ALLEMAGNE
Le
droit allemand ignore la notion d'enfant adultérin,
mais
établit traditionnellement une distinction entre enfants
légitime et illégitime. Bien que la loi du 19 août
1969 sur le statut juridique des enfants illégitimes eût
profondément modifié le sort de ces derniers, l'assimilation avec
les enfants légitimes n'était pas complète.
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Compte tenu du caractère très récent de la réforme, on a choisi d'analyser, dans le texte qui suit, les différences qui existaient sous l'empire de la loi de 1969 entre le statut de l'enfant naturel et celui de l'enfant légitime.
1) Les droits successoraux de l'enfant illégitime
La
nouvelle loi
, entrée en vigueur le 1
er
avril 1998,
supprime les particularités du code civil concernant les droits
successoraux des enfants naturels à l'égard du père et de
la famille paternelle
.
Avant la réforme
, bien qu'appartenant au premier groupe
d'héritiers et bien qu'étant héritier réservataire,
l'enfant naturel avait des droits successoraux variables selon qu'il se
trouvait ou non en concours avec les enfants légitimes ou avec la
veuve
.
En effet, en Allemagne, les héritiers forment une communauté
successorale. Or, l'enfant naturel n'appartenait pas à cette
communauté s'il y avait des enfants légitimes ou une veuve, sa
participation à la communauté successorale ayant
été jugée susceptible de troubler la paix de la famille.
Dans cette hypothèse, il obtenait une somme d'un montant
équivalent à la part qui aurait dû être la sienne (ce
qui obligeait les autres héritiers à vendre une partie des biens
de la succession pour pouvoir payer l'enfant illégitime).
De plus, tout enfant naturel âgé de 21 à 27 ans avait
le droit de demander à son père une compensation successorale
forfaitaire par avance. Il s'agissait d'une somme d'argent calculée en
fonction de la pension alimentaire versée par le père.
Conçue comme une " aide au démarrage ", elle se montait
en principe au triple de la pension alimentaire annuelle (calculée sur
la moyenne des cinq dernières années), mais le juge pouvait
l'augmenter jusqu'à douze fois cette somme, ou la réduire
à une fois la somme de référence.
2) Les autres effets de la filiation illégitime
Les principales caractéristiques du statut de l'enfant naturel concernaient le nom et le titulaire de l'autorité parentale.
a) Le nom
L'enfant
illégitime portait nécessairement le nom de sa mère, alors
que l'enfant légitime porte :
- le nom de famille commun aux époux ;
- au choix des parents, le nom du père ou celui de la mère si
les époux n'ont pas opté pour un nom de famille commun.
b) Le titulaire de l'autorité parentale
Avant la
réforme, l'enfant naturel était, sauf circonstances tout à
fait exceptionnelles, placé sous l'autorité parentale de sa
mère
La loi portant réforme du droit de la filiation permet aux parents qui
ne sont pas mariés au moment de la naissance de l'enfant d'exercer en
commun l'autorité parentale. Pour cela, ils doivent exprimer leur
volonté dans une déclaration commune établie en la forme
authentique.