III. LE CINÉMA
A. UN SECTEUR GLOBALEMENT EN CROISSANCE
1. La production cinématographique : un nouveau record historique
En 2011 , l'activité de production de films cinématographiques atteint un nouveau record historique : 272 films ont été agréés, soit 4,2 % de plus qu'en 2010, avec 11 films supplémentaires. Cette augmentation est cependant moins importante qu'entre 2009 et 2010 (+ 13,5 %). Cette augmentation est moins due au nombre de films d'initiative française qui tend à se stabiliser, qu'au nombre de premiers et de deuxièmes films qui augmente à nouveau après un recul en 2010.
Les investissements dans les films agréés accusent une légère baisse (- 3,5 %) et se stabilisent autour de 1,4 milliard d'euros. Néanmoins, les investissements dans les films d'initiative française affichent une augmentation mesurée de 1,4 %. Le nombre de coproductions internationales s'établit à 120 films, soit le plus haut niveau jamais enregistré depuis 1980 et représentent 44,1 % de l'ensemble des films agréés, contre 45,2 % en 2010.
Le nombre de films intégralement financés par la France s'établit à 152 en 2011 (contre 143 films en 2010), soit 73,4 % des films d'initiative française agréés (67,5 % en 2010).
Enfin, le nombre de films à devis dit moyen, compris entre 4 et 7 millions d'euros, a reculé en 2010 tandis que le nombre de ceux aux devis les plus faibles, c'est-à-dire inférieur à 2 millions d'euros, a augmenté. Les films d'initiative française dont le devis est supérieur à 7 millions d'euros recueillent 60 % des financements, pour 25,6 % des titres, soit une stabilisation par rapport à 2010.
Votre rapporteur pour avis relève que la question de l'exposition des films continue de se poser avec beaucoup d'acuité.
2. Le secteur de la distribution : une concentration croissante des acteurs
Le secteur de la distribution comprend un tissu diversifié d'entreprises, dont la concentration continue cependant de s'accroître :
- les dix premières entreprises ont réalisé, comme en 2010, plus de 76 % des encaissements en 2011 . Il s'agit notamment des filiales des entreprises intégrées, celles des majors américaines et des services de télévision ainsi que quelques grosses sociétés indépendantes ;
- les autres distributeurs indépendants sont de taille variable et diffusent majoritairement un cinéma d'auteur et de recherche. Certains d'entre eux sont en situation de fragilité financière.
Entre 2004 et 2010, quasiment tous les postes de distribution connaissent une baisse de leurs dépenses moyennes par film : - 15,9 % pour les frais divers de promotion, - 17,4 % pour les achats d'espaces et - 18,8 % pour les frais de laboratoire. Ces diminutions sont essentiellement dues à la progression d'Internet comme outil de promotion de plus en plus incontournable pour les petites combinaisons de sortie. Le seul poste en progression est celui des dépenses en matériel publicitaire. En moyenne, le coût définitif d'un film d'initiative française s'établit à 6,2 millions d'euros pour les films de 2010, celui de la distribution représentant 9,2 %. Réaffirmée dans le Livre Blanc des Distributeurs indépendants réunis européens (DIRE), actualisé en mars 2012, la tendance à la concentration de l'aval du secteur continue son accentuation avec l'arrivée du numérique dans l'ensemble de la filière.