PAYS-BAS
Les
fondements juridiques
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1) La constitution du comité d'entreprise
Chaque
établissement autonome relevant d'une entreprise de droit privé
et employant au moins cinquante salariés doit constituer un
comité d'entreprise.
Il faut faire partie de l'établissement depuis au moins un an pour
être éligible et depuis au moins six mois pour être
électeur.
Le comité d'entreprise est élu pour trois ans à moins que
son règlement ne prévoie d'autres dispositions. Dans ce cas, la
durée du mandat peut être de deux ou quatre ans. La taille du
comité d'entreprise varie en fonction de l'effectif de
l'établissement comme l'indique le tableau
ci-après :
Effectif de l'établissement |
Nombre de membres du comité d'entreprise |
de 50 à 100 |
5 |
de 100 à 200 |
7 |
de 200 à 400 |
9 |
de 400 à 600 |
11 |
de 600 à 1.000 |
13 |
de 1.000 à 2.000 |
15 |
au-delà de 2.000 |
2 membres supplémentaires par tranche de 1.000 salariés, avec un nombre total d'au plus 25 |
2) Le fonctionnement du comité d'entreprise
Le
comité d'entreprise et l'employeur se rencontrent à la demande de
l'une ou l'autre des parties dans les quinze jours suivant la demande.
A part cette disposition et celle qui prescrit la tenue de réunions
semestrielles d'information sur la marche générale de
l'entreprise, la loi n'évoque pas la périodicité des
réunions, car la question est régie par le règlement du
comité d'entreprise.
3) Le rôle du comité d'entreprise
La
réforme de 1998, entrée en vigueur en mars 1998, a élargi
les pouvoirs du comité d'entreprise, qui varient en fonction des
domaines dans lesquels ils s'exercent.
De plus, une convention collective ou une décision de l'employeur, prise
avec l'accord du comité d'entreprise, peut élargir les
attributions du comité d'entreprise.
a) L'avis préalable
Il est
obligatoire pour toutes les décisions importantes
:
embauche, endettement, investissements, fusions, cessations d'activité,
déménagements... La liste complète des questions
requérant l'avis du comité d'entreprise figure à
l'article 25 de la loi.
Depuis mars 1998, le comité d'entreprise doit également donner
son avis sur
:
- les modifications technologiques les plus profondes ;
- les mesures environnementales importantes ;
- les crédits ou les garanties donnés à d'autres
entreprises.
Dans toutes ces situations, l'employeur doit soumettre au comité une
demande d'avis préalable avant de prendre une décision
définitive. Si le comité d'entreprise n'est pas d'accord avec
l'employeur, il peut, dans le délai d'un mois, saisir la chambre de la
cour d'appel d'Amsterdam (
Ondernemingskamer
), qui est
spécialisée dans les questions de droit des
sociétés et qui est chargée d'examiner certains litiges
relatifs au fonctionnement de l'entreprise : différends entre les
actionnaires et la société, plaintes du comité
d'entreprise contre la direction...
Cette chambre peut, le cas échéant, obliger l'employeur à
retirer sa décision ou à en annuler les conséquences.
Le comité d'entreprise doit également donner un avis sur
toutes les décisions de nomination ou de licenciement des
administrateurs
. L'avis doit être demandé assez tôt pour
que le comité d'entreprise puisse influencer la décision.
Cependant, ce dernier ne dispose d'aucune possibilité de blocage dans ce
cas, car il ne peut pas saisir l'
Ondernemingskamer
.
Dans les " grandes sociétés ", le comité
d'entreprise peut contester les nominations au conseil de surveillance
. Cet
organe, dont la création n'est obligatoire que dans les
sociétés dont le capital dépasse 25 millions de
florins (soit environ 75 millions de francs), qui possèdent un
comité d'entreprise et qui emploient plus de cent salariés, est
notamment chargé de nommer et de révoquer les administrateurs,
d'arrêter les comptes et d'approuver les décisions importantes. En
cas de désaccord sur une nomination au conseil de surveillance, le
comité peut saisir l'
Ondernemingskamer
. La nomination
définitive n'a lieu qu'après la décision de cette
dernière.
b) Le pouvoir de codécision
Il porte
sur toutes les
questions relatives à l'organisation du
travail
: horaires et conditions de travail, congés, formation
professionnelle, rémunérations, règles relatives à
l'embauche, à l'avancement et au licenciement, dans la mesure où
elles ne sont pas régies par la convention collective.
Depuis mars 1998, le pouvoir de codécision porte également sur
les fichiers de données personnelles et sur les règles
d'absentéisme.
Dans les entreprises de moins de dix salariés où une
représentation du personnel a été instituée
à titre facultatif, le pouvoir de codécision est limité
aux horaires de travail et aux congés.
Les décisions prises dans l'un de ces domaines sans l'approbation du
comité d'entreprise sont nulles.
En cas de désaccord entre le comité d'entreprise et l'employeur,
ce dernier peut soumettre le différend à la
commission de
conciliation
compétente dans la branche d'activité
(3(
*
))
. Si la commission de conciliation ne
parvient pas à une solution amiable, l'employeur peut saisir le tribunal
cantonal, c'est-à-dire le tribunal de première instance. Le
tribunal ne peut donner raison à l'employeur que si la décision
du comité d'entreprise lui semble déraisonnable ou si les
arguments de l'employeur sont particulièrement sérieux.
c) Le droit d'initiative
Il
concerne toutes les questions sociales, financières, économiques
et organisationnelles relatives à l'entreprise.
Les propositions du comité d'entreprise doivent être
discutées au moins une fois avec l'employeur avant que ce dernier ne
prenne sa décision. Il a l'obligation d'aviser le comité par
écrit et de motiver sa décision.
d) Le droit à l'information
Il
porte, d'une part, sur les comptes annuels, le rapport annuel d'activité
et les plans stratégiques et, d'autre part, sur tous les renseignements
que le comité d'entreprise juge utiles de connaître.
Depuis mars 1998, l'employeur doit, à l'occasion des réunions
semestrielles tenues de droit, fournir des informations sur les
décisions qu'il prépare dans les domaines où le
comité d'entreprise dispose d'un droit d'avis ou de codécision.
Ceci permet au comité d'entreprise d'être informé plus
tôt qu'auparavant et de pouvoir mieux exercer ses droits d'avis et de
codécision.
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Malgré l'obligation législative, seulement 70 % des entreprises de plus de cinquante salariés disposent actuellement d'un comité.