3. Un enseignement professionnel prisonnier d'une image datée, qui se traduit notamment par une féminisation très variable
Le poids de l'image associée à l'enseignement professionnel et aux métiers auxquels il prépare se mesure également à la place extrêmement variable qu'y occupent les jeunes filles .
a) Un taux de féminisation qui décroît avec le niveau du diplôme préparé
En première analyse en effet, celles-ci apparaissent en effet majoritaires dans les classes menant au CAP, mais minoritaires dans les filières conduisant à des diplômes de niveau supérieur . Cette situation n'est pas nouvelle, et se constatait déjà en 2000, sauf pour les CAP en 3 ans. Comme par ailleurs le taux de réussite des filles au CAP et au BEP est supérieur à celui des garçons (78,4 % contre 76,6% en CAP en 2006 et 77,6 % contre 70,7 % en BEP la même année), la seule conclusion qui s'impose est que les jeunes filles sont plus nombreuses à arrêter leurs études après avoir obtenu un CAP .
ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DU SECOND CYCLE PROFESSIONNEL ET PROPORTION DE FILLES- RENTRÉE 2006 (PUBLIC + PRIVÉ)
2005 |
2006 |
|
CAP 1 an |
6 509 |
6 039 |
% filles |
73,7 |
71,2 |
CAP 2 ans |
||
1re année |
49 141 |
50 456 |
2e année |
40 360 |
41 064 |
Total CAP 2 ans |
89 501 |
91 520 |
% filles |
50,9 |
51,3 |
CAP 3 ans |
||
1re année |
188 |
151 |
2e année |
140 |
142 |
3e année |
265 |
147 |
Total CAP 3 ans |
593 |
440 |
% filles |
63,6 |
65,5 |
BEP 1 an |
4 103 |
4 317 |
BEP 2 ans |
||
2nde professionnelle |
218 618 |
214 199 |
Terminale BEP |
205 060 |
201 558 |
Total BEP 2 ans |
423 678 |
415 757 |
% filles |
44,1 |
44,2 |
Bac pro/BMA 2 et 3 ans |
||
Première professionnelle (1) |
102 528 |
103 886 |
Terminale professionnelle (2) |
88 916 |
89 313 |
Total BAC pro/BMA 2 et 3 ans |
191 444 |
193 199 |
% filles |
44,1 |
44 |
M C (y compris niveau IV) |
6 413 |
6 284 |
Formations diverses de niveaux IV et V |
1712 |
2110 |
Ensemble |
723 953 |
719 666 |
% filles |
45,4 |
45,6 |
Source : Ministère de l'éducation nationale
b) Un taux de féminisation très variable selon les filières
Pour autant, les statistiques globales de féminisation de l'enseignement professionnel ne doivent pas porter à penser que la mixité y règne très largement. En effet, filière par filière, des déséquilibres très importants apparaissent : les filles sont en effet particulièrement nombreuses dans le secteur des services, alors les garçons sont très largement majoritaires dans les formations préparant aux métiers de la production. La DEP estimait ainsi à 70 % le taux de féminisation des spécialités de services et à 10 % environ ce même taux dans le domaine de la production.
Ces très fortes différences tiennent avant tout à l'image même des métiers préparés, qui sont jugés plus « féminins » ou « masculins ». La prévalence d'une classification aussi sommaire n'a pu que frapper votre rapporteure, qui souhaite en conséquence que le ministère de l'éducation nationale s'empare rapidement de cette question afin de lever ces biais génériques.