CHAPITRE IER -
UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE
INTERNATIONAL INCERTAIN
I. LA CROISSANCE DU COMMERCE MONDIAL S'EST RALENTIE EN 1999
La production des pays en développement d'Asie a augmenté de 6 %, le PIB de la Fédération de Russie s'est accru de 3 % et l'économie brésilienne a enregistré une croissance positive pour l'ensemble de l'année 1999. L'économie des Etats-Unis a une fois encore fortement dynamisé le commerce mondial l'année dernière, la demande intérieure ayant progressé de 5,5 %. En revanche, il y a eu une stagnation de l'économie japonaise et la croissance du PIB de l'Europe occidentale s'est ralentie, tombant à 2 %.
Dans ce contexte, l a valeur du commerce mondial de marchandises n'a augmenté que de 3,5 % en 1999 selon l'OMC, soit un taux comparable à celui de 1998, mais très inférieur à ceux enregistré de 1990 à 1997. Les prix nets moyens ont diminué pour la troisième année consécutive, mais en 1999 la baisse a été beaucoup plus faible que les années précédentes.
Les échanges de services commerciaux se sont accrus de 1,5 % en 1999, c'est-à-dire moins vite que le commerce de marchandises. Les données relatives aux prix des services commerciaux aux Etats-Unis font apparaître une légère hausse des prix des services faisant l'objet d'échanges internationaux. Cela donne à penser que les exportations de services commerciaux ont probablement aussi progressé en volume, mais moins vite que les exportations de marchandises.
L'Amérique du Nord et l'Asie ont enregistré une progression des importations légèrement supérieure à 10 %, soit un taux deux fois plus élevé que la moyenne mondiale. Si pour l'Amérique du Nord il s'agissait de la troisième année consécutive d'accroissement des importations supérieur à 10 %, l'évolution en Asie atteste de la vigueur de la reprise dans la région, qui compense la vive contraction des importations observée l'année précédente. Les importations de l'Asie se sont redressées, mais la progression de celles de l'Europe occidentale s'est nettement ralentie. Les économies en transition dans leur ensemble ont accusé une contraction de 10 % en raison de la forte réduction des importations de la Russie et de l'Ukraine. Les importations de l'Afrique et du Moyen-Orient n'ont guère changé en termes réels en 1999, ce qui est aussi la conséquence des recettes d'exportations médiocres réalisées ces dernières années.
II. DES RÉSULTATS CEPENDANT TRÈS CONTRASTÉS SELON LES RÉGIONS
Malgré un net fléchissement du commerce intrarégional, c'est l'Amérique latine qui, toutes régions confondues, a enregistré la plus forte expansion des exportations. L'augmentation des exportations asiatiques a été supérieure à la moyenne mondiale du fait que les exportations du Japon ont remonté et que les cinq pays en développement d'Asie les plus touchés par la crise financière de 1997/1998 ont enregistré une croissance à deux chiffres des exportations. La progression des exportations de l'Amérique du Nord s'est légèrement accélérée grâce au dynamisme du commerce intrarégional. Le ralentissement de l'activité économique de l'Europe occidentale observé en 1999 a entraîné une croissance beaucoup plus faible du commerce intrarégional. Les exportations à l'intérieur de l'Union européenne se sont accrues deux fois plus vite que le commerce mondial en 1998, mais leur rythme de croissance en 1999 est tombé au-dessous de celui du commerce mondial. Les économies en transition ainsi que le Moyen-Orient ont accusé une contraction de leurs volumes d'exportations.
Pour ce qui est de l'évolution en valeur, le Moyen-Orient a enregistré le plus fort taux de croissance des exportations au niveau régional, malgré une baisse du volume des exportations. Avec une croissance des exportations de 8 %, l'Afrique venait au deuxième rang de l'ensemble des régions. Cela était dû en grande partie à la forte reprise des expéditions des pays de la région exportateurs de pétrole. Il convient toutefois de rappeler que pour l'Afrique comme pour le Moyen-Orient l'augmentation de 1999 n'a pas entièrement compensé la baisse enregistrée l'année précédente. Les exportations de l'Amérique Latine ont enregistré une vive expansion -6 %-, la croissance la plus soutenue des exportations du Mexique et de certains pays des Caraïbes ayant largement compensé les fortes baisses observées pour l'ensemble des pays d'Amérique du Sud. Grâce à un redressement du commerce intra-asiatique, étayé par une amélioration de la croissance au niveau régional et l'appréciation des monnaies, les exportations de l'Asie ont retrouvé le niveau record qu'elles avaient atteint avant la crise. Les exportations nord-américaines se sont accrues de 4 % en 1999 après avoir un peu reculé en 1998. La légère baisse de la valeur des exportations de l'Europe occidentale était due à un ralentissement de la croissance en volume, mais surtout à une chute de près de 4 % des prix à l'exportation en dollars dans la région. Cette faiblesse des prix à l'exportation s'explique principalement par la dépréciation de l'euro par rapport au dollar américain. La croissance anémique des importations de l'Europe occidentale, conjuguée à la vive contraction des importations russes, a entraîné une nouvelle diminution de la valeur des exportations des économies en transition en 1999.