de leur
rémunération de 11,4 %. Qu'en sera-t-il pour les nouveaux
embauchés sur la base des 35 heures ? Quelle sera
l'évolution de cette garantie mensuelle ? Quels seront ses effets
sur la rémunération des salariés à temps partiel et
sur les paiements des heures supplémentaires entre la 36ème et
39ème ? Quid de l'annualisation du temps de travail et de la modulation
du temps de travail ?
18(
*
)
Ces questions sont cruciales pour le secteur agricole qui embauche
près de 90% des salariés agricoles au SMIC. En maraîchage,
l'actualité récente a montré que la concurrence espagnole
était particulièrement vive. L'augmentation des coûts dans
ce contexte est difficilement supportable.
Le nombre de salariés agricoles s'élève à
140.700 et les employeurs de main d'oeuvre totalisent
66.000 personnes, soit un peu plus de deux permanents par chef
d'exploitation. Un rapide calcul s'impose. En prenant pour hypothèse la
moyenne de deux personnes par exploitation, la perception de l'aide
financière liée au passage aux 35 heures suppose d'augmenter
l'effectif de 6 % avec une baisse de 10 % de la durée du
travail. Il s'agit donc d'engager une personne pour 4,2 heures de travail
hebdomadaire ou 12 % de la durée légale du travail
fixé à 35 heures. Même si la loi permet d'avoir
recours aux groupements d'employeurs, cette arithmétique va
singulièrement compliquer la situation des employeurs.
Pour répondre à ces interrogations, il est prévu une
période de négociations dont les accords inspireront la
deuxième loi prévue fin 1999. Déjà, la
situation des entreprises est disparate.
Dans le secteur agricole, depuis le 15 octobre 1997, la FNSEA a
décidé de rompre le dialogue à la suite de la
conférence nationale sur l'emploi, qui s'est déroulée le
10 octobre 1997. S'il faut payer 35 heures 39, "
tous
nos producteurs de fruits et légumes devront fermer leurs
portes
" estimait la FNSEA au lendemain de la conférence. La
Fédération ne voyait pas, dans ces conditions,
l'intérêt de participer à des discussions
ultérieures sur le sujet avec le ministre de l'agriculture. La position
de la Confédération nationale de la mutualité, de la
coopération et de crédit agricoles (CNMCCA), participant
également à la conférence était de regretter que
"
les pouvoirs publics aient décidé d'imposer des mesures
qui ne tiennent pas compter des réalités
économiques
" tout en affirmant son "
attachement
à des démarches concertées de long terme et son refus de
brusques changements imposés, perturbants pour les organisations et
défavorables à l'emploi
".
Malgré les réticences de la profession agricole, certaines
coopératives ont déjà franchi le cap des 35 heures.
Préférant devancer des mesures qui bientôt allaient devenir
obligatoires, elles ont décidé d'appliquer les dispositifs
prévus dans la loi Robien.
Rappelons que tous secteurs confondus, la loi Robien aurait permis la
création de 25.000 emplois et 17.000 suppressions de postes
auraient été évitées. Loin d'être une
solution miracle comme elle l'a été souvent
présentée, la diminution du temps de travail est une solution
parmi d'autres. Reste à tenir compte des spécificités de
chaque entreprise. L'organisation du travail dans l'agriculture comme dans le
commerce nécessite plus de souplesse que dans l'industrie.
Le
passage de la loi sur les 35 heures ne peut pas se faire en force
.
Il reste du temps pour négocier. La deuxième loi donnant le cadre
juridique aux 35 heures reposera sur le bilan de ces
avancées.
4. La nouvelle responsabilité sans faute en matière de produits défectueux
L'adoption de la loi du 19 mai 1998, relative
à la
responsabilité du fait des produits défectueux était
urgente. La France s'était engagée à intégrer la
directive communautaire. Conformément aux recommandations de la
directive européenne, cette loi du 19 mai introduit en droit
français un régime spécial de responsabilité du
producteur pour les dommages causés par un produit
défectueux
19(
*
)
.
Cette nouvelle responsabilité du producteur pour les dommages
causés par un produit défectueux est une responsabilité
objective, sans faute prouvée, dont la mise en oeuvre est par
conséquent simplifiée. Ce nouveau régime se cumule avec
les régimes de responsabilités existants, laissant ainsi à
la victime le plus large choix pour intenter une action en réparation.
Plus précisément, concernant la garantie des défauts de la
chose vendue, ce nouveau régime de réparation s'ajouter à
celui de la garantie des vices cachés qui demeure
inchangé.
a) Le producteur responsable
Est
producteur, lorsqu'il agit à titre professionnel, le fabricant d'un
produit fini, le producteur d'une matière première et le
fabricant d'une partie composante. Lorsque le dommage a pour origine le
défaut d'un produit incorporé dans un autre, le producteur de la
partie composante et celui ayant réalisé l'incorporation sont
solidairement responsables. Cette solution est favorable à la victime
car le fabricant de la partie composante et celui qui a réalisé
l'incorporation étant tenus pour le tout à son égard, elle
n'a pas à rechercher la part de responsabilité de chacun afin
d'obtenir réparation intégrale.
Afin de faciliter l'identification du responsable par la victime, sont
assimilés à des producteurs :
- le professionnel qui se présente comme un producteur en apposant
sur le produit son nom, sa marque ou tout autre signe distinctif ;
- le professionnel qui importe un produit dans la Communauté
européenne en vue d'une vente, d'une location avec ou sans promesse de
vente ou de toute autre forme de distribution.
La responsabilité du fait des produits défectueux est
étendue au vendeur, au loueur et à tout autre fournisseur
professionnel. Il appartient à la victime d'assigner
indifféremment le producteur ou le fournisseur sur le fondement de la
responsabilité du fait du défaut du produit. En ne retenant
aucune hiérarchisation des responsabilités, on évite
à la victime de rechercher la personne qu'elle doit assigner. Cette
absence de hiérarchisation des responsabilités est toutefois
tempérée par la possibilité offerte aux fournisseurs
d'exercer un recours en garantie contre le producteur, sans avoir à
prouver une faute de celui-ci.
b) Le produit défectueux
L'application du nouveau régime de
responsabilité du
producteur suppose un produit présentant un défaut de
sécurité lors de sa mise en circulation. Le nouvel
article 1386-3 du Code civil retient une définition large du terme
" produit ". Un produit est défectueux lorsqu'il n'offre pas
la sécurité à laquelle on peut légitimement
s'attendre. Cette sécurité s'apprécie compte tenu de
toutes les circonstances et notamment de la présentation du produit, de
l'usage qui peut en être raisonnablement attendu et du moment de sa mise
en circulation. Mais un produit ne saurait être considéré
comme défectueux du seul fait qu'un produit, plus perfectionné, a
été mis en circulation postérieurement à sa propre
mise en circulation.
Le défaut de sécurité du produit s'apprécie au
moment de sa mise en circulation.
c) Le dommage réparable et l'action en réparation de la victime
Il
s'agit des dommages qui résultent d'une atteinte à la personne ou
à un bien autre que le produit défectueux lui-même.
S'agissant du dommage causé à un bien, le texte n'opère
aucune distinction selon que ce bien est destiné à un usage
privé ou professionnel.
Sauf faute du producteur, la responsabilité de celui-ci du fait du
défaut de son produit est éteinte dix ans après la mise en
circulation du produit même qui a causé le dommage, à moins
que, durant cette période, la victime n'ait engagé une action en
justice.
La victime est dispensée de rapporter la preuve d'une faute imputable au
producteur. Celui-ci est présumé responsable du défaut de
sécurité de son produit. Néanmoins, en sa qualité
de demandeur à l'action en réparation, il appartient à la
victime d'établir le dommage, le défaut de sécurité
du produit et le lien de causalité entre le défaut et le dommage.
L'action fondée sur la responsabilité du fait des produits
défectueux se prescrit dans un délai de trois ans à
compter de la date à laquelle le demandeur a eu ou aurait dû avoir
connaissance du dommage, du défaut et de l'identité du
producteur.
Le loi refuse toute dérogation en ce qui concerne ces produits et
écarte l'exception envisagée par la directive européenne
pour les matières premières agricoles et les produits de la
chasse.
L'application du régime de la responsabilité du fait des produits
défectueux aux produits de l'agriculture, de la chasse et de la
pêche est conforme à la jurisprudence traditionnelle de la Cour de
cassation, laquelle étend les règles strictes de la garantie du
vendeur professionnel aux défauts de tous les produits, qu'ils soient
naturels ou manufacturés. Cette solution présente de nombreux
avantages. Elle rend inutile toute distinction entre les matières
premières agricoles selon qu'elles ont fait ou non l'objet de
transformation et évite d'avoir à résoudre les
problèmes qui pourraient résulter d'une rupture de la
chaîne d'élaboration des produits agro-alimentaires.
5. Le projet de loi d'orientation agricole
Composé de plus de 60 articles, ce texte a pour
ambition, d'une part, de redéfinir les objectifs de la politique
agricole française en consacrant ses fonctions économique,
sociale et environnementale dans le cadre d'un développement durable et
équilibré et, d'autre part, de mettre en oeuvre " des moyens
modernes de gestion de l'intervention publique ".
Il fait suite au projet de loi
20(
*
)
présenté par le précédent ministre de
l'agriculture, M. Philippe Vasseur, lequel souhaitait doter l'agriculture
française pour les vingt prochaines années des instruments
appropriés pour répondre aux défis du
XXIe siècle en établissant un nouveau " pacte entre la
Nation et ses paysans ".
Le Président de la République avait annoncé, lors du
cinquantenaire de la FNSEA le 14 mars 1996, l'élaboration d'un
projet de loi d'orientation agricole.
Le 19 juin 1997, M. Lionel Jospin, Premier Ministre, avait
souhaité, dans son discours de politique générale,
conduire les travaux nécessaires à l'élaboration d'une loi
d'orientation. M. Louis Le Pensec avait d'ailleurs, à cette
époque, exprimé " son souhait de valoriser le travail
réalisé par les organisations professionnelles, s'inscrivant
ainsi dans une certaine continuité ". Ce texte a été
soumis à concertation avec les professionnels depuis le mois de
septembre 1997. Une chose est en effet d'exposer les indispensables
évolutions de la politique agricole qu'imposent les modifications
profondes de l'environnement international et communautaire, une autre chose
est de leur trouver une traduction législative.
Ayant présenté son avant-projet en janvier 1998, le
Gouvernement a transmis pour avis ce texte au Conseil économique et
social, qui s'est prononcé le 27 mai dernier sur le rapport de
Mme Christiane Lambert. La Commission de la Production et des Echanges a
examiné ce projet de loi en juillet dernier
21(
*
)
. L'Assemblée nationale en a débattu en
octobre dernier.
La Commission des affaires économiques procède actuellement
à des auditions sur ce texte qui devrait être examiné dans
les semaines à venir par votre Haute Assemblée.
III. UN ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ET COMMUNAUTAIRE PLEIN D'INCERTITUDES
A. AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE
Le rapport d'information de la mission relative à l'avenir de la Politique agricole commune présenté au nom de la Commission des affaires économiques par nos collègues, MM. Philippe François, Président, Marcel Deneux et Jean-Paul Emorine, rapporteurs, a parfaitement résumé le contenu de la réforme communautaire, ses tenants et ses aboutissants ainsi que les propositions du Sénat. Votre rapporteur pour avis ne reviendra donc pas, dans le détail, sur cette réforme. Il tient néanmoins à effectuer un bilan des négociations depuis le mois de juin dernier, à présenter le " paquet prix " et préciser l'évolution des derniers dossiers " hors PAC ".
1. L'évolution des dossiers agricoles les plus récents
Lors du Conseil agricole du mois de juin dernier, les ministres de l'agriculture de l'Union européenne sont parvenus, outre le " Paquet Prix ", à un accord sur plusieurs points.
a) La fixation du taux de jachère à 10 %.
Le
régime de jachère prévoit que les producteurs de certaines
cultures arables peuvent bénéficier d'un paiement compensatoire
à l'hectare s'ils retirent un pourcentage de terres de la production qui
leur est payée 68,83 écus/tonne. La fixation de ce taux pour
la campagne 98/99 a suscité de nombreux débats. Le Royaume-Uni
prônait un taux de 5 % tout au plus, l'Allemagne et l'Autriche
préconisant en revanche un taux supérieur à 5 % pour
alléger la pression de l'intervention et, de façon plus
générale, les charges budgétaires et penchaient donc pour
le chiffre proposé de 10 %. La France estimait, quant à
elle, qu'un taux de 10 % était beaucoup trop élevé.
Rappelons que les propositions de réforme de la politique agricole
commune, telles que la Commission les a énoncées dans le cadre de
l'Agenda 2000, préconisent un gel des terres obligatoire
" à taux zéro ", ce qui permet de négocier
annuellement le taux qui correspond au mieux aux récoltes et aux
conditions du marché. Les projets de l'Agenda 2000 envisagent, par
ailleurs, de maintenir le taux de gel volontaire, pendant cinq ans, moyennant
une même contrepartie financière. Sur les quatre millions
d'hectares qui ont été retirés de la production durant
l'actuelle campagne de commercialisation, la moitié l'a
été au titre de ce régime volontaire.
Le Commissaire chargé de l'agriculture, M. Franz Fischler, a
expliqué que la baisse des prix du blé, conjuguée à
une compensation incomplète des agriculteurs, permettrait de mieux
équilibrer l'offre et la demande. La fin de l'actuelle campagne
(1997/1998) se caractérise par un niveau peu élevé des
prix sur le marché intérieur et sur le marché mondial et
une augmentation des stocks d'intervention -environ 15 millions de tonnes
d'ici la fin juin. Les perspectives pour la récolte de 1998 sur la base
des prévisions actuelles font état de niveaux de production
analogues à ceux de l'an dernier soit plus de 200 millions de
tonnes. Aucun changement spectaculaire n'étant envisagé au niveau
de la consommation des céréales, et avec un marché mondial
qui reste relativement peu actif et des perspectives d'excédents
à compter de la récolte 1998, il existerait, selon lui, donc un
risque sérieux que les stocks d'intervention atteignent un niveau
élevé, estimé à près de 30 millions de
tonnes d'ici juin 2000. Compte tenu de toutes les variables
déterminant l'impact d'une augmentation du taux de gel des terres sur la
production telles qu'une réduction importante du gel volontaire, la
Commission européenne a considéré qu'une augmentation de
5 % était nécessaire afin d'éviter une augmentation
importante des stocks d'intervention au-delà du niveau de
20,5 millions de tonnes prévu pour la fin de la campagne 1998/1999.
Après de longues négociations, ont été
adoptées les propositions de la Commission augmentant les superficies
gelées de 1,5 million de tonnes et diminuant la production de
8 millions de tonnes -soit un taux de jachère fixé à
10%-.
EVOLUTION DU TAUX DE JACHÈRE
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
15 % |
20 % |
17 % |
10 % |
5 % |
5 % |
10 % |
La
suspension du " gel extraordinaire " pour 1999/2000 constitue
néanmoins une avancée importante pour la France qui
échappera à une jachère supplémentaire non
indemnisée de 3 à 10 % selon les types de
céréales.
Votre rapporteur pour avis insiste sur l'importance pour la Commission de
veiller à exporter un volume maximal de céréales au cours
des deux prochaines campagnes, en recourant aux quotas d'exportations
subventionnées, comme l'Union européenne est en droit de le faire
au titre des accords du GATT de 1994 en matière agricole.
b) L'OCM " Huile d'olive "
La
mission sénatoriale relative à l'avenir de la PAC a
regretté l'absence de prise en compte des productions
méditerranéennes dans la réforme de la PAC.
Après de très nombreuses discussions, les mesures suivantes ont
été adoptées, l'Espagne réussissant à
infléchir la position de ses partenaires
22(
*
)
:
Application du régime transitoire approuvé par les Quinze, du
1er novembre 1998 au 31 octobre 2001, sur la base d'une
proposition présentée par la Commission, dès que des
données sur le nombre d'arbres et les surfaces cultivées seront
disponibles.
Fixation de la quantité maximale garantie (QMG) à
1.777.261 tonnes (soit + 13,75 % par rapport à la
proposition de la Commission et + 31,6 % par rapport à la QMG
actuelle). Elle est repartie comme suit : Espagne quantité
nationale garantie (QNG) de 760.027 tonnes (+ 21,6 % par rapport
à la proposition de la Commission), Italie : 543.164
(+ 8,4 %), Grèce : 419.529 (+ 7,8 %),
Portugal : 51.244 (+ 16,7 %), France : 3.297 (+ 7,5 %).
Aide à la production réservée à l'huile provenant
d'oliveraies existant au 1er mai 1998, à l'exception de celles
s'inscrivant dans un plan approuvé par la Commission. Suppression de
l'aide aux petits producteurs et de l'aide à la consommation.
Si la production effective d'un Etat membre est inférieure à sa
QNG pour une campagne de commercialisation donnée : 20 % de la
différence est répartie, pour la même campagne, de
commercialisation, entre les Etats membres qui ont dépassé leur
QNG pendant cette campagne-là, proportionnellement à cette
QNG ;
80 % sont ajoutés à la QNG de l'Etat membre concerné
pour la campagne suivante uniquement.
Prise en compte, dans la fixation des QNG ultérieures, de programmes de
plantations d'oliviers au Portugal (30.000 hectares), en France (3.500) et
en Grèce (3.500).
Sous réserve d'approbation par la Commission, possibilité pour
les Etats membres de consacrer certaines des ressources qui leur sont
attribuées à des mesures de soutien en faveur des olives de table.
La section oléicole du Sénat, présidée par notre
collègue Marcel Vidal, ne manquera pas d'examiner dans les semaines
à venir les répercussions pour la France de ces
décisions.
c) La réforme de l'OCM " bananes "
Votre
rapporteur pour avis vous renvoie au rapport de notre collègue
M. Jean Huchon, relatif à la réforme de l'OCM
" banane "
23(
*
)
sur ce dossier.
Rappelons que la refonte de l'OCM mise en place en 1993 avait été
rendue indispensable en raison de la condamnation de l'Union européenne
par l'OMC, en septembre 1997, pour discrimination vis-à-vis des
producteurs sud-américains.
Dans le compromis adopté le 26 juin dernier, les Quinze se sont
efforcés de se conformer aux règles de l'OMC en supprimant le
système de licences qui favorise les bananes européennes et des
pays d'Afrique des Caraïbes et du Pacifique (ACP).
Le nouveau règlement, applicable à partir du
1er janvier 1999, comprend :
Le maintien du contingent actuel d'importations de 2,2 millions de tonnes
par an avec un droit de 75 écus par tonne pour les pays tiers et un
droit nul pour les ACP non traditionnels.
La fixation d'un contingent tarifaire autonome de 353.000 tonnes,
à un droit de 75 écus/t. pour les pays tiers et de
zéro pour les ACP non traditionnels, afin de tenir compte du dernier
élargissement de l'Union européenne.
Le maintien d'un contingent de 857.000 tonnes à droit nul pour les
ACP traditionnels (Côte d'Ivoire, Cameroun, Surinam, Somalie,
Jamaïque, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines, Dominique,
Belize, Cap-Vert, Grenade, Madagascar), conformément à la
Convention de Lomé.
La suppression des certificats d'importation dits licences B, qui
permettaient aux opérateurs communautaires d'écouler plus
facilement les bananes européennes et ACP dans l'Union
européenne, et qui avaient été dénoncés par
l'OMC.
L'attribution des licences sur base des courants d'échange
traditionnels (méthode dite " traditionnels/nouveaux
arrivés "), en prenant la période 1994-1996 comme
référence. " Ces droits seront accordés aux
importateurs effectifs sur présentation d'une licence d'importation
utilisée et dans le cas des nouveaux Etats membres, de documents
douaniers équivalents, si nécessaire ".
Pour les producteurs communautaires, la fixation du revenu de
référence à 622,5 écus par tonne pour 1998 et
640,3 écus/tonne à compter de 1999. Ce dernier montant, qui
représente une augmentation de 8 % par rapport à la
proposition de la Commission, est destiné à compenser les pertes
des producteurs, notamment en raison de la suppression des licences B.
Le montant de l'acompte (avances en trésorerie) pour les bananes
commercialisées en 1998, qui avait été supprimé en
mars dernier, a été rétabli à
19,44 écus/100 kgs), comme le demandait la France.
L'engagement de la Commission à " veiller " à ce
qu'une aide supplémentaire soit accordée si nécessaire aux
producteurs de régions communautaires en difficulté (en
particulier Madère) lorsque leur revenu moyen est inférieur
à la moyenne communautaire. Cette aide devrait couvrir 75 % de
l'écart entre leur revenu moyen et la moyenne communautaire.
L'octroi d'un mandat à la Commission afin qu'elle négocie un
accord de répartition des importations avec les pays tiers.
Un critère unique pour la détermination des pays producteurs
ayant un intérêt substantiel à la fourniture de bananes
sera utilisé.
La Commission présentera avant le 1er mars 1999 des
propositions pour promouvoir les bananes produites dans des conditions sociales
et environnementales " équitables " (soutien aux organisations
respectant ces conditions, systèmes de certification...).
La Commission présentera avant le 31 décembre 2004 un
rapport sur le fonctionnement de l'OCM et proposera éventuellement des
modifications
24(
*
)
.
Cette modification de l'OCM semble ne pas convenir aux autorités
américaines, qui estiment dans un communiqué que le nouveau
régime communautaire " n'est toujours pas en conformité avec
les engagements de l'Union européenne auprès de l'OMC ". Le
texte ne précise cependant pas le ou les points sur lesquels la
réglementation européenne serait litigieuse.
La représentante américaine pour le commerce,
Mme Charlene Barshefsky a déclaré que
" Les
Etats-Unis n'hésiteront pas à faire valoir
l'intégralité de leurs droits devant l'OMC et à prendre
toutes les mesures à leur disposition pour protéger les
intérêts américains ". " Ces droits incluent des
procédures dans le cadre de l'OMC autorisant le retrait de concessions
douanières favorisant l'importation de biens et de services en
provenance de l'Union européenne
"
, a-t-elle
ajouté.
Pour sa part, le commissaire européen à l'agriculture,
M. Franz Fischler, a assuré que les services juridiques de la
Commission avaient vérifié que la réforme de l'OCM banane
adoptée par les Quinze était " parfaitement compatible avec
les réglementations de l'OMC ". Par ailleurs, le chef de la
délégation de l'Union européenne auprès de
l'organisation internationale à Genève,
M. Roderick Abbott, a estimé que les Etats-Unis ne devraient
pas attaquer de nouveau l'Union européenne à l'OMC sur ce dossier
dans les mois à venir. Le négociateur européen a
rappelé que, dans le cadre de l'OMC, les conflits étaient
gérés selon des règles précises et que l'on
était encore loin du stade où les Américains pourraient
demander à l'organisation l'autorisation d'appliquer des mesures de
rétorsion contre l'Union européenne. Il faut d'abord que les
dispositions décidées par l'Union européenne pour se
conformer à la condamnation de l'OMC entrent en vigueur, ce qui doit
être fait le 1er janvier prochain. Enfin, M. Abbott a
rappelé que le texte adopté le 26 juin par les Quinze
prévoit que la Commission négocie avec les pays tiers les
nouvelles modalités de délivrance des licences d'importations aux
opérateurs européens. On ne peut donc préjuger à ce
stade de la validité de ce futur système.
d) La réforme de l'OCM tabac
La
difficulté pour la réforme de l'OCM tabac consiste à
concilier les positions des Etats membres : certains voudraient, en effet,
réduire l'aide aux planteurs de tabac, culture impopulaire, et augmenter
les dépenses pour décourager les fumeurs et intensifier la
recherche sur le tabac, tandis que d'autres -les pays producteurs- affirment
qu'il s'agit de la seule culture envisageable dans certaines régions
dont le tissu rural est précarisé. La première
catégorie veut inciter les agriculteurs à changer de culture, la
seconde craint un abandon massif de cette dernière, avec toutes les
conséquences que cela implique pour la société rurale
locale.
Des progrès ont été accomplis sur des volets importants
des propositions. Les Etats membres se sont mis d'accord pour porter à
2 % (à savoir doubler) la proportion de l'aide au secteur du tabac
qui est consacrée à la recherche et à la publicité
contre le tabac.
Lors du Conseil de juin dernier, plusieurs décisions ont
été prises :
- la modulation des primes en vue d'encourager la production de
variétés de meilleure qualité ; un taux de modulation
à l'intérieur d'une fourchette allant de 35 à 45 % a
été retenu. Une période transitoire de trois ans a
été prévue pour la mise en place de ce nouveau
système ;
- le doublement de la retenue sur les primes servant au financement du
fonds communautaire de recherche et d'information sur le tabac ;
- la mise en place d'un système de rachat de quotas pour les
producteurs souhaitant abandonner le secteur. Toutefois, afin d'éviter
des départs excessifs, le quart de la production peut être
exempté de ce régime. Cette exemption peut porter sur la
production provenant de régions sensibles ou sur des
variétés sensibles de haute qualité. Les producteurs
disposeront d'un délai maximum de quatre mois pour la reprise d'un
quota, avant que celui-ci ne soit retiré du marché via le
système de rachat.
e) La proposition de la Commission en matière vitivinicole
L'OCM
viti-vinicole, élaborée en 1987, dans un contexte de
déséquilibre structurel entre la production de vins et les
débouchés, nécessite une réforme qui permette, tout
d'abord, la prise en compte de la situation mondiale du marché du vin,
telle qu'elle se présente aujourd'hui, offre ensuite aux viticulteurs
européens les moyens d'assurer la compétitivité de leurs
exploitations, et leur permette, enfin, de gérer de manière
durable les territoires viticoles de la communauté.
Ce constat est issu du mémorandum présenté par la France
pour la réforme de l'OCM vitivinicole.
L'idée de réformer le régime communautaire vitivinicole
remonte au début 1993. Face à des excédents de vins de
table de plus en plus importants, la France avait demandé à
Bruxelles de présenter aux Etats membres des solutions pour faire face
à la situation. Présentées en 1994, les propositions de la
Commission avaient finalement été rejetées, après
deux années de pourparlers, lors du conseil agricole de juin 1996.
Bruxelles prévoyait, en 1994, de réduire de plus de
30 millions d'hectolitres la production communautaire jusqu'en 2000 et
d'instaurer un système de quotas nationaux pour endiguer la
surproduction de vins de mauvaise qualité. Mais la baisse de la
production intervenue depuis lors a ramené la production totale de
l'Union européenne en dessous de l'objectif fixé pour la fin du
siècle (154 millions d'hectolitres). La Commission se devait donc
de tenir compte des changements intervenus sur le marché du vin.
Lors du Conseil agricole du mois de juin dernier, plusieurs propositions ont
été adoptées :
- la reconduction des prix d'orientation et, jusqu'au
31 août 2000, de l'interdiction de nouvelles plantations de
vigne, ainsi que la possibilité pour les Etats membres d'accorder des
autorisations nouvelles durant les deux prochaines campagnes dans la limite de
10.000 hectares, dont 2.584 pour la France, 3.615 pour l'Espagne, et 2.442
pour l'Autriche. Ces nouveaux droits de plantations ne peuvent cependant pas
être accordés aux vignobles situés dans des régions
déterminées ayant bénéficié au cours des
trois dernières campagnes des primes d'abandon définitif. De
plus, les vins produits dans des régions administratives dans lesquelles
les quantités distillées volontairement ont dépassé
10 % de la production totale des trois dernières vendanges sont
exclus de ce régime. Ces droits de plantation représentent un
à valoir sur les nouvelles autorisations qui pourraient être
accordées dans le cadre de la réforme de l'OCM.
- le maintien pour une année supplémentaire des
dérogations existantes concernant la teneur en acidité totale des
vins de table et la possibilité pour les Etats membres d'accorder des
primes d'abandon de la viticulture pour des parcelles inférieures au
seuil actuel de 25 ares mais non inférieures à 10 ares,
lorsque les conditions de viticulture le justifient. A de plus
été décidé, le report au 1er janvier 2001
de la date limite d'introduction d'un casier viticole simplifié en
Grèce, au Portugal. En Espagne, cette limite a été
repoussée au 1er janvier 2000. Le maintien de la
possibilité pour l'Espagne de mélanger du vin rouge et du vin
blanc (mezcla) a été adopté.
Le 1er juillet dernier, la Commission européenne a adopté
une proposition de réforme substantielle du marché vitivinicole
à partir du 1er août 2000. La nouvelle OCM
coûterait 1,23 milliard d'écus par an.
Cette remise à plat de l'OCM vin, qui va être débattue par
les ministres de l'agriculture de l'Union européenne dans le cadre des
négociations sur l'Agenda 2000, doit être mise en oeuvre
à partir du 1er août 2000. Afin d'assurer l'expansion
des marchés, il est nécessaire, selon Bruxelles, de veiller au
maintien de l'équilibre entre l'offre et la demande constaté dans
l'Union européenne depuis plusieurs années en raison de
récoltes moins pléthoriques et du programme d'abandon de la
viticulture. La superficie communautaire est passée de 4 à
3,6 millions d'hectares de 1987 à 1997. Selon la Commission, "
le
problème majeur auquel le secteur vitinicole communautaire doit
actuellement faire face, excepté dans certaines régions, est sa
capacité limitée à s'adapter assez rapidement à
l'évolution de la concurrence
". La Communauté
étant devenue plus ouverte, du fait de la suppression du système
de protection aux frontières communautaires (prix de
référence) et de l'application de droits de douane moins
élevés, on estime à Bruxelles que les mesures
traditionnelles d'intervention pour contrôler les volumes et les prix
n'ont plus de raison d'être. En termes de volumes, on que
l'élimination de quantités de vin sur un marché plus
ouvert créée simplement un écart qui peut être
comblé par davantage d'importations. D'où le projet d'abandonner
les distillations préventives, obligatoires et de soutien et de les
remplacer par une distillation de crise qui pourrait atteindre, selon La
Commission, quelque 5,2 millions d'hectolitres par an et par une
distillation visant à approvisionner le secteur d'alcool de bouche. Ce
dernier représente un débouché pour un volume annuel de 14
à 15 millions d'hectolitres de vins.
Les mesures de reconversion visant à adapter les vignobles à la
production de vins commercialisables, auxquelles serait consacrée une
part très significative des crédits prévus pour la
nouvelle OCM (450 millions par an en régime de croisière sur
un budget de 1,3 milliards d'écus), constituent sans doute
l'élément le plus important et le plus novateur de cette
réforme. Un dédommagement intégral est prévu pour
couvrir les pertes subies par les producteurs ayant entrepris un programme de
reconversion. Enfin, le plan d'arrachage, quelque peu
réaménagé, sera maintenu en faveur des Etats membres et
des régions connaissant des problèmes graves et persistants
d'excédents. Cette réforme devrait aussi s'accompagner d'une
importante simplification de la réglementation vitivinicole
communautaire. La Commission prévoit de remplacer les
23 règlements existants par un règlement unique. Elle entend
également prendre en compte la diversité régionale
grâce à la reconnaissance des organisations de producteurs et de
l'interprofession, qui pourront être impliquées dans les mesures
de reconversion.
Les mesures concernant l'amélioration des structures de production et de
commercialisation, la promotion et la formation ne dépendront pas de
l'OMC vin mais du financement d'actions structurelles prévues par
l'Agenda 2000.
LES PRINCIPAUX POINTS DU PROJET DE RÉFORME
Système de distillation :
Ouverture d'une distillation de " crise ", sur une base volontaire,
pour faire face à certaines perturbations passagères du
marché et aux problèmes graves de qualité. Fixation des
prix par la Commission en fonction du marché. Sur la base d'une
rémunération équivalente à 50 % du prix
d'orientation, celle-ci prévoit une dépense de 62 millions
d'échus par an pour cette mesure.
Maintien, avec des modifications techniques, de l'aide au stockage
privé, subordonnée à la conclusion d'un contrat à
long terme ; de la distillation des sous-produits issus de la vinification
pour éviter le surpressage des raisins, dans l'attente d'une solution
moins onéreuse ; et, à titre provisoire, d'une distillation
pour les vins issus de vigne " à double classement " (deux
millions d'hectolitres par an). Cette dernière mesure concerne
principalement les vins excédentaires de Charentes.
Remplacement de la distillation préventive par une distillation
spécifique (payée à 65 % du prix d'orientation) pour
assurer l'approvisionnement du marché des alcools de bouche et des
produits à base de vin. Afin d'éviter l'accumulation
d'excédents, cette distillation doit être gérée de
manière très souple en liaison avec un système de contrats
d'aides au stockage privé.
Mesures structurelles :
Maintien de l'interdiction générale de plantation de nouveaux
vignobles. Dans les cas où des exceptions sont prévues, le
système sera aménagé de manière à ce que des
arrachages puissent succéder à un programme de replantation. Afin
de permettre une expansion du vignoble dans les régions commercialisant
leur production dans de bonnes conditions, chaque Etat membre
bénéficiera d'un certain nombre de droits de replantation qui
profitera en priorité aux jeunes. Des dispositions sont
envisagées, notamment la constitution d'une réserve pour assurer
la fluidité du système.
Les informations sur les superficies viticoles, les variétés et
les droits octroyés devront être répertoriées par
les Etats membres. Cet inventaire constituera un outil de contrôle et de
surveillance des plantations.
Maintien des mesures d'arrachage qui seront ciblées essentiellement sur
les régions où les excédents sont structurels. Les
services européens prévoient une surface totale arrachée
de 5.000 hectares par an et une prime moyenne de 9.000 écus
par hectare.
Octroi d'aides pour des mesures de reconversion (reconversion
variétale, transfert de vignobles, nouvelles techniques de production).
La perte de revenu sera totalement compensée par l'Union
européenne pour les producteurs entreprenant un programme de
reconversion ainsi que pour ceux procédant à des arrachages et
à des replantations. Toutefois, les coûts pour les
équipements ne seront pris en charge qu'à 50 %, l'autre
moitié étant à la charge des producteurs.
2. L'évolution de la réforme de la PAC
Rendu
public au moment de la parution du rapport de la Commission de l'agriculture du
Parlement européen présenté par M. Arlindo Cuntra qui
propose " de donner corps à un véritable modèle
agricole européen " et s'oppose à tout
démantèlement de la PAC, le rapport de la mission
sénatoriale a été transmis au Chef de l'Etat et au Premier
ministre avant le sommet de Cardiff.
Les Chefs d'Etat et de Gouvernement des Quinze, réunis les 15 et
16 juin à Cardiff, ont manifesté leur volonté de
parvenir à un " accord politique " sur l'ensemble des mesures
" de l'agenda 2000 " au plus tard en mars 1999, sous
présidence allemande de l'Union européenne et avant la campagne
des élections européennes qui auront lieu en juin 1999.
Dans le domaine agricole, les Chefs d'Etat et de Gouvernement ont pris
connaissance du rapport d'étape des experts du Comité
spécial agricole -selon lequel sept Etats membres sont en principe
favorables à l'approche de la Commission européenne (baisse des
prix de soutien et compensation par des aides directes)-.
L'Autriche qui, le 1er juillet et pour six mois, a succédé
au Royaume-Uni à la présidence de l'Union européenne a
souhaité, selon M. Wolgang Schüssel, ministre des affaires
étrangères, présenter au Conseil européen des 11 et
12 décembre à Vienne, les " éléments
clé pour une solution " sur l'Agenda 2000 et ainsi
" défricher le terrain " afin de " permettre une
décision en mars 1999 ", lors d'un sommet spécial sous
présidence allemande.
Les dernières semaines ont néanmoins assombri
considérablement l'horizon des négociations sur la PAC. Alors que
la Commission avait au début du mois de septembre indiqué que les
effets de la crise financière russe seraient limités,
M. Jacques Santer a reconnu quelques semaines plus tard que cet
événement aurait des conséquences sérieuses sur
l'équilibre des marchés agricoles de l'Union européenne,
surtout sur ceux des viandes bovine et porcine pour lesquelles la Russie
représente le premier débouché à l'exportation de
l'Union.
Dans une analyse du marché mondial, la FAO prévoit elle aussi des
conséquences graves de cette crise, sur les marchés avicoles
principalement.
Cette crise vient s'ajouter à celle qui sévit en Asie et donc les
conséquences sont réelles sur les économies
émergentes en Amérique Latine.
Or, c'est sur une vision optimiste des débouchés asiatiques que
la Commission européenne a bâti son projet " Agenda
2000 ", avec des baisses de prix généralisées et
compensées partiellement.
Votre rapporteur considère que l'environnement international actuel
remet sérieusement en cause les perspectives de développement des
marchés mondiaux envisagées.
Comme l'a souligné M. Louis Le Pensec, " on peut
sérieusement s'interroger sur les potentialités
supplémentaires à l'exportation de blé ou de viande dans
les années à venir ".
A ces difficultés, s'ajoutent les revendications de plus en plus
pressantes d'un nombre important d'Etats qui estiment que leur contribution au
budget européen est trop élevé. Ceux-ci d'ailleurs
prônent une " renationalisation " partielle de la PAC.
On peut, dans ce contexte, s'interroger sur la capacité du Gouvernement
français à faire cofinancer à hauteur d'1/3 les CTE
envisagés dans le projet de loi d'orientation agricole.
B. AU NIVEAU INTERNATIONAL
1. L'Etat d'avancement des dossiers à l'OMC
a) Le problème de la viande aux hormones
L'organe
de règlement des différends de l'OMC a adopté le
13 février dernier à l'unanimité les conclusions du
jugement d'appel sur l'interdiction européenne d'importer des viandes
traitées aux hormones.
Dans son rapport, l'OMC indique les mesures européennes ne sont pas
conformes à l'accord international sanitaire et phytosanitaire (SPS).
Toutefois, l'instance d'appel reconnaît aussi le droit pour tout pays de
se doter de mesures sanitaires plus sévères que celles
définies dans les standards internationaux, s'il existe des
données scientifiques justifiant de telles précautions.
L'Union européenne estime que, si elle est en mesure de fonder
scientifiquement son embargo, celui-ci sera acceptable aux yeux de l'OMC. Selon
Washington, l'Union européenne devrait avoir du mal à
réunir prochainement des preuves scientifiques montrant le danger de la
viande aux hormones puisqu'elle n'a pas été capable de le faire
lorsque la plainte a été étudiée à l'OMC.
Tous les pays membres de l'OMC réunis le 13 février ont
avalisé les conclusions de jugement d'appel, y compris l'Union
européenne qui a dit " accepter et se féliciter " des
conclusions du rapport. A ce stade, la Communauté n'a donné
aucune indication sur la façon dont elle comptait se mettre en
conformité avec le jugement, ni sur un calendrier pour cette mise en
conformité.
Les Etats-Unis, ont, quant à eux, rappelé que le jugement de
l'OMC n'autorisait un membre à dépasser les standards
internationaux que si des preuves scientifiques existaient pour le faire. Si de
telles preuves n'existent pas, des standards plus stricts " risquent de
n'être que des restrictions commerciales déguisées ",
avait estimé M. Andrew Stoler, représentant permanent
américain auprès de l'OMC.
A la suite de ce jugement, l'OMC a donné à l'Union
européenne jusqu'au 13 mai 1999 pour se conformer à son
jugement d'appel. Pour justifier sa position, Bruxelles a déjà
commandité des études scientifiques sur l'impact de ces
substances sur la santé humaine. Celles-ci portent sur les
éventuels effets cancérigènes des anabolisants et sur la
question de savoir si, par truchement, les résidus de ces substances
dans la viande présentent un risque pour l'homme.
Rappelons que si une modification de la législation européenne
devait s'avérer nécessaire, elle nécessiterait une
à deux années, puisqu'elle relèverait de la
procédure de codécision du Conseil des ministres du parlement
européen.
b) Les effets des contraintes GATT sur les produits laitiers
La
poudre de lait entier, le lait concentré, le lait liquide, les produits
frais et les produits de mélange entrent dans le contingent
" autres produits laitiers " établi à environ
1,1 million de tonnes pour 1997/1998. Ce volume étant insuffisant
pour répondre à toutes les demandes d'exportation avec
restitution, les préfixations à l'exportation ont dues être
suspendues à plusieurs reprises ces derniers mois, la dernière
suspension ayant été décrétée du 20 au 27
février.
Le bilan provisoire établi à l'issue de la troisième
année d'application des accords de Marrackech fait apparaître que
c'est sur cette catégorie que la contrainte a été la plus
forte sur la période 1er juillet 1997/30 juin 1998.
Votre rapporteur pour avis pour avis constate que, début février,
la Commission européenne était déjà intervenue pour
freiner les exportations. Elle avait supprimé les restitutions sur
plusieurs produits en vrac (lait liquide entier et certains laits
concentrés sucrés et non sucrés) dont le taux de
matière grasse ne dépasse pas 8 %. L'ensemble de ces
produits représente environ 60.000 tonnes d'exportation par an. En
juin dernier, Bruxelles a fixé à zéro les restitutions
pour les produits ayant la plus faible teneur en matière sèche
(lait liquide écrémé et demi-écrémé)
mais sans opérer de distinction entre le vrac et le conditionné.
En ce qui concerne le contingent Gatt " fromages "
(384.400 tonnes pour 1997/1998), la Commission assure une gestion par zone
géographique et par type de fromages de manière à
permettre un meilleur étalement des exportations. Pour le beurre et la
poudre de lait écrémé, les limites Gatt ne sont pas
contraignantes pour l'instant et, seules des considérations de
marché entrent en ligne de compte pour gérer
l'exportation.
2. De difficiles négociations multilatérales en perspective
a) Les tensions entre Américains et européens
La fin
de l'année 1997 et le premier semestre 1998 ont vu se multiplier les
pressions américaines pour libéraliser les marchés
agricoles.
Tout d'abord, lors de la visite de trois membres du Congrès
américain -dont M. Robert Smith, Président de la commission
agriculture-, reçus par votre commission des affaires
économiques, les parlementaires américains ont plaidé pour
une réduction des aides communautaires et le démarrage rapide des
prochaines négociations commerciales sur les questions agricoles.
Par ailleurs, pour contrer l'exportation en Californie de 30.000 tonnes
d'orge " subventionné " en provenance de l'Union
européenne, les Etats-Unis ont eu recours au programme de soutien aux
exportations américaines en soutenant l'exportation de
30.000 tonnes d'orge sur trois marchés traditionnels de l'Union
européenne. Votre rapporteur pour avis rappelle qu'il y a peu de temps,
l'Europe a ouvert un contingent d'importation a droit zéro d'orge pour
permettre la fabrication de bière américaine au Royaume-Uni.
Les Etats-Unis ont de plus décrété le 1er juin
dernier une clause de sauvegarde sur le gluten de blé qui vise presque
exclusivement l'Union européenne. Le Président Clinton a, en
effet, décidé d'imposer pendant trois ans à partir du
1er juin, un quota sur les importations de gluten de blé
originaires de l'Union européenne et d'Australie. Cette décision
s'appuie sur les conclusions de la commission pour le commerce international
(ITC) selon lesquelles les importations de gluten de blé " ont
infligé un dommage substantiel " à ce secteur
d'activités outre-Atlantique.
Votre rapporteur pour avis considère que " cette mesure est
disproportionnée et discriminatoire pour l'Union
européenne ", comme l'a indiqué la Commission. Le quota
alloué à l'Union européenne du 1er juin 1998 au
31 mai 1999 est, en effet, de seulement 24.513 tonnes, soit un
niveau nettement inférieur à la quantité exportée
en 1997 (41.329 tonnes). L'Australie, en revanche, a reçu un quota
de 28.315 tonnes, correspondant à peu près au volume
exporté l'an dernier par ce pays vers les Etats-Unis. Enfin, ce
contingent ne s'applique pas aux pays fournisseurs que sont le Canada, le
Mexique et Israël. Quelque peu prise au dépourvu par cette mesure
protectionniste, la Commission a demandé à ses services
d'examiner toutes les réponses appropriées que l'Union
européenne pourrait apporter à cette mesure.
Pour sa part, l'Association des amidonneries de céréales de
l'Union européenne (AAC) réfute les arguments des
Américains selon lesquels les producteurs européens parviennent
à vendre leurs excédents de gluten de blé aux Etats-Unis
à des prix de dumping grâce au système complexe de
subventions fourni par l'Union européenne. Pour l'AAC, les
difficultés rencontrées par l'industrie américaine du
gluten de blé ne sont pas dues aux importations en provenance de l'Union
européenne mais à la concurrence du gluten de maïs qui est
bien meilleur marché.
En outre, une première subvention de 20 millions de dollars a
été octroyée par les Etats-Unis pour permettre la vente de
20.000 tonnes de poulet au Moyen-Orient, marché sur lequel la
concurrence entre l'Union européenne et les Etats-Unis est très
vive. En accordant cette aide, Washington entend également
dédommager les producteurs américains qui n'ont plus
l'autorisation d'exporter du poulet vers l'Union européenne, en
l'absence d'un accord vétérinaire. Les Etats-Unis estiment avoir
perdu un marché de 30 millions de dollars.
Enfin, le programme américain de soutien en vigueur dans le
secteur laitier (le DEIP) va être crédité de
50 millions de dollars supplémentaires. L'objectif est d'exporter
environ 30.000 tonnes de produits laitiers, en mettant surtout l'accent
sur les Caraïbes et le Mexique. En outre, les Américains ont
l'intention d'accorder de nouvelles garanties de crédits, notamment au
Mexique et à la Turquie, pour l'achat de blé américain et
d'accroître les exportations et les donations au titre programme Food for
Peace (PL 480). Les crédits GSM se sont élevés
à 5,9 milliards de dollars depuis octobre dernier dont
2,5 milliards pour l'Asie. M. Glickman examine aussi la
possibilité d'accorder un soutien pour favoriser les exportations de
farine de blé.
b) L'organisation des négociations internationales
Ces
tensions entre Américains et Européens en matière agricole
ont été confirmées lors de la réunion
ministérielle de l'OMC les 18, 19 et 20 mai à
Genève.
Rappelons que la Communauté européenne avait décidé
de retirer de l'ordre du jour du sommet euro-américain de Londres du
18 mai le projet très controversé de nouveau marché
transatlantique.
Les Etats-Unis ont ensuite souhaité obtenir à Genève un
mandat de l'OMC
" pour que les pays membres commencent à
préparer un calendrier commercial ambitieux en vue du prochain cycle de
négociations multilatérales agricoles ".
Lors de cette
Conférence du 18 au 20 mai à Genève, il a
été décidé de lancer les négociations
multilatérales du millénaire lors de la prochaine
conférence ministérielle de l'OMC " vers la fin 1999 "
qui devraient commencer par le dossier agricole. Néanmoins,
Américains et Européens se sont montrés en net
désaccord sur l'étendue et la forme des négociations.
Les Européens ont défendu un projet de négociations
globales, incluant un grand nombre de sujets tels que la concurrence,
l'environnement, et les normes sociales. Cette approche leur permettrait
d'équilibrer de prévisibles concessions agricoles par des
compensations dans d'autres domaines.
Sans rejeter une démarche multi-sectorielle, les Etats-Unis
préféreraient de toute évidence boucler le dossier
agricole afin qu'il ne " traîne pas en longueur ", avant de
passer à d'autres sujets de négociation. La représentante
américaine pour le commerce, Mme Charlene Barshefsky, a ainsi
jugé prioritaire de négocier une élimination des
subventions aux exportations agricoles et une ouverture des marchés
européens, notamment aux biotechnologies, " le plus tôt
possible ". " La PAC et ses effets restrictifs sur l'accès au
marché européen est la principale source de préoccupation
pour les Etats-Unis " a-t-elle insisté, ajoutant que le groupe de
Cairns approuvait totalement cette position. Ce groupe de 15 producteurs
(Australie, Argentine, Philippines, Canada, Chili, Indonésie, Malaisie,
Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Brésil, Uruguay, Paraguay,
Thaïlande, Fidji, Colombie) est des le plus favorables à une
libéralisation du commerce agricole, notamment pour exporter plus
facilement vers l'Union européenne.
c) Les récents débats au sein de l'OCDE sur l'évolution des politiques agricoles
Votre
rapporteur pour avis rappelle que les derniers débats au sein de l'OCDE
augurent mal du prochain cycle de négociations multilatérales de
l'OMC qui sera lancé en 1999. En effet, l'Union européenne tente
laborieusement de convaincre ses partenaires que la libéralisation des
échanges ne doit pas être le seul objectif de la réforme
des politiques agricoles.
Les ministres de l'agriculture des 29 pays membres de l'Organisation de
coopération et de développement économique, ont
réaffirmé en mars dernier leur engagement d'ouvrir de nouvelles
négociations conformément aux conclusions de l'Uruguay Round et
à l'objectif à long terme de réforme des politiques
intérieures et internationales, afin que les signaux du marché
puissent jouer un plus grand rôle. Ils ont admis, dans ce contexte, que
les subventions à l'exportation restaient une question litigieuse.
Au delà de cette référence habituelle à la
libéralisation du commerce, les participants ont quelque peu
innové en acceptant, -du bout des lèvres pour certains-, de
prendre en compte les attentes des consommateurs et les fonctions multiples de
l'agriculture. C'est l'Union européenne qui a insisté pour que
soient retenues ces deux préoccupations que l'on retrouve dans les
orientations sur la réforme de la PAC approuvées le
19 novembre dernier par les Quinze. Les autres pays, Etats-Unis et
Australie en tête, craignent en revanche que les Européens
cherchent surtout, par ce biais, à maintenir des soutiens incompatibles,
selon eux, avec le libre échange.
C'est donc à l'issue de difficiles tractations que les 29 ministres
réunis à Paris ont convenu de la nécessité de
faciliter l'amélioration des structures dans les secteurs agricole et
agro-alimentaire, en tenant compte des besoins des agriculteurs
concernés, en particulier ceux des régions
défavorisées. Ils se sont engagés à favoriser la
contribution du secteur agro-alimentaire à la viabilité de
l'économie rurale et à prendre des dispositions pour assurer la
protection de l'environnement et la gestion durable des ressources naturelles
en agriculture en encourageant les bonnes pratiques culturales. Ils ont
estimé nécessaire de tenir compte des préoccupations des
consommateurs en améliorant l'efficacité et la fiabilité
des réglementations concernant l'innocuité des aliments, en
renforçant les normes relatives à l'origine et à la
qualité et en améliorant le contenu et la disponibilité de
l'information des consommateurs, dans le cadre des règles
internationales. Enfin, ils ont affirmé qu'il fallait préserver
et renforcer le rôle multifonctionnel de l'agriculture pour lutter contre
les déséquilibres territoriaux, encourager la gestion durable des
ressources naturelles et favoriser la diversité des modes de
développement des exploitations.
M. Franz Fischler, Commissaire européen à l'agriculture, a
estimé que ce texte apportait un fort soutien à ses propositions
de réforme de la PAC. Tout aussi satisfait, M. Dan Glickman,
le secrétaire américain à l'agriculture, a
déclaré : "
l'essence même du
communiqué final est la reconnaissance du fait qu'il faut poursuivre la
réforme, faire beaucoup plus, pour réduire substantiellement les
subventions, et aussi du fait que le marché doit être le principal
élément des négociations à venir
". A
l'issue d'une rencontre à Paris avec ses homologues australien,
canadien, japonais et européen, M. Glickman a
considéré que l'Agenda 2000 de Bruxelles était un pas
en avant. Mais il s'est empressé d'ajouter : "
ce programme
ne va pas aussi loin que je le voudrais, mais, au moins, il ne s'agit pas d'un
recul, et je pense qu'il va dans la bonne direction
25(
*
)
.
C'est donc sur un fonds de divergences persistantes entre les deux
côtés de l'Atlantique, notamment, que sera lancé, en 1999,
le nouveau cycle de négociations multilatérales.
Certains pays savent très bien, d'ores et déjà, ce qu'ils
attendent de ces pourparlers qui se poursuivront en 2000.
M. Richard Grant,
H
aut commissaire de la Nouvelle
Zélande auprès du Royaume-Uni, a ainsi décrit la ligne que
compte suivre Wellington lors de ces discussions : élimination et
même interdiction des subventions à l'exportation dans le secteur
agricole, conformément aux règles actuelles pour les produits
industriels ; suppression des restrictions quantitatives, de la protection
douanière, des crédits à l'exportation et de la clause de
sauvegarde.
De son côté, s'adressant à une commission de la Chambre des
représentants, M. Peter Scher, négociateur
spécial pour l'agriculture du représentant américain pour
le commerce, a expliqué que Washington mettrait à profit le
nouveau cycle de pourparlers multilatéraux pour obtenir notamment :
une réduction globale des tarifs à l'importation ; une
transparence et des disciplines renforcées pour les entreprises
commerciales d'Etat ; des règles améliorées pour les
organismes génétiquement modifiés ; des dispositions
plus strictes pour la gestion des quotas tarifaires d'importation.
Les deux prochaines années s'annoncent donc houleuses pour l'OMC dans le
domaine agricole.
3. Les effets des phénomènes climatiques sur les récoltes mondiales
" El Nino " signifie " l'enfant ". Les
pêcheurs péruviens ont appelé ainsi ce
phénomène, car il a lieu durant les fêtes de Noël.
Apparu en mars 1997, il se manifeste par un réchauffement de
l'océan Pacifique sur la côte sud américaine et un
refroidissement sur la côte asiatique.
Aucun bilan global n'a encore été dressé sur l'ensemble
des conséquences d'El Nino notamment sur la santé humaine, les
pertes économiques et les dégâts écologiques.
Rappelons que le précédent El Nino en 1982-1983 avait fait plus
de 2.000 morts et que son coût avait été
évalué entre 10 et 13 milliards de dollars. Le bilan d'El
Nino 1997-1998 risque d'être beaucoup plus lourd.
Les pays les plus touchés sont l'Indonésie et les Philippines.
En Indonésie, plus de 80 % des récoltes de la province du
Kalimantan-est ont été détruites par la sécheresse
qui sévit depuis 10 mois. Au total, plus de 84.000 hectares de
terres cultivables ne porteront pas de récolte cette année, et le
pays est menacé par une pénurie alimentaire record.
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et
le Programme alimentaire mondial (PAM) estiment que la production de 1998
s'établira à 47,5 millions de tonnes de riz non
décortiqué, soit une baisse de 3,6 % par rapport à
l'an passé, et de 6 % par rapport à 1996. L'effet de la
sécheresse a été aggravé par une explosion des prix
des engrais et semences de qualité suite à une dévaluation
de 70 % de la roupie.
L'Indonésie va devoir effectuer des importations record d'au moins
3,5 millions de tonnes de riz d'ici à la fin de la présente
campagne en mars 1999. Le Gouvernement indonésien ne pourrait
importer que 1,5 million de tonnes, ce qui laissera un déficit de
deux millions que l'assistance internationale sera appelée à
combler. Quelques 7,5 millions d'Indonésiens se trouvent dans une
situation de pénurie alimentaire et des milliers de personnes sont
déjà mortes.
Aux Philippines, ce bilan de la sécheresse affectant le sud du pays est
monté à une cinquantaine de morts, tandis que
1,5 million de personnes souffrent de sous-nutrition. La sécheresse
a détruit des milliers d'hectares de rizières et
dévasté les récoltes dans plusieurs provinces de
l'île de Mindanao. Selon la Croix-Rouge, un total de
200.000 hectares a été ravagé. Une somme de
250.000 dollars a été débloquée par Manille
début avril pour fournir d'urgence du riz à la population.
Les pays européens et la France sont relativement peu touchés par
ces phénomènes enregistrés dans l'océan Pacifique.
A l'opposé d'El Nino, le phénomène climatique " La
Nina ", se traduit par un refroidissement de l'océan Pacifique sur
la côte ouest sud-américaine. Elle a, de ce fait, des effets
contraires sur le climat. La Nina est donc plus favorable aux pays de
l'hémisphère sud. Selon M. George Taylor, climatologiste
américain, les deux cycles se manifesteraient successivement par
période d'une vingtaine d'années. Depuis 1994, c'est La Nina qui
prédomine. Mais comme dans tout cycle, il y a des exceptions et 1997 se
traduit par un El Nino qui, selon certains climatologues, est d'une amplitude
rare.
CHAPITRE II -
LES CRÉDITS POUR
1999
I. L'ORIENTATION GÉNÉRALE
A. LES CRÉDITS DU MINISTÈRE
Le
budget général du ministère passe de 35,68 milliards
de francs (dépenses ordinaires + crédits de paiement) en 1998
à 33,54 milliards de francs en 1999, soit une baisse de près
de 6 %
Hors subvention d'équilibre au BAPSA, ce projet de budget
s'élève à 28,2 milliards de francs, soit une
augmentation de 3 % par rapport à la loi de finances initiale pour
1998. En effet, les recettes (TVA et compensations démographiques entre
régimes sociaux) du BAPSA (dont le volume est de 89 milliards de
francs) augmentent de 3,2 milliards, ce qui permet de diminuer la
subvention d'équilibre du BAPSA de 2,5 milliards de francs.
Rappelons que sur les 33,54 milliards de francs, près de
190 millions sont destinés aux secteurs de la pêche et des
cultures marines.
Par ailleurs, ce chiffre ne prend pas en compte les retours agricoles de la
France provenant du budget communautaire estimés à plus de
66,8 milliards de francs.
1. Par type de dépenses
Le tableau figurant ci-après présente les grandes évolutions contenues dans le projet de budget de l'agriculture et de la pêche pour 1999.
BUDGET DE L'AGRICULTURE, DE LA PECHE ET DE L'ALIMENTATION |
|
|
||||
(en millions de francs) |
|
|
||||
|
LFI 1998 |
PLF 1999 |
1999/1998
|
|||
Dépenses ordinaires (DO) |
|
|
|
|||
Titre III - Moyens des services |
|
|
|
|||
Personnel |
8.076,88 |
8.468,51 |
4,8 |
|||
Fonctionnement |
1.667,22 |
1.762,12 |
5,7 |
|||
Total titre III |
9.744,10 |
10.230,64 |
5 |
|||
Titre IV - Interventions publiques |
|
|
|
|||
Action éducative |
3.246,38 |
3.466,38 |
6,77 |
|||
Action économique |
13.101,72 |
13.522,68 |
3,21 |
|||
Action sociale |
272,12 |
46,12 |
- 83,1 |
|||
Subvention au BAPSA/AAH |
8.324 |
5.359 |
- 35,61 |
|||
Total titre IV hors BAPSA/AAH |
16.620,22 |
17.035,18 |
2,5 |
|||
Total dépenses ordinaires hors BAPSA/AAH |
26.364,32 |
27.265,82 |
3,4 |
|||
Total dépenses ordinaires |
34.688,32 |
32.624,82 |
- 5,94 |
|||
Total dépenses en capital (AP) |
1.009,76 |
977 |
- 3,24 |
|||
Total dépenses en capital (CP) |
999,86 |
921,92 |
- 7,8 |
|||
Total budget (DO+CP) hors BAPSA/AAH |
27.364,18 |
28.187,74 |
3 |
|||
Total budget (DO+CP) |
35.688,18 |
33.546,74 |
- 6 |
|||
Source : Ministère de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation |
|
|
|
2. Les dépenses ordinaires
Le
montant des dotations ordinaires est en baisse de 5,81 %. Il passe, en
effet, de 34.688,32 millions de francs pour 1998 à
32.624,82 millions de francs pour 1999.
Votre rapporteur pour avis souhaite présenter l'évolution de
l'ensemble des dépenses ordinaires par agrégats,
c'est-à-dire les crédits des titres III et IV du fascicule
budgétaire pour 1999 consacrés aux crédits du
ministère de l'agriculture et de la pêche.
AGREGATS |
|
LFI 1998 |
PLF 1999 |
% |
|
Chap, Art, |
Mil, de F |
Mil, de F |
99/98 |
1 - ACTIVITES AGRICOLES PRODUCTIVES |
|
10843,43 |
10897,11 |
0,50% |
1,1 - Installations et modernisation |
|
3171,82 |
3212,01 |
1,27% |
Stages de préparation à l'installation |
43-23-10 |
100,00 |
86,69 |
-13,31% |
Modernisiation des exploitations |
44-41-30 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Potentialités de l'appareil de production agricole |
44-80-40 |
2,31 |
2,31 |
0,00% |
Développement des systèmes d'information en agriculture |
44-53-60 |
1,28 |
1,35 |
5,47% |
Dotation d'installation des jeunes agriculteurs |
44-41-21 |
645,00 |
645,00 |
0,00% |
Fonds pour l'installation en agriculture |
44-41-27 |
160,00 |
145,00 |
-9,38% |
Opérations groupées d'aménagement foncier |
44-41-60 |
45,23 |
0,00 |
-100,00% |
Charges de bonification |
44-42-10 |
2218,00 |
2331,66 |
5,12% |
|
|
|
|
|
1,2 - Productions : orientation et soutiens |
|
4289,82 |
4190,87 |
-2,31% |
Agence centrale des organismes d'intervention dans le secteur agricole |
36-22-42 |
59,90 |
50,57 |
-15,58% |
Retrait des terres, extensification et autres actions agri-environnementales |
44-41-23 |
21,00 |
20,00 |
-4,76% |
Sélection animale |
44-70-50 |
92,20 |
95,00 |
3,04% |
Organisation de la production (identification permanente animaux) |
44-70-60 |
14,00 |
29,00 |
107,14% |
Interventions en faveur de l'orientat, et de la valorisat, de la prod, agricole |
44-53-10 |
3059,00 |
2959,00 |
-3,27% |
Onilait |
44-53-21 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Oniflhor |
44-53-22 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Onippam |
44-53-23 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Onivins |
44-53-24 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Gestion du régime économique des alcools |
44-53-40 |
12,00 |
16,00 |
33,33% |
Onic |
44-53-25 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Firs |
44-53-26 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Sido |
44-53-27 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Ofival |
44-53-28 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Odeadom |
44-53-29 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Apurement des comptes avec le F,E,O,G,A, |
44-53-76 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Soutien à la production du sucre dans les DOM |
44-53-77 |
359,20 |
346,60 |
-3,51% |
Divers |
44-53-90 |
16,02 |
18,20 |
13,61% |
Primes au maintien du troupeau des vaches allaitantes |
44-55-30 |
650,00 |
650,00 |
0,00% |
Sélection végétale |
44-70-70 |
6,50 |
6,50 |
0,00% |
|
|
|
|
|
1,3 - Compensation |
|
2725,25 |
2484,00 |
-8,85% |
Programme agri-environnemental |
44-41-22 |
835,25 |
819,00 |
-1,95% |
Réinsertion professionnelle |
44-41-28 |
30,00 |
30,00 |
0,00% |
Analyse-suivi des exploitations et plans de redressement |
44-53-80 |
70,00 |
70,00 |
0,00% |
Interventions spéciales dans les zones agricoles défavorisées |
44-80-30 |
1560,00 |
1560,00 |
0,00% |
|
|
LFI 1998 |
PLF 1999 |
% |
AGREGATS |
Chap, Art, |
Mil, de F |
Mil, de F |
99/98 |
Actions spécifiques en zone défavorisée |
44-80-50 |
5,00 |
5,00 |
0,00% |
Calamités agricoles |
46-33-10 |
225,00 |
0,00 |
-100,00% |
|
|
|
|
|
1,4 - Luttes contre les maladies |
|
313,60 |
338,45 |
7,92% |
Promot, et cont, de la qualité : protect, et cont, sanitaire des végétaux |
44-70-10 |
35,00 |
53,45 |
52,71% |
Promotion et contrôle de la qualité : Lutte contre les maladies des animaux |
44-70-20 |
278,60 |
285,00 |
2,30% |
|
|
|
|
|
1,5 - Autres financements |
|
342,94 |
671,78 |
95,89% |
Apprentissage |
43-23-20 |
11,18 |
11,18 |
0,00% |
Animation en milieu rural |
44-23-30 |
17,47 |
17,47 |
0,00% |
Programme national - Formation et emploi en milieu rural |
43-23-40 |
14,63 |
14,63 |
0,00% |
Promotion collective |
43-23-50 |
34,80 |
34,80 |
0,00% |
Fonctionnement CNASEA |
44-41-81 |
204,76 |
231,00 |
12,82% |
S,A,F,E,R, - Fonctionnement |
44-80-60 |
43,70 |
43,70 |
0,00% |
Promotion et contrôle de la qualité : Promotion de la qualité alimentaire |
44-70-30 |
16,40 |
19,00 |
15,85% |
Contrats territoriaux d'exploitation agricoles |
44-84-10 |
0,00 |
300,00 |
|
|
|
|
|
|
2 - INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES |
|
238,52 |
252,62 |
5,91% |
Institut national des appellations d'origine (I,N,A,O,) |
36-22-43 |
72,00 |
76,00 |
5,56% |
|
|
|
|
|
Subventions pour fermetures d'abattoirs communaux |
44-53-50 |
8,72 |
8,72 |
0,00% |
Actions de promotion (SOPEXA) |
44-53-30 |
157,80 |
167,90 |
6,40% |
|
|
|
|
|
3 - ESPACE RURAL ET FORET |
|
1240,51 |
1139,00 |
-8,18% |
3,1 - Mise en valeur de la forêt |
|
1081,37 |
1119,86 |
3,56% |
Anciens harkis |
35-92-10 |
60,00 |
60,00 |
0,00% |
Sauvegarde de l'espace forestier, Crédits non déconcentrés, |
35-92-80 |
45,20 |
45,20 |
0,00% |
Sauvegarde de l'espace forestier, Crédits déconcentrés, |
35-92-90 |
16,80 |
20,00 |
19,05% |
Inventaire forestier national |
36-22-41 |
29,17 |
30,87 |
5,83% |
Product, forest, et sauveg, de l'espace forest, Crédits non déconcentrés |
44-92-10 |
11,40 |
11,40 |
0,00% |
Prod, forest, et sauveg, de l'espace forestier, Crédits déconcentrés |
44-92-20 |
71,80 |
77,39 |
7,79% |
Contrib, de l'Etat aux frais de gest, des for,des col, assurés par l'O,N,F, |
44-92-70 |
847,00 |
875,00 |
3,31% |
|
|
|
|
|
3,2 - Espace rural |
|
159,14 |
19,14 |
-87,97% |
Interventions pour l'aménagement rural |
44-80-21 |
19,14 |
19,14 |
0,00% |
Co-financement du F,E,O,G,A, (objectifs 1 et 5b) |
44-80-80 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
F,G,E,R, |
44-83-10 |
140,00 |
0,00 |
-100,00% |
|
|
|
|
|
4 - ENSEIGNEMENT ET RECHERCHE |
|
6412,12 |
6887,88 |
7,42% |
4,1 - Enseignement technique et supérieur |
|
3908,20 |
4131,97 |
5,73% |
Dépenses de personnel |
|
2829,14 |
2980,21 |
5,34% |
Rémunération des enseignants du temps plein classique |
43-22-10 |
1079,06 |
1151,76 |
6,74% |
|
|
|
|
|
4,2 - Enseignement technique |
|
1885,47 |
2105,88 |
11,69% |
Dépenses pédagogiques en faveur de l'enseignement agricole public |
36-20-50 |
93,44 |
103,99 |
11,29% |
Enseignement technique agricole - bourses |
43-21-20 |
444,74 |
462,53 |
4,00% |
Fonds social lycéen |
43-21-50 |
7,00 |
10,00 |
42,86% |
AGREGATS |
|
LFI 1998 |
PLF 1999 |
% |
|
Chap, Art, |
Mil, de F |
Mil, de F |
99/98 |
Ramassage scolaire |
43-21-90 |
1,35 |
1,35 |
0,00% |
Subvention de fonction, aux établis, d'enseig, agricole privés |
43-22-20 |
1338,94 |
1528,01 |
14,12% |
|
|
|
|
|
4,3 - Enseignement supérieur |
|
354,60 |
359,05 |
1,25% |
Enseignement supérieur agricole public |
36-20-30 |
207,39 |
211,09 |
1,78% |
Enseignement supérieur agricole - Bourses |
43-21-30 |
39,00 |
39,75 |
1,92% |
Bourses à l'étranger |
43-21-40 |
6,91 |
6,91 |
0,00% |
Enseignement supérieur agricole privé |
43-22-30 |
101,30 |
101,30 |
0,00% |
|
|
|
|
|
4,4 - Accompagnement de la recherche |
|
195,21 |
218,82 |
12,09% |
Centre national du machinisme agricole |
36-22-11 |
29,15 |
30,08 |
3,19% |
INRA : missions complémentaires |
36-22-12 |
20,00 |
20,00 |
0,00% |
CNEVA |
36-22-13 |
133,76 |
141,00 |
5,41% |
IFREMER |
36-22-14 |
3,30 |
3,30 |
0,00% |
INFOMA |
36-22-15 |
9,00 |
12,74 |
41,56% |
AFSSA |
36-22-16 |
0,00 |
11,70 |
|
|
|
|
|
|
4,5 - BCRD |
|
68,64 |
72,16 |
5,13% |
Personnel |
|
22,56 |
23,36 |
3,55% |
CEMAGREF - Programmes de recherche |
36-21-21 |
0,94 |
0,97 |
3,19% |
CNEVA - Programmes de recherche |
36-21-22 |
34,34 |
37,03 |
7,83% |
Recherche ACTA |
44-21-60 |
6,80 |
6,80 |
0,00% |
ACTIA |
44-21-70 |
4,00 |
4,00 |
0,00% |
|
|
|
|
|
5 - PROTECTION SOCIALE ET SOLIDARITE |
|
9678,50 |
6928,08 |
-28,42% |
IVD |
44-41-10 |
441,90 |
691,00 |
56,37% |
Aide au départ (préretraite) |
44-41-12 |
657,50 |
555,00 |
-15,59% |
Organisme de mutualité agri, pour l'attrib, des IVD |
44-41-90 |
2,98 |
2,96 |
-0,67% |
Aide alimentaire et autres actions de coopération technique |
44-53-73 |
205,00 |
274,00 |
33,66% |
Financement des prestations sociales agricoles |
46-32-10 |
7806,00 |
4903,00 |
-37,19% |
Régime d'assurance contre les accidents du travail en agriculture |
46-32-20 |
0,00 |
0,00 |
|
Participation de l'Etat au financement des adult, handicapés |
46-32-30 |
518,00 |
456,00 |
-11,97% |
Hygiène santé sécurité du travail |
46-32-50 |
2,12 |
2,12 |
0,00% |
Subv, à la caisse de prévoyance des cadres d'exploit, agric, rapatriés |
46-32-40 |
45,00 |
44,00 |
-2,22% |
|
|
|
|
|
6 - PECHE |
|
147,13 |
147,60 |
0,32% |
Interventions en faveur des entreprises de pêche et de cultures marines |
44-36-20 |
22,00 |
52,00 |
136,36% |
Organisation des marchés - Industrie et commercialisation |
44-36-30 |
125,13 |
95,60 |
-23,60% |
|
|
|
|
|
7 - SERVICES GENERAUX |
|
6078,07 |
6372,56 |
4,85% |
7,1 - Administration centrale |
|
724,00 |
782,31 |
8,05% |
Dépenses en personnel |
|
483,24 |
529,80 |
9,63% |
Administtration centrale |
34-97-10 |
240,76 |
248,48 |
3,21% |
Protection sociale agricole |
34-97-90 |
0,00 |
4,03 |
|
AGREGATS |
|
LFI 1998 |
PLF 99 |
% |
|
Chap, Art, |
Mil, de F |
Mil, de F |
99/98 |
7,2 - Services déconcentrés |
|
3061,31 |
3199,83 |
4,52% |
Dépenses de personnel |
|
2653,81 |
2780,45 |
4,77% |
Services déconcentrés - Crédits programmés |
34-97-20 |
49,76 |
49,76 |
0,00% |
Services déconcentrés - Crédits déconcentrés |
34-97-30 |
314,13 |
319,62 |
1,75% |
Qualité : analyses vétérinaires |
34-97-70 |
43,61 |
50,00 |
14,65% |
|
|
|
|
|
7,3 - Autres moyens généraux |
|
2292,76 |
2390,42 |
4,26% |
Pensions civiles |
|
2088,17 |
2154,70 |
3,19% |
Actions sociales déconcentrées |
33-92-10 |
15,99 |
17,00 |
6,32% |
Actions sociales non déconcentrées |
33-92-30 |
37,68 |
40,98 |
8,76% |
Enquêtes statistiques et RICA, Crédits non déconcentrés |
34-14-10 |
5,00 |
5,10 |
2,00% |
Enquêtes statistiques et RICA, Crédits déconcentrés |
34-14-20 |
44,00 |
44,40 |
0,91% |
RGA, Crédits non déconcentrés |
34-14-50 |
0,50 |
0,50 |
0,00% |
RGA, Crédits déconcentrés |
34-14-60 |
0,50 |
0,50 |
0,00% |
Services à compétence nationale |
34-97-50 |
5,98 |
5,98 |
0,00% |
Fonds de rénovation |
34-97-60 |
4,32 |
4,32 |
0,00% |
Centres de responsabilité - MGA |
37-11-84 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Prises en charge des objecteurs de conscience |
37-12-70 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Diffusion de l'information : relations publiques - dép, non déconcentrées |
37-11-10 |
0,92 |
1,22 |
32,61% |
Diffusion de l'information : relations publiques - dép, déconcentrées |
37-12-10 |
0,05 |
0,05 |
0,00% |
Programme assistance technique 1 et 5 b |
37-11-20 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Programme assistance technique 1 et 5 b (leader II) |
37-12-20 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Commissions - dép, non déconcentrées |
37-11-43 |
0,08 |
0,14 |
75,00% |
Commissions - dép, déconcentrées |
37-12-43 |
1,04 |
1,04 |
0,00% |
CIFAR |
37-11-42 |
0,48 |
0,48 |
0,00% |
Etudes programmées |
37-11-44 |
5,90 |
6,20 |
5,08% |
Valorisation de la production agricole et aide au développement |
37-11-50 |
2,89 |
2,89 |
0,00% |
Alimentat, - dépenses diverses au profit d'organ, commiss, et manif, |
37-11-60 |
2,00 |
2,50 |
25,00% |
Partiq, communautaire aux actions struct, pour la pêche |
37-11-70 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
CSO CPFA |
37-11-81 |
0,51 |
0,51 |
0,00% |
Autres participations |
37-11-90 |
5,31 |
5,31 |
0,00% |
Autres participations (réserve parlementaire) |
37-12-90 |
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Remboursements à la MSA |
37-11-86 |
0,00 |
21,60 |
|
Aides PAC - Dépenses diverses |
37-12-60 |
45,00 |
45,00 |
0,00% |
Frais judiciaires et réparations civiles |
37-91-11 |
21,44 |
25,00 |
16,60% |
Réparat, des accid, du trav, des élèves et étudiants |
37-91-12 |
5,00 |
5,00 |
0,00% |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL DEPENSES ORDINAIRES |
|
34 638,28 |
32 624,85 |
-5,81% |
|
|
|
|
|
3. Les dépenses en capital
Les
dépenses en capital diminuent de 3,24 % en autorisations de
programme (1.009,79 millions de francs pour 1998 à
977 millions de francs pour 1999) et de 7,8 % en crédits de
paiement (999,86 millions de francs pour 1998 à 921,9 millions
de francs pour 1999).
Parmi les chapitres et les articles en baisse, on note :
- le chapitre 61-44 article 10 (aménagement foncier et
hydraulique) dont la baisse est de 10,5% ;
- le chapitre 61-84, article 10 (grands aménagements
régionaux) dont la baisse est de 15% ;
- le chapitre 61-44 article 30 (forêts : travaux et
acquisitions) en hausse de 10,5 % ;
- le chapitre 61-61, articles 10 et 20 (POA) en baisse de 10% ; ces
crédits sont analysés dans l'avis relatif aux industries
agro-alimentaires.
AGREGATS |
|
LFI 1998 |
LFI 1999 |
% |
|
Chap, Art, |
Mil, de F |
Mil, de F |
1 1/98 |
1 - ACTIVITES AGRICOLES PRODUCTIVES |
|
349,48 |
309,00 |
-11,58% |
1,1 - Installations et modernisation |
|
349,48 |
309,00 |
-11,58% |
Travaux hydrauliques |
51-92-20 |
0,4 |
0,4 |
0,00% |
Modernisation des exploitations |
61-40-30 |
141 |
126 |
-10,64% |
Aménagement foncier et hydaulique |
61-44-10 |
128,08 |
114,6 |
-10,52% |
SAR |
61-84-10 |
80 |
68 |
-15,00% |
Aménagementdes conditions de transformation des produits sylvicoles |
61-83-50 |
0 |
0 |
0,00% |
|
|
|
|
|
1,5 - Autres financements |
|
0,00 |
0,00 |
0,00% |
Elevage des chevaux |
61-44-60 |
0 |
0 |
0,00% |
Equipements hippiques |
61-44-60 |
0 |
0 |
0,00% |
|
|
|
|
|
2 - INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES |
|
173,18 |
154,50 |
-10,79% |
POA nationale |
61-61-10 |
49,79 |
44,4 |
-10,83% |
POA régionale |
61-61-20 |
68,71 |
61,3 |
-10,78% |
Abattoirs publics |
61-61-30 |
11,48 |
10,2 |
-11,15% |
FRAII |
61-61-80 |
26,63 |
23,8 |
-10,63% |
Actions de restructuration |
61-61-90 |
16,57 |
14,8 |
-10,68% |
Amélioration des conditions de transformation des prod, agric, |
61-83-40 |
0 |
0 |
0,00% |
|
|
|
|
|
3 - ESPACE RURAL ET FORET |
|
235,10 |
219,50 |
-6,64% |
3,1 - Mise en valeur de la forêt |
|
215,97 |
202,40 |
-6,28% |
Acquisitions |
51-92-80 |
1,22 |
1,22 |
0,00% |
Travaux de sauvegarde du domaine |
51-92-90 |
23,38 |
23,38 |
0,00% |
CFM |
61-02-10 |
62 |
62 |
0,00% |
Forêt et acquisitions |
61-44-30 |
106,82 |
95,6 |
-10,50% |
Amélioration de la productivité forestière |
61-44-40 |
22,55 |
20,2 |
-10,42% |
|
|
|
|
|
3,2 - Espace rural |
|
19,13 |
17,10 |
0,00% |
Amélioration du cadre de vie et de développement rural |
61-44-20 |
19,13 |
17,1 |
-10,61% |
Cofinancement du FEOGA - Orienta, objectifs 1 et 5b |
61-83-10 |
0 |
0 |
0,00% |
|
|
|
|
|
4 - ENSEIGNEMENT ET RECHERCHE |
|
148,35 |
146,68 |
-1,13% |
4,2 - Enseignement technique |
|
7,27 |
8,50 |
16,92% |
Enseignement technique agricole public |
56-20-20 |
4,5 |
6 |
33,33% |
Enseignement technique agricole privé |
66-20-20 |
2,77 |
2,5 |
-9,75% |
|
|
|
|
|
4,3 - Enseignement supérieur |
|
59,23 |
54,50 |
-7,99% |
Equip, inform, audio,, scient, et techno, (enseig, techn,) |
56-20-60 |
0 |
0 |
0,00% |
Enseignem, sup, agr, public - Maintenance et entret, des bâtiments |
66-20-10 |
22,22 |
20,5 |
-7,74% |
Enseignem, sup, agr, privé |
66-20-32 |
1,37 |
1,3 |
-5,11% |
Enseignem, sup, agr, public - Constructions |
66-20-50 |
32,68 |
30 |
-8,20% |
Equip, inform, audio,, scient, et techno, (enseig, sup,) |
66-20-60 |
2,96 |
2,7 |
-8,78% |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AGREGATS |
|
LFI 1998 |
LFI 1999 |
% |
|
Chap, Art, |
Mil, de F |
Mil, de F |
1 1/98 |
4,4 - Accompagnement de la recherche |
|
14,25 |
14,25 |
0,00% |
CEMAGREF |
61-21-30 |
2,15 |
2,15 |
0,00% |
Sélection végétale |
|
0 |
0 |
0,00% |
CNEVA : equipement des laboratoires |
61-21-73 |
9,5 |
9,5 |
0,00% |
Actions incitatives sur la forêt et le bois |
61-21-92 |
2,6 |
2,6 |
0,00% |
|
|
|
|
|
4,5 - BCRD |
|
67,60 |
69,43 |
2,71% |
Formation par la recherche |
61-21-10 |
17,25 |
18,6 |
7,83% |
Recherche appliquée et sélection en agriculture |
61-21-43 |
12,52 |
12,45 |
-0,56% |
Recherche appliquée et secteur agro-alimentaire |
61-21-61 |
24,03 |
24,88 |
3,54% |
CNEVA : soutien ux programmes de recherche |
61-21-71 |
13,8 |
13,5 |
-2,17% |
|
|
|
|
|
6 - PECHE |
|
38,70 |
38,70 |
0,00% |
IFOP |
61-83-20 |
0 |
0 |
0,00% |
Participation communautaire au titre de PESCA |
61-83-30 |
0 |
0 |
0,00% |
Modernisation et dévelop, des entrep, de pêche et de cult, mar, |
64-36-20 |
18,1 |
18,1 |
0,00% |
Organisation des marchés |
64-36-30 |
20,6 |
20,6 |
0,00% |
|
|
|
|
|
7 - SERVICES GENERAUX |
|
55,05 |
53,54 |
-2,74% |
7,1 - Administration centrale |
|
16,07 |
16,60 |
3,30% |
Administtration centrale |
57-01-10 |
16,07 |
16,60 |
3,30% |
|
|
|
|
|
7,2 - Services déconcentrés |
|
33,98 |
35,94 |
5,77% |
Services déconcentrés |
57-01-30 |
28,98 |
29,94 |
3,31% |
Promotion et contrôle de la qualité |
57-01-70 |
5 |
6 |
20,00% |
|
|
|
|
|
7,3 - Autres moyens généraux |
57-01-60 |
5 |
1 |
-80,00% |
|
|
|
|
|
TOTAL DEPENSES EN CAPITAL |
|
999,86 |
921,92 |
-7,80% |
B. L'ENSEMBLE DES DÉPENSES EN FAVEUR DE L'AGRICULTURE ET DE LA FORET : L'ÉVOLUTION DES CONCOURS PUBLICS
Traditionnellement, la présentation du budget du
ministère de l'agriculture s'accompagne de celle de l'ensemble des
dépenses publiques en faveur de ce secteur. Son évolution permet
ainsi de nuancer l'appréciation susceptible d'être portée
sur l'évolution des seuls crédits du ministère de
l'Agriculture et de la Pêche.
L'évolution de cet agrégat fait apparaître pour 1999 une
augmentation de 0,76 %.
DÉPENSES BÉNÉFICIANT À L'AGRICULTURE ET À LA FORÊT
|
1998 |
1999 |
1999/98
|
Ministère de l'agriculture et de la pêche |
|
|
|
Budget général (hors pêche) 1 |
35.502,36 |
33.360,46 |
- 6,03 |
Budget annexe des prestations sociales agricoles 1 |
65.580 |
66.448 |
4,51 |
Comptes spéciaux du Trésor |
2.267,50 |
2.282,5 |
0,66 |
|
|
|
|
Autres ministères |
|
|
|
Recherche : INRA, CEMAGREF |
3.660,9 |
3.746,67 |
2,34 |
Intérieur : décentralisation de l'enseignement |
355,57 |
365,55 |
2,81 |
Travail |
82,52 |
84,81 |
2,78 |
Estimation des dépenses agricoles de l'Union européenne bénéficiant à la France |
66.337 |
68.812 |
0,72 |
Total |
171.785,85 |
173.099,99 |
+ 0,76 |
Total Hors BAPSA |
99.881,95 |
101.292,99 |
+ 1,41 |
C. LES DÉPENSES CONCERNANT L'AGRICULTURE PRODUCTIVE
Une approche moins extensive consisterait à mesurer les crédits concernant la seule agriculture productive, que ce soit dans le budget du ministère ou dans l'ensemble des dépenses bénéficiant à l'agriculture et à la forêt
1. Dans le projet de budget
Dans la présentation des crédits du ministère, l'ensemble des dépenses destinées à l'agriculture productive sont rassemblées au sein d'un agrégat spécifique (agrégat 01 : activités agricoles productives). Ces dépenses devraient représenter 11.206 millions de francs en 1999.
2. Dans l'ensemble des dépenses
La
nouvelle nomenclature retenue dans le document relatif aux concours publics
à l'agriculture budgétaire permet de mesurer, au sein de
l'ensemble des dépenses en faveur de l'agriculture, celles qui vont au
activités agricoles productives.
Le
domaine 1
regroupe ainsi tous les concours budgétaires
affectables directement aux activités et aux produits agricoles. Il
s'agit donc d'actions économiques, d'encouragements et d'interventions
financières en faveur du secteur agricole, qui figurent principalement
au titre IV, ainsi que des financements communautaires qui viennent
compléter ces lignes budgétaires, ou qui sont directement mis en
oeuvre par les offices par produits.
Les dépenses y sont regroupées en huit ensembles, allant des
actions les plus directes en faveur de la production (telles les aides à
l'installation des jeunes agriculteurs) jusqu'aux moins directes comme la
formation continue.
Ainsi, sur plus de 169.728,7 millions de francs de concours nets,
72.919,9 millions de francs vont aux activités agricoles
productives en 1997.
D. LES CONCOURS DES RÉGIONS À L'AGRICULTURE
Les
aides des collectivités locales au secteur agricole sont estimées
à environ 3 milliards de francs. On considère ainsi qu'en
1998, les Conseils régionaux consacreront plus d'un milliard de francs
pour aider l'agriculture productive. Ce chiffre peut apparaître
relativement faible par rapport aux subventions de l'Etat et de l'Union
européenne mais il permet de mener bon nombre d'actions, en
général ciblées par rapport aux besoins du terrain.
Les Conseils régionaux consacrent également des crédits
parfois importants à l'enseignement agricole, aux industries
agro-alimentaires, à la recherche, à la forêt ou bien
encore à l'aménagement rural.
Pour ce qui concerne l'agriculture, 70 % des aides sont destinées
à la modernisation des exploitations et à l'installation des
jeunes. Par ailleurs, les aides ont tendance de plus en plus à se
décliner par filière.
A l'heure où Bruxelles parle de décentraliser davantage la
mise en oeuvre de la politique agricole, la façon dont les
régions soutiennent leur agriculture constitue un bon exemple
d'application du principe de subsidiarité.
II. LE FINANCEMENT DES ACTIONS CONSIDÉRÉES COMME PRIORITAIRES
Le
budget pour 1999 doit permettre de financer quatre grandes priorités :
la mise en place du fonds de financement des contrats territoriaux
d'exploitation, la formation et l'installation des jeunes agriculteurs, la
sécurité et la qualité de l'alimentation et enfin les
retraites.
Cette dotation provient d'un redéploiement des crédits au sein du
ministère (suppression du FGER, baisse des crédits
affectés au FIA...).
A. LE FINANCEMENT DU CONTRAT TERRITORIAL D'EXPLOITATION
Le
chapitre 44-84 du projet de loi de finances pour 1999 prévoit
l'instauration d'un fonds de financement des contrats territoriaux
d'exploitation à hauteur de 300 millions de francs.
Ces 300 millions de francs proviennent :
- du FGER (140 MF) qui disparaît ;
- des crédits des offices (100 MF) ;
- des dotations affectées aux OGAF (45 MF);
- d'une partie (15 MF) des subventions affectées au FIA.
Compte tenu des financements communautaires attendus, le ministre estime que
450 millions de francs devraient pouvoir être mobilisés en
1999, la modulation des aides PAC permettant de dégager ces
crédits.
L'objectif de ce fonds est de financer la mise en service des CTE prévus
par le projet de loi d'orientation agricole que votre Haute Assemblée
doit examiner dans les jours à venir.
Votre rapporteur ne procédera pas à une analyse
détaillée de ce point, puisque votre commission des affaires
économiques doit se prononcer sur ce dispositif très
prochainement.
Selon les informations obtenues par votre rapporteur, les contrats territoriaux
d'exploitation seront signés dans chaque département par le
représentant de l'Etat et les agriculteurs désireux de s'engager
dans une telle voie. Leur contenu devrait traduire de manière
adaptée au contexte de chaque région agricole les orientataions
proposées par le Gouvernement en matière de politique
agricole : encouragement d'une agriculture productrice de valeur
ajoutée, développement de l'emploi, occupation
équilibrée du territoire, préservation des ressources
naturelles. Les contrats territoriaux d'exploitation permettront de
rémunérer la prise en compte par les agriculteurs de ces
différents objectifs qui traduisent la multifonctionnalité de
l'agriculture.
Le ministre de l'agriculture et de la pêche a souhaité qu'un
travail de réflexion et de préfiguration de ces contrats
territoriaux d'exploitation soit engagé dès le second semestre de
l'année. Il s'agit de préparer les conditions d'une mise en
oeuvre effective et rapide de la loi d'orientation dans le courant de
l'année 1999. Le conseil supérieur d'orientation et de
coordination de l'économie agricole et alimentaire s'est prononcé
favorablement sur cette proposition.
75 départements ont été retenus pour cette
préfiguration, dont la synthèse sera effectuée en fin
d'année en vue de la mise en place du dispositif en 1999.
Le CTE permettra la mise en place de projets globaux pour l'exploitation,
prenant en compte les trois fonctions de celle-ci (production, emploi, gestion
du territoire). Il déclinera, selon le contenu des contrats types, les
choix socio-économiques et territoriaux envisagés au plan
départemental. Les opérations antérieurement
éligibles au titre du fonds de gestion de l'espace rural ou des
opérations groupées d'aménagement foncier pourront se
traduire au sein des cahiers des charges départementaux qui seront
élaborés de manière concertée.
B. LA FORMATION ET L'INSTALLATION
1. L'installation des jeunes en agriculture
a) Le bilan du FIA
Si la
dotation d'installation aux jeunes agriculteurs (DJA) et les prêts
bonifiés à l'installation constituent le socle de la politique de
l'installation, la loi de finances pour 1998 a créé un nouvel
instrument financier tendant à encourager le développement
d'installations supplémentaires : il s'agit du FIA.
Il a été demandé aux Préfets de préparer
annuellement indépendamment du dispositif prévu dans le cadre du
projet de loi d'orientation agricole, un rapport sur l'installation, notamment
en ce qui concerne les nouvelles catégories de candidats à
l'installation.
Le fonds pour l'installation en agriculture s'attache à financer les
actions qui concourent directement à des installations
supplémentaires. L'objectif est donc bien d'accroître le nombre
des installations en encourager tous les projets réalistes et viables.
Le recentrage de l'ensemble du dispositif sur ces bases nouvelles a
nécessité une concertation au plan local avec les
représentants des collectivités territoriales et les
organisations professionnelles.
A l'instar de toute mesure nouvelle, ce dispositif ne produira
véritablement ses premiers effets qu'au cours du second semestre de 1998
et plus vraisemblablement à partir de 1999.
Néanmoins, une première enveloppe de 85 millions de francs a
été notifiée dès le début de l'exercice
budgétaire 1998 aux Préfets de région chargés de la
coordination et de la répartition des crédits auprès des
départements de leur ressort.
FONDS
POUR L'INSTALLATION EN AGRICULTURE (FIA)
Montant des premières
dotations régionales pour 1998
Régions |
Premières dotations 1998 |
ALSACE |
1 610 000 F |
AQUITAINE |
6 130 000 F |
AUVERGNE |
4 930 000 F (*) |
BOURGOGNE |
3 200 000 F |
BRETAGNE |
8 760 000 F |
CENTRE |
4 170 000 F |
CHAMPAGNE-ARDENNE |
3 170 000 F |
CORSE |
410 000 F |
FRANCHE-COMTÉ |
1 900 000 F |
ILE-DE-FRANCE |
820 000 F |
LANGUEDOC-ROUSSILLON |
3 920 000 F |
LIMOUSIN |
2 350 000 F |
LORRAINE |
2 050 000 F |
MIDI-PYRENEES |
7 460 000 F |
NORD PAS-DE-CALAIS |
2 700 000 F |
BASSE-NORMANDIE |
4 350 000 F |
HAUTE-NORMANDIE |
1 860 000 F |
PAYS-DE-LA-LOIRE |
7 540 000 F |
PICARDIE |
2 490 000 F |
POITOU-CHARENTES |
3 990 000 F |
PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR |
2 780 000 F |
RHONE-ALPES |
6 410 000 F |
Sous-total métropole |
83 000 000 F |
Sous-total DOM à répartir sur la base des comptes-rendus d'exécution des PIDIL |
2 000 000 F |
TOTAL |
85 000 000 F |
Source : Ministère de l'agriculture
(*) Cette dotation tient compte des crédits spécifiques mis
à la disposition du préfet coordonnateur du Plan Massif
Central
b) Les crédits en faveur de l'installation pour 1999
Avec 145 millions de francs inscrits en 1999
au
fonds pour l'installation en agriculture, le Gouvernement a
décidé de poursuivre son effort sur les actions qui concourent
directement à des installations supplémentaires.
Notons que cette poursuite s'effectue dans un contexte d'une baisse de
près de 10 % des dotations budgétaires.
L'aide à la transmission de l'exploitation agricole, financée par
le FIA et destinée à encourager les exploitants sans successeur
qui favorisent l'installation d'un jeune, hors cadre familial, devrait produire
ses effets à partir de 1999. Précisons qu'il s'agit d'une aide
versée en une seule fois à l'exploitant cédant au moment
où il prend sa retraite. Cette aide, d'un montant de 50.000 à
60.000 francs prend en compte les efforts menés pour trouver un
jeune successeur. Le fonds devrait permettre de financer dans l'année
plus d'un milliers de transmissions en faveur de ces nouvelles
catégories de candidats et donc autant d'installations
supplémentaires.
Rappelons que pour 1997, 690 transmissions ont été
recensées. Un cofinancement communautaire de cette mesure permet
d'accroître les moyens disponibles. Ce fonds permet, en outre, de mettre
en valeur le rôle de toutes les générations d'agriculteurs
dans la réussite de la politique d'installation.
Compte tenu des remboursements de l'Union européenne, le
montant des crédits consacrés à la dotation d'installation
aux jeunes agriculteurs (DJA) qui s'élève à
645 millions de francs- permet d'envisager près de
10.000 installations en 1999.
Rappelons qu'en 1997, 9.113 dossiers examinés en commission
départementale ont reçu un avis favorable.
2. La formation des jeunes
Votre
rapporteur pour avis constate, qu'après une croissance de 5 % en
1998, les crédits de l'enseignement agricole et de la formation
professionnelle poursuivent leur augmentation avec près de 6 % pour
atteindre 6.860 millions de francs.
L'examen détaillé des crédits consacrés aux actions
de formation ainsi que l'appréciation susceptible d'être
portée sur l'évolution de ces dotations sont, traditionnellement,
du ressort de votre commission des affaires culturelles qui y consacre un avis
spécifique " enseignement agricole ".
Votre rapporteur pour avis se félicite d'une telle augmentation. Il
réaffirme en outre son attachement à la spécificité
de cet enseignement et ne souhaite pas que la notion de
" multifonctionnalité " de l'aménagement agricole,
promue par M. Le Pensec, alors ministre de l'agriculture et de la
pêche, conduise à affaiblir la spécificité et
l'autonomie de cet enseignement.
C. LES CRÉDITS CONSACRÉS À LA SÉCURITÉ ET À LA QUALITÉ DE L'ALIMENTATION
Les
priorités du ministère concernent :
- la lutte contre les maladies animales classiques (éradication de
la tuberculose, de la brucellose et de la maladie d'Aujesky) ou plus nouvelles
(suivi de l'ESB, mise en place de la lutte contre la tremblante du mouton) et
la lutte contre les organismes nuisibles aux végétaux tout en
respectant l'environnement ;
- le contrôle de la sécurité des aliments en
développant la lutte contre les zoonoses (salmonelles dans la
filière avicole, listéria dans les produits au lait cru), les
contrôles de niveaux de résidus de pesticides ou de polluants de
l'environnement (dioxines), d'hygiène des végétaux,
d'alimentation animale, du service public d'équarrissage ;
- l'évaluation des risques alimentaires (consommation de
contaminants ou de résidus de produits pharmaceutiques) -notamment ceux
liés aux nouveaux produits (organismes génétiquement
modifiés)- et la promotion des moyens de gestion ou de maîtrise
des risques (bonnes pratiques agricoles, traçabilité,
assurance-qualité) ;
- la mise en place d'un dispositif de biovigilance destiné à
permettre de détecter rapidement d'éventuels effets
défavorables à l'utilisation des variétés de
maïs transgéniques, dont les premières autorisations de
commercialisation ont été accordées en 1998.
Pour ce faire, les moyens financiers (titre IV du budget) consacrés aux
actions vétérinaires et à la protection des
végétaux feront l'objet d'une augmentation significative
(8,3 %) puisqu'ils passent de 330 millions de francs à
357,45 millions de francs.
Le chapitre 44-70, consacré aux actions de promotion et de
contrôle de la qualité voit ses crédits augmenter
en
1999 de 8,3 % (de 330 millions de francs en 1998 à 357,4 pour
1999).
Ne doivent pas être comptabilisés dans ce chapitre les
crédits des articles 50, 60 et 70 qui sont relatifs à la
sélection animale et végétale.
Les deux principales lignes de ce chapitre sont :
- les actions de lutte contre les maladies des animaux, essentiellement
pour la santé publique (actions de dépistage, vaccinations,
indemnisation des éleveurs), qui voient leurs moyens s'accroître
de 2,3 % ;
- de la même façon, les dotations de la protection et du
contrôle sanitaire des végétaux, qui sont augmentées
de 52,6 % pour 1999 à hauteur de 53,45 millions de francs
(chapitre 44-70, article 10). Il s'agit là aussi d'actions essentielles.
Les moyens en personnels des services déconcentrés de la
protection, des végétaux sont, par ailleurs, accrus avec la
création de cinq emplois d'ingénieurs des travaux agricoles.
Les moyens destinés aux actions de contrôle et d'expertise dans le
domaine des signes de qualité et à la maîtrise de la
qualité des produits sont, eux aussi, en augmentation (chapitre 44-70,
article 30 : 19 millions de francs au lieu de 16,4 millions de
francs).
La subvention de fonctionnement au centre national d'études
vétérinaires et alimentaires (chapitre 36-22, articles 13 et 22)
est portée à 178,01 millions de francs, soit une hausse de
6 %.
Rappelons que le CNEVA fait désormais partie de l'Agence
française de sécurité sanitaire des aliments,
créée par la loi du 1er juillet 1998, qui sera
dotée des moyens nécessaires à l'accomplissement de ses
missions d'évaluation. La dotation prévue de 11,7 millions
de francs est complétée par des sommes équivalentes
provenant des budgets des ministères chargés de la santé
et de la consommation, soit 35 millions de francs au total et
50 emplois.
La dotation à l'INAO (chapitre 36-22, article 43) passe de
72 millions de francs à 76 millions de francs.
Les crédits de sélection végétale (chapitre 44-70,
article 70) qui visent à une création variétale plus
diversifiée, sont maintenues avec 6,5 millions de francs.
Enfin, les actions visant à la sélection animale (chapitre
44-70, article 50) sont augmentées et s'élèvent
à 95 millions de francs, à l'instar des crédits
destinés au dispositif d'identification permanente
généralisée du bétail avec 29 millions de
francs (chapitre 44-70, article 60). Les crédits sont en forte hausse du
fait de la mise en application du règlement (CE) n° 820/97 du
Conseil relatif à l'identification et à l'étiquetage des
viandes, qui prévoit, entre autres, la création d'une base de
données nationale permettant le traçage en temps réel de
l'ensemble du cheptel français.
D. LES CRÉDITS CONSACRÉS AUX RETRAITES
Il est
urgent de se préoccuper des 2.115.000 retraités agricoles,
qui ont assuré la richesse de notre agriculture et dont les pensions
restent pour un nombre important d'entre eux en-dessous du minimum vieillesse.
Après d'importants efforts effectués presqu'annuellement depuis
1993, le Gouvernement a entrepris une première étape dans la
poursuite des revalorisations, réalisée en 1998. Elle a
concerné 274.000 retraités pour lesquels une augmentation a
pu aller jusqu'à 500 francs par mois en 1998.
En 1999, 1.200 millions de francs seront consacrés dans le BAPSA
à la revalorisation des petites retraites agricoles. La nouvelle mesure
coûtera 1,6 milliard en année pleine et concernera 607.000
retraités agricoles. Elle permettra de porter les pensions de ceux qui
ont accompli une carrière complète en agriculture à :
- 3.000 francs par mois pour les chefs d'exploitation, soit une
augmentation de 250 francs par mois ;
- 2.800 francs par mois pour les veuves, soit une augmentation de
320 francs par mois ;
- 2.500 francs par mois pour les aides familiales, soit une
augmentation de 490 francs par mois ;
- 2.200 francs par mois pour les conjoints, soit une augmentation de
190 francs par mois.
III. LES AUTRES DOTATIONS
A. LE SOUTIEN À L'ÉLEVAGE ET AUX ZONES DÉFAVORISÉES
1. L'indemnité spéciale de montagne et l'indemnité compensatoire de handicaps naturels
Les
crédits affectés au chapitre 44-80, article 30 sont
reconduits à hauteur de 1.560 millions de francs. Selon les
informations recueillies par votre rapporteur, il faut y ajouter les
financements du FEOGA, soit un montant total de 2,4 milliards de
francs.
Au total environ 123.000 exploitants bénéficient de
l'indemnité spéciale de montagne et des autres indemnités
compensatoires de handicaps naturels : ce sont essentiellement des
éleveurs mais, en zone de montagne sèche et en outre-mer,
certaines productions végétales sont également retenues.
Les 3/4 des crédits sont destinés aux éleveurs de montagne.
L'ICHN a suscité de nombreuses interrogations.
En effet,
plusieurs parlementaires ont souligné le mécontentement des
agriculteurs de montagne au regard des modalités d'application de la
revalorisation de 15 % de l'indemnité compensatoire aux handicaps
naturels qui semble ne pas devoir s'appliquer aux bovins lait. Il
apparaît en effet que cette revalorisation est une reconduction des aides
exceptionnelles 1996 sur la prime au maintien des troupeaux de vaches
allaitantes, ce qui ne saurait traduire une volonté de soutenir les
zones à handicaps naturels. Les agriculteurs de montagne ont ainsi
réclamé une revalorisation de l'ensemble des
bénéficiaires de l'indemnité compensatoire aux handicaps
naturels (ICHN).
Selon les informations obtenues par votre rapporteur pour avis, afin de
témoigner de l'importance accordée à la politique de la
montagne, les pouvoirs publics ont souhaité revaloriser de façon
rétroactive les indemnités compensatoires de handicaps naturels
(ICHN) à partir de 1997. Après de longues et difficiles
négociations, la Commission européenne a accepté le
dispositif français pour autant que soient prises en compte les
unités-équivalentes de gros bétail (UGB) ayant fait
l'objet en 1996 d'une majoration qui n'avait pas été reconduite
les années suivantes. Cette majoration apporte un complément de
revenu aux éleveurs spécialisés dans la production de
viande dont les revenus apparaissent encore très inférieurs
à la moyenne des exploitations françaises. Le caractère
structurel des ICHN ayant été ainsi conforté, de nouvelles
discussions avec la Commission européenne pourront s'engager sur le
montant des ICHN à appliquer à l'ensemble des élevages
à partir de la prochaine campagne.
Votre rapporteur pour avis regrette néanmoins l'absence de
revalorisation des indemnités compensatoires de handicaps versées
aux troupeaux laitiers.
En outre, votre rapporteur pour avis constate que les crédits
affectés à la politique de la montagne dans le projet de budget
sont nettement insuffisants. Ainsi les dotations budgétaires
affectées à la modernisation des bâtiments des
exploitations de montagne sont dans une situation critique, les autorisations
de programme stagnant à 45 millions de francs.
2. La prime au maintien de l'élevage extensif
Les
crédits consacrés à cette prime -avec ceux relatifs au
programme agri-environnemental- sont regroupés au sein du
chapitre 44-41, article 22, pour un montant de 819 millions de
francs, soit une hausse de plus de 16 millions de francs.
La dotation consacrée à la prime à l'herbe
s'élève à 680 millions de francs. Votre rapporteur
souligne que le montant unitaire (300 francs par hectare) de cette prime n'a
pas varié depuis de nombreuses années.
3. La prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA)
Avec
plus de 4,1 millions de têtes, le cheptel français de vaches
allaitantes représente environ 37 % du cheptel de l'Union
européenne.
En France, près de 50 % des vaches se trouvent dans le grand bassin
de la production allaitante : le Limousin, l'Auvergne et les
départements limitrophes de Bourgogne et Midi-Pyrénées
notamment. 15 % des vaches se trouvent dans l'autre grande zone
d'élevage allaitant Pays de Loire et Deux-Sèvres. Ce sont
près de 70 % des vaches allaitantes françaises qui sont
élevées dans des zones défavorisées.
Pour la campagne 1998, le montant de la prime est sensiblement
équivalent à celui des années précédentes,
soit 1.170 francs par tête.
Sur ce total, 145 écus (soit 970 francs) sont financés
par le budget communautaire. Une part nationale fixée à
30 écus par tête (soit 200 francs) est versée aux
40 premières vaches du troupeau. 88 % des vaches
primées en France bénéficient de ce montant. Au
delà de 40, la part nationale est minorée.
La dotation budgétaire correspondante (chapitre 44-55
article 30) est stable pour 1999 à 650 millions de francs.
Votre rapporteur pour avis regrette que ces crédits stagnent alors
qu'ils sont très en deçà des besoins
exprimés.
B. LA RECONVERSION À L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE ET LES MESURES DE MAITRISE DES POLLUTIONS D'ORIGINE AGRICOLE
1. Les crédits destinés à l'agriculture biologique
Le plan
en faveur de la reconversion à l'agriculture biologique a
été lancé en décembre 1997 et s'est
engagé effectivement en 1998. 30 millions de francs, auxquels
s'ajoute un montant équivalent au titre du règlement CEE
n° 2078, y ont été consacrés en 1998, permettant
d'engager la reconversion de près de 2.000 producteurs. Des actions
complémentaires ont été mises en oeuvre avec les offices
par produit afin de mieux structurer l'organisation des filières
correspondantes.
Pour 1999, le projet de loi de finances engage une deuxième année
de reconversion, au titre de ce programme, avec des objectifs identiques compte
tenu du succès de cette opération.
2. La maîtrise des pollutions en élevage (PMPOA)
La part
qui a été inscrite pour cette action dans le cadre des contrats
Etat-régions, pour le XIème plan, est égale à
553 millions de francs pour l'Etat et au moins autant pour les
collectivités territoriales. Les contrats de plan ont été
honorés : 558 millions de francs ont été
apportés par l'Etat sur la ligne budgétaire correspondante, pour
les cinq premières années, de 1994 à 1998. Depuis 1997 les
crédits du FNDAE s'ajoutent pour financer les dépenses
supplémentaires par rapport aux prévisions initiales.
Pour les deux années 1997 et 1998, c'est une enveloppe globale de
606 millions de francs (306 du chapitre 61.40 et 300 du FNDAE) qui
aura été apportée par l'Etat.
En 1999, la dotation budgétaire pour le PMPOA sera maintenue :
175 millions de francs auxquels il faut ajouter le financement FNDAE,
150 millions de francs, soit 325 millions de francs au total.
Pour les autres opérations du programme agri-environnemental,
opérations locales en particulier, leur renouvellement pourra
intervenir, au vu d'un audit favorable, dans le cadre du dispositif CTE. Il
sera nécessaire à cet égard, d'envisager une approche
globale au niveau de l'exploitation et d'introduire l'aspect
socio-économique puisque, par nature, la gestion du territoire est
d'ores et déjà prise en compte.
C. LES CRÉDITS CONSACRÉS À L'AMÉNAGEMENT DE L'ESPACE RURAL ET FORÊT
1. L'animation et le développement des territoires ruraux : une reconduction
On
constate une stabilisation des crédits budgétaires
concernant :
- les crédits en faveur des interventions pour l'aménagement
rural (chapitre 44-80, article 20) sont stables à hauteur de
19,14 millions de francs) ;
- les actions de formation et les actions éducatives en milieu
rural (chapitres 43-23, articles 20, 30, 40 et 50) sont reconduites
à hauteur de 78,08 millions de francs) ;
- les subventions à l'amélioration du cadre de vie et au
développement rural se maintiennent à 16 millions de francs
en autorisations de programmes et passent de 19,13 millions de francs
à 17,1 millions de francs en crédits de paiement.
Rappelons que les dotations budgétaires du FGER (chapitre 44-83,
article 10) sont intégrées dans le nouveau fonds relatif au
CTE (chapitre 44-84, article 10).
2. La politique forestière : des crédits en hausse
Trois
chapitres budgétaires bénéficient d'une hausse des
crédits, correspondant aux dossiers suivants :
Les crédits du chapitre 44-92, article 20 (CRPF,
forestiers-sapeurs et contrats de plan Etat-Région) et ceux relatifs au
financement de la révision du statut des personnels techniques des
centres régionaux de la propriété forestière (CRPF)
sont en progression de 7,8 %, avec 77,4 millions de francs.
Sur la base de l'évolution de la masse salariale de l'ONF et du
versement compensateur affecté en 1998 à l'office national des
forêts pour compenser le déficit du régime forestier, le
versement compensateur sera de 875 millions de francs en 1999, en hausse
de 28 millions de francs par rapport à la dotation de 1998. Le
rapport que M. Bianco a remis au Premier ministre sera par ailleurs
l'occasion d'un réexamen approfondi de la situation financière de
l'ONF.
On constate, en outre, une progression sensible des crédits
affectés à la restauration des terrains en montagne. Selon les
informations recueillies par votre rapporteur, en application des lois de 1882
et 1973, l'Etat est substitué aux propriétaires des terrains les
plus sensibles à l'érosion en montagne, en acquérant et en
restaurant 380.083 hectares dans 25 départements. Les travaux
entrepris depuis plus d'un siècle ont consisté à corriger
les torrents majeurs et à reboiser systématiquement tous les sols
qui le permettaient. Dans dix départements l'équilibre n'est pas
encore atteint, et l'aggravation des phénomènes érosifs ne
peut être contenue que par le remplacement d'ouvrages usés ou par
la réalisation d'ouvrages complémentaires.
Cette mission de restauration des terrains en montagne confère au
ministère de l'agriculture et de la pêche une
responsabilité importante en matière d'aménagement de
l'espace rural et de protection des personnes et des biens. En effet, ces
forêts et ces ouvrages jouent un rôle essentiel dans la protection
de dizaines de milliers d'habitants, de nombreux sites économiques, et
de voies de communications importantes. Pour mener à bien ce travail, un
service spécialisé du ministère de l'agriculture et de la
pêche a été placé sous la double
responsabilité de la DDAF et de l'ONF, disposant de
23 ingénieurs, 41 techniciens, 7 géologues et des
équipes administratives correspondantes.
Une progression de 7,2 millions de francs est prévue cette
année. C'est ainsi que les investissements sur les ouvrages domaniaux
bénéficieront de 4 millions de francs supplémentaires
d'autorisation de programme, portant les crédits disponibles à
près de 20 millions de francs, avec un effort parallèle en
matière de crédits de paiement. Par ailleurs 3,2 millions de
francs supplémentaires abonderont la ligne qui finance le coût des
personnels et les travaux d'entretien des ouvrages de restauration des terrains
en montagne, portant les crédits disponibles à 65,2 millions de
francs. Cet effort s'inscrit dans la perspective d'un programme pluriannuel de
rénovation d'ouvrages désormais centenaires qui ont parfaitement
rempli leurs missions.
D. LE PROBLÈME DU FONDS NATIONAL DE GARANTIE CONTRE LES CALAMITÉS AGRICOLES
La loi
du 10 juillet 1964 organisant un régime de garantie contre les
calamités agricoles prévoit, en son article 3-1, que
" les ressources du Fonds national de garantie des calamités
agricoles affectées aux indemnisations sont les suivantes :
a) Une contribution additionnelle aux primes ou cotisations afférentes
aux conventions d'assurance couvrant à titre exclusif ou principal les
dommages aux biens.
b) Une subvention inscrite au budget de l'Etat et dont le montant sera au moins
égal au produit de la contribution professionnelle.
Les termes utilisés par le législateur sont dépourvus de
la moindre ambiguïté. Ils imposent l'obligation à l'Etat
d'affecter chaque année au Fonds des calamités agricoles une
somme déterminée égale à la contribution de la
Profession.
Or, votre rapporteur constate avec surprise, cette année, que les
crédits inscrits au chapitre 46-33 relatif à la
participation de l'Etat à la garantie contre les calamités
agricoles sont entièrement réduits à néant, et que
la situation du Fonds risque à tout moment, lors de son prochain
exercice, d'être mis en péril.
En outre, les arriérés de l'Etat en ce qui concerne ce fonds
s'élèvent à plus de 830 millions de francs.
Votre rapporteur pour avis s'interroge enfin sur l'opportunité de
supprimer les crédits relatifs à ce fonds alors que notre
agriculture doit s'engager vers des mécanismes d'assurances
récoltes et d'assurances revenus.
E. L'ACTION INTERNATIONALE DE LA FRANCE EN MATIÈRE AGRO-ALIMENTAIRE ET LE COMMERCE EXTÉRIEUR
1. L'aide alimentaire
La ligne
" aide alimentaire et coopération technique "
(chapitre 44-43) du ministère de l'agriculture et de la pêche
permet la mobilisation des 200.000 tonnes
d'équivalent-céréales que la France s'est engagée
à fournir annuellement au titre de la Convention de l'aide-alimentaire
(Convention de Londres).
Par ailleurs, l'augmentation du budget de l'aide alimentaire de
205 millions de francs à 274 millions de francs devrait
permettre de couvrir, pour une grande partie au moins, le retard
accumulé au cours de ces trois dernières années, suite
à l'augmentation des cours des céréales au cours de la
période.
Ainsi, la dotation 1999 permettra à la France qui défend, au plan
international, un renforcement du rôle de la Convention de Londres et
l'adoption d'un code de bonne conduite de l'aide alimentaire, de mieux couvrir
ses engagements internationaux au titre de l'aide alimentaire.
Votre rapporteur se félicite d'une telle progression des
crédits. Il regrette néanmoins que le projet de loi d'orientation
agricole ne dégage pas, en cette matière, de véritables
projets.
2. La promotion des produits agricoles et alimentaires
La
promotion des produits agricoles et alimentaires par le biais des organismes
d'appui au commerce extérieur français (SOPEXA, CFCE, ADEPTA,
CEP) reste essentielle dans le contexte de concurrence accrue entre grands pays
exportateurs. Compte tenu des enjeux pour la balance commerciale
française, comme pour l'emploi, la dotation de base augmente de
10 millions de francs en 1999 pour atteindre 167,9 millions de francs.
Rappelons qu'une mission d'audit de la SOPEXA (chapitre 44-53,
article 30) a été réalisée en 1997
conjointement par l'Inspection générale des finances et
l'inspection générale de l'agriculture. Celle-ci dresse un bilan
très positif des activités de SOPEXA, reconnaissant la
qualité des actions menées et la performance de son réseau
à l'étranger.
La légitimité du soutien financier de l'Etat est
consolidée, en particulier en raison :
- des missions de service public rendues par l'Entreprise ;
- du caractère essentiel des exportations des produits agricoles et
alimentaires ;
- du classement dans la " boîte verte " des aides à
la promotion, dans le cadre des accords de Marrakech.
Les relations entre l'Etat et la SOPEXA doivent s'articuler, à l'avenir,
autour d'un contrat de plan Etats-Entreprise, permettant de raisonner les
programmes de promotion en faveur des filières sur plusieurs
années.
Compte tenu des observations relatives aux CTE et aux orientations
gouvernementales sur la POA et le fonds de calamités agricoles, et
suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, la Commission des affaires
économiques a donné un avis défavorable à
l'adoption des crédits du ministère de l'agriculture pour
1999.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mardi 3 novembre 1998, la
commission
a examiné le rapport pour avis sur le projet de loi de finances pour
1999 de M. Gérard César sur l'agriculture.
Après avoir rendu hommage à M. Alain Pluchet, qui a
rapporté pendant de nombreuses années les crédits du
ministère de l'agriculture, M. Gérard César, rapporteur
pour avis, a souligné, à titre liminaire, que l'examen des
crédits inscrits au budget du ministère de l'agriculture
revêtait cette année une importance particulière,
l'agriculture française étant appelée à
connaître une double réforme.
Il a fait, tout d'abord, état de la nouvelle réforme de la
politique agricole commune, longuement analysée par la commission au
mois de juin dernier.
Il a ensuite évoqué le projet de loi d'orientation agricole, qui
marque une évolution significative par rapport au projet de loi
élaboré par le précédent Gouvernement et, surtout,
aux objectifs des précédentes lois d'orientation de 1960 et 1962.
M. Gérard César, rapporteur pour avis, a estimé que cette
double réforme de l'agriculture française devrait permettre
à ce secteur d'affronter, d'une part, la reprise des négociations
agricoles dans le cadre de l'organisation mondiale du commerce (OMC) et,
d'autre part, l'intégration des pays d'Europe centrale et orientale
(PECO), tout en préservant l'identité agricole française
et européenne.
En ce qui concerne le budget, M. Gérard César, rapporteur pour
avis, a précisé que les crédits du ministère de
l'agriculture dans le projet de loi de finances pour 1999 baissaient de
près de 6 % par rapport à 1998. Hors subvention
d'équilibre au BAPSA, il a indiqué que le montant des
crédits progressait de 3 % par rapport à 1998 pour
s'établir à 28,2 milliards de francs.
Faisant état des quatre priorités de la politique
budgétaire du ministère de l'agriculture, M. Gérard
César, rapporteur pour avis, a tout d'abord présenté le
financement des contrats territoriaux d'exploitation (CTE) que devrait mettre
en place la loi d'orientation agricole. Il a rappelé que ces contrats
étaient destinés à orienter l'intervention
économique dans la voie d'un rééquilibrage à la
fois territorial et social de l'agriculture.
Si le rapporteur s'est félicité d'un tel effort de
précision budgétaire de la part du Gouvernement, il s'est
interrogé sur deux points essentiels : d'une part, il s'est
étonné que le Gouvernement considère dès
septembre 1998 comme acquise la mise en place du CTE, celui-ci
n'étant pas adopté par le Parlement ; d'autre part, il a
regretté que les crédits du CTE soient obtenus par des
redéploiements budgétaires aboutissant à vider les
chapitres réservés au fonds de gestion de l'espace rural (FGER)
et aux opérations groupées d'aménagement foncier (OGAF).
M. Gérard César, rapporteur pour avis, a exprimé ses
doutes quant à la réalité d'un financement communautaire
d'une partie du CTE, compte tenu de l'évolution actuelle des
négociations communautaires.
Il a ensuite précisé que les crédits de l'enseignement
agricole, la formation et la recherche augmentaient de 6 % avec
6,86 milliards de francs en dépenses ordinaires.
Puis, il a souligné que les crédits destinés à la
sécurité et la qualité de l'alimentation étaient en
progression de 10,5 %. En ce qui concerne l'Agence française de
sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), créée par
la loi du 1er juillet 1998 et dotée de 11,7 millions
inscrite au projet de budget de l'agriculture pour 1999 -35 millions en
ajoutant l'ensemble des dotations- il a souhaité que sa mise en place
s'effectue rapidement.
Le rapporteur pour avis a, enfin, évoqué la quatrième et
dernière priorité du Gouvernement, qui concerne les retraites.
Après avoir rappelé que cette mesure de 1,6 milliard de
francs constituait la deuxième étape du plan pluriannuel de
revalorisation, il a néanmoins estimé que ces efforts
n'étaient à la mesure ni de ceux accomplis de 1993 à 1997,
ni de l'objectif tendant à assurer aux retraités agricoles
75 % du salaire interprofessionnel de croissance.
En conclusion, M. Gérard César, rapporteur pour avis, a
demandé à la commission de donner un avis défavorable au
budget du ministère de l'agriculture et ce pour trois raisons
principales :
- le caractère aléatoire et peu compréhensible du
financement du CTE, avant même que le Parlement n'ait statué sur
cette mesure ;
- la forte baisse des crédits affectés à la POA ;
- la suppression des crédits affectés au fonds national de
garantie contre les calamités agricoles.
Il a, en outre, souhaité que le Sénat soit vigilant lors du futur
examen du projet de loi d'orientation agricole.
M. Michel Souplet s'est interrogé sur l'opportunité d'envisager
le financement du contrat territorial d'exploitation (CTE), alors même
que le Parlement n'avait pas encore statué sur ce dispositif.
M. Philippe François, après avoir approuvé l'orateur
précédent, s'est étonné de la mise en oeuvre de la
phase de préfiguration des CTE, qui conduit les représentants de
l'Etat à organiser, dès maintenant, la mise en place de ce
dispositif.
M. Bernard Piras a fait valoir qu'en l'absence de prévisions
budgétaires sur le CTE, certains n'avaient pas manqué de
critiquer l'absence de prévisions budgétaires du Gouvernement. Il
a, en outre, rappelé que le CTE avait recueilli l'assentiment de
l'ensemble des organisations professionnelles agricoles. Après avoir
constaté que ce budget de l'agriculture marquait une véritable
rupture, très positive, en matière de politique agricole, il a
néanmoins regretté, lui aussi, l'absence de dotation du fonds de
lutte contre les calamités agricoles.
M. Jean-Paul Emorine a fait part de sa déception face aux nouvelles
orientations retenues par le projet de loi d'orientation agricole, ainsi que
devant le projet de loi de finances pour 1999. Il s'est ému de la
disparition des dotations budgétaires en faveur du fonds de gestion de
l'espace rural. Après s'être interrogé sur
l'opportunité de l'évolution du dispositif des
préretraites en faveur des agriculteurs en difficulté, il a
considéré qu'il était difficile de concilier promotion des
installations de jeunes agriculteurs et diminution des moyens financiers. Il
s'est, en outre, montré surpris de l'absence de crédits
consacrés à la lutte contre les calamités agricoles, alors
même que de nombreux pays mettaient en place des dispositifs d'assurances
récoltes.
M. Gérard César, rapporteur pour avis, a considéré
que le redéploiement des crédits affectés au CTE posait un
vrai problème. Il a constaté, à son tour, que l'absence de
dotations des crédits en faveur du fonds des calamités agricoles
constituait une grave erreur. Il a ensuite évoqué la question des
préretraites.
M. Bernard Piras a estimé que l'examen du projet de loi de finances pour
1999 devrait permettre de dégager une solution pour le fonds de
calamités agricoles. Il a ensuite rappelé l'importance des
mesures budgétaires prises en faveur des retraites.
M. Jean-Pierre Plancade s'est interrogé sur la position du rapporteur
pour avis sur le CTE.
M. Gérard César, rapporteur pour avis, a indiqué qu'il
souhaitait se prononcer exclusivement, dans le cadre du débat
budgétaire, sur le financement du CTE et non sur le dispositif mis en
place dans le projet de loi d'orientation agricole.
M. Désiré Debavelaere a considéré que le projet de
loi d'orientation agricole allait dans le mauvais sens puisqu'il ne visait plus
à considérer l'agriculture comme une force économique
à part entière. Il a estimé que la philosophie d'ensemble
du projet de loi d'orientation agricole, consistant à ne plus
privilégier la conquête des marchés extérieurs et la
compétitivité, constituait une erreur politique grave et
engageait l'agriculture vers une logique de " guichet ".
Après avoir approuvé la position du rapporteur pour avis,
M. Marcel Deneux a fait remarquer qu'on assistait à une
érosion continue de l'intervention de l'Etat dans le domaine agricole.
Il a en outre rappelé que les crédits du ministère de
l'agriculture constituaient moins de 20 % de l'ensemble des concours
publics à l'agriculture.
Après l'intervention de M. Dominique Braye, M. Hilaire Flandre a
estimé que, si les CTE avaient été
considérés dans un premier temps comme une idée innovante,
consacrant la multifonctionnalité de l'agriculture, les organisations
professionnelles et les collectivités locales se montraient aujourd'hui
plus réservées.
Rappelant que l'agriculture était loin d'être homogène, M.
Michel Teston s'est étonné de la position du Sénat,
notamment sur le CTE, compte tenu de sa vocation à représenter
les zones rurales.
M. Michel Souplet a fait remarquer que le Sénat se prononcerait sur le
dispositif du CTE lors de l'examen du projet de loi d'orientation agricole.
Ayant rappelé la spécificité du modèle agricole
européen, il a souhaité que soit dégagé un
modèle agricole français.
M. Patrick Lassourd a considéré que le CTE était une bonne
idée, mais qu'il était seulement un outil parmi d'autres. Il a
regretté que le projet de loi d'orientation agricole ne fasse plus
référence à la notion d'économie agricole.
Après avoir évoqué la crise du porc, il a fait état
du risque de bureaucratisation dont était porteur le projet de loi
d'orientation agricole.
M. Louis Althapé a estimé que le CTE ne permettrait pas de
favoriser le développement de l'agriculture française.
Après avoir indiqué que le CTE pouvait, dans certaines
circonstances, constituer une mesure adéquate, Mme Janine Bardou a
souhaité que l'agriculture conserve prioritairement sa fonction de
production.
M. Bernard Murat a constaté qu'il était trop tôt pour
permettre une évaluation définitive du CTE. Il a en outre
rappelé que les jeunes agriculteurs souhaitaient vivre de leur
production, et notamment, de produits de qualité.
Après le rappel par M. Philippe François du travail de la
commission sur l'avenir de la politique agricole commune, M. Gérard
Le Cam a pris comme exemple la crise du porc, afin de démontrer la
nécessaire réorientation de notre politique agricole. Il a
ensuite considéré que le CTE était une des solutions pour
l'avenir de l'agriculture. Il a ensuite énuméré les
avantages et les inconvénients du projet de budget pour 1999.
M. Bernard Piras a rappelé que la profession agricole était
majoritairement en faveur du CTE.
M. Gérard César, rapporteur pour avis, a indiqué qu'il
proposerait à la commission, lors de l'examen de la deuxième
partie du projet de loi de finances, un amendement tendant à la
suppression du chapitre budgétaire relatif au CTE, et ce pour des
raisons strictement budgétaires.
La commission a ensuite donné un avis défavorable à
l'adoption des crédits inscrits en faveur de l'agriculture dans le
projet de loi de finances pour 1999.
1
" Quelle réforme pour la
politique agricole commune " - Rapport d'information
présenté par MM. Marcel Deneux et Jean-Paul Emorine au nom
de la Commission des Affaires économiques par la mission d'information
présidée par M. Philippe François.
2
Agreste - les Cahiers - Juin 1998 - n° s 28-29
- Les comptes de l'agriculture française de 1997.
3
en optique " livraisons ".
4
Agreste - Les Cahiers - Juin 1998 n° 28/29 - Les comptes
de l'agriculture française de 1997.
5
Ce graphique présente le taux de croissance entre 1996 et
1997 de la valeur ajoutée nette agricole au coût des facteurs en
termes réels par unité de travail (indicateur de revenu des
comptes européens).
Source : comptes économiques de l'agriculture (données
prévisionnelles), Eurostat.
6
INSEE - Mai 1998 - n° 58.
7
Toutes les subventions enregistrées dans le compte
correspondent aux subventions effectivement versées au cours de
l'exercice.
8
Agreste - Les cahiers - Juin 1998 -
n°
s
28-29 Les comptes de l'agriculture française de
1997.
9
Rapport d'activité du CNASEA pour 1997.
10
BIMA - mai 1998 - n° 1471.
11
Revue " chambres d'agriculture " n° 862 -
Janvier-février 1998.
12
" Transgéniques : pour des choix responsables ".
Rapport d'information présenté au nom de la Commission des
Affaires économiques par M. Jean Bizet, Sénat n° 440,
1997-1998.
Rapport sur l'utilisation des OGM en agriculture et dans l'alimentation par M.
Jean-Yves Le Déaut n° 1054 - Assemblée nationale et
n° 545 Sénat - Office parlementaire d'évaluation des
choix scientifiques et technologiques. " De la connaissance des
gênes à leur utilisation ".
13
Revue EFA-06/1998 - Article de M. Neveu.
14
Rapport Sénat n° 288 (1996-1997)
présenté par M. Marcel Deneux au nom de la Commission des
affaires économiques sur le projet de loi adopté par
l'Assemblée nationale relatif à la qualité sanitaire des
denrées destinées à l'alimentation humaine ou animale.
15
Proposition de loi n° 329 (1996-1997)
présentée par MM. Charles Descours, Claude Huriet, Maurice Blin,
Guy Cabanel, Henri de Raincourt, Josselin de Rohan, Jacques Bimbenet, Paul
Bland, Mme Annick Bocandé, MM. Louis Boyer, Dominique Leclerc, Bernard
Seillier et Jean-Pierre Fourcade, relative au renforcement de la veille
sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire des
produits destinés à l'homme.
16
Rapport d'information n° 196 Sénat (1996-1997)
fait par M. Claude Huriet au nom de la commission des affaires sociales
à la suite de la mission d'information sur les conditions du
renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la
sécurité sanitaire des produits destinés à l'homme
en France présidée par M. Charles Descours.
17
Avis n° 418 Sénat (1996-1997)
présenté par M. Gérard César au nom de la
commission des affaires économiques sur les conclusions de la Commission
des Affaires économiques sur la proposition de loi au nom de MM. Charles
Descours, Claude Huriet et plusieurs de ses collègues.
18
Les Agriculteurs de France n° 112 - Mai/juin 1998 -
Article de Mme Sophie Baudin.
19
La propriété agricole - septembre 1998 -
n° 267.
20
Projet de loi d'orientation pour l'agriculture, l'alimentation et
la forêt, n° 335 (1996-1997) déposé sur le Bureau
du Sénat le 6 mai 1997.
21
Rapport AN n° 1058 (1997-1998) présenté
au nom de la Commission de la production et des échanges par
M. François Patriat.
22
Agra presse hebdo n° 2670 - 6 juillet 1998.
23
Rapport n° 308 Sénat (1997-1998) fait au nom de
la Commission des affaires économiques présenté par
M. Jean Huchon sur les propositions de la Commission européenne en
matière de réforme de l'organisation commune des marchés
dans les secteur de la banane.
24
AGRA Presse Hebdo - N° 2670 - Lundi 6 juillet 1998.
25
AGRA Presse Hebdo n° 2654 Lundi 16 mars
1998.