ITALIE
La
loi n° 801 du 24 octobre 1977 portant institution et organisation des
services de renseignement et de sécurité, et aménageant le
secret d'État définit la composition et les compétences du
comité parlementaire de contrôle.
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1) La composition et le fonctionnement de l'instance parlementaire de contrôle des services de renseignement
Le
comité parlementaire de contrôle des services de renseignement
(Copaco) se compose de
quatre députés et de quatre
sénateurs
, nommés par les présidents des deux
assemblées à la proportionnelle des groupes politiques.
Le Copaco choisit un président, un vice-président et un
secrétaire. Traditionnellement, la présidence revient à un
parlementaire de l'opposition : le Copaco est actuellement
présidé par l'ex-ministre de l'intérieur du gouvernement
de centre-gauche et, pendant la législature précédente,
son président était l'un des ministres de l'actuel gouvernement.
Les membres du Copaco sont liés par le devoir de discrétion et
ses actes sont couverts par le secret. En l'absence de règlement propre,
le Copaco applique le règlement de l'assemblée à laquelle
son président appartient.
Au cours des années 1996 à 2000, le Copaco s'est réuni
entre vingt et trente fois par an, notamment pour auditionner des ministres ou
des responsables des services de renseignement. Il s'est réuni trois
fois au début de l'année 2001, mais a cessé après
les élections législatives.
2) Les compétences de l'instance parlementaire de contrôle des services de renseignement
•
La loi de 1977 charge le Copaco de vérifier que l'activité des
services de renseignement se déroule dans le respect des principes
qu'elle énonce.
Pour remplir sa mission, le Copaco peut demander au président du
conseil, qui coordonne la politique du renseignement, et au comité
interministériel pour le renseignement et la sécurité,
organe consultatif placé auprès du président du conseil,
des informations portant sur «
les
caractéristiques
principales des structures et des activités
» des
services. Les questions du Copaco relèvent donc de l'information
générale et, comme la loi ne lui donne ni la possibilité
d'exiger les documents qu'il souhaite ni celle d'inspecter sur place, les
rapports semestriels présentés par le gouvernement au Parlement
constituent une source d'information importante.
Le président du conseil peut s'opposer aux demandes du Copaco et motiver
son refus par la nécessité de protéger le secret
d'État. Le Copaco peut alors décider à la majorité
de ses membres que l'opposition du président du conseil n'est pas
fondée et en référer aux deux assemblées.
La loi permet également au Copaco de formuler des propositions et des
critiques. Il peut en rendre compte aux assemblées par des
rapports
. Au cours de la dernière législature, il en a
présenté sept. Certains ont été débattus en
séance publique et deux ont donné lieu au dépôt de
propositions de résolution. Au cours de la législature
précédente, il en avait présenté quatre, mais aucun
n'avait été débattu en séance publique.
• La loi ne donne
aucun pouvoir budgétaire
au Copaco. Les
crédits relatifs aux activités de renseignement, d'abord inscrits
au budget du ministère du trésor, sont ensuite répartis
par décret du président du conseil, certains d'entre eux
étant réservés et inscrits aux budgets de la
présidence du conseil et des ministères de l'intérieur et
de la défense. La loi de 1977 précise que les crédits
réservés ne peuvent faire l'objet d'aucun compte rendu.
• Conformément à
l'article 202 du code de
procédure pénale,
les agents publics peuvent refuser de
témoigner devant les juridictions pénales sur des faits couverts
par le secret d'État. Si le président du conseil confirme ce
refus, il doit en informer le Copaco et justifier l'existence du secret
d'État. Le Copaco peut alors, à la majorité de ses
membres, déclarer l'opposition du secret d'État infondée
et en référer aux deux assemblées.
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La
réforme des services de renseignement et du comité parlementaire
de contrôle est envisagée depuis plusieurs années.
En
juillet 1999, le gouvernement d'Alema avait présenté un
projet de loi
de réorganisation des services de renseignement, qui
concernait notamment le comité. Ce dernier aurait continué
à être commun aux deux assemblées, mais son effectif aurait
été réduit à quatre (deux députés et
deux sénateurs) et ses membres auraient été
désignés par les présidents des deux assemblées
pour toute la durée de la législature. Les
compétences
du comité auraient été renforcées
: le
gouvernement aurait eu l'obligation de lui soumettre un rapport annuel sur la
politique menée et sur les résultats obtenus, des comptes rendus
semestriels de l'activité des services de renseignement, ainsi que les
textes réglementaires pris en application de la loi. Le comité
aurait conservé son droit d'information générale sur
l'activité et les structures des services de renseignement, qu'il aurait
continué à exercer par le biais de questions. En outre, il aurait
eu la possibilité d'auditionner les organes dirigeants des services de
renseignement, après autorisation de l'exécutif, et aurait
été tenu informé de l'exécution du budget des
services de renseignement.
Le gouvernement Berlusconi prépare également un projet de
réforme des
services de renseignement. Le comité verrait
ses pouvoirs limités
au
contrôle
a priori
du
budget et il perdrait toute possibilité de donner son avis sur les
opérations en cours, le gouvernement n'étant plus tenu de lui
donner périodiquement des informations à ce sujet.