PREMIÈRE PARTIE : UN BUDGET D'ATTENTE
I. DES EFFECTIFS STABLES, MAIS DES DIFFICULTÉS D'AFFECTATION SUBSISTANT POUR LES ÉLÈVES
A l'instar des lycées d'enseignement général et technologique, les lycées professionnels ne sont pas épargnés par le problème de l'adaptation des moyens en personnels aux besoins disciplinaires. S'ajoutant aux situations d'inadéquation entre l'offre et la demande d'affectation en lycée professionnel, la vacance de nombreux postes lors des dernières rentrées scolaires, notamment en province, a joué un rôle important et légitime dans le développement du récent mouvement lycéen.
A. UNE PROGRESSION CONTENUE DES CRÉDITS ET DES PERSONNELS DE PLUS EN PLUS PRÉCARISÉS
1. Une faible progression des crédits par rapport à 1998 et une augmentation relative dans le budget de l'enseignement secondaire
Avec
37,148 milliards de francs pour 1999 en dépenses ordinaires et en
crédits de paiement, contre 36,552 milliards de francs en budget
voté en 1998, les crédits de l'enseignement technique long et
court enregistrent une progression de 1,63 %, soit une augmentation
inférieure de moitié à celle de 1998.
Il convient en revanche de noter que leur part dans l'ensemble du budget de
l'enseignement du second degré augmente légèrement et
passe de 31,78 % à 32,30 % en 1999, la part des lycées
professionnels progressant de 17,32 % à 17,63 % soit davantage
que celle de la voie technologique.
BUDGET VOTÉ EN 1998
(en millions de francs)
|
Lycées techniques |
Lycées professionnels |
Sections de techniciens supérieurs |
TOTAL |
Personnel
|
11 901,0
|
19 372,5
|
4 290,5
|
35 563,9
|
Total DO |
12 034,0 |
19 835,9 |
4 411,6 |
36 281,5 |
CP |
181,7 |
89,3 |
- |
271,0 |
DO + CP |
12 215,7 |
19 925,2 |
4 411,6 |
36 552,5 |
capital AP |
181,7 |
89,3 |
- |
271,0 |
Part dans l'ensemble des crédits alloués à l'enseignement su second degré : 115 028,2 |
10,62 % |
17,32 % |
3,84 % |
31,78 % |
PROJET DE LOI DE FINANCES 1999
(en millions de francs)
|
Lycées techniques |
Lycées professionnels |
Sections de techniciens supérieurs |
TOTAL |
Personnel
|
11 966,6
|
19 546,8
|
4 374,2
|
35 887,5
|
Total DO |
12 137,9 |
20 201,8 |
4 552,3 |
36 892,0 |
CP |
181,7 |
74,7 |
- |
256,4 |
DO + CP |
12 319,6 |
20 276,5 |
4 552,3 |
37 148,4 |
capital AP |
181,7 |
74,7 |
- |
256,4 |
Part dans l'ensemble des crédits alloués à l'enseignement su second degré : 119 376,1 |
10,71 % |
17,63 % |
3,96 % |
32,30 % |
2. Les emplois
a) Une revalorisation de la situation des professeurs de lycée professionnel et un statu quo pour les PLP retraités
Le
budget pour 1999 permettra de transformer 5 000 emplois de PLP1 en emplois
de PLP 2 au 1er septembre 1999, pour un coût de 45,65 millions
de francs dans le cadre de la poursuite du plan de revalorisation de la
situation des personnels enseignants. En outre, il est prévu de
transformer au 1er septembre 1999 387 emplois de PLP 2 en
emplois de PLP 2 hors classe, 6,17 millions de francs étant
affectés à cette mesure.
La revalorisation des pensions des professeurs de lycée professionnel
(PLP) retraités, qui est demandée depuis plusieurs années
par les intéressés, ne pourra intervenir que lorsque
l'intégration complète des professeurs de lycée
professionnel du premier grade (PLP 1) en activité dans le
deuxième grade (PLP 2) aura été
réalisée. Un décret d'assimilation, pris en application de
l'article L. 16 du code des pensions civiles et militaires de retraite,
pourra alors permettre à l'ensemble des retraités du premier
grade de bénéficier d'un reclassement sur la grille indiciaire du
deuxième grade.
Si l'intégration des PLP 1 dans le deuxième grade se
poursuivait au rythme actuel, le premier grade des professeurs de lycée
professionnel pourrait être supprimé à l'horizon
2000.
b) Une montée de la précarisation des emplois
Votre
commission ne peut que constater que les PLP n'ont plus aujourd'hui
l'exclusivité de l'enseignement dans les lycées professionnels.
En raison d'une baisse du nombre de places ouvertes aux concours, des centaines
de postes de PLP dans certaines disciplines n'ont pas été pourvus
lors des dernières rentrées.
Cette situation est particulièrement préoccupante puisqu'elle
conduit, par manque de place en BEP dans certains établissements, de
nombreux élèves à redoubler la classe de troisième
ou à se tourner vers l'apprentissage ; ce fut
particulièrement flagrant dans l'académie de Montpellier
où plusieurs centaines d'élèves ont été
concernés. Dans des départements comme le Val-de-Marne ou la
Seine-Saint-Denis où les élus ont mis en place des dispositifs du
type SOS rentrée, les difficultés d'affectation ont pu être
recensées dans certaines spécialités, confirmant cette
distorsion préjudiciable aux lycéens.
Les recteurs ont été ainsi contraints de recourir à des
emplois précaires et à des personnels contractuels ou vacataires.
Il convient de noter par exemple que 8 400 maîtres auxiliaires sont
aujourd'hui utilisés dans les lycées professionnels.
Il convient d'ajouter que des stagiaires d'IUFM, regroupés sur un
même poste, sont fréquemment utilisés dans les
lycées professionnels pour occuper un poste vacant et assumer la
responsabilité d'un enseignement qui normalement devrait revenir
à un PLP titulaire.
B. LA STABILITÉ DES EFFECTIFS DES ÉLÈVES DES VOIES TECHNOLOGIQUES ET PROFESSIONNELLES
1. La voie professionnelle
A la
rentrée 1998, 815 000 élèves étaient attendus
dans les 1 800 lycées professionnels, soit une
stabilité du nombre des élèves par rapport à 1997.
Ces effectifs représentent la moitié des élèves qui
sont scolarisés en lycée d'enseignement général et
technologique.
Il convient de rappeler que cette stabilité succède à une
hausse modérée des effectifs des LP constatée depuis 1996
alors qu'une baisse de 15 500 élèves est attendue pour la
rentrée 1999.
Cette évolution a résulté à la fois d'une
progression des effectifs du second cycle professionnel, de la
réorganisation des classes de 3e et 4e technologiques et de baisses
d'origine démographique.
|
1997-1998 |
4ème technologique
|
60
848
|
TOTAL 1er CYCLE TECHNOLOGIQUE |
137 947 |
CAP EN 3 ANS |
19 702 |
BEP-CAP EN 2 ANS |
539 030 |
1ère professionnelle
|
90
443
|
BAC PROFESSIONNEL |
170 485 |
TOTAL SECOND CYCLE PROFESSIONNEL |
740 753 |
TOTAL SECOND CYCLE GENERAL ET TECHNOLOGIQUE |
1 536 573 |
2. Le second cycle général et technologique
La
tendance à la baisse des effectifs du second cycle général
et technologique qui se poursuivait depuis la rentrée 1992 s'est
inversée en 1996 : 1,529 million de lycéens étaient
inscrits à la rentrée 1998, soit une diminution de 10 000
élèves, tandis qu'une nouvelle réduction de
18 000 élèves est attendue à la rentrée
1999.
Cette évolution s'explique par une baisse du taux d'entrée de
3ème générale vers la seconde générale et
technologique et par un taux très bas de redoublement en terminale qui
résulte des bons résultats enregistrés à la session
du baccalauréat de 1998.