2. Trois paysages informatifs
Les frontières entre le journalisme traditionnel, l'action informative exercée par les services de presse et le rôle joué par les médias de source sont ténues. Il existe une sorte de zone grise, comme sont appelées populairement les intersections mal définies de deux ou plusieurs champs. La définition de ce qui est journalisme est complexe et difficile à résoudre. L'utilité du journalisme est également vue sous des angles divers. Dans l'optique de l'émetteur, les entreprises de médias considèrent le journalisme comme un produit, alors que ceux qui mettre en oeuvre les médias de source le conçoivent comme un instrument pour assurer une présence auprès du public. Les deux segments se disputent dans ce contexte la prérogative de collecter, de construire et de faire circuler les informations. Pour le consommateur d'information, face à une hyper-offre de contenus, il devient difficile de distinguer qui est qui, de savoir en qui avoir confiance et de qui se méfier.
Dans ce milieu, où CBS ou CNN occupent le même espace et présentent le mêmes caractéristiques narratives (visuelles ou linguistiques) que la CUT ou n'importe quelle ONG, les links traditionnels qui conduisent aux valeurs poursuivies avec ténacité par les médias traditionnels, comme l'engagement envers l'intérêt public et la vérité, se perdent. D'autres doivent être construites à la place et cette construction ne se fait plus sur les mêmes bases que celles qui ont guidé l'établissement des liens dans cette première période des médias - souligne REIS 709 ( * ) .
Pour saisir le journalisme, nous devons porter un regard ouvert, capable de comprendre de manière dynamique les stratégies - à la fois convergentes et contradictoires 710 ( * ) - des individus et des groupes concernés. Les modalités informatives sont également diverses, imprécises et sujettes à des mutations. L'analyse de ce que nous appelons média de source doit être menée sans préconcept. Nous avons, en pratique, trois paysages : le paysage des rédactions, le paysage des services de presse et le paysage des médias de source. Une analyse des routines de chacune de ces scènes est nécessaire. Un examen qui doit se centrer sur l'aspect réel de la pratique informative, observée au quotidien.
a) Le paysage de la presse au Brésil
La situation de la presse au Brésil a été largement détaillée antérieurement, en particulier en ce qui concerne le modèle économique mis en oeuvre pour son développement et les rapports historiques d'intimité entre l'État, les élites économiques et les propriétaires des médias. Il est important d'inclure dans cet espace le rôle des journalistes au sein de cette presse. De façon universelle, le libre arbitre du journaliste varie en fonction des règles internes des rédactions, des rapports avec les sources, de l'économie politique et des rapports entre entreprises, presse et journalistes 711 ( * ) . Dans les supports brésiliens, la sélection des thèmes et le centrage adopté représentent des décisions qui ne sont pas toujours prises exclusivement sur la base de critères journalistiques ou au moyen de méthodes démocratiques, accessibles aux journalistes du baixo clero (bas clergé).
Pour le journaliste, contrarier les intérêts du chef d'entreprise de l'information ou adopter une position de résistance aux exigences éditoriales supérieures peut signifier perdre son emploi, avoir sa carrière bloquée et même voir son nom inclus dans une liste noire - qui n'est pas écrite de façon formelle - dans laquelle les employeurs recensent les professionnels problématiques . Tout comme MATHIEN l'a constaté en France, au Brésil, les journalistes ne sont pas employés pour dire ce qu'ils pensent sur les événements qu'ils couvrent 712 ( * ) . Ils doivent utiliser leur savoir-faire pour transmettre avec perfection et qualité le message souhaité par ceux qui définissent l'agenda.
Dans la société, le journaliste est vu comme un individu important qui circule dans des sphères de pouvoir politique et financier et qui, pour ces raisons, possède un statut qui l'insère dans la crème, dans une élite puissante 713 ( * ) . Ce tableau ne correspond pas toujours à la réalité. Le pouvoir n'est pas détenu par la personne du journaliste, mais par celui qu'il représente momentanément devant les faits et les sources. Nous pourrions dire qu'il vit une situation similaire à celle d'un ambassadeur. Il n'est qu'une représentation, mais bien plus transitoire que celle du diplomate. Le pouvoir du journaliste est un badge invisible que le journal lui donne - affirme DIAFÉRIA. Celui qui fait le jeu du pouvoir est le propriétaire du journal et le journaliste n'a rien à voir avec cela. Il n'a aucun pouvoir 714 ( * ) .
Dans l'entreprise d'informations brésilienne moderne, l'un des éléments les plus caractéristiques est la soumission obligatoire des journalistes à des instances supérieures. Le journaliste perd silencieusement son autonomie, consciemment ou inconsciemment, et accomplit mécaniquement des opérations qui donnent forme à l'univers de l'information - décrit MARSHALL 715 ( * ) . Celui qui concentre la plus grande parcelle de ce pouvoir est le chef d'entreprise. Caractérisé par Nelson Werneck Sodré 716 ( * ) comme `seigneurial', le pouvoir des chefs d'entreprise est un trait persistant dans la presse - souligne RIBEIRO 717 ( * ) . La liberté d'expression du professionnel est relative. La pensée libérale a réussi à mettre en pratique l'idée que le meilleur règlement pour le fonctionnement de la presse et des médias est l'absence de règlement. En tant que corporation, il ne dispose pas d'instruments formels pour s'opposer en interne à l'esprit maison. Certaines entreprises interdisent même l'affiliation au syndicat des journalistes.
Dans un modèle entrepreneurial comme celui du Brésil, où il n'existe pas de conseils de rédacteurs, de commissions éditoriales ou même de lecteurs, autrement dit un type quelconque de contrôle social sur l'information, et où l'insécurité du travail est grande en raison de l'instabilité de l'emploi, le professionnel tente rarement d'imposer son point de vue ou de chercher à avoir le dernier mot sur ce qu'il écrit. Il est fondamentalement un soldat de l'infanterie, exécutant des ordres selon l'ordre du jour, une pièce de l'engrenage monté en fonction des stratégies économiques et politiques des généraux du secteur.
Cette absence de liberté éditoriale semble être incorporée à la culture professionnelle, comme le note BELTRãO dans ce passage de l'un des livres de journalisme les plus utilisés par les facultés: étant donné le journal, comme industrie, avec ses intérêts entrelacés avec ceux de la classe économique dominante ou avec l'État, il est naturel qu'il défende des points de vue identiques à ceux de ce dernier ou de cette dernière 718 ( * ) . TRAVANCAS a identifié chez de jeunes journalistes brésiliens, entrés récemment sur le marché, que l'existence d'un pouvoir omniscient de l'entreprise pour définir ce qui est digne de devenir une nouvelle ne heurte pas l'honneur de la nouvelle génération. Pour beaucoup d'entre eux, c'est un droit de l'entreprise que de décider ce qui doit être publié ou non 719 ( * ) . Ainsi, de chien de garde à chien de compagnie, le comportement du professionnel est défini par la ligne éditoriale choisie par le support .
Les mesures visant à réduire les coûts et à élever le chiffre d'affaire ont façonné un modèle journalistique chargé des principes du marketing et de la mercantilisation de la presse, manquant de main d'oeuvre et dépendante de contenus pré-produits par les sources et des enveloppes publicitaires. Des éléments qui tendent à redéfinir la culture journalistique, y compris la perception que les professionnels et le public ont de cette dernière et de la façon dont le journalisme doit être exercé. Cette perception provoque parfois une baisse de crédibilité de l'information considérée comme journalistique, ou une séparation difficile entre ce qui doit être classé comme journalisme et ce que doit être qualifié de techniques de communication.
L'avenir des machines productrices d'informations, approvisionnées par le combustible de l'audience à tout prix et du profit facile, est incertain. Le manque de confiance vis-à-vis des contenus commence à contaminer certains publics 720 ( * ) qui s'interrogent sur la qualité de l'information reçue, ainsi que sur l'éthique et la fonction sociale de cette information 721 ( * ) . Bien que l'information soit non seulement produite pour être distribuée mais conçue en fonction d'une certaine représentation de ses lecteurs et consommateurs 722 ( * ) , les hommes d'affaires de l'information ne semblent pas être préoccupés par ce sentiment et ne paraissent pas disposés à débattre du sujet 723 ( * ) .
b) Le paysage des assessorias (services) de presse
Dans le modèle international classique de service de presse, y compris dans le schéma français, il existe un type d'action informative marquée par le caractère affirmatif, non critique, majoritairement diffuseur de «grandes» ou «bonnes» réalisations. Les contenus informatifs s'approprient l'esthétique et le style journalistique, mais le récit qui y prévaut est celui d'une source unique. Une éventuelle polyphonie découle dans la majorité des cas d'une stratégie rédactionnelle. La présence de voix diverses marque rarement la confrontation d'opinions, elles réaffirment majoritairement le discours central de celui qui contrôle le contenu 724 ( * ) .
Il existe des modèles plus agressifs fondés sur l'option marketing, qui dans le jargon brésilien est qualifié de marqueteiro. Cette étiquette porte en elle-même une dose de critique, car dans cette pratique, tout se transforme en produit - que ce soit une personne, une entreprise, une organisation, un gouvernement -, et ce produit doit être emballé ou modelé en visant une vente - ou un achat - plus facile. Pour séduire le public, les techniques et les stratégies appliquées - comme le décrit BRAULT - regroupent le marketing direct, la promotion de ventes, le design, l'emballage, le merchandising, la communication interne, les actions de construction d'identités et la relation avec la presse, entre autres 725 ( * ) . Il s'agit d'une pratique très utilisée dans les campagnes électorales, et pour laquelle l'adjectif est plus important que le substantif.
Ceux qui travaillent normalement dans ce modèle - critiqué en raison de l'existence d'un grand poids publicitaire - sont des professionnels d'origine multidisciplinaire - relations publiques, publicitaires et les journalistes eux-mêmes-, dans un milieu nommé au niveau national Coordination de Communication Sociale ou Institutionnelle. Des contenus médiatiques et des supports technologiques sont mis à disposition pour la construction d'une bonne image du produit offert à la société ou pour la résolution de problèmes institutionnels qui influencent la position de l'acteur social en question devant l'opinion publique, comme le prescrit la législation brésilienne des relations publiques 726 ( * ) .
C'est une communication stratégique, parfois dirigée, dont le but est d'atteindre de façon planifiée les macro-objectifs de la source contractante. Le mot clé de ce modèle est synergie. Il s'agit d'une forme de communication intégrée, un ensemble articulé d'actions, d'efforts techniques, et des divers outils existant - garantissant une unité de communication - dans le but d'augmenter la valeur ajoutée d'une marque ou de construire une image publique auprès de secteurs spécifiques ou de la société dans son ensemble. Des campagnes institutionnelles, normalement de courte durée - mais avec une diffusion intense -, sont ainsi réalisées. Des moyens informatifs - pages web, bulletins imprimés, news letters, etc. - sont créés, mais la circulation et/ou l'utilisation de ces derniers est provisoire et tend à couvrir une période de temps prédéfinie par les stratèges. Il n'existe pas de diffusion permanente et continue d'informations. La logique qui prévaut est une logique de campagne qui, normalement, se limite à des faits ponctuels ou à des moments de crise impliquant l'acteur social.
Les professionnels impliqués dans ce type de travail font partie de ceux qui, selon DE BONVILLE, ne mesurent pas leurs efforts pour assurer la divulgation d'une information. Ils connaissent en profondeur le fonctionnement de la presse et les normes rédactionnelles, et ils redoublent de capacité créative pour faire ressortir leurs messages et retenir l'attention des médias et de l'audience. Ils créent des événements avec l'unique mission d'être rapportés par la presse 727 ( * ) . Ce qui rend plus que recommandable aux supports et aux journalistes d'être attentifs aux techniques et aux factoïdes 728 ( * ) créés par les sources et par les communicateurs institutionnels de cet acabit 729 ( * ) . Les journalistes dans les rédactions, dans la plupart des cas, ignorent cependant les raffinements des méthodes de travail de ces structures 730 ( * ) et tendent à être séduits par ces dernières, en particulier les professionnels les plus inexpérimentés. Dans ce contexte, la communication, plus que jamais, prolonge l'information ; et dans des situations de plus en plus fréquentes, les deux notions ne sauraient maintenant être dissociées - alerte MIÈGE 731 ( * ) .
Tous les supports ne seront pas nécessairement des instruments au service de cette stratégie de communication, de même que toutes les structures de service de presse ne vont pas travailler en suivant ces normes. Ne serait-ce que parce que c'est un travail cher qui ne peut être financé par des structures financièrement fragiles. Dans le contexte brésilien, il existe de nouveaux contours qui tendent à séparer les services de presse des pratiques publicitaires et de marketing. BAHIA relève que l'information produite par les assessorias (services) de presse au Brésil ne possède pas de liens avec les relations publiques, le marketing et la publicité, c'est une activité journalistique, bien qu'encore sujette à des interprétations imprécises 732 ( * ) . Comme le soulignent CHAIZE et Tixier-GUICHARD, les services de presse modernes sont marqués par la réactivité, efficacité et innovation dans la recherche permanente de nouvelles 733 ( * ) .
Ce n'est pas l'intention de ce travail que de définir ce qui est journalisme et ce qui ne l'est pas. Le débat sur les intentions réelles du journalisme institutionnel - ou journalisme de source, comme nous préférons le qualifier - est effectivement polémique et suscite diverses perceptions. Si d'un côté, il donne de la visibilité à l'institution ou à l'acteur social auquel il est lié, de l'autre, il émet des informations importantes dans les champs social, culturel, politique, économique et, dans certains cas, international 734 ( * ) . Pour BAHIA, le journalisme institutionnel, même quand il est fait par des groupes d'intérêts, y compris commerciaux, doit toujours observer le concept d'information comme une nécessité sociale.
Le droit à l'information considère un flux permanent d'offre et de demande, aussi nécessaire pour les individus que pour les organisations ou les groupes, qu'ils soient politiques, économiques ou autres. Les hommes d'affaires et leurs entreprises forment l'un de ces groupes et doivent participer à la formation de l'opinion publique, opiner et être critiqués, éclaircir des positions et justifier des attitudes 735 ( * ) .
On ne peut pas non plus généraliser les analyses sur l'information diffusée par les organisations, comme s'il n'existait qu'un seul modèle. À l'instar de la presse traditionnelle, il aura plusieurs faces. Dans certaines situations, il comblera des lacunes informatives. Tel fut le cas en France en 1977, après la victoire de la gauche aux élections municipales. Dans les municipalités conquises par les forces de gauche, une expérience inédite a vu le jour : une presse locale liée aux structures publiques qui venaient d'être élues. Cette presse épanchait la soif d'informations des habitants, qui étaient ignorés par la presse régionale et nationale, et servait en même temps de canal pour que les administrateurs municipaux puissent s'adresser à la société 736 ( * ) .
c) Le paysage des médias de source
Bien que la création ou l'utilisation de média de source puisse être le résultat d'une action planifiée de communication institutionnelle, telle qu'elle a été décrite dans l'item précédent, les pratiques mises en oeuvre vont davantage être dans le champ journalistique. Le mode d'organisation de ces structures, tout comme le modus operandi des professionnels impliqués, se différencient peu de ceux traditionnellement présents dans les rédactions.
En premier lieu, on cesse de travailler avec des équipes multidisciplinaires, il n'y a pas de synergie, pour se soumettre aux formes traditionnelles de la presse. Les informations sont recueillies et traitées exclusivement par des professionnels porteurs de la carte de presse. Il n'y a pas de professionnels des relations publiques ou de publicitaires impliqués. Il n'existe pas non plus de production de contenus de formats publicitaires. La technique rédactionnelle employée n'est pas, dans la plupart des cas, celle favorisant la logique du produit, à laquelle BRAULT fait référence 737 ( * ) . L'absence de professionnels d'autres champs de la communication, associée à la perception corporative que le journalisme est une activité de service public, constitue un point d'ancrage très fort et qui se reflète sur le profil informatif 738 ( * ) . Porter à la connaissance de citoyen les faits et les explications que celui-ci est censé ignorer correspond à la mission que se fixent la plupart des journalistes - souligne SPANO 739 ( * ) . L'objectif qui prévaut est de dialoguer avec le public, d'interagir directement avec la société.
La hiérarchisation de la structure professionnelle interne suit les standards traditionnels de la presse nationale : directeur de publication, chef de rédaction, chef de reportage, éditeur responsable des supports ou des programmes, rédacteurs, reporters, producteurs, professionnels de l'image. Tout comme l'a constaté J. M. CHARON en analysant les publications institutionnelles en France, dans les médias de source, ces professionnels dans l'exercice de leur activité, réaliseront des enquêtes, des reportages, des interviews. Ils rédigeront aussi bien de brèves, des billets 740 ( * ) .
La liberté rédactionnelle varie d'un support à l'autre, d'un professionnel à l'autre, comme c'est le cas dans la presse traditionnelle. Mais, tout comme en France, l'autonomie et la liberté de ton seront bien souvent équivalentes, sinon supérieures, à celles des hebdomadaires et des quotidiens régionaux 741 ( * ) . Les processus de sélection et de délibération sur les thèmes suivent un modèle opérationnel qui diffère peu de celui de la presse brésilienne dans son ensemble. Dans le cas brésilien, il s'agit d'un espace de tradition peu démocratique, où les choix éditoriaux sont le privilège d'un petit nombre de professionnels. Les autres suivent l'ordre du jour, exécutent les ordres.
La morphologie est éminemment journalistique : interviews, reportages, débats, brèves, flashs, documentaires, etc. Ce sont des supports avec une circulation permanente, une périodicité et des tirages définis et connus du public. Ils n'apparaissent pas qu'en période de crise ou lors de campagnes ponctuelles. Dans le cas des chaînes de télévision, pour la plupart, la programmation est diffusée 24 heures sur 24. Ce qui différencie le plus ces médias de la presse traditionnelle - et qui constitue un élément de rapprochement avec les contenus produits par les services de presse - concerne l'absence de sources considérées comme le revers de la médaille, l'autre version du fait.
Parce qu'ils disputent dans l'espace public la visibilité d'un point de vue, ces moyens de communication permettent rarement que l'opinion antagoniste, principalement celle des segments qui bénéficient déjà d'un espace dans la presse traditionnelle, puisse s'exprimer. Excepté quand l'agent finançant le média de source est une institution pluraliste par nature, comme c'est le cas des structures du Parlement brésilien, qui sont obligées de divulguer tous les points de vue existant en interne. Même dans ce cas, les sources externes au Parlement ne sont d'habitude pas consultées.
D'une manière générale, il n'existe pas d'instruments formels pour éviter l'utilisation politique ou mercantile de ces moyens de communication. Les référentiels éditoriaux sont inconnus du public, sauf dans de rares supports, comme les chaînes judiciaires et législatives, qui mettent à disposition leurs manuels de rédaction sur Internet. Il n'existe pas de mécanismes internes ou externes de régulation, que ce soit par la société, par le public lecteur/spectateur, ou par les professionnels. Les seules barrières existantes sont effectivement les valeurs et les dogmes professionnels, la volonté et le courage du journaliste de faire prévaloir l'ethos journalistique et son engagement envers l'éthique professionnelle. Une situation qui reflète le tableau existant dans le cadre interne de la presse dans son ensemble.
* 709 Neste ambiente, em que CBS ou CNN ocupam o mesmo espaço e apresentam as mesmas características narrativas (visuais ou lingüísticas) da CUT ou qualquer ong, perdem-se os links tradicionais que conduziam aos valores tenazmente perseguidos pelas mídias tradicionais, como o compromisso com o interesse público e com a verdade. Em seu lugar outros precisam ser construídos e esta construção não se dá mais nas mesmas bases que nortearam o estabelecimento de laços naquele primeiro momento da mídia. REIS, Ruth, 2002, p. 10.
* 710 SPANO, William, 2004, p. 26.
* 711 NEVEU, Erik, 2001, p. 82.
* 712 MATHIEN, Michel, 1992, p. 228.
* 713 TRAVANCAS, op.cit. p. 96.
* 714 O poder do jornalista é um crachá invisível que o jornal lhe dá. Quem faz o jogo do poder é o dono do jornal e o jornalista não tem nada com isso. Ele não tem poder nenhum. DIAFÉRIA, apud RIBEIRO, op.cit. p.208.
* 715 MARSHALL, Leandro, 2003, p. 32.
* 716 SODRÉ, Nelson W., 1983, p.442.
* 717 Quem concentra a maior parcela desse poder é o empresário. Caracterizado por Nelson Werneck Sodré, como `senhorial', o poder dos empresários é um traço persistente na imprensa. RIBEIRO, op.cit. p. 148.
* 718 estando o jornal, como indústria, com seus interesses entrelaçados aos da classe econômica dominante ou ao Estado, é natural que defenda os pontos de vista idênticos ao deste ou ao daquela. BELTRO, op.cit. p. 40.
* 719 TRAVANCAS, op.cit. p. 95.
* 720 MARSHALL (2003: 26) rapporte qu'en 1998, l'American Society of Newspapers Editor a enquêté sur la perception des lecteurs. Sur 3000 personnes consultées, 78 % considéraient que les pouvoirs politique du gouvernement et économique des entreprises et des élites économiques influençaient la presse pour construire ou omettre certaines nouvelles. En manipulant à son bon plaisir les principes de la vérité et de la réalité. Ce même ensemble de lecteurs a considéré comme tendancieuses les informations diffusées aux Etats-Unis.
* 721 Un exemple de réaction sociale est le mouvement Quem financia a baixaria na TV (qui finance les bassesses à la TV), mis en place par des ONG et des associations. L'objectif est d'exercer une contrainte sur les annonceurs des programmes - journalistiques ou non - qui propagent la violence, l'exploitation sexuelle, des valeurs considérées comme amorales, etc. L'action a eu des résultats et par manque de fonds publicitaires, certains programmes présentant pourtant de bons indices d'audience ont cessé d'être produits. En particulier les informations spécialisées dans les nouvelles criminelles.
* 722 MIÈGE, Bernard, 1995, p. 59.
* 723 RIBEIRO, Jorge Cláudio, 1994, p. 211.
* 724 REIS, Ruth, 1997, p. 8.
* 725 BRAULT, Lionel, 1992, p. 53.
* 726 Cf. Décret n° 63.283/68, Art. 4°.
* 727 DE BONVILLE, Jean, 1991, p.43.
* 728 Le terme factoïde a été façonné par Norman Mailer (1973:106) pour nommer la création et la divulgation sensationnaliste d'un fait fictif, dans l'intention délibérée de créer un impact dans l'opinion public et de l'influencer. Il s'agit d'un phénomène manipulé et manipulateur, qui ne deviendra réalité qu'une fois divulgué par la presse.
* 729 SANTAYANA, Mauro apud RIBEIRO, op. cit. p. 212.
* 730 CHARON, Jean-Marie, 1991, p.353.
* 731 MIÈGE, Bernard, 1995, p. 60.
* 732 não possui vínculos com relações públicas, mercadologia e publicidade, é uma atividade jornalística, embora ainda sujeita a interpretações imprecisas. BAHIA, Juarez, 1995, p. 35
* 733 CHAISE, Daniel et TIXIER-GUICHARD, Robert, 1993, p. 164.
* 734 TIXIER- GUICHARD, Robert, CHAIZE, Daniel, 1993, p. 150.
* 735 O direito á informação considera um permanente fluxo de oferta e demanda, tão necessário para os indivíduos quanto para as organizações ou aos grupos, sejam políticos, econômicos, ou outros. Os empresários e suas empresas formam um desses grupos e devem participar da formação da opinião pública, opinar e ser criticados, esclarecer posições e justificar atitudes. BAHIA, Juarez, 1995, p. 37.
* 736 PAILLIART, Isabelle, 1993.
* 737 BRAULT, Lionel, 1992, p. 53.
* 738 RIEFFEL, Rémy, 1984, 179-180.
* 739 SPANO, Wiliam, 2004, p. 28.
* 740 CHARON, Jean-Marie, 1993, p. 110-111.
* 741 Idem.