CHAPITRE II -
QUELLE STRATÉGIE POUR EDF ?
Alors que l'année 2004 a été marquée, dans le secteur énergétique français, par la promulgation de la loi transformant EDF et GDF en sociétés anonymes, dont au moins 70 % du capital est détenu par l'Etat, votre rapporteur pour avis a souhaité dresser un rapide bilan des enjeux auxquels est confrontée la nouvelle société anonyme Électricité de France.
I. LES ÉVOLUTIONS INDUSTRIELLES DE L'ANNÉE PASSÉE
Après une très forte croissance externe (15 milliards d'euros en trois ans), le groupe EDF 12 ( * ) s'est engagé en 2003 à diminuer son endettement . EDF souhaitait notamment se recentrer géographiquement sur les pays européens limitrophes, qui constituent ses axes de développement stratégique. Fin 2003, le total des participations inscrites à l'actif du bilan de la société s'élevait à 8,3 milliards d'euros , la principale filiale étrangère d'EDF étant EDF UK (London Electricity), pour une valeur nette comptable de 3,6 milliards d'euros, et sa participation principale étant celle dans la société allemande EnBW (pour une valeur nette comptable de 2,2 milliards d'euros). Il convient en outre de noter que le montant de ces participations n'inclut pas celle qu'EDF a pris directement dans la société italienne Edison 13 ( * ) , puisque celle-ci ne figure pas dans ses comptes consolidés, le Gouvernement italien ayant limité ses droits de vote à 2 % du capital, et qu'il s'agit d'une participation directe de la maison mère EDF.
Au cours de l'année 2003, les principales opérations ont conduit EDF International à :
- reverser à OEW 9,87 millions d'euros de dividendes qu'elle avait perçus d'EnBW, cette rétrocession venant augmenter la participation d'EDF International dans EnBW ;
- augmenter ses participations dans les sociétés polonaises pour un montant de 102 millions d'euros ;
- céder sa participation dans l'entreprise suédoise Graninge, ce qui a permis de dégager une plus-value de 78,4 millions d'euros.
Pour l'année 2004, le groupe EDF s'est engagé à poursuivre sa politique de désendettement . Un programme de cession des investissements non stratégiques est en cours, y compris dans les pays européens non limitrophes. Hors d'Europe, l'activité du groupe sera essentiellement consacrée à la gestion des conséquences des crises financières sur ses actifs en Amérique Latine.
Au niveau national, l'entreprise a cédé les parts qu'elle détenait dans la Compagnie nationale du Rhône (CNR) à Electrabel, cette dernière portant sa part à hauteur de 49 %. En outre, EDF et Electrabel ont conclu un accord afin que l'électricité produite par les centrales nucléaires de Tihange (Belgique) et Tricastin (France), pour le compte respectivement d'EDF et d'Electrabel, soit livrée dans leur pays de production et non plus à la frontière franco-belge.
* 12 S'agissant de son développement international, EDF possède une filiale dont elle possède 100 % du capital, la holding EDF International, qui a été créée en 1993 et a reçu pour mission d'acquérir des participations dans des sociétés d'électricité opérant à l'étranger.
* 13 Il est à noter que le journal Les Echos du 4 novembre 2004 évoque un projet de rachat des parts détenues par EDF dans Edison par le groupe allemand E.ON.