3. La fréquentation cinématographique : au plus haut niveau depuis 1966
a) Portée par quelques très gros succès, la tendance est à la hausse
(1) Une augmentation importante de la fréquentation de toutes les catégories de publics

La moyenne nationale du nombre annuel d'entrées par spectateur a augmenté de façon linéaire depuis 1993 , passant de 4,6 entrées à 5,4 en 2011 . En 2011, ce sont près de 40 millions de Français âgés de six ans et plus qui sont allés au moins une fois au cinéma . Ce nombre est en hausse de 3,4 % par rapport à 2010. Depuis deux ans, plus des deux tiers des Français vont au cinéma chaque année, contre 61 % dix ans plus tôt et 55,4 % en 1993.

Si les moins de 25 ans constituent la tranche d'âge la plus consommatrice de cinéma (5,5 entrées par an pour les 15-19 ans, 7,7 pour les 20-24 ans), ce sont les seniors qui, pour la première fois en 2011, deviennent la population cinématographique la plus importante (33,6 %). A ce titre, on assiste à un vieillissement général de la population cinématographique (60 % des plus de 50 ans fréquentent les salles de cinéma en 2011) et à une progression du public habitué.

En 2011, le record de 216,63 millions d'entrées (hausse de 5,2 % par rapport à 2010) est établi, niveau jamais observé depuis 1966 !

Néanmoins , selon les dernières estimations de la direction des études, des statistiques et de la prospective du CNC, 160,97 millions d'entrées ont été réalisées au cours des dix premiers mois de l'année 2012, soit 2,4 % de moins qu'au cours de la même période en 2011.

(2) Un accroissement de la part de marché des films français

Après deux années consécutives de recul, la part de marché en recettes du cinéma français en salle s'établit à 40,9 % en 2011 (contre 35,7 % en 2010). Cette hausse est générée par une augmentation importante des entrées pour des films français : 88,63 millions d'entrées soit une progression de 19,6 % par rapport à 2010 et le plus haut niveau depuis 1984. Sur la période janvier-octobre 2012, la tendance est même renforcée avec 42,3 % de part de marché des films français contre 35,8 % sur la même période en 2011.

Même si cette part tient surtout à la performance d'un film, Intouchables (avec 16,6 millions d'entrées), il faut aussi mettre en avant la moindre concentration des entrées, notamment dans le poids des 20, 30, 50 et 100 premiers films. La tendance au tassement de la place du cinéma français observée les années passées est donc à relativiser.

En dépit d'un nombre croissant de films français programmés sur les écrans étrangers (486 titres en 2011, contre 429 en 2010), l'année 2011 se caractérise par un déficit de films en langue française à fort potentiel international (mis à part Intouchables ). Ces films ont réalisé 71,7 millions d'entrées à l'étranger, soit une progression de 20,3 % par rapport à 2010, les recettes aux guichets augmentant encore plus fortement (+ 27,2 %) : ces performances s'expliquent principalement par un regain d'intérêt sur la plupart des territoires majeurs comme les États-Unis et l'Allemagne, tout en masquant les performances modestes des films d'initiative française ainsi que des films en langue originale française.

b) Un parc en croissance mais une attention soutenue à porter aux petites exploitations

5 464 salles sont actives en France en 2011, soit une seule de moins qu'en 2010. Ce solde résulte de la fermeture provisoire ou définitive de 76 écrans et de l'ouverture ou réouverture de 75 écrans. Néanmoins, le nombre d'établissements continue de chuter de façon quasi continue depuis 2002 (2 030 établissements recensés en 2011, contre 2 145 en 2002).

La contraction du nombre d'établissements, que l'on doit corréler à la progression du nombre d'écrans, s'explique essentiellement par le développement des multiplexes (établissements dotés de 8 écrans au moins) : l'expansion de structures déjà existantes et l'implantation de nouvelles forcent des établissements de petite taille, mais aussi désormais de taille moyenne, à fermer. Néanmoins, le parc de salles a su rester stable .

Les investissements en faveur d'une modernisation , concernant la numérisation mais aussi le confort, l'accès, concourent à renforcer l' attractivité du secteur et, par conséquent, la fréquentation.

Il est à noter que la pénétration du cinéma progresse dans les zones les moins densément peuplées : pour la deuxième année consécutive, les zones rurales et les agglomérations de moins de 20 000 habitants contribuent légèrement à l'élargissement de la population cinématographique en 2011. En effet, Paris et les agglomérations de plus de 100 000 habitants ne concentrent plus la majorité des spectateurs depuis quelques années (45 %) même si elles captent toujours la plus grande part des entrées (58,8 %).

Le maillage territorial que forme le réseau des salles de cinéma en France est unique au monde par sa densité et sa vitalité, notamment dans un contexte de crise économique . A ce titre, les statistiques dans le reste de l'Europe et dans le monde sont beaucoup plus mauvaises avec des diminutions de fréquentation de 7,9 % en Italie, de 5,4 % en Espagne et de 4,7 % aux États-Unis.

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