D. LE RÔLE QUASI-EXCLUSIF DE L'ÉTAT CENTRAL DANS LA QUESTION ÉCONOMIQUE, CONDITION INDÉNIABLE DE LA RÉUSSITE EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT ?

Pays éminemment agricole 31 ( * ) , encore très peu industrialisé, l'Éthiopie donne un caractère prioritaire au renforcement de ses infrastructures de base, en particulier, l'électricité, les télécommunications et les transports. Le pays s'est engagé, notamment avec le soutien des bailleurs de fonds internationaux, dans un vaste programme de développement.

Le plan quinquennal de développement du gouvernement, ( Growth and Transformation Plan [GTP]), poursuit au plan économique trois objectifs :

- le développement des infrastructures - modernisation et extension des infrastructures (routes, chemin de fer, énergie, télécommunications etc.) ;

- la modernisation de l'agriculture et le développement de l'agro-industrie, pilier socio-économique du pays 32 ( * ) afin d'accroître la productivité, d'augmenter les exportations et de favoriser les productions de substitution aux importations ;

- le décollage et le développement des activités manufacturières basées sur les ressources locales (terre agricole, coton, cheptel, mines) et l'accroissement des valeurs ajoutées avec comme objectif l'augmentation de l'emploi et des exportations.

Le bilan pour 2013/14 met en lumière, d'une part, les capacités de bonne gouvernance économique (bonne maîtrise budgétaire, de l'inflation et dette croissante mais faible), les réalisations remarquables en termes de croissance et la meilleure pertinence des politiques sociales et, d'autre part, le défaut d'atteinte des objectifs pour les deux priorités que sont le décollage du secteur privé manufacturier et le développement des exportations.

Le plan quinquennal de développement (GTP) du Gouvernement éthiopien, pour la période (2010-2015), était particulièrement volontariste. Les secteurs-clés qui semblent présenter le plus de potentiel de développement dans les années à venir sont : l'électricité, les télécommunications, les transports, l'agriculture, l'eau, les services urbains, etc.

Ce volontarisme économique est la principale marque de fabrique du Gouvernement éthiopien et donne des résultats significatifs avec une croissance de l'ordre de 8 % à 10 % par an sur la dernière décennie.

L'objectif du Gouvernement éthiopien est de passer du statut de pays les moins avancés (PMA) au statut de pays à revenu intermédiaire en 2025. Le deuxième plan quinquennal (GTP 2) vise à réaliser cet objectif avec, en toile de fond, les engagements pris par l'Éthiopie dans sa contribution à la Conférence de Paris sur le climat de décembre 2015. Cet objectif ambitieux est atteignable, mais il s'inscrit dans un contexte de prix internationaux des matières premières bas et de fragilité de l'Éthiopie aux conséquences des changements climatiques qui affectent de manière très sérieuse l'agriculture et l'élevage éthiopiens.

Dans ce contexte, qui allie volontarisme politique, dérèglements climatiques, faiblesse des ressources propres et baisse des prix des matières premières, il paraît évident que la prédominance de l'État central continuera à se manifester dans ses relations avec les régions.


* 31 Le rôle de l'agriculture est central dans l'économie et la vie sociale du pays : 44 % du PIB, 60 % des exportations, 80 % des emplois.

* 32 Ce secteur représente 40 % du PIB, 75 % des emplois et 80 % des exportations.

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