OUVERTURE

Mme Sandrine TREINER, Directrice de la rédaction de France Culture - Bonjour à tous. Je remercie Mme Josette Durrieu, Présidente du groupe d'amitié France-Moldavie du Sénat et M. Jean-Jacques Combarel, Président du Cercle Moldavie de m'avoir proposé, cette année encore, d'être l'humble modératrice de ces rencontres.

Je remercie également M. Octavian Calmâc, vice-Premier ministre, ministre de l'Économie, M. Lilian Moraru, Ambassadeur de Moldavie, M. Christian Daudel, Consul honoraire de Moldavie en Auvergne-Rhône-Alpes, les intervenants, M. Florent Parmentier, enseignant à l'École d'affaires publiques de Sciences-Po et M. Arcadie Barbarosie, Directeur de l'Institut de politique publique de Chisinau, et tous les participants de leur présence ce soir.

Il semblerait que l'année prochaine, nous pourrions remplir une salle bien plus grande que celle qui nous accueille ce soir, ce qui est un très bon signe pour ces relations franco-moldaves qui nous rassemblent aujourd'hui et me tiennent particulièrement à coeur.

M. Jean-Jacques COMBAREL, Président du Cercle Moldavie - Merci à Mme Josette Durrieu de nous accueillir ici, au Palais du Luxembourg, et merci à vous tous d'être parmi nous. Certains d'entre vous sont engagés dans la vie politique moldave, ce qui est parfaitement normal. Comme vous le savez, nous sommes réunis en tant qu'analystes et non en tant que partisans ; nous discuterons donc de manière posée, comme cela est la tradition au Sénat.

Mme Josette DURRIEU, Présidente du groupe interparlementaire d'amitié France-Moldavie - Je voudrais d'abord remercier M. Jean-Jacques Combarel, président et fondateur du Cercle Moldavie. Je constate avec plaisir que le public est chaque année plus nombreux. Ceux qui sont à la tribune sont également des fidèles : Mme Sandrine Treiner, qui est notre modératrice, M. Florent Parmentier, qui connaît bien et écrit beaucoup sur la Moldavie, et M. Arcadie Barbarosie, qui nous rejoint pour la première fois, précédé par une réputation des plus flatteuse. Je voudrais saluer tout particulièrement M. le Ministre Calmâc et le remercier d'être présent ce soir, malgré toutes les contraintes que nous imaginons. Je salue également M. l'Ambassadeur de Moldavie et ses conseillers, M. le Consul honoraire, Mme Ana Gutu, députée moldave, ainsi que mes collègues sénateurs Mme Maryvonne Blondin, M. Jean-Claude Frécon et Mme Gisèle Jourda.

Je constate avec plaisir que vous êtes nombreux à vouloir parler de la Moldavie ce soir. J'ai le sentiment profond que le pays est entré dans une zone de turbulences, ce que je déplore à titre personnel. J'espère que vous pourrez nous rassurer à ce sujet. Vous nous expliquerez aussi dans quel contexte se déroule le début de la campagne pré-électorale en vue des élections présidentielles.

Ayant ratifié ici même l'accord d'association de l'Union européenne (UE) avec la Moldavie, nous n'oublions bien sûr pas que le pays a déjà un pied dans l'Union. Le Conseil européen garde un oeil vigilant sur la Moldavie et l'Union européenne observe avec attention la dynamique des réformes qui doivent faire de l'accord d'association une réalité. Je souhaite que nos débats de ce soir soient riches et vous remercie.

M. Octavian CALMÂC, Vice-Premier ministre, Ministre de l`Économie de la République de Moldavie - Bonsoir à tous. Je suis très heureux de votre présence ici, ce soir, pour discuter d'un sujet qui me semble très important, puisqu'il s'agit de la situation politique de la République de Moldavie.

Après avoir traversé diverses difficultés politiques, économiques et sociales depuis 2014, le pays a organisé l'élection d'un nouveau Président et d'un nouveau gouvernement, qui a pris ses fonctions fin janvier, afin de stabiliser la situation politique. Ceci a permis de mettre en oeuvre l'accord d'association UE-Moldavie, en dépit des réserves de plusieurs forces politiques. Au cours des deux derniers mois, le gouvernement moldave a soldé 60 % des arriérés des réformes, mis un terme à la dégradation de la situation économique, stabilisé le dialogue avec les institutions financières, organisé le conseil d'association avec l'UE et entamé les réformes de réorganisation en concertation avec celle-ci. Deux mois, c'est une période très courte, mais nous avons néanmoins déjà pu ouvrir le dialogue avec les États clefs de l'Union. Le but de notre présente visite à Paris est de rencontrer diverses institutions. Ministre de l'Économie, je ne fais pas de politique, même si j'ai été nommé par un parti politique. Je vous invite donc à me poser des questions purement économiques.

Pour nous, il est très important d'être dans une relation de pleine confiance avec nos partenaires, y compris avec les institutions européennes et les organismes financiers internationaux. Malgré les efforts de certains de nos concitoyens qui essaient de bloquer les financements extérieurs, je tiens à vous rassurer : nous devrions recevoir le soutien financier de la part de la Roumanie et entamer dès le mois de mai ou juin les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). Il est évident que le secteur financier doit être, en premier lieu, restructuré. Un nouveau gouverneur et deux nouveaux vice-gouverneurs de la Banque centrale ont été nommés. Une stratégie de stabilisation du système bancaire va être adoptée et certaines mesures préconisées par le FMI ont déjà été mises en oeuvre : liquidation de trois banques, audit de trois autres institutions bancaires.

Tous les prérequis sont, de notre point de vue, en place. D'autres réformes structurelles doivent encore être menées, concernant notamment la régulation, le système éducatif et divers autres secteurs.

Les premiers résultats indiquent que la situation devrait être stabilisée dès cette année. L'inflation, qui a atteint 10 % en 2015, redescendrait à 5 ou 6 %. Le chômage est en baisse, aux alentours de 4 %. Tous les éléments de stabilisation économique sont en place. Le déficit budgétaire moldave est comparable à celui des autres pays européens. L'objectif est maintenant d'obtenir des ressources financières externes. Il faut développer les infrastructures en matière de transport et d'énergie. Il s'agit notamment de l'interconnexion avec la Roumanie pour le gaz naturel et l'électricité. Après 25 années de discussions, on débat maintenant de la réalisation concrète de ce projet.

Le gouvernement est déterminé à poursuivre les réformes, afin d'accroître la confiance tant de la population moldave que de l'extérieur, notamment en améliorant la gestion des finances publiques. Il mène également des actions en direction des investisseurs étrangers. Des discussions sont en cours sur divers projets d'investissements, qui représentent un total de plus de 100 millions d'euros pour cette année et l'année prochaine, et auraient un impact tant économique que social.

Je tiens à vous remercier de cette occasion qui m'est donnée de discuter avec vous. Je répondrai volontiers à vos questions.

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