II. LE FONDS D'INTERVENTION POUR LES AÉROPORTS ET LE TRANSPORT AÉRIEN (FIATA) : UNE HAUSSE APPARENTE QUI ACCENTUE LES AMBIGUITÉS DE CE COMPTE D'AFFECTATION SPÉCIALE

A. L'AFFAIBLISSEMENT DE L'ESPRIT ORIGINEL DU DISPOSITIF

Votre commission avait déjà exprimé l'an passé sa préoccupation devant l'évolution du FIATA, qui s'éloigne de plus en plus de sa mission originelle. Il convient pourtant de rappeler que ce compte d'affectation spéciale a été créé dans un but précis de soutien aux dessertes régionales et d'aménagement du territoire.

La part du FIATA qui correspond au soutien aux dessertes aériennes régionales est en hausse de 75 % , à 28 millions d'euros. Votre rapporteur pour avis s'en félicite vivement.

DEPENSES ET RECETTES DU FIATA (2002-2004)
(en millions d'euros)

 

2002

2003

2004

Evolution (2004/2003)

Dépenses

 
 
 
 

Subventions aux entreprises de transport aérien

13

16

28

+ 75,0 %

Sûreté et sécurité

33

21

15

- 28,6 %

Subventions aux gestionnaires d'aérodrome

31

34

45

+ 32,3 %

Dotations versées aux collectivités locales au titre de la continuité territoriale

-

-

30

-

Total Dépenses

76,9

70,6

118

+ 67,1 %

 
 
 
 
 

Recettes

 
 
 
 

Taxe de péréquation des transports aériens

-

0,1

-

-

Taxe de l'aviation civile

90

71

118

+ 66,2 %

Recettes diverses ou accidentelles

0,2

-

-

 

Total Recettes

90,2

71,1

118

+ 66,0 %

Toutefois, il ne peut qu'exprimer sa préoccupation devant l'évolution générale du FIATA . En effet, l'apparition d'une nouvelle mission de subventions aux collectivités locales d'outre-mer, au titre de la continuité territoriale et à la suite de la loi de programme pour l'outre-mer 5( * ) , constitue une construction peu satisfaisante . Votre rapporteur pour avis partage naturellement le souci d'assurer la continuité territoriale avec les DOM-TOM. Mais la solution proposée soulève plusieurs observations :

- du point de vue des collectivités d'outre-mer, on peut remarquer que l'article 60 de la loi de programme prévoyait l'indexation du soutien à la continuité territoriale sur l'évolution de la dotation globale de fonctionnement (DGF). Tel n'est pas le cas ici, puisque ce soutien devient fonction de l'activité économique du transport aérien ;

- cette nouvelle mission s'inscrit dans une évolution qui tend à éloigner le FIATA de sa mission originelle de subventions économiques aux dessertes aériennes régionales. Ainsi, celle-ci ne représente que 23,7 % de l'ensemble des dépenses prévues pour le FIATA en 2004. L'augmentation très forte, de 67 % du FIATA, ne correspond donc pas à une relance du soutien aux dessertes aériennes régionales, ce que regrette votre rapporteur pour avis.

En effet, si la continuité territoriale de la République est assurément une mission tout à fait importante de l'Etat, rien ne semble justifier que les clients de l'aviation civile supportent seuls, par l'intermédiaire de la TAC, cette charge qui bénéficie à l'ensemble de la collectivité nationale. Telle est la réflexion qu'a exprimée votre commission lors de l'examen du présent rapport.

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