3. Radio-France
Le budget de Radio-France devrait passer de 2 milliards 646 millions de francs dans la loi de finances pour 1996 à 2 milliards 684 millions de francs en 1997, les ressources publiques augmentant de 2 milliards 466 millions de francs à 2 milliards 491 millions de francs.
La station est bénéficiaire d'une des rares mesures nouvelles du budget de 1997 : 15 millions de francs destinés à permettre le lancement d'une radio pour la jeunesse. Ce montant est jugé notoirement insuffisant pour un projet dont le coût en année pleine se situerait aux alentours de 40 millions de francs. Il convient cependant de l'apprécier au regard d'un jugement porté par le rapport Bloch-Lainé sur le fonctionnement de la radio publique : « les principales initiatives innovantes de Radio-France - radios locales ; Radio-bleue ; France Info - qu'il ne s'agit pas de dénigrer, ont été plaquées sur l'existant, sans réévaluation ou remise en cause de la trajectoire générale de l'ensemble. Personne ne s'est risqué à définir la vocation de France Culture, à envisager l'éventuel réaménagement de son format d'antenne. La direction générale et les directeurs centraux tiennent pour acquis, intangible, le fait de s'abstenir d'exercer toute autorité sur les directeurs de chaînes s'agissant des objectifs d'audience et des programmes diffusés. »
Si ce commentaire n'est peut-être pas entièrement justifié à l'égard de France-Info, créé en 1987 grâce aux moyens dégagés par la suppression de Radio 7, première station publique destinée aux jeunes, il convient d'en retenir une judicieuse invitation, entérinée par les choix budgétaires du Gouvernement, au renouvellement de Radio-France dans une continuité bien comprise.
Ce renouvellement doit-il obligatoirement passer par la création d'une nouvelle chaîne thématique ? Les remarques présentées dans le rapport Bloch-Lainé incitent à s'interroger sur l'opportunité d'opérer le rajeunissement, nécessaire il est vrai, de Radio-France, par l'adaptation des programmes de France Inter. Il conviendrait à tout le moins que cette possibilité reste explorée. Au demeurant, si le groupe Radio-France s'étend, n'aurait-il pas été tout aussi souhaitable de créer une radio musicale francophone axée sur la recherche et la promotion des jeunes talents ?
Il faut noter par ailleurs qu'une économie de 40 millions de francs a été demandée à Radio France par l'abandon de la diffusion en ondes moyennes. Outre le fait que l'opération coûtera en 1997 à la station un dédit de 60 à 70 millions de francs versé à TDF en contrepartie de la rupture du contrat de diffusion en ondes moyennes et de la perte des investissements réalisés ces dernières années afin d'améliorer celle-ci, l'abandon de la diffusion en ondes moyennes privera certaines zones périphériques, dont la Côte-d'Azur, non couvertes par la diffusion en ondes longues, des programmes de France-Inter non disponibles localement en modulation de fréquence.