(3) La place centrale du chef d'établissement est désormais reconnue, mais pourrait être plus développée encore

De la même manière, votre rapporteur est convaincu de la nécessité de l'affirmation progressive de la place centrale qu'a vocation à occuper le chef d'établissement. C'est en effet lui qui est en mesure de coordonner les efforts de l'ensemble des personnels et de porter un projet clair au sein de l'EPLE dont il a la charge. L'essentiel des marges d'initiative dont disposent les EPLE relève en effet de sa responsabilité.

De plus, comme le souligne également la Cour des comptes, « le rôle des chefs d'établissement dans le recrutement de certains enseignants... est appelé à se développer » . De fait, dans le cadre des affections sur poste à profil, ils peuvent être appelés à formuler un avis sur l'intérêt de la candidature proposée, au regard notamment des exigences du poste . Dans ce cadre, leur place pourrait être renforcée encore, en prévoyant des entretiens systématiques avec les personnels de direction avant même les affectations, et en augmentant le nombre de postes concernés par ces procédures.

Enfin, la réforme budgétaire conduit à accentuer le rôle du chef d'établissement en matière de gestion. Il serait souhaitable que sa liberté d'action soit élargie en ce domaine afin de permettre de donner une traduction concrète plus nette encore aux projets d'établissement.

Cela suppose que ces derniers ne soient pas seulement des outils de justification des demandes budgétaires, comme cela est encore trop souvent le cas actuellement, et qu'ils deviennent le ciment de la communauté éducative au niveau de l'EPLE.

Des projets d'établissement plus affirmés permettraient en effet non seulement de coordonner l'ensemble des actions pédagogiques menées au sein de l'EPLE, mais aussi de rassembler autour de lui l'ensemble des personnels ainsi que les familles. Un projet partagé est en effet facteur d'unité , ce qui permettrait aux équipes éducatives et aux parents de travailler de conserve à la réussite des élèves.

Un tel projet aurait par nature vocation à être porté et défendu par le chef d'établissement . Il suffit pour s'en convaincre d'observer la pratique ayant cours dans les collèges et lycées privés sous contrat, où ceux qui sont le plus souvent appelés des « directeurs » jouent un rôle moteur dans le fonctionnement de l'établissement.

Une telle évolution des fonctions des principaux et proviseurs requiert toutefois une rémunération qui soit à la hauteur des responsabilités exercées et une formation renforcée .

Les études réalisées sur ce point par le ministère de l'éducation nationale montrent que cette dernière s'améliore, mais reste insuffisante, plus de la moitié des lauréats du concours de 2002 ayant du renoncer à 10 % au moins du temps de formation proposée. 6 ( * )

Les raisons avancées demeurent peu claires et semblent témoigner d'une organisation encore trop peu rigoureuse du calendrier de formation des futurs chefs d'établissement . Des progrès significatifs restent donc à faire, que votre rapporteur appelle de ses voeux.

* 6 Ministère de l'éducation nationale, Note d'évaluation consacrée à « la formation initiale des nouveaux personnels de direction vue par les lauréats du concours 2002 », mai 2005.

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