Le résumé
La constitution brésilienne de 1988, adoptée après le retour à la démocratie, a conservé une structure parlementaire bicamérale et a même élargi les compétences du Sénat en matière de gestion économique et financière de l'Union et de nomination des membres des tribunaux supérieurs et des dirigeants des grands organes de l'administration publique.
Cette étude a pour sujet la politique de communication d'une assemblée parlementaire. Pour celle-ci, il est aujourd'hui beaucoup plus difficile d'apparaître dans les médias. Les débats parlementaires intéressent moins l'opinion désormais. Ils sont de plus en plus ignorés par la presse « d'information politique et générale ».
Face à cette évolution, commune à tous les parlements, le Sénat brésilien a réagi en développant fortement son service de communication afin d'investir tous les champs médiatiques : radio, chaîne parlementaire, journal, agence de presse et radio-agence. Cette thèse présente les efforts déployés par l'institution sénatoriale et analyse ses effets, modestes, sur la grande presse. Elle souligne en revanche l'efficacité pour certains médias régionaux, en particulier radiophoniques, du journalisme parlementaire d'influence. En définitive, le Sénat fédéral du Brésil a bien analysé la mutation profonde du paysage médiatique contemporain, les contraintes qu'elle créée et la nécessité pour une institution parlementaire de s'y adapter en maîtrisant et en diffusant directement sa propre information afin de s'assurer une visibilité pour intervenir dans la sphère publique. Cette stratégie est riche d'enseignements, y compris pour le Sénat de la République française.
C'est la raison pour laquelle le jury du prix de thèse du Sénat 2008 a distingué cette thèse de M. Sant'anna. Il en a décidé la publication dans la série des rapports d'information des groupes parlementaires, pour souligner également l'importance du dialogue culturel entre la France et le Brésil, qui organise précisément en 2009 une année de la France au Brésil.