II. LES FINANCES LOCALES : DES PERSPECTIVES APPAREMMENT FAVORABLES QUI MASQUENT DE RÉELS PÉRILS

Le montant total des ressources transférées par l'Etat aux collectivités territoriales s'élèvera à 56 milliards d'euros (368 milliards de francs) en 2002, contre 51,8 milliards en loi de finances initiale pour 2001 (340 milliards de francs). En dépit de cette augmentation sensible, le présent projet de loi de finances suscite quelques déceptions et des inquiétudes. Par ailleurs, on observe un effort de maîtrise de leurs budgets par les collectivités territoriales.

A. UNE AUGMENTATION GLOBALE DES CONCOURS DE L'ETAT

1. La prolongation du « contrat de croissance et de solidarité »

a) La création de l'enveloppe « normée »

Depuis 1996, les principales dotations 7( * ) de l'Etat sont regroupées au sein d'une enveloppe dite « normée », dont l'évolution est contrainte par une indexation fixée à l'avance.

Dans le « pacte de stabilité », appliqué pour la période 1996-1998, cette indexation reposait sur l'évolution prévisionnelle des prix à la consommation hors tabac 8( * ) .

Le « contrat de croissance et de solidarité », institué pour les années 1999 à 2001 9( * ) , prévoyait quant à lui une évolution du montant de l'enveloppe normée en fonction d'un indice composé des prix de l'année à venir et -innovation par rapport au pacte- d'une fraction du taux de croissance du produit intérieur brut de l'année en cours. La croissance du produit intérieur brut prise en compte s'est élevée à 20 % en 1999, 25 % en 2000, et 33 % en 2001.

Ce dispositif visait à garantir une meilleure prévisibilité des ressources des collectivités territoriales et des charges de l'Etat, grâce à une programmation pluriannuelle des dotations. Il constituait également un instrument de maîtrise des dépenses publiques.

Au sein de l'enveloppe « normée », les dotations évoluaient selon leur propre règle d'indexation, à l'exception de la dotation de compensation de la taxe professionnelle qui en constituait la « variable d'ajustement » : le montant de cette dernière était déterminé de manière à assurer le respect de l'indexation de l'enveloppe.

b) La reconduction pour un an de l'enveloppe « normée »

L'article 21 du présent projet de loi de finances reconduit pour un an les conditions de mise en oeuvre du « contrat de croissance et de solidarité » en 2001 , ainsi que l'avaient annoncé le ministre de l'intérieur devant le Sénat, le 26 octobre 2000, lors de l'examen de la proposition de loi constitutionnelle relative à la libre administration des collectivités locales et à ses implications fiscales et financières, puis le Premier ministre, lors du débat d'orientation générale sur la nouvelle étape de la décentralisation organisé le 17 janvier 2001 à l'Assemblée nationale.

Le périmètre de l'enveloppe « normée » en 2002 sera donc identique à celui de 2001, de même que le mode de calcul de son indexation, c'est-à-dire un indice comprenant l'évolution des prix pour l'année à venir et 33 % du taux de croissance du produit intérieur brut pour l'année en cours.

En outre, selon une pratique désormais habituelle, plusieurs dotations feront l'objet de majorations qui ne seront pas intégrées dans l'enveloppe.

2. L'évolution des dotations sous enveloppe

Compte tenu de son mode d'indexation, l'« enveloppe normée » aurait dû progresser de 2,26% en 2002. En fait, les différents abondements dont bénéficieront les dotations qui la composent porteront son montant total à 28,7 milliards d'euros (188,3 milliards de francs), soit un taux de croissance effectif de 2,9 %.

a) La dotation globale de fonctionnement (DGF)
(1) La structure de la dotation globale de fonctionnement

Premier concours de l'Etat aux collectivités territoriales -elle représente 70 % de l'enveloppe normée-, la dotation globale de fonctionnement est répartie entre les communes et leurs groupements, d'une part, et les départements, d'autre part.

La dotation des communes (14,4 milliards d'euros en 2001) est divisée en deux sous-dotations : une dotation forfaitaire (12,6 milliards d'euros en 2001) et une dotation d'aménagement . Cette dernière est elle-même divisée en trois enveloppes : la dotation d'intercommunalité (1,08 milliard d'euros en 2001), versée aux établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, la dotation de solidarité urbaine (575,2 millions d'euros) et la dotation de solidarité rurale (116,2 millions d'euros pour la fraction « bourgs-centres » et 245,8 millions d'euros pour la fraction péréquation en 2001), versées aux communes dites « défavorisées ». La dotation d'aménagement remplit donc une fonction de péréquation, alors que la dotation forfaitaire est destinée à donner à l'ensemble des communes les moyens nécessaires à leur fonctionnement.

La dotation globale des départements (2,9 milliards d'euros en 2001) est elle aussi répartie en une dotation forfaitaire et une dotation de péréquation 10( * ) .

Le Parlement détermine en loi de finances l'enveloppe globale de la dotation globale de fonctionnement, qui est ensuite répartie entre ses différentes composantes, selon des normes de progression définies dans la loi.

Le Comité des finances locales procède, en début d'année, à la répartition de la dotation globale de fonctionnement entre les départements, d'une part, et les communes et leurs groupements, d'autre part. Il décide quelle proportion de l'augmentation de la masse de la dotation des communes il va accorder à la dotation forfaitaire. Cette proportion peut varier entre 50 % et 55 %. En d'autres termes, la dotation forfaitaire bénéficie au minimum de la moitié et au maximum de 55 % des crédits supplémentaires au titre d'une année. Une fois défini le montant de la dotation forfaitaire, le solde constitue la dotation d'aménagement. Au sein de cette dotation, le Comité des finances locales fixe ensuite le montant de la dotation d'intercommunalité. Le solde des crédits disponibles est alors réparti entre la dotation de solidarité urbaine et la dotation de solidarité rurale.

Par conséquent, la dotation globale de fonctionnement étant une enveloppe fermée, la dotation de solidarité urbaine et la dotation de solidarité rurale y jouent le rôle de variable d'ajustement . L'augmentation de la dotation forfaitaire s'effectue au détriment de celle de la dotation d'aménagement. Au sein de la dotation d'aménagement, plus la dotation d'intercommunalité augmente, et moins la dotation de solidarité urbaine et la dotation de solidarité rurale sont importantes (elles peuvent même diminuer).

(2) La dotation globale de fonctionnement en 2002

En application de l'article L. 1613-1 du code général des collectivités territoriales, la dotation globale de fonctionnement progresse comme le taux prévisionnel d'évolution des prix pour l'année à venir, majoré de la moitié du taux d'évolution du produit intérieur brut pour l'année en cours.

Pour 2002, l'indice prévisionnel des prix s'établit à 1,5 %, tandis que le taux de croissance du produit intérieur brut pour 2001 est estimé à 2,3 %. L'indice de la dotation globale de fonctionnement s'élève donc à 2,65 %.

Ce taux est appliqué au montant de la dotation globale de fonctionnement 2001 « recalée », c'est-à-dire recalculée en fonction des derniers indices économiques connus et du montant définitif de la dotation de 2000.

Pour 2001, le « recalage » porte sur l'indice des prix qui est de + 1,6%, alors qu'il avait été estimé à +1,2% en loi de finances initiale pour 2001, et sur le taux d'évolution du produit intérieur brut en volume au titre de 2000, qui est de + 3,3%, contre + 3,4% prévu en loi de finances initiale pour 2001. Le taux d'indexation de la dotation globale de fonctionnement 2001 est donc de 3,25% au lieu de 2,9% et le montant de la dotation « recalée » à indexer est, après déduction de la régularisation négative au titre de 1999 (- 146,33 millions d'euros), de 17,61 milliards d'euros (115,53 milliards de francs), soit une augmentation de 93,77 millions d'euros (615,10 millions de francs) de la dotation globale de fonctionnement pour 2001.

On obtient ainsi un montant de 18 milliards d'euros (118,6 milliards de francs) en 2002, en progression de 4,07 % par rapport au montant ouvert en 2001.

Ce montant fera l'objet, en application des dispositions de l'article L. 1613-2 du code général des collectivités territoriales, d'une régularisation en 2004, à la hausse ou à la baisse, si les indices effectivement constatés en 2001 (croissance du produit intérieur brut) et en 2002 (évolution des prix) diffèrent des prévisions retenues pour calculer la dotation globale de fonctionnement pour 2002.

En revanche, la régularisation de la dotation globale de fonctionnement pour l'année 2000 étant positive, celle-ci ne s'imputera pas sur le montant de la dotation à inscrire en loi de finances pour 2002, contrairement aux années précédentes. Elle fera l'objet, en application de l'article L. 1613-2 du code général des collectivités territoriales, d'une ouverture complémentaire de crédits, dans la loi de finances rectificative pour 2001.

M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur, a indiqué devant votre commission des Lois que, pour répondre au souhait du Comité des finances locales, les attributions seront versées aux collectivités territoriales et à leurs groupements qui percevaient la dotation globale de fonctionnement en 2000 (ce qui nécessite une modification du code général des collectivités territoriales, dont la rédaction actuelle implique un versement aux collectivités bénéficiant de cette dotation en 2001) et seront rattachées à leur budget de 2001.

Par ailleurs, la dotation globale de fonctionnement fera l'objet de trois abondements en 2002, respectivement prévus par les articles 22, 24 et 25 du projet de loi de finances :

- une majoration globale d'un peu plus de 309 millions d'euros (2 milliards de francs) de la dotation d'aménagement , afin d'intégrer dans cette dotation et de pérenniser le financement des communautés d'agglomération ;

- une majoration de 122 millions d'euros (800 millions de francs) de la dotation de solidarité urbaine ;

- une majoration de 24,36 millions d'euros 11( * ) (160 millions de francs) de la dotation de solidarité rurale .

Au total, le montant de la dotation globale de fonctionnement inscrit dans le projet de loi de finances pour 2002 s'établit à 18,5 milliards d'euros, soit 4,67 % de plus qu'en 2001.

Toutefois
, au sein de la majoration de 309 millions d'euros destinée au financement des communautés d'agglomération, 126 millions d'euros sont « gagés » par une réduction d'autant du montant de la dotation de compensation de la taxe professionnelle .

D'autre part, la dotation globale de fonctionnement pour 2002 ayant été calculée à partir d'un taux de croissance pour 2001 de 2,3 %, son montant serait surévalué si le taux effectivement constaté s'avérait moindre, ce qui semble probable.

b) La dotation spéciale instituteurs (DSI)

Destinée à compenser les charges supportées par les communes dans le cadre du droit au logement des instituteurs, la dotation spéciale instituteurs doit, en principe, évoluer comme la dotation globale de fonctionnement de loi de finances initiale à loi de finances initiale (soit +4,07% par rapport à 2001).

Toutefois, elle s'établira à 294 millions d'euros en 2002 (-11 %), en raison de la réduction du nombre d'ayants-droit provoquée par l'intégration progressive des instituteurs dans le corps des professeurs des écoles.

c) Les dotations de l'Etat au Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle (FNPTP) et au Fonds national de péréquation (FNP)

Les dotations de l'Etat versées au Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle et à la majoration du Fonds national de péréquation évoluent comme les recettes fiscales de l'Etat, nettes de divers prélèvements sur recettes opérés au profit, notamment, des Communautés européennes, soit - 1,29 % pour cette année (contre + 4,7 % l'année précédente).

Elles s'élèveront à 367 millions d'euros (2,4 milliards de francs) en 2002, soit 260 millions d'euros (1 707,4 millions de francs) pour le FNPTP et 107 millions d'euros (701 millions de francs) pour la majoration du FNP .

(1) Le Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle

Le Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle est l'un des mécanismes redistributifs mis en place au fil des années pour corriger les disparités de ressources fiscales entre collectivités locales.

Depuis la création du Fonds national de péréquation (FNP) par l'article 70 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire, le FNPTP est constitué de deux fractions . La première correspond à la dotation de développement rural et la seconde regroupe deux parts:

- une première part est destinée à compenser les pertes que les communes ou groupements de communes peuvent enregistrer d'une année sur l'autre, au titre de leurs bases d'imposition à la taxe professionnelle ;

- une part résiduelle est attribuée aux communes subissant des difficultés financières et dont le budget en déséquilibre a été transmis à la chambre régionale des comptes.

La loi de finances pour 1999 a créé une deuxième part au sein de cette seconde fraction, destinée à compenser aux communes éligibles à certaines dotations de solidarité les pertes de dotation de compensation de la taxe professionnelle subies en 1999. Ce mécanisme a été étendu aux pertes subies en 2000 et 2001 (article 63 de la loi de finances pour 2000 et article 83 de la loi de finances pour 2001).

Le Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle est alimenté par quatre sources de financement : deux dotations de l'Etat, le produit de la cotisation nationale de péréquation de la taxe professionnelle et la contribution spécifique issue de la fiscalité locale de France Télécom et de La Poste.

Le produit de la cotisation nationale de péréquation de la taxe professionnelle s'élève, cette année, à 352,16 millions d'euros (2,3 milliards de francs), en baisse de près de 3,05 millions d'euros (20 millions de francs) par rapport à l'année précédente en raison de la réforme de la taxe professionnelle.

A la suite du transfert d'actifs immobiliers et de la filialisation d'une partie des activités de France Telecom, les contributions spécifiques de cette société et de La Poste connaissent également une forte réduction, passant de 316,48 millions d'euros (2 076 millions de francs) en 2001 à 287 millions d'euros (1 882 millions de francs) en 2002.

A l'inverse de l'année précédente, le Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle ne prendra pas en charge une partie des compensations de pertes de recettes résultant, pour les collectivités territoriales, des exonérations de taxe professionnelle accordées aux entreprises situées dans les zones franches urbaines et les zones de redynamisation urbaine. Institué par la loi du 14 novembre 1996 relative à la mise en place du plan de relance pour la ville, ce prélèvement sur le FNPTP ne peut être supérieur à la croissance de la dotation, par rapport à l'année précédente, du produit des contributions spécifiques de France Telecom et La Poste. Cette croissance étant négative pour l'année 2002, le Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle ne se verra donc pas imputer cette contribution, qui s'était élevée, l'année précédente, à 21,44 millions d'euros (140,64 millions de francs).

En outre, le prélèvement de 22,87 millions d'euros (150 millions de francs) opéré en 2001 au profit de la dotation de solidarité rurale, en application de l'article 44 de la loi de finances pour 2001 ne sera pas reconduit cette année. Un abondement de même montant au profit de la dotation de solidarité rurale est bien prévu dans le présent projet de loi de finances, mais il sera entièrement pris en charge par l'Etat.

Ainsi, compte tenu de la diminution des dotations de l'Etat, de la réduction de la cotisation de péréquation et de l'abondement provenant du retour de fiscalité de France Telecom et La Poste, les ressources du Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle atteindront, en 2002, un montant de 899,44 millions d'euros (5,9 milliards de francs), soit une diminution de 1,4 % par rapport à l'année précédente.

L'Assemblée nationale a considéré que le FNPTP pourrait financer la reconduction du dispositif de compensation des baisses de dotation de compensation de la taxe professionnelle constatées entre 1999 et 2001 , dont le coût global était de 187,97 millions d'euros (1.233 millions de francs) en 2001. Pour ne pas trop alourdir la charge du Fonds, elle a exclu la compensation des pertes de 2002.

(2) Le Fonds national de péréquation

L'article 70 de la loi d'orientation du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire a doté le Fonds national de péréquation de deux ressources :

- la première ressource, la plus importante, provient de la seconde fraction du FNPTP, après soustraction des montants de la première part et de la part résiduelle fixés chaque année par le Comité des finances locales. Dès lors, les ressources du FNP devraient également être affectées par la réduction des ressources du FNPTP ;

- la seconde ressource a été alimentée, en 1995, par le gel partiel de la progression, hors inflation, de la dotation de compensation de la taxe professionnelle des communes. Son montant progresse comme les recettes fiscales nettes de l'Etat.

L'article 129 de la loi de finances pour 1999 a abondé la dotation de l'Etat de 150 millions de francs par an pendant les trois années du contrat de croissance et de solidarité, pour tenir compte de la diminution du solde du FNPTP, à la suite de la compensation des pertes de dotation de compensation de la taxe professionnelle de certaines collectivités défavorisées. Le contrat précité étant reconduit pour une année et le FNPTP devant continuer à assurer la compensation des pertes de DCTP enregistrées en 1999, 2000 et 2001, l'Assemblée nationale a adopté un amendement tendant à prolonger d'une année l'abondement de 22,87 millions d'euros (150 millions de francs) du FNP.

Cependant, deux prélèvements sont opérés sur les deux ressources du fonds, proportionnellement à leur part respective dans son financement.

Le premier a pour objet de compenser, pour les collectivités locales ou leurs groupements dotés d'une fiscalité propre, la perte des recettes résultant des exonérations de taxe professionnelle liées aux extensions d'activités mentionnées à l'article 1645 A du code général des impôts, c'est-à-dire pour les entreprises existantes dans les zones de revitalisation rurale (ZRR).

Le second correspond à la quote-part des départements d'outre-mer.

Depuis la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire du 4 février 1995, les crédits du FNP se répartissent en deux parts :

- la première part, ou part principale, sert à assurer la péréquation de la richesse fiscale entre collectivités locales et est répartie en fonction de leur potentiel fiscal et de leur effort fiscal. En 2001, 18.385 communes ont bénéficié de la part principale du FNP. Peuvent également en bénéficier, dans certaines conditions, les fonds départementaux de péréquation de la taxe professionnelle (FDPTP). Jusqu'à présent, seul le FDPTP de l'Essonne était éligible, mais il ne le sera plus en 2002 ;

- la seconde part, appelée aussi « majoration », est attribuée aux communes de moins de 200.000 habitants éligibles à la première part dont le potentiel fiscal par habitant, calculé à partir de la seule taxe professionnelle, est inférieur de 20% au potentiel fiscal par habitant des communes du même groupe démographique. C'est cette seule majoration qui apparaît sur la ligne « Fonds national de péréquation » dans le tableau retraçant l'effort financier de l'Etat en faveur des collectivités locales. Elle s'élève à 106,86 millions d'euros (700 millions de francs) pour 2002.

16.033 communes ont bénéficié, en 2001, de la majoration et 15.908 communes ont été éligibles aux deux fractions avec une dotation moyenne de 21,53 euros (141,25 francs) par habitant.

d) La dotation élu local

Evoluant comme la dotation globale de fonctionnement, la dotation élu local s'élèvera à 45 millions d'euros (297 millions de francs) en 2002, contre 43,6 millions en 2001. Elle aide les petites communes rurales (20 830 en 2001) à faire face aux charges résultant des dispositions relatives aux conditions d'exercice des mandats locaux.

e) La dotation globale d'équipement (DGE)

La DGE des communes est indexée sur la formation brute de capital fixe des administrations publiques. Elle atteindra 417,38 millions d'euros (2,7 milliards de francs) en 2002, soit + 1,7 %.

La DGE des départements -également indexée sur la formation brute de capital fixe des administrations publiques- s'élèvera à 447,38 millions d'euros (2,9 milliards de francs) .

f) Les dotations de compensation financière des transferts de compétences

La dotation générale de décentralisation (DGD) , inscrite au chapitre 41-56 du budget du ministère de l'intérieur, progresse de 3 % en 2002, pour atteindre 4,4 milliards d'euros .

L'article L. 1614-1 du code général des collectivités territoriales prévoit que cette dotation évolue comme la dotation globale de fonctionnement, qui progresse de 4,07 % en 2002. Pourtant, le taux de progression de la DGD constaté est rarement identique à celui de la DGF car elle fait l'objet, chaque année, d'ajustements afin de tenir compte de l'évolution de la répartition des compétences et des personnels entre l'Etat et les collectivités locales.

Ainsi, dans le projet de loi de finances pour 2002, la DGD des communes progresse de 4,01 %, la DGD des départements de 1,8 % et la DGD des régions de 4,07 %.

Il convient de rappeler qu'en dépit de l'objectif affiché par les lois de décentralisation, l'intégralité des crédits correspondant à la compensation des transferts de compétence n'est pas regroupée au sein de la DGD. D'autres crédits subsistent au ministère de la culture et au ministère de l'emploi et de la solidarité au titre de la formation professionnelle.

L'article L. 1614-4 du code général des collectivités territoriales prévoit que ceux-ci sont principalement compensés par des transferts de fiscalité et, pour le solde, par la DGD. Aujourd'hui toutefois, la dotation générale de décentralisation des départements sert presque exclusivement à compenser des pertes de recettes issues de la suppression ou de la réduction du produit d'impôts transférés au début des années 80.

La collectivité territoriale de Corse perçoit une dotation globale de décentralisation spécifique, inscrite au chapitre 41-57 du budget du ministère de l'intérieur. Son montant sera de 232 millions d'euros, en augmentation de 5,1 %, afin de tenir compte des transferts de compétences prévus dans le projet de loi relatif à la Corse.

La dotation régionale d'équipement scolaire (DRES) et la dotation départementale d'équipement des collèges (DDEC) sont indexées sur l'évolution de la formation brute de capital fixe des administrations publiques, dont le taux d'évolution pour 2002 est de 1,7 %. Ce taux est appliqué au montant des autorisations de programme de 2001 et permet, pour 2002, de prévoir 561,8 millions d'euros pour la DRES et 279 millions d'euros pour la DDEC.

En crédits de paiement, les crédits de la DRES progressent de 2 %, pour s'élever à 554,4 millions d'euros, tandis que ceux de la DDEC augmentent de 2,2 %, pour s'établir à 275,3 millions d'euros.

g) La dotation de compensation de la taxe professionnelle (hors la fraction « réduction pour embauche et investissement »)

Le montant de la dotation de compensation de la taxe professionnelle qui résulte de l'application de l'indexation de l'enveloppe normée en 2002 s'établit à 1,6 milliard d'euros. Il est inférieur de 6,94 % à son montant de 2001.

Toutefois, en application des dispositions de l'article 22 du présent projet de loi de finances relatives au financement des communautés d'agglomération qui prévoient un prélèvement de 126 millions d'euros, la baisse de la DCTP entre 2001 et 2002 s'établit à 7,5 %.

Il convient de souligner que les collectivités et établissements publics de coopération intercommunale qui perçoivent des attributions au titre de cette dotation verront leur baisse réduite en raison de l'abondement de la dotation de compensation de la taxe professionnelle en application des dispositions de l'article 11 du présent projet de loi de finances. Cet abondement, dont le montant s'élève à 80,04 millions d'euros, est destiné à financer les sommes qui seront reversées aux collectivités locales en compensation de la validation législative proposée par cet article et, ainsi, à couper court aux contentieux liés à la non prise en compte des rôles supplémentaires de taxe professionnelle pour le calcul des attributions de DCTP. Ces contentieux se développent depuis qu'est intervenu l'arrêt du Conseil d'Etat du 18 octobre 2000 Commune de Pantin 12( * ) .

Avec cet abondement, la baisse de la dotation de compensation de la taxe professionnelle est ramenée à 2,4 %. Ces sommes constituent, pour les collectivités locales, une ressource exceptionnelle qui ne devrait pas être prise en compte pour apprécier l'évolution de la dotation entre 2001 et 2002.

Le dispositif prévu en loi de finances pour 1999 ayant été reconduit, les collectivités éligibles aux dotations de solidarité ne supporteront que la moitié de la réduction du montant de leur dotation de compensation de taxe professionnelle. Le Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle viendra compenser les pertes subies par certaines de ces collectivités défavorisées.

3. L'évolution des dotations exclues de l' « enveloppe normée »

Ces concours hors enveloppe ont longtemps regroupé, pour l'essentiel, des dotations dites « passives », c'est-à-dire ne faisant pas l'objet d'une indexation spécifique.

Les multiples réformes de la fiscalité locale engagées ces trois dernières années ont conduit à donner une part croissante à diverses compensations ayant la même indexation que la dotation globale de fonctionnement. On observera que ces compensations de pertes de fiscalité locale sont présentées par le Gouvernement, pour la première fois cette année, comme des dotations hors enveloppe et non plus sous une rubrique spécifique.

a) Le Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA)

Le Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée est la principale contribution de l'Etat aux dépenses d'investissement des collectivités locales et constitue un droit ouvert à ces dernières. Son montant prévisionnel inscrit en loi de finances pour 2002 s'élève à 3,6 milliards d'euros (23,65 milliards de francs), contre 3 582,5 millions d'euros (23,5 milliards de francs) en 2001, soit une augmentation de 0,6 %.

La loi n° 2000-656 du 13 juillet 2000 portant loi de finances rectificative pour 2000 a apporté deux modifications aux modalités d'attribution du Fonds.

D'une part, en raison de la réduction du taux normal de TVA à 19,6%, le taux de compensation forfaitaire a été fixé à 15,482 %. Compte tenu de la date d'effet de la baisse d'un point du taux de TVA (1 er avril 2000) et du décalage de deux ans, ce nouveau taux n'entrera en vigueur qu'en 2003. Pour les communautés d'agglomération et de communes, le taux restera de 16,176% pour les dépenses facturées avant le 1 er avril 2000 et de 15,482% pour celles qui ont été facturées après.

D'autre part, une dérogation à la règle du décalage de deux ans pour le versement du FCTVA a été admise pour les dépenses liées à la réparation des dommages causés par les intempéries des 12 et 13 novembre et du 25 au 29 décembre 1999. Le FCTVA sera attribué l'année même de la réalisation des dépenses réelles d'investissement engagées à cette fin en 1999 et 2000.

Du fait de difficultés locales, certaines des dépenses précitées n'auront pu être réalisées qu'en 2001. Lors de l'examen en première lecture du présent projet de loi, l'Assemblée nationale a donc adopté un article 25 ter visant à étendre aux dépenses réalisées en 2001 la dérogation en question.

Il convient de noter, enfin, que la loi n° 2001-616 du 11 juillet 2001 relative à Mayotte a étendu le champ d'application du FCTVA aux communes et à la collectivité départementale de Mayotte.

Par ailleurs, la proposition de loi relative aux sociétés d'économie mixte locales, actuellement en examen au Parlement, tend à permettre aux collectivités locales et aux établissements publics de coopération intercommunale de bénéficier du FCTVA, au titre des investissements pour lesquels ils ont apporté une participation financière, dans le cadre d'une opération d'aménagement confiée à une société d'économie mixte, à compter de l'intégration du bien dans leur patrimoine.

b) Le prélèvement au titre des amendes de police relatives à la circulation routière

Le produit des amendes de police devrait atteindre 317 millions d'euros ( 2,08 milliards de francs) en 2002, soit un montant identique à celui de 2001.

c) Les subventions et comptes spéciaux du Trésor

Les subventions de fonctionnement des ministères s'élèvent à 2,3 milliards d'euros en 2002, contre 1,1 milliard d'euros en 2001 (+103,8%).

Cette très forte progression est imputable à la compensation opérée au profit des régions pour tenir compte du transfert de compétences en matière de transport ferroviaire de proximité.

A la suite d'un rapport de notre collègue Hubert Haenel, un processus expérimental de décentralisation des services ferroviaires régionaux a été institué par la loi n° 95-115 du 4 février 1995 pour l'aménagement et le développement du territoire, auquel ont participé sept régions et dont le bilan s'est avéré globalement positif.

Dès lors, la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains a prévu, dès le 1 er janvier 2002, le transfert aux régions de l'organisation et du financement des services régionaux de voyageurs.

Les comptes spéciaux du Trésor s'élèvent à 212,6 millions d'euros.

d) La compensation d'exonérations et de divers dégrèvements législatifs

Près de 60% des dotations dites « passives » sont composées de compensations d'exonérations et de dégrèvements législatifs, pour un montant de 10,38 milliards d'euros (68,11 milliards de francs).

Le principal poste est celui du dégrèvement résultant du plafonnement de la taxe professionnelle en fonction de la valeur ajoutée (5,73 milliards d'euros, soit 37,6 milliards de francs).

S'y ajoutent notamment :

- la compensation au titre de la réduction pour embauche et investissement (REI) de la dotation de compensation de la taxe professionnelle, soit 100,76 millions d'euros (661 millions de francs) en 2002, contre 47,87 millions d'euros (314 millions de francs) en 2001. Cette forte progression est liée à l'abondement de 22,87 millions d'euros (150 millions de francs) qui correspond, au titre de 2002, à une première tranche de remboursement forfaitaire de 8% sur les rôles supplémentaires de taxe professionnelle émis de 1998 à 2000 (compensation à la suite de la jurisprudence « commune de Pantin »). Le remboursement global prévu sur ces rôles est évalué à 14,34 millions d'euros (750 millions de francs) sur trois ans. Par ailleurs, le coût de la prise en compte, à compter de 2002, des rôles supplémentaires est estimé à 30,49 millions d'euros (200 millions de francs) par an ;

- le montant des compensations relatives à la fiscalité locale, soit 1,91 milliard d'euros (12,58 milliards de francs) en 2002, contre 1,94 milliard d'euros (12,76 milliards de francs) en 2001 ;

- la contrepartie de l'exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties et non bâties, soit 100,34 millions d'euros (658,193 millions de francs) en 2002, contre 111,75 millions d'euros (733 millions de francs) en 2001.

L'Assemblée nationale a adopté, en première lecture du présent projet de loi de finances, un article 25 bis visant, d'une part, à étendre aux personnes de plus de 65 ans (contre 70 ans auparavant) le bénéfice du dégrèvement d'office de la taxe sur le foncier bâti, et, d'autre part, à accroître jusqu'à 100 euros le montant de ce dégrèvement. Cette mesure devrait avoir un coût de 50,31 millions d'euros (330 millions de francs) en 2002.

4. La compensation des « réformes » fiscales

Aux compensations évoquées précédemment, dont l'évolution est surtout liée à celle de l'assiette de l'impôt concerné, se sont ajoutées, ces dernières années, des compensations indexées comme la dotation globale de fonctionnement, au titre de plusieurs réformes de la fiscalité locale (droits de mutation à titre onéreux, taxe professionnelle, taxe d'habitation, vignette).

La suppression progressive , à partir de 1999 et sur cinq ans, de la part « salaires » des bases de la taxe professionnelle a été compensée à hauteur de 5,30 milliards d'euros (34,81 milliards de francs) en 2001. La compensation est indexée chaque année en fonction du taux d'évolution de la DGF entre 1999 et l'année de versement. A compter de 2004, la compensation devrait être intégrée à la dotation globale de fonctionnement et évoluer comme elle. En 2002, le montant de la compensation de la part salaires s'élève à 7,8 milliards d'euros (51,19 milliards de francs), soit + 47,1%.

Il importe de souligner que le chiffre de la compensation ne fournit qu'une approche du coût brut de la réforme de la taxe professionnelle pour l'Etat . Le coût net est sensiblement inférieur , en raison notamment de la hausse corrélative de l'impôt sur les sociétés (en application du 4° du I de l'article 39 du code général des impôts, la taxe professionnelle est déductible du bénéfice imposable). Ainsi, selon le dossier relatif aux dispositions fiscales joint au présent projet de loi de finances, la réforme de la taxe professionnelle se serait traduite, pour les entreprises, par un allégement net fiscal de 3,74 milliards d'euros (24,53 milliards de francs) en 2001 et conduirait à un allégement net de 5,07 milliards d'euros (33,26 milliards de francs) en 2002. Ces derniers chiffres sont, bien sûr, à comparer avec le montant de la compensation pour 2002, rappelé précédemment (7,8 milliards d'euros, soit 51,19 milliards de francs).

Le montant de la compensation des pertes de recettes fiscales aux régions s'élève globalement, en 2002, à 1,82 milliard d'euros (11,93 milliards de francs), soit 842,33 millions d'euros (5,52 milliards de francs) au titre des droits de mutation à titre onéreux et 977,04 millions d'euros (6,4 milliards de francs) au titre de la suppression de la part régionale de la taxe d'habitation.

Ces compensations indexées s'élèvent ainsi à 9,62 milliards d'euros (63,10 milliards de francs), soit +36,5% par rapport au montant de ces mêmes compensations en exécution de la loi de finances pour 2001, du fait essentiellement de la montée en charge de la réforme de la taxe professionnelle.

Les diverses compensations de fiscalité locale, hors enveloppe normée, atteignent donc 20 milliards d'euros (131,19 milliards de francs). A cette somme peuvent être ajoutées des compensations figurant dans l'enveloppe normée , en particulier la dotation de compensation de la taxe professionnelle et la majoration de la dotation générale de décentralisation liée à la réduction de la part départementale des droits de mutation à titre onéreux.

S'agissant des départements, la compensation financière de la réforme des droits de mutation à titre onéreux a été intégrée dans la DGD. Son montant, au titre de 2002, est égal à 1,35 milliard d'euros (8,85 milliards de francs).

Quant à la compensation de la suppression de la vignette automobile , elle s'élève, en 2002, à 1,96 milliard d'euros (12,92 milliards de francs) et est également intégrée dans la DGD. On notera que l'Assemblée nationale a adopté des amendements visant à étendre les dispositifs d'exonération de la vignette.

B. DES MOTIFS DE DÉCEPTION ET D'INQUIÉTUDE

L'évolution des concours de l'Etat en 2002 est caractérisée par la même indexation de l'enveloppe normée qu'en 2001, intégrant 33% de la croissance économique. En outre, la dotation globale de fonctionnement connaîtra une augmentation significative , qui doit être soulignée.

Le Gouvernement a, par ailleurs, cherché à corriger par divers abondements « hors enveloppe » les insuffisances du contrat de croissance et de solidarité, notamment au profit de l'intercommunalité et des dotations de solidarité.

Pour autant, le présent projet de loi de finances suscite quelques déceptions et des inquiétudes. Il témoigne, une nouvelle fois, des limites du cadre fixé pour les relations financières entre l'Etat et les collectivités locales. Comme le soulignait M. Christian Poncelet, président du Sénat, devant le 84 ème Congrès de l'Association des maires et des présidents de communautés de France, le système de financement local semble, à bien des égards, être « à bout de souffle ».

1. L'indexation de l'enveloppe normée

Le choix de reconduire l'indexation de l'enveloppe normée de 2001 peut constituer une déception à un double titre :

- la rupture avec le principe d'une enveloppe triennale est regrettable car, d'une part, elle met en cause l'objectif de prévisibilité des concours de l'Etat aux collectivités territoriales, d'autre part, elle empêche la tenue d'un débat d'ensemble sur le système de financement local ;

- la reconduction de la fraction du produit intérieur brut de 33 % est contraire à la logique du contrat de croissance et de solidarité qui avait retenu, depuis 1999, chaque année une part croissante de l'évolution du produit intérieur brut.

Plus globalement, il faudra mettre l'année à venir à profit pour s'interroger sur la finalité de l'enveloppe normée . Présentée par la secrétaire d'Etat chargée du budget, lors de la discussion à l'Assemblée nationale en première lecture du présent projet de loi de finances, comme une disposition permettant « l'association des collectivités locales aux fruits de la croissance » 13( * ) , l'enveloppe normée actuelle constitue en réalité, du fait du taux d'indexation retenu pour son évolution, un mécanisme uniquement destiné à réduire le montant de la dotation de compensation de la taxe professionnelle d'une année sur l'autre.

Si le contrat de croissance et de solidarité n'existait pas, les concours financiers de l'Etat aux collectivités locales augmenteraient plus vite qu'ils ne le font aujourd'hui. Il est donc difficile d'y voir une association des collectivités locales aux fruits de la croissance.

D'autre part, le contrat de croissance et de solidarité n'établit aucun lien entre l'évolution des concours de l'Etat et celle des charges des collectivités locales. Or ces charges sont elles-mêmes fortement évolutives , en particulier sous l'effet de décisions prises par l'Etat seul, par exemple pour la rémunération des fonctionnaires ou en matière de normes.

Enfin, l'ajustement de l'enveloppe normée par le biais de la dotation de compensation de la taxe professionnelle aboutit, année après année, à une amputation très forte de cette dotation pourtant destinée à compenser des pertes de recettes fiscales. Il en résulte un manque à gagner très lourd pour les collectivités concernées.

2. Le financement de l'intercommunalité

Le poids croissant de l'intercommunalité à fiscalité propre pose le problème de son financement.

a) L'augmentation du nombre de groupements à fiscalité propre

L'année 2001 a été, à nouveau, caractérisée par une augmentation importante (+8,4%) du nombre de groupements à fiscalité propre (après +10% en 2000, +6,5% en 1999 et +9% en 1998). Au 1 er janvier 2001, ils étaient au nombre de 1998, regroupant 23.481 communes et près de 42 millions d'habitants.

Depuis la promulgation de la loi n° 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale, six catégories d'établissements publics de coopération intercommunale, énumérées à l'article L. 5211-29 du code général des collectivités territoriales, bénéficient de la dotation d'intercommunalité : les communautés urbaines et les communautés de communes, distinguées selon qu'elles font application ou non de la taxe professionnelle unique ; les communautés d'agglomération créées avant le 1 er janvier 2005 ; les syndicats d'agglomération nouvelle. La masse des crédits affectée à cette dotation a atteint 1,08 milliard d'euros (7,07 milliards de francs) en 2001 .

Etablissements publics de coopération intercommunale
par catégorie en 2001

Catégorie

nombre au 1/1/2000

nombre au 1/1/2001

différence

population DGF

nombre de communes

DGF par habitant

Communautés urbaines 4 taxes

10

7

-3

3 183 380

215

456,89 F

Communautés urbaines à taxe professionnelle unique

2

7

+5

3 025 765

133

456,89 F

Communautés de communes 4 taxes

1 527

1 480

-47

17 275 438

17 540

105,83 F

Communautés de communes à taxe professionnelle unique

245

406

+161

5 806 325

4 111

129,25 F
(CC à DGF non bonifiée)

177,10 F
(CC à DGF bonifiée)

Communautés d'agglomération

50

90

+40

11 644 221

1 435

253 F

Syndicats d'agglomération nouvelle

9

8

-1

677 035

47

277,27 F

TOTAL

1 843

1 998

155

41 612 164

23 481

 

Source : Direction générale des collectivités locales, ministère de l'intérieur.

On observe une nette progression des établissements publics de coopération intercommunale à taxe professionnelle unique, alors que le nombre des communautés de communes à fiscalité additionnelle ne cesse de diminuer depuis 1999 (1.557 en 1999, 1.527 en 2000 et 1.480 en 2001). Toutefois, celles-ci forment encore la catégorie la plus importante du point de vue démographique, puisqu'elles regroupent 17,2 millions d'habitants.

Ainsi, sur les 1998 établissements publics de coopération intercommunale existants en 2001, 511 d'entre eux avaient opté pour le régime fiscal de la taxe professionnelle unique. Ils comptaient 5.726 communes et 21,1 millions d'habitants, soit la moitié de la population totale regroupée au sein d'établissements publics de coopération intercommunale.

Ce succès des établissements publics de coopération intercommunale à taxe professionnelle unique a eu des conséquences, en 2001, sur la dotation globale de fonctionnement des communautés de communes à fiscalité additionnelle . La très forte augmentation du coefficient d'intégration fiscale moyen due au niveau d'intégration fiscale élevé des groupements qui demeurent dans la catégorie et la baisse du potentiel fiscal moyen ont entraîné, à masse globale par habitant constante, une diminution des valeurs de point de respectivement - 19% pour la dotation de base et - 20,5% pour la dotation de péréquation.

Cette diminution des valeurs de points explique en grande partie les baisses de dotations enregistrées par les établissements publics de coopération intercommunale dont les critères individuels sont restés stables ou ne se sont que faiblement améliorés.

b) Le succès croissant des communautés d'agglomération

Les communautés d'agglomération créées ou issues de la transformation d'un établissement public de coopération intercommunale avant le 1 er janvier 2005 bénéficient d'une dotation globale de fonctionnement bonifiée de 38,57 euros par habitant.

L'article L. 5211-28 du code général des collectivités territoriales, issu de la loi n° 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale prévoyait leur financement par :

- la dotation globale de fonctionnement, à hauteur des sommes correspondant à la dotation perçue par les structures intercommunales avant leur transformation en communautés d'agglomération ;

- un prélèvement sur les recettes de l'Etat qui assurait la prise en charge, dans une limite maximale de 500 millions de francs en 2000 et de 1.200 millions de francs en 2001, du surcoût des communautés d'agglomération issues de la transformation d'établissements publics de coopération intercommunale existants et la totalité du coût des communautés d'agglomération créées ex nihilo ;

- et, en cas de dépassement de cette enveloppe, un prélèvement à due concurrence sur la dotation de compensation de taxe professionnelle.

La loi du 12 juillet 1999 avait ainsi pris le parti d'éviter que le financement des communautés d'agglomération ne se traduise par une augmentation de la dotation d'intercommunalité, susceptible de réduire les sommes disponibles au titre de la dotation de solidarité urbaine et de la dotation de solidarité rurale. D'autre part, elle avait limité, à l'initiative du Sénat, la possibilité de recourir à la dotation de compensation de la taxe professionnelle aux années 2000 et 2001.

En raison du succès remporté par les communautés d'agglomération, dont le nombre est passé de 50 à 90 entre 2000 et 2001, un prélèvement sur la dotation de compensation de la taxe professionnelle de 827 millions de francs a été nécessaire en 2001 (après 497 millions de francs en 2000). Entre 20 et 40 nouvelles communautés d'agglomération pourraient être créés l'année prochaine.

Pour éviter qu'il ne pèse à nouveau sur la dotation de compensation de la taxe professionnelle, l'article 22 du présent projet de loi de finances propose d' intégrer l'ensemble du financement de la dotation globale de fonctionnement bonifiée de ces groupements au sein de la dotation d'aménagement .

S'il était nécessaire de trouver de nouvelles sources de financement à compter de 2002, le système proposé par le Gouvernement et adopté par l'Assemblée nationale présente deux défauts :

- il maintient le prélèvement sur la dotation de compensation de la taxe professionnelle , en gelant son montant à son niveau de 2001 ;

- il intègre dans la dotation globale de fonctionnement des établissements publics de coopération intercommunale les sommes correspondant au financement « hors dotation globale de fonctionnement » des communautés d'agglomération en 2001, sans prévoir les crédits permettant de financer l'augmentation du coût des communautés d'agglomération entre 2001 et 2002. Par conséquent, compte tenu des mécanismes de répartition de la DGF, ce coût sera pris en charge par une réduction à due concurrence des sommes disponibles au titre de la dotation de solidarité urbaine et de la dotation de solidarité rurale .

Le manque à gagner pour ces deux dotations devrait s'établir à environ 150 millions d'euros (près d'un milliard de francs). C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles le Gouvernement propose de les majorer, à nouveau, par des abondements exceptionnels.

Le dispositif proposé cumule donc les inconvénients : il instaure ce que le législateur de 1999 avait souhaité éviter -une pénalisation de la dotation de solidarité urbaine et de la dotation de solidarité rurale par le financement des communautés d'agglomération- et revient sur le principe selon lequel la dotation de compensation de la taxe professionnelle ne devait pas financer les communautés d'agglomération au delà de 2001.

3. Un système de financement local « à bout de souffle »

La multiplication des abondements dits exceptionnels , « hors enveloppe normée », et le poids croissant des compensations d'exonérations de fiscalité locale traduisent la complexité des relations financières entre l'Etat et les collectivités locales.

Faute de doter ces dernières de ressources stables et évolutives , l'Etat, année après année, est contraint de prévoir des versements exceptionnels destinés à assurer la mise en oeuvre de certains objectifs, tels que la solidarité avec les collectivités défavorisées.

Or, cette pratique n'offre aucune garantie aux collectivités locales quant à la stabilité et à la prévisibilité de leurs ressources. Comme votre commission des Lois l'a déjà relevé au titre du dernier exercice budgétaire, elle risque d'aboutir à un double mécanisme : d'une part, une enveloppe normée évoluant selon ses règles d'indexation ; d'autre part, des abondements ponctuels dépendant du bon vouloir de l'Etat et dont le maintien ne serait en rien garanti pour les exercices suivants.

La dotation de solidarité urbaine et la dotation de solidarité rurale seront abondées de montants équivalents à ceux de 2001 (145 millions d'euros contre 152 l'année passée), en retrait par rapport à 2000 (175 millions d'euros). On observera toutefois, cette année, que la majoration de la dotation de solidarité rurale ne sera pas financée par un prélèvement sur le Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle mais par l'Etat.

La majoration de 309 millions d'euros de la dotation d'intercommunalité sera financée, en partie, par un prélèvement sur la dotation de compensation de la taxe professionnelle et pourrait s'avérer insuffisante compte tenu de l'essor de l'intercommunalité, qui risque de peser sur les dotations de solidarité. Par ailleurs, la majoration de 200 millions de francs de la dotation d'aménagement, prévue en 2000 pour limiter l'impact sur la dotation de solidarité urbaine et la dotation de solidarité rurale de la prise en compte des résultats du recensement général de la population, n'a pas été reconduite depuis.

Enfin, comme on l'a vu, le Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle et le Fonds national de péréquation se trouvent dans une situation financière délicate.

Au total, l'objectif de péréquation pourtant affiché comme une priorité apparaît malmené.

Quant au poids croissant des compensations, il traduit les effets de la politique menée par le Gouvernement consistant à amputer progressivement la fiscalité locale , qui peut être considérée comme une atteinte à l'autonomie financière des collectivités territoriales . Comme l'a souligné, à juste titre, la mission sénatoriale d'information sur la décentralisation, il en résulte également une charge incompressible pour le budget de l'Etat, ainsi qu'une modification de la structure des concours de l'Etat aux collectivités locales. Au terme de la réforme de la taxe professionnelle, les dotations dites « actives » devraient représenter moins de la moitié de ces concours.

Au total, votre commission des Lois ne peut que renouveler le constat qu'elle faisait l'an passé sur la mise en cause progressive de l'objectif même d'une programmation pluriannuelle des concours de l'Etat aux collectivités locales et des conséquences qui devaient résulter d'une telle programmation, à savoir le caractère plus prévisible et la lisibilité de ces concours.

C. LA MAÎTRISE DES BUDGETS LOCAUX

1. La situation d'ensemble

Le rapport établi par notre collègue Joël Bourdin au nom de l'Observatoire des finances locales sur l'état des finances des collectivités territoriales en 2001 met en lumière une évolution contrastée de leurs dépenses de gestion (dépenses de fonctionnement hors intérêts de la dette).

Si l'on ne tient pas compte de la suppression des contingents communaux d'aide sociale et de l'aide médicale des départements, décidée par la loi n° 99-641 du 27 juillet 1999 créant une couverture maladie universelle, ces dépenses ont augmenté de 3,9 %.

Les dépenses de personnel sont en nette progression en 2000 (+5,7%), sous l'effet des revalorisations salariales, des hausses successives des taux de contribution employeur (+0,5 point en 2000 et en 2001) et du « glissement - vieillesse - technicité » (GVT), mais aussi du passage aux 35 heures et du recrutement d'emplois-jeunes.

On observera que le développement des structures intercommunales se traduit par des transferts des personnels des communes vers leurs groupements : en 2000, les établissements publics de coopération intercommunale représentent 7 % du total des frais de personnel.

L'augmentation des dépenses de gestion est également imputable au renchérissement des prix de l'énergie, qui pèse sur le poste « achats et charges externes ».

Les premières informations disponibles pour 2001, qui concernent les budgets primitifs des départements et des régions, laissent penser que l'exercice 2001 devrait voir se poursuivre un rythme de progression (+6,4 %) pour les frais de personnel assez proche de celui de 2000, accompagné de la poursuite des transferts vers les structures intercommunales.

Les efforts de maîtrise des dépenses de gestion , depuis 1997, ont concerné toutes les catégories de collectivités.

Les départements ont limité les transferts versés (+2,2% en 2000), notamment les dépenses d'aide sociale. En 2000, l'entrée en vigueur de la couverture maladie universelle a eu pour conséquence le retrait au département de la compétence relative à l'aide médicale, ce qui a entraîné une diminution mécanique des dépenses départementales de plus de 9 milliards de francs (mais, parallèlement, une baisse des recettes au titre de la dotation générale de décentralisation). Les dépenses pour les collèges enregistrent une progression très nette (+8,6 %).

Les régions connaissent une augmentation de leurs dépenses de transfert plus modérée qu'en 1999 (+2,8% contre +5,7 % en 1999). Cependant, celle-ci devrait devenir plus forte sous l'influence des transferts de compétences, notamment en matière de transport ferroviaire et de formation professionnelle.

Quant aux communes, elles connaissent une diminution de leurs dépenses réelles de fonctionnement (-0,3 %), essentiellement due à la suppression des contingents communaux d'aide sociale.

Pour la septième année consécutive, la charge des intérêts de la dette diminue en 2000 (-7,6%). Elle atteint 3,87 milliards d'euros (25,4 milliards de francs), c'est-à-dire son niveau de 1985 en francs courants. Plus que d'une baisse des taux d'intérêts, cette diminution résulte d'une gestion active de la dette mais également d'une politique résolue de désendettement des collectivités.

La fiscalité directe et indirecte du secteur local poursuit sa mutation, sous l'effet de plusieurs mesures législatives : réforme de la taxe professionnelle, suppression de la part régionale de la taxe d'habitation, suppression de la vignette et réforme des droits de mutation.

De plus, l'intercommunalité à fiscalité propre se développe, notamment sous forme de taxe professionnelle unique, ce qui provoque un transfert de la fiscalité des communes vers les établissements publics de coopération intercommunale.

Au total, les impôts et taxes des collectivités territoriales, à l'exclusion des établissements publics de coopération intercommunale, stagnent en 2000.

2001 devrait voir se prolonger la phase de modération fiscale qui prévaut depuis 1999. La part de l'Etat dans la fiscalité directe locale est estimée aux alentours de 31,4  %.

En dépit de l'écart existant en termes de progression entre les dépenses de gestion (+5,1 %) et les recettes courantes (+4,9 %) en 2001, l'importance de la masse des recettes (768 milliards de francs) par rapport aux dépenses devrait permettre à l'épargne de gestion d'augmenter de 4 % en 2001, selon Dexia-Crédit local 14( * ) . Entre 1995 et 1999, l' épargne brute (qui résulte de la soustraction du montant des intérêts de la dette à l'épargne de gestion) a progressé de 40% en volume pour approcher les 150 milliards de francs. Elle devrait augmenter de 4,3% en 2000 et de 5,3 % en 2001. Cette hausse masque toutefois une grande disparité entre niveaux de collectivités.

Le rapport de notre collègue Joël Bourdin observe une nette reprise des investissements en 2000, largement autofinancés : +13,2 % dans les collectivités territoriales et +46 % dans les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre. Dynamisé par l'achèvement des projets des municipalités avant les élections, le niveau des investissements directs en 2000 dépasse même le plus haut niveau jamais atteint par les communes (110 milliards de francs, soit 16,8 milliards d'euros).

Selon Dexia-Crédit local, les investissements locaux devraient enregistrer en 2001 une très légère progression en valeur, portée principalement par les dépenses dans le domaine de l'environnement, dans un contexte post-électoral traditionnellement peu favorable aux dépenses d'investissement.

La nouvelle génération des contrats de plan représentera un engagement financier de la part des régions à hauteur de 116 milliards de francs. Celles-ci consacreront parallèlement plus de 5 milliards de francs aux contrats de villes.

A plus long terme, les projets recensés par le Groupement des autorités responsables de transports (GART) d'ici 2010, sont estimés à plus de 100 milliards de francs. Sur la prochaine mandature municipale (2001-2007), les projets pouvant être réalisés concerneraient 29 agglomérations et représenteraient 45 milliards de francs.

2. La situation par catégorie de collectivité

a) Les budgets des communes

Selon Dexia-Crédit local, les recettes courantes communales s'élèvent à environ 389 milliards de francs en 2001, en progression de 2,7 % par rapport à 2000.

Le produit voté, qui en représente près de 40 %, accuse une forte baisse (155 milliards de francs, -4,8 %). Comme en 2000, la fiscalité des communes enregistre l'impact de la montée en puissance du mécanisme de la taxe professionnelle unique.

Compte tenu de la prise en compte, pour la deuxième année consécutive, des résultats du recensement général de la population de 1999 et de la réfaction au titre de la suppression des contingents communaux d'aide sociale mise en place sur deux ans à compter de 2000, la dotation forfaitaire des communes de métropole progresse de 0,9 %. Stable en 2000, l'épargne de gestion devrait connaître une progression légèrement plus vive en 2001 (+1,8 %). Compte tenu de la stabilisation des frais financiers, l' épargne brute devrait conserver une tendance haussière (+2,2%).

Alimentées par les reports de 1999, les réparations liées aux intempéries et l'achèvement des projets de la mandature municipale, les dépenses d'investissement se sont accrues considérablement (+16%) en 2000. Cette accélération de l'investissement s'est conjuguée avec une hausse de l'emprunt (+10,6%). En 2001, les besoins d'équipement recensés, notamment dans le domaine de l'environnement, tendraient à limiter la baisse des dépenses d'investissement traditionnellement constatée l'année de renouvellement des équipes municipales. Globalement l'investissement devrait accuser une légère diminution (-0,2 % en valeur).

b) Les budgets des établissements publics de coopération intercommunale

Le rôle accru des groupements à fiscalité propre doit être souligné. Les budgets des quelque 20 000 établissements publics de coopération intercommunale s'élèvent aujourd'hui à plus de 200 milliards de francs . Ils sont constitués à 48 % de dépenses de fonctionnement et à 52 % de dépenses d'investissement , contre respectivement 69 % et 31 % pour les budgets communaux.

Les dépenses d'équipement direct des groupements (de l'ordre de 50 milliards de francs) représentent à elles seules plus du quart des budgets intercommunaux. Les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, en particulier les communautés urbaines, en assument une part croissante.

c) Les budgets des départements

Dexia-Crédit local relève que la volonté de maîtrise de la fiscalité, déjà observée en 1999 et 2000, est encore plus marquée en 2001. Seuls 6 départements ont augmenté leur taux de taxe d'habitation, tandis que 13 l'ont diminué et 76 l'ont stabilisé. Globalement, en raison des différentes réformes, les recettes fiscales perçues par les départements, d'un montant de 134 milliards de francs, diminuent de près de 5 %.

Depuis 1997, les dépenses de gestion connaissent une décélération régulière. En 2001, elles ne devraient guère s'éloigner de leur tendance moyenne (143 milliards de francs, + 3,5 %). Leur principale composante, les dépenses d'aide sociale (environ 80 milliards de francs en 2001) devrait enregistrer une hausse modérée liée à la progression nettement moins rapide des dépenses au titre du revenu minimum d'insertion et au ralentissement de la prestation spécifique dépendance, dans l'attente de la mise en place de l'allocation personnalisée d'autonomie . Cette réforme devrait se traduire, en coût net , par une augmentation des dépenses des départements de l'ordre de 1,7 milliard d'euros en régime de croisière.

L' épargne de gestion , d'un montant de 59 milliards de francs en 2001, poursuit sa progression. Sous l'effet de la nouvelle diminution des charges financières, l'épargne brute croît plus rapidement (53 milliards de francs, +5,6 %).

Portées par des besoins d'investissement direct (voirie, réparation dans les collèges à la suite des intempéries de 1999) et par le dynamisme des subventions versées aux communes, les dépenses d'investissement (62 milliards de francs) devraient progresser de 5,4 % en 2001, sans mettre en cause le mouvement de désendettement.

d) Les budgets des régions

Comme en 2000, une très large majorité des régions a stabilisé ses taux d'imposition, l'une d'entre elles les a même diminués. Cependant, cinq les ont augmentés, d'où une progression globale de 1,1 %. Dans leur ensemble, les recettes fiscales des conseils régionaux, d'un montant de près de 35 milliards de francs, enregistrent une diminution de 9,5 %.

Alors que les transferts versés -qui représentent environ 80 % des dépenses de fonctionnement des régions- ont enregistré une évolution historiquement faible en 2000, ils connaîtraient un ressaut en 2001, lié à la participation du conseil régional d'Ile-de-France au syndicat des transports de la région. Même si la croissance des frais de personnel reste soutenue en 2001 (+9,3 % après +9 % en 2000), ils pèsent encore peu dans les budgets (environ 6 % des dépenses réelles de fonctionnement) comparés à ceux des autres collectivités territoriales.

Résultat des marges de manoeuvre dégagées par la section de fonctionnement, l'épargne brute est en hausse (30 milliards de francs, +6,6 %).

Les dépenses d'investissement devraient connaître une très légère progression (34 milliards de francs, +2,2 %) selon Dexia-Crédit local. Elles augmenteront sans doute plus sensiblement en 2002, à la suite de nouveaux transferts de compétences, en particulier en matière de transport ferroviaire régional.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page