ALLEMAGNE
Depuis
le 1
er
juillet 2001, la quasi-totalité des dispositions
applicables aux handicapés fait l'objet du
livre IX du code
social
. Intitulé
Réadaptation et intégration des
personnes handicapées
, il prévoit le versement de prestations
en nature et en espèces au profit des personnes dont les
«
fonctions corporelles, les capacités intellectuelles ou
la santé mentale s'écartent
-
selon toute
vraisemblance pour une période de plus de six mois
-
de
ce qui correspond à la norme pour des personnes du même âge,
et dont la participation à la vie sociale est ainsi
compromise
».
|
LES ALLOCATIONS DE TRANSITION
Pendant les périodes de réadaptation médicale, les personnes handicapées ou menacées par un handicap ont droit à des indemnités (d'assurance maladie, d'assurance accidents...) destinées à compenser la perte de revenus causée par la maladie ou par l'accident à l'origine du handicap. Ensuite, dans la mesure où le traitement ne permet pas aux intéressés de recouvrer les facultés nécessaires à l'exercice de leur ancienne profession et où une phase de reconversion professionnelle est nécessaire, ils perçoivent des allocations de transition.
LES CONDITIONS
Le bénéfice des allocations de transition est en principe réservé aux personnes qui ont cotisé au moins pendant un an au cours des trois dernières années, à celles qui ont obtenu une qualification professionnelle au cours de l'année précédant le stage de reconversion ou qui percevaient des allocations de chômage.
LA PRESTATION
Les
allocations de transition dépendent de la situation familiale des
bénéficiaires : elles sont comprises entre 68 % et
75 % d'une valeur de référence égale à
80 % du revenu brut, mais qui ne peut excéder le revenu net. Le
revenu brut susceptible d'être pris en compte est lui-même
plafonné, les plafonds variant selon les organismes prestataires (en
2002, 3 375 € par mois pour les caisses d'assurance maladie et
4 500 € par mois pour les caisses d'assurance vieillesse et
chômage des anciens
Länder
).
En même temps que l'allocation elle-même, la personne
handicapée perçoit, le cas échéant, des
compléments destinés à compenser les frais
d'hébergement ou de transport si elle effectue son stage loin de son
domicile habituel.
LA DURÉE DE VERSEMENT
Les allocations de transition sont versées pendant toute la période de reconversion, en principe limitée à deux ans. Si, à l'issue de cette période, le bénéficiaire est sans emploi, elles lui sont accordées pendant trois mois supplémentaires, mais elles sont alors comprises entre 60 % et 67 % de la valeur de référence.
LES ALLOCATIONS DE FORMATION
Elles
sont réservées aux personnes qui ne peuvent pas
bénéficier des allocations de transition, notamment parce
qu'elles n'ont jamais travaillé.
Leur montant, qui dépend de l'âge, de la situation familiale et du
type de logement du bénéficiaire, est compris entre 93 et
353 € par mois. Lorsque la personne handicapée suit une
formation en vue de son emploi ultérieur dans un atelier
protégé, l'allocation s'élève à
57 € par mois pendant la première année et à
67 € par mois pendant la seconde.
LES COMPLÉMENTS DE RESSOURCES
Les handicapés qui travaillent dans un atelier protégé et dont les revenus du travail sont inférieurs à 323 € par mois perçoivent une prestation complémentaire différentielle, de façon à porter leurs ressources mensuelles à 323 €.
LA PENSION POUR INCAPACITÉ DE TRAVAIL
La loi
du 20 décembre 2000, qui a modifié les dispositions du code
social relatives aux pensions pour incapacité professionnelle et aux
pensions pour incapacité générale, est entrée en
vigueur le 1
er
janvier 2001.
Elle prévoit le versement d'une
pension pour incapacité aux
salariés et aux travailleurs indépendants qu'un handicap
empêche de poursuivre normalement leur activité professionnelle.
Même si les anciennes dispositions continuent à s'appliquer aux
personnes nées avant le 1
er
janvier 1961
(c'est-à-dire âgées de plus de quarante ans lorsque la
loi est entrée en vigueur), ce sont les nouvelles dispositions qui sont
analysées ci-dessous.
Les mesures de réadaptation et de réinsertion professionnelle
sont privilégiées
, de sorte que la pension n'est
versée que lorsque l'incapacité de travail est
définitivement établie. Si l'incapacité résulte
d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, la pension
d'invalidité relève d'un autre régime, qui n'est pas
étudié ici.
LES CONDITIONS
Durée de cotisation :
comme les pensions
d'invalidité sont gérées par les mêmes organismes
que les pensions de retraite, le versement d'une pension pour incapacité
de travail est subordonné au rattachement à une caisse
d'assurance vieillesse et à une durée minimale de cotisation
(trois ans au cours des cinq années précédant
l'incapacité et cinq ans en tout).
Incapacité de travail :
le handicap doit être tel que
la personne n'est pas en mesure de travailler au moins six heures par jour
dans des conditions de travail normales. Aucune amélioration ne doit
être envisageable dans un délai prévisible.
L'incapacité n'est pas mesurée par rapport à l'ancienne
activité, mais par rapport à l'aptitude théorique à
travailler.
La détention d'une carte de handicapé ne donne pas
automatiquement droit à une pension pour incapacité de travail.
LA PRESTATION
Le
montant de la pension dépend du degré d'incapacité de
travail. Deux niveaux sont prévus :
- pension à
taux plein
pour les personnes dont le handicap
est tel qu'elles ne peuvent pas travailler trois heures par jour ;
- demi-pension pour les personnes susceptibles de travailler entre trois
et six heures par jour.
Le montant de la pension à taux plein est le même que celui de la
pension de retraite correspondant au nombre d'annuités acquises au
moment de la survenance de l'incapacité.
La pension pour incapacité peut être réduite lorsque le
bénéficiaire dispose d'autres ressources (qu'il s'agisse de
revenus du travail ou de prestations en espèces) et qu'elles
dépassent un certain plafond, lequel dépend des revenus des trois
dernières années. La pension à taux plein peut être
réduite d'un quart, de la moitié ou des trois quarts. La
demi-pension peut être diminuée de moitié, voire
supprimée. En règle générale, si les ressources
mensuelles ne dépassent pas 315 €, le bénéficiaire
perçoit la totalité de la pension pour incapacité, qu'il
s'agisse d'une pension à taux plein ou d'une demi-pension.
LA DURÉE DE VERSEMENT
La
pension pour incapacité de travail est attribuée pour
au plus
trois ans
, mais elle peut être reconduite si l'état de
santé de l'intéressé le justifie. Au bout de
trois reconductions, elle est, en principe, accordée pour une
durée illimitée.
La pension pour incapacité de travail cesse d'être versée
le jour où le bénéficiaire fête son
soixante-cinquième anniversaire. Il perçoit ensuite une pension
de retraite.
L'ASSURANCE DÉPENDANCE
Les handicapés peuvent bénéficier des prestations de l'assurance dépendance, car la dépendance n'est pas liée à l'âge .
LES CONDITIONS
Dépendance avérée : la loi considère comme dépendante toute personne que la maladie ou le handicap, qu'il soit d'ordre physique, mental ou psychique, empêche, pendant au moins six mois, d'exécuter les actes habituels de la vie quotidienne. Elle précise que les actes de la vie quotidienne se rapportent aux soins corporels, à l'alimentation, à la tenue du foyer, aux mouvements à l'intérieur du logement, ainsi qu'aux allers et venues entre le logement et l'extérieur.
LA PRESTATION
Le
niveau de prestation dépend du degré de dépendance, la loi
distinguant trois catégories de personnes dépendantes :
- la première catégorie (personnes dépendantes de
façon importante :
erheblich Pflegebedürftige
) comprend
les personnes qui ont besoin de l'aide d'une tierce personne au moins une fois
par jour, pour au moins deux actes de la vie quotidienne liés aux soins
corporels, à l'alimentation et aux déplacements, ainsi que
plusieurs fois par semaine pour l'entretien de leur foyer, l'aide fournie ayant
une durée moyenne d'au moins une heure et demie par jour ;
- la deuxième catégorie (personnes gravement
dépendantes :
Schwerpflegebedürftige
) regroupe les
personnes qui ont besoin de l'aide d'une tierce personne au moins trois fois
par jour, à différentes reprises, pour les soins corporels,
l'alimentation et les déplacements, ainsi que plusieurs fois par semaine
pour l'entretien de leur foyer, l'aide fournie ayant une durée moyenne
d'au moins trois heures par jour ;
- la troisième catégorie (personnes les plus gravement
dépendantes :
Schwerstpflegebedürftige
) comprend les
personnes qui ont besoin jour et nuit de l'aide d'une tierce personne pour les
soins corporels, l'alimentation et les déplacements, ainsi que plusieurs
fois par semaine pour l'entretien de leur foyer, l'aide fournie ayant une
durée moyenne d'au moins cinq heures par jour.
Selon qu'elles se font aider par un professionnel employé par la caisse
d'assurance dépendance (ou employé par un foyer pour personnes
dépendantes qui a signé un accord avec la caisse) ou par une
personne de leur choix qui leur prodigue les soins à domicile, les
personnes dépendantes ont droit à une prestation en nature, non
traitée dans le cadre de cette étude, ou à une prestation
en espèces.
Le montant mensuel de la prestation en espèces varie en fonction du
degré de dépendance :
Premier stade de la dépendance |
205 € |
Deuxième stade de la dépendance |
410 € |
Troisième stade de la dépendance |
665 € |
LES DÉDUCTIONS FISCALES
Tout
contribuable qui supporte des frais exceptionnels et qui ne
bénéficie pas d'une déduction fiscale au titre des
dépenses spéciales
(1(
*
))
peut déduire comme « charges extraordinaires » les
dépenses qui excèdent les charges habituelles supportées
par les contribuables qui se trouvent dans une situation identique, dans la
mesure où elles présentent un caractère obligatoire et
où elles ne dépassent pas un montant raisonnable.
Les handicapés peuvent bénéficier de cette disposition.
Ils peuvent déduire les frais réels ou opter pour la
déduction forfaitaire qui leur est spécifique.
LES CONDITIONS
Taux minimal d'incapacité : 25 %.
LA PRESTATION
La déduction fiscale forfaitaire dépend du taux d'incapacité.
Taux d'incapacité |
Déduction fiscale forfaitaire |
25 % ou 30 % |
310 € |
35 % ou 40 % |
430 € |
45 % ou 50 % |
570 € |
55 % ou 60 % |
720 € |
65 % ou 70 % |
890 € |
75 % ou 80 % |
1 060 € |
85 % ou 90 % |
1 230 € |
95 % ou 100 % |
1 420 € |
Cependant, la déduction peut atteindre 3 700 € pour les handicapés les plus gravement atteints, qui ont besoin d'une aide pour accomplir certains actes habituels et répétitifs de la vie quotidienne.
L'AIDE SOCIALE
Les personnes handicapées et sans ressources peuvent, après évaluation de leur situation personnelle recevoir l'aide sociale.