PAYS-BAS
La
loi du 30 janvier 1985 sur les services d'incendie
, entrée en
vigueur le 1
er
mars de la même année, rappelle que
la lutte contre l'incendie constitue une compétence des communes
(10(
*
))
. Elle institue des
services régionaux
, qui assurent la coordination des services
municipaux en cas de catastrophe importante.
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I. L'ORGANISATION DES SERVICES D'INCENDIE ET DE SECOURS
La lutte
contre l'incendie constitue une
compétence des communes
depuis
plusieurs siècles.
La loi de 1985 sur les services de lutte contre
l'incendie
dispose à l'article 1
er
que :
"
Il existe dans chaque commune un service municipal d'incendie,
à moins qu'une mesure ad hoc n'ait été prise dans le cadre
de la coopération intercommunale.
"
Presque chaque commune néerlandaise dispose donc de son propre corps de
sapeurs-pompiers, dont la taille varie avec l'importance de la commune et qui
est géré par le conseil municipal.
Au
1
er
janvier 1999, sur les 538 communes, 521 disposaient
d'un corps de sapeurs-pompiers.
La loi prévoit aussi la création de
services
régionaux,
qui possèdent la personnalité morale et
auxquels certaines tâches sont transférées de droit. Outre
leur mission d'assistance aux corps municipaux lorsque ces derniers ne
parviennent pas à venir à bout d'un sinistre, les services
régionaux ont surtout un rôle de
coordination
. Ils
gèrent notamment un réseau de communication
téléphonique permettant de faire face rapidement aux catastrophes
les plus importantes. Les services régionaux sont également
chargés de la formation des sapeurs-pompiers.
Au
1
er
janvier 1999, il y avait 39 services régionaux.
Lorsqu'un corps municipal de sapeurs-pompiers ne suffit pas, les corps
municipaux de la même région prêtent assistance. Si cela ne
suffit pas, les corps d'autres régions de la même province
(11(
*
))
sont mis à disposition
par le commissaire de la Reine, lequel peut demander au ministre de
l'Intérieur l'assistance de corps d'autres provinces.
Au sein du
ministère de l'Intérieur
, la Direction
générale de l'ordre public et de la sécurité est
responsable de la coordination des mesures de protection civile, les missions
relatives à la lutte contre l'incendie incombant à la
Direction incendie et lutte contre les catastrophes
. Celle-ci comprend
notamment l'
Inspection générale des sapeurs-pompiers
qui
assure le contrôle national du corps.
II. LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE SAPEURS-POMPIERS
Outre
les services municipaux et régionaux de lutte contre l'incendie, les
aéroports et les entreprises présentant des risques particuliers
pour la sécurité publique emploient des sapeurs-pompiers.
Au 1
er
janvier 1999, il y avait, d'après la
Fédération néerlandaise des sapeurs-pompiers,
26 512 sapeurs-pompiers
(dont 681 femmes), parmi lesquels
4 253, soit
16 %
, étaient
professionnels
,
les
autres étant volontaires
.
Les sapeurs-pompiers professionnels exercent surtout dans les grandes villes.
On les trouve également à la tête des services des autres
communes. Cependant, au 1
er
janvier 1999, 230 services
municipaux de lutte contre l'incendie ne comportaient que des volontaires.
À la même date, 291 comportaient des sapeurs-pompiers
professionnels :
- six n'employaient que des sapeurs-pompiers professionnels ;
- 84 employaient au moins quatre sapeurs-pompiers
professionnels ;
- 201 employaient moins de quatre sapeurs-pompiers professionnels.
La hiérarchie comporte quinze grades, qui existent aussi bien chez
les sapeurs-pompiers professionnels que chez les sapeurs-pompiers volontaires.
À ces quinze grades, correspondent huit diplômes, les
sapeurs-pompiers professionnels et les sapeurs-pompiers volontaires recevant la
même formation. Cependant, en règle générale, les
officiers sont des sapeurs-pompiers professionnels.
En outre, il existe une centaine d'
écoles de pompiers
. Au cours
des dernières années, elles ont fourni environ 10 % de
l'effectif de sapeurs-pompiers volontaires.
III. LES MISSIONS DES CORPS DE SAPEURS-POMPIERS
La loi
de 1985 sur les services de lutte contre l'incendie charge les sapeurs-pompiers
de :
- prévenir, circonscrire et combattre le feu et tous les accidents
qui s'y rapportent ;
- faire le nécessaire pour protéger hommes et animaux en cas
d'accident autre que l'incendie.
Elle les charge également de circonscrire et de combattre les
catastrophes définies à l'article 1
er
de la loi
sur la protection civile, c'est-à-dire les événements qui
perturbent la sécurité publique de manière importante (en
mettant en danger la vie et la santé d'un grand nombre de personnes, en
menaçant le milieu naturel ou en risquant de provoquer de graves
dégâts matériels) et qui requièrent l'action
coordonnée de plusieurs services.
Les sapeurs-pompiers constituent en effet la
clé de voûte du
système de protection civile
, auquel participent également
les forces de police, les services publics de transport sanitaire et les
équipes hospitalières (chacune composée de deux
médecins et de deux infirmières) dépêchées
sur le lieu des accidents en cas de besoin.
De plus, les sapeurs-pompiers sont impliqués dans toutes les phases de
la lutte contre l'incendie et les catastrophes : la loi insiste sur leur
rôle de prévention, qui requiert notamment de nombreux exercices,
ainsi que des efforts d'entretien des matériels.
IV. LE STATUT DES SAPEURS-POMPIERS
1. Les sapeurs-pompiers professionnels
a) La
formation
Elle est assurée par le NIBRA (Institut néerlandais pour la lutte
contre l'incendie et les catastrophes) ou par les services régionaux de
lutte contre l'incendie. Le NIBRA, créé par la loi de 1985
sur les services d'incendie, se trouve à Arnhem. Il assure la
formation des officiers, tandis que les services régionaux de lutte
contre l'incendie forment les sapeurs-pompiers d'un grade inférieur.
Pendant leur formation, qui dure dix-huit mois, les futurs officiers sont
rémunérés.
La loi de 1985 a également institué un établissement
public, le Bureau néerlandais pour les examens des pompiers,
chargé de l'organisation de ces examens et de la délivrance des
diplômes correspondant.
b) L'âge de la retraite
Alors que l'âge de la retraite est normalement fixé à
soixante-cinq ans, les sapeurs-pompiers chargés directement de la
lutte contre l'incendie peuvent prendre leur retraite à
cinquante-cinq ans
.
2. Les sapeurs-pompiers volontaires
Si le
recrutement des sapeurs-pompiers volontaires s'effectue actuellement sans trop
de difficultés, des problèmes sont attendus pour les
années à venir. C'est pourquoi le ministère de
l'Intérieur, après avoir fait établir plusieurs rapports
sur le volontariat, a entamé des discussions avec les différentes
parties prenantes (sapeurs-pompiers, communes...) pour tenter de trouver une
solution.
Bien que la plupart des éléments du statut des sapeurs-pompiers
volontaires soient fixés par des arrêtés municipaux et
varient donc selon les communes, environ 300 d'entre elles ont souscrit
à un accord national qui a force obligatoire. De plus, comme la plupart
de celles qui n'adhèrent pas à cet accord s'en inspirent, le
statut des sapeurs-pompiers volontaires apparaît assez uniforme, chaque
commune ayant toutefois la possibilité de prendre des mesures plus
avantageuses que celles prévues par l'accord national.
a) La formation
Les sapeurs-pompiers volontaires reçoivent la même formation que
les professionnels.
b) La durée de l'engagement
Elle n'est pas limitée. Cependant, au-delà de quarante ou
quarante-cinq ans, il est en général impossible de demander
son admission comme sapeur-pompier volontaire.
c) La limite d'âge
Elle est généralement fixée à
cinquante-cinq ans
.
d) Les relations avec l'employeur principal
Les différents corps de sapeurs-pompiers volontaires exigent des
candidats qu'ils obtiennent l'accord de leur employeur principal avant de
solliciter leur admission.
e) L'indemnisation
La plupart des sapeurs-pompiers volontaires perçoivent une
indemnité, qui se compose de deux éléments :
- une partie fixe, qui dépend du grade de l'intéressé
(entre 505 et 12 895 florins par an
(12(
*
))
en 1998, ce qui correspond à une
fourchette de 1 500 à 38 000 francs) ;
- une partie qui varie en fonction du temps passé. Le taux horaire
dépend non seulement du grade de l'intéressé, mais aussi
de l'activité pratiquée. En 1998, il s'établissait entre
29,50 florins (environ 100 francs) et 96,75 florins (environ
300 francs) pour les heures d'assistance
stricto sensu
, et entre
15,8 florins (environ 50 francs) et 25,2 florins (environ
75 francs) pour les autres activités, comme les exercices ou la
formation.
L'activité de sapeur-pompier volontaire est considérée
comme correspondant à :
- vingt à vingt-cinq heures par mois pour les hommes de
troupe ;
- trente à trente-cinq heures par mois pour les
sous-officiers ;
- trente-cinq à quarante heures par mois pour les officiers.
f) Les assurances
Les arrêtés municipaux prévoient que les communes doivent
payer les primes des assurances couvrant les conséquences des accidents
(incapacité de travail, décès...) qui peuvent survenir
pendant le service.
La protection offerte diffère d'une commune à l'autre.
* *
*
Par
ailleurs, la loi du 9 septembre 1992 portant dispositions statutaires
relatives à toutes les personnes qui participent à la lutte
contre les catastrophes s'applique notamment aux sapeurs-pompiers,
professionnels ou volontaires. Elle définit les prestations auxquelles
ils ont droit, mais seulement en cas de catastrophe, au sens de la loi de 1985
sur les catastrophes. Les principales sont les suivantes :
- compensation du manque à gagner ;
- prestation de maladie (l'intégralité du revenu habituel
pendant douze mois, puis 80 % pendant six mois) ;
- prestation d'invalidité, exprimée en pourcentage du revenu
habituel et variable selon le degré d'invalidité ;
- pension pour le conjoint survivant en cas de décès
(50 % du revenu habituel du défunt, jusqu'à ce que son
conjoint atteigne l'âge de soixante-cinq ans).