ITALIE
Entre 1992 et 1996, la consommation moyenne de stupéfiants utilisés à des fins médicales , mesurée en doses quotidiennes déterminées, s'est élevée, d'après l'Organe international de contrôle des stupéfiants, à 1.446 par jour et par million d'habitants, ce qui représente moins de 10 % de la consommation française correspondante .
1) Les règles générales
Elles
sont fixées par un décret du Président de la
République, en date du 9 octobre 1990 intitulé
"
Texte unique des lois en matière de stupéfiants et
substances psychotropes, de prévention, de soin et de
réhabilitation des personnes toxicodépendantes
", et qui
coordonne plusieurs textes législatifs.
Ce texte classe les substances susvisées en six tableaux.
Seuls, les
médicaments inscrits
sur
les trois premiers sont soumis
à une réglementation particulière en matière de
prescription médicale.
Les antalgiques majeurs à base
d'opiacés font partie du premier tableau.
2) Les modalités de prescription
Les articles 43 et 45 de la loi précisent les obligations du médecin et du pharmacien.
a) Le prescripteur
Il doit s'agir d'un médecin .
b) Les caractéristiques de l'ordonnance
Pour
les antalgiques relevant des trois premiers tableaux, elle est établie
sur des formules d'ordonnances particulières issues d'un
carnet
à souches
et mises à la disposition des
ordres
professionnels
de médecins par le ministère de la
Santé. Les ordres les distribuent ensuite aux médecins qui en
font la demande, en leur faisant signer chaque formule d'ordonnance lors de la
remise des carnets.
Pour les antalgiques relevant des trois derniers tableaux, la prescription est
rédigée sur une formule d'ordonnance ordinaire.
c) Les indications portées sur l'ordonnance
Le
médecin doit faire figurer de façon
indélébile :
- le nom, le prénom et l'adresse du patient ;
- en toutes lettres, la dose prescrite et l'indication du mode et de la
durée d'administration du médicament.
Il doit par ailleurs indiquer la date, son adresse et numéro de
téléphone, et apposer sa signature.
Chaque ordonnance est établie en 3 exemplaires.
d) La quantité prescrite et la durée de prescription
Chaque
prescription doit être limitée "
à une seule
préparation ou à un dosage par soin d'une durée
inférieure ou égale à huit jours
".
L'une des notes qui figurent en annexe au décret précise la
quantité maximale
de principe actif que les médecins
doivent respecter pour l'établissement des
doses moyennes
quotidiennes.
Pour la morphine, la limite se monte à 0,20 gramme par
jour.
e) La délivrance des médicaments
L'ordonnance reste valable dix jours après son
établissement.
Le pharmacien doit vérifier l'identité du patient. Il doit noter
au bas de l'ordonnance le numéro du document d'identité
présenté. Il doit fournir les médicaments sous la forme et
la quantité prévues par l'ordonnance.
L'ordonnance n'est en aucun cas renouvelable.
3) Les contrôles
•
Les médecins doivent conserver pendant deux ans une copie lisible de
chaque prescription, portant la mention "
copie pour
documentation
". Les pharmaciens sont soumis à la même
obligation. Cependant, pour eux, la durée de conservation est de 5 ans.
• La violation des obligations prévues par la loi et relatives
à la prescription et à la délivrance peut
entraîner :
- pour le médecin, une sanction pécuniaire (amende
administrative comprise entre 200.000 et 1 million de lires,
c'est-à-dire entre 700 F et 3.500 F) ;
- pour le pharmacien, la condamnation à une peine de prison de deux ans
maximum ou à une amende administrative comprise entre 100.000 et
4 millions de lires (c'est-à-dire entre 350 F et 14.000 F).
• Par ailleurs, les pharmaciens doivent tenir, au jour le jour, un
état des stocks
sur un
registre spécial
dont chaque
page est numérotée et signée par l'administration
sanitaire.
Un
inventaire
doit être fait le 31 décembre de chaque
année. Dans les deux semaines qui suivent, les pharmaciens doivent
communiquer au service central de lutte contre la drogue et aux
autorités sanitaires locales les principales données
récapitulatives.
Indépendamment de cette obligation annuelle, le ministère de la
Santé peut, à tout moment, demander aux pharmaciens de justifier
l'état de leurs stocks.
Le non-respect de ces obligations est puni d'une amende administrative comprise
entre 200 000 et 2 millions de lires (c'est-à-dire entre 700 F
et 7.000 F).
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L'Italie
est le pays européen où l'on prescrit le moins d'antalgiques
majeurs aux patients. Certaines associations militent en faveur d'un
assouplissement de la législation, qui consisterait notamment :
- à abandonner les formules d'ordonnances officielles en triple
exemplaire pour un papier avec des copies carbone ;
- à allonger la durée de prescription à
28 jours ;
- à supprimer la mention en toutes lettres de la dose et de la
posologie ;
- à dépénaliser les sanctions en cas d'erreur purement
formelle ;
- à obliger tous les médecins généralistes
à détenir des formules d'ordonnances spéciales.