DANEMARK
Après avoir institué à la fin du
XIX
ème
siècle un système d'assurances sociales
pour les seuls salariés ayant des revenus inférieurs à un
certain plafond,
le Danemark s'est doté, à partir des
années soixante, d'un système de protection sociale
généralisée, sur le modèle anglais
.
|
1) Le caractère universel de la couverture maladie
Toutes les personnes qui résident de façon régulière au Danemark bénéficient de soins gratuits sans avoir à justifier d'une activité professionnelle.
2) Les prestations minimales garanties
a) Les prestations gratuites
Les
soins ambulatoires dispensés par les médecins,
généralistes ou spécialistes, par les services de
santé municipaux
(soins infirmiers par exemple)
et par les
services hospitaliers sont gratuits pour tous les résidents qui le
souhaitent.
Depuis 1973, les résidents sont divisés en deux groupes.
Les personnes du
groupe 1
ont droit à des soins médicaux
gratuits. Ils peuvent choisir leur généraliste, mais doivent
rester inscrits chez le même praticien pendant au moins six mois. La
consultation du spécialiste n'est gratuite que s'il y a prescription du
généraliste. Cette règle ne s'applique pas pour les
oto-rhino-laryngologistes et les ophtalmologues, qui peuvent être
consultés librement.
Les personnes du
groupe 2
ont droit au remboursement partiel des
dépenses médicales. Ils bénéficient du libre choix
du médecin et peuvent consulter un spécialiste sans passer
d'abord par leur généraliste.
Jusqu'en 1976, la répartition entre les deux groupes s'effectuait sur un
critère financier : le premier groupe se composait de tous les
titulaires de revenus inférieurs à un certain plafond et
réunissait environ 80 % de la population. Depuis le
1
er
avril 1976, les Danois choisissent entre les deux groupes.
Environ 95 % ont choisi le groupe 1.
Les soins dentaires fournis aux mineurs et les frais d'optique des enfants
jusqu'à seize ans sont également gratuits.
b) Les prestations partiellement prises en charge
Les
autres dépenses de santé ne sont prises en charge par la
collectivité que partiellement. Certaines restent même totalement
à la charge des patients
. C'est notamment le cas des frais
d'optique, qui ne sont remboursés qu'aux personnes souffrant d'une
affection durable à laquelle il ne peut être remédié
que par le port de lunettes.
Font l'objet d'un remboursement partiel :
- les frais dentaires ;
- les médicaments ;
- les frais de transport sanitaire ;
- les consultations de chiropractie, physiothérapie et podologie ;
- les consultations de psychothérapie dans certains cas (personnes
atteintes d'une maladie invalidante ou ayant fait une tentative de suicide,
victimes d'un accident de la route, de viol...) ;
- les frais d'inhumation.
Pour chacune de ces dépenses, un règlement du ministre de la
Santé détermine les modalités de remboursement. Pour les
soins dentaires
par exemple, le taux de remboursement
s'élève à 40 %.
Depuis 1973, les
médicaments
sont divisés en deux groupes,
en fonction de leur valeur thérapeutique. Ceux du premier groupe sont
remboursés à hauteur de 74,7 % et ceux du second dans la
limite de 49,8 %. Cependant, une loi du 23 décembre 1998, qui
entrera en vigueur au plus tôt le 1
er
octobre 1999, modifiera
le mode de remboursement des médicaments. Cette loi prévoit de
lier le remboursement à la consommation annuelle, évaluée
selon les prix de référence des différents
médicaments. Ainsi, pour les personnes de plus de 18 ans le
barème de remboursement sera le suivant :
Consommation |
Taux de remboursement par tranche |
Inférieure à 500 couronnes (2( * )) |
0 |
Comprise entre 500 et 1.200 couronnes |
50 % |
Comprise entre 1.200 et 2.800 couronnes |
75 % |
Supérieure à 2.800 couronnes |
85 % |
*
* *
L'importance de la part des frais qui restent à la charge des patients explique qu'environ un quart des Danois ait choisi de souscrire un contrat d'assurance privée.