Séance du 19 mai 1999
SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Adoption des conclusions modifiées
d'une commission mixte paritaire
M. le président.
L'ordre du jour appelle la discussion des conclusions du rapport (n° 341,
1998-1999) de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur
les dispositions restant en discussion du projet de loi portant diverses
mesures relatives à la sécurité routière et aux infractions sur les agents des
exploitants de réseau de transport public de voyageurs.
Dans la discussion générale, la parole est à M. le rapporteur.
M. Lucien Lanier,
rapporteur pour le Sénat de la commission mixte paritaire.
Monsieur le
président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous voici enfin
parvenus, du moins je l'espère, au terme de la longue, trop longue élaboration
du projet de loi portant diverses mesures relatives à la sécurité routière.
Monsieur le ministre, je déplore d'emblée qu'il ait fallu plus d'un an entre
le dépôt de ce texte devant les assemblées parlementaires et la réunion de la
commission mixte paritaire, le 6 mai dernier, aboutissant à un accord que la
commission des lois demandera au Sénat de bien vouloir confirmer.
La sécurité routière concerne aujourd'hui la totalité des citoyens, ceux qui
conduisent autant que ceux qui sont conduits. Or les problèmes qu'elle implique
sont en constante et rapide évolution.
Cette évolution est liée à la diversité comme à la spécialisation des
différents moyens de transports routiers, dont les besoins sont parfois
contradictoires. Elle est liée également au progrès technique des
infrastructures, et tous les excellents délégués à la sécurité routière nous
rapportent que nous prenons de plus en plus de retard sur leurs adaptations,
comme en témoignent les rapports Gérondeau et la parfaite étude de notre
excellent collègue M. Jacques Oudin.
En un an, cette évolution multipliait les problèmes. En un an, votre projet a
marqué le pas. Nous ne dirons pas que le texte est aujourd'hui dépassé, ce
serait exagéré. Mais son impact en est atténué parce que ce projet de loi ne
répond plus aux exigences croissantes d'un si vaste et urgent sujet.
Nous savons bien, monsieur le ministre, comme vous le savez vous-même, que la
question dont nous débattons est immense, qu'elle implique à la fois des
problèmes sociaux, économiques, financiers et moraux, et que rien ne peut être
résolu à la hâte et d'un seul coup.
N'est-ce pas là la véritable raison qui nous incite à vous demander d'agir
rapidement, pour que ce texte, s'il est adopté, ne constitue qu'une étape
provisoire vers une réflexion plus approfondie du Gouvernement.
Cette réflexion devrait permettre de mettre à plat l'ensemble des problèmes de
la sécurité routière, de proposer des remèdes mieux adaptés aux circonstances,
aptes à évoluer dans le temps et à épouser leur temps.
La répression ne doit plus être la panacée. La prévention doit privilégier non
seulement la formation des conducteurs, mais aussi l'enseignement, mieux encore
l'éducation, dès le plus jeune âge, au comportement adéquat à l'usage de la
route. Il faut apprendre à être responsable et développer cette notion
juridique de mise en danger de la vie d'autrui, comme le demande justement
notre excellent collègue Charles Jolibois.
Monsieur le ministre, nous vous demandons donc instamment de nous dire les
mesures que vous envisagez afin de répondre, dans le temps et par l'action, au
souhait du Sénat, dont je me fais à cette tribune l'interprète.
Les faits étant ce qu'ils sont, il convient de repenser l'ensemble des
problèmes de la sécurité routière. Il n'y a pas d'autres solutions pour
combattre l'hécatombe routière et parvenir à traduire la résolution du
Gouvernement de la réduire de moitié à très court terme. Tout le reste n'est
que psittacisme.
Cela étant dit, l'aboutissement du présent projet de loi apparaît comme une
nécessité à l'approche des grands flux de circulation, afin d'éviter que ne se
renouvelle le massacre qui marqua les premiers jours de cette année 1999.
C'est bien ce qui a motivé l'accord auquel est parvenu la commission mixte
paritaire après qu'elle eut débattu des trois points qui différenciaient les
conclusions auxquelles étaient parvenus, d'une part, l'Assemblée nationale et,
d'autre part, le Sénat.
Le premier point concernait les articles 7 et 7
bis
se rapportant au
dépistage de la présence des stupéfiants chez les sujets impliqués dans un
accident. L'Assemblée nationale, suivant en cela la position du Gouvernement,
avait admis qu'un tel dépistage ne fût systématique qu'en cas d'accident
mortel.
Le Sénat, il est vrai, lors de la seconde lecture du texte, avait aggravé
l'obligation du dépistage en cas d'accident corporel, estimant logique que la
conduite sous l'empire de stupéfiants soit sanctionnée au même titre que la
conduite sous l'empire alcoolique. Il a ainsi soumis à une même sanction la
drogue et l'alcool.
Le Sénat avait cependant reconnu la valeur de trois arguments avancés par
l'Assemblée nationale.
Le premier est que le dépistage de la drogue s'avère, dans la pratique,
infiniment plus compliqué que celui de l'alcool, qui est détecté par le simple
procédé de l'alcotest. Il faut en effet une prise de sang et une analyse
précise effectuées dans un lieu approprié - une clinique, par exemple - ce qui
entraîne une longue immobilisation du véhicule et de ses passagers, même si le
dépistage s'avère négatif.
Deuxième argument : de nombreux spécialistes reconnaissent que les tests de
dépistage de la drogue ne sont pas actuellement suffisamment au point et
peuvent aboutir à des erreurs, en l'occurrence particulièrement dommageables et
sources de contentieux ultérieurs extrêmement complexes.
Troisième argument : même si le dépistage de la drogue est obligatoire et
systématique en cas d'accident mortel, rien n'interdit à l'autorité agissant
sur le terrain et constatant le comportement visiblement anormal d'un individu
de le soumettre à des vérifications médicales, en tout cas d'immobiliser le
véhicule, en se fondant sur la notion juridique de mise en danger de la vie
d'autrui.
En première lecture, le Sénat avait déjà reconnu la valeur de ces arguments.
Il avait également admis que les textes figurant actuellement dans le code
pénal et le code de la santé publique permettaient d'ores et déjà de
sanctionner, de manière générale, l'usage des stupéfiants.
La commission mixte paritaire s'est donc ralliée à un premier accord sur la
suppression de l'article 7
bis
du projet de loi.
Toutefois, la commission mixte paritaire a demandé instamment au Gouvernement
de s'engager à définir, dans les délais les plus rapides, les conditions d'une
meilleure appréhension des effets de la drogue au volant et d'améliorer la
fiabilité du dépistage en la matière, pour que la drogue puisse faire l'objet
des mêmes sanctions que l'alcool.
Monsieur le ministre, nous vous demandons de prendre cet engagement.
En ce qui concerne l'article 14, relatif au marquage des véhicules à deux
roues non motorisés, la commission mixte paritaire a retenu les conclusions du
Sénat, considérant qu'il s'agissait là d'une mesure peut-être utile mais
relevant du domaine réglementaire. Estimant qu'il n'était pas opportun
d'alourdir les lois en général et celle-ci en particulier par des dispositions
d'ordre réglementaire, la commission a conclu par un accord sur la suppression
de l'article 14.
L'article 15 constituait le point le plus fort du désaccord entre l'Assemblée
nationale et le Sénat. L'Assemblée nationale, en introduisant cet article
additionnel dans le projet de loi, souhaitait prévoir un contrôle des
infrastructures routières par décret en Conseil d'Etat. Un tel contrôle
concernait les seules infrastructures nouvelles, avec un délai d'application de
trois ans.
Le Sénat s'est opposé à cette mesure pour plusieurs raisons, et non pas
seulement épidermiquement.
Tout d'abord, aucune concertation préalable ne s'était engagée sur ce sujet
entre l'Etat et les collectivités locales.
Ensuite, la mesure, dans son impréparation et son improvisation, ouvrait des
perspectives financières, et surtout juridiques, impossibles à évaluer.
Enfin, l'ensemble des représentants des conseils régionaux et généraux et des
maires appelaient à la plus grande prudence avant qu'une étude approfondie
n'ait défini des normes minimales de sécurité afin d'éviter d'ajouter à la
responsabilité pénale des élus locaux celle des accidents auxquels ils seraient
étrangers et avant de surcharger les budgets des collectivités locales qui
consacrent déjà une très forte part de leurs moyens à l'entretien de leur
réseau routier.
Le Sénat, sans méconnaître la nécessité de renforcer la technique sécuritaire
du réseau routier, refusait l'improvisation en la matière, l'article 15, en son
état, apparaissant comme une mesure de circonstance mal préparée.
La commission mixte paritaire a donc été d'accord pour supprimer l'article
15.
Enfin, vous nous proposerez, monsieur le ministre, un amendement tendant à
améliorer l'article 4 relatif à la responsabilité du propriétaire d'un véhicule
en cas d'infraction.
Dans la mesure où cet amendement distingue mieux les infractions vénielles des
infractions graves et, surtout dans la mesure où il renforce les garanties de
défense du propriétaire, répondant au souhait qu'avait émis le Sénat, le nouvel
article 4 s'en trouve amélioré, et nous en recommandons l'adoption, au même
titre que nous demandons au Sénat de corroborer l'accord de la commission mixte
paritaire du 6 mai dernier sur le projet de loi concernant la sécurité
routière.
(Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et
Indépendants et de l'Union centriste.)
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Monsieur le
président, mesdames, messieurs les sénateurs, nous voici enfin dans la phase
finale de l'examen du projet de loi sur la sécurité routière. Vous avez précisé
que, du moins, vous l'espériez, monsieur le rapporteur, moi aussi !
Les débats ont été longs, trop longs selon vous. Je suis, comme vous, tenté de
dire qu'entre le moment où cette question a commencé à être débattue et
l'adoption du projet de loi, il s'est passé beaucoup de temps, ce qui prête
indiscutablement à réflexion ; mais, depuis un an, ces discussions, notamment
celles qui ont eu lieu au Parlement, ont permis d'approfondir et d'améliorer
plusieurs mesures qui sont essentielles pour la sécurité routière.
Comme j'ai eu l'occasion de l'indiquer, ce projet de loi - j'y insiste - n'est
qu'un des éléments de la politique d'ensemble de sécurité routière décidée par
le Gouvernement et mise en oeuvre par la délégation interministérielle que
dirige Mme Massin.
Avec le présent texte, le dispositif juridique de notre pays sera comparable à
celui de nos voisins européens. Désormais, la priorité ne sera pas de
l'alourdir ; elle sera d'obtenir que chacun le respecte.
C'est dans cet esprit que s'est tenu le comité interministériel du 2 avril
dernier.
Quatre axes principaux y ont été arrêtés.
Le premier tend à faire de la sécurité routière en 2000 une grande cause
d'intérêt national ; le deuxième a pour objet de renforcer les contrôles ; le
troisième vise à développer les partenariats pour responsabiliser nos
concitoyens ; enfin, le quatrième tend à améliorer les infrastructures.
Je ne reviendrai pas sur le détail de ces mesures, qui ont déjà été largement
développées et commentées. Je me bornerai à rappeler que l'accent a été mis,
d'une part, sur la mobilisation de nos concitoyens - dès cet été, nous
lancerons une campagne télévisée dont la tonalité marquera, comme certains
d'entre vous l'avait suggéré, une rupture avec les campagnes précédentes - et,
d'autre part, sur le renforcement sensible des contrôles, pour lesquels des
moyens humains et matériels ont été dégagés.
A cet égard, les contrôles ne doivent pas être obligatoirement considérés
comme un moyen de répression ; ils constituent aussi un moyen de prévention
car, nous le savons, une augmentation de leur nombre a une influence sur le
comportement des automobilistes. Ainsi, 250 gendarmes supplémentaires seront
affectés au contrôle routier et le nombre de policiers affectés à ces contrôles
sera stable, alors qu'il avait tendance à diminuer régulièrement.
Au point de vue financier, 160 millions de francs ont été prévus - 100
millions de francs pour la gendarmerie et 60 millions de francs pour la police
- afin d'améliorer les moyens matériels permettant une évolution positive des
contrôles.
Vous examinez aujourd'hui les conclusions de la commission mixte paritaire sur
ce projet de loi, qui constitue une pièce importante de cette politique globale
de sécurité routière.
Avant d'en venir au fond, je tiens à saluer une nouvelle fois le travail
accompli par votre assemblée. Les propositions de votre rapporteur, M. Lanier,
ont largement contribué à l'enrichissement du texte. Je tiens à le remercier
vivement de la qualité de son travail et de son engagement tout au long des
débats.
Mme Hélène Luc.
Très bien !
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
L'accord
intervenu en commission mixte paritaire entre députés et sénateurs montre qu'un
consensus existe sur ce texte, même si des discussions et des débats demeurent
sur tel ou tel aspect. Je m'en réjouis particulièrement.
La commission mixte paritaire propose de retirer les trois dispositions qui
restaient en débat.
En ce qui concerne la drogue, l'article 7 du projet de loi organise une
procédure de dépistage en cas d'accident mortel. Cela nous permettra, à travers
l'échantillon des accidents mortels - échantillon hélas ! suffisant : on a
dénombré plus de 8 000 tués l'année dernière - de mieux établir les liens entre
l'absorption des différents types de stupéfiants et les risques sur la
conduite. C'est à partir de ces résultats que nous pourrons examiner s'il
convient d'aller plus loin et de quelle façon.
Par le vote d'un article additionnel - vous l'avez dit, je reprends votre
propos - votre assemblée souhaitait instituer, dès à présent, une sanction
délictuelle.
J'ai bien entendu vos arguments, mais je souhaite sur ce dossier sensible,
pour les raisons que vous avez données, avancer avec méthode pour asseoir sur
des bases certaines les connaissances épidémiologiques, les procédures et les
moyens de dépistage.
Je prends l'engagement d'étendre les dépistages, éventuellement d'approfondir
l'étude de sanctions spécifiques, pour, forts de cette expérience acquise et
des connaissances nouvelles que nous aurons, éventuellement aller plus loin.
Comme l'a d'ailleurs souligné M. Lanier, je rappelle que la prise de
stupéfiant est déjà en soi un délit et que le juge peut en faire une
circonstance aggravante lorsqu'il sanctionne un comportement ayant conduit à un
accident. La situation n'est donc déjà pas neutre en ce domaine-là !
En ce qui concerne le marquage des vélos, j'avais dit qu'il relevait du
domaine réglementaire et qu'il devait par ailleurs faire l'objet d'un accord au
niveau européen. Mais ce sujet évoqué par l'Assemblée nationale mérite d'être
traité. Une concertation avec les professionnels concernés va être lancée dans
les toutes prochaines semaines à cet effet.
En ce qui concerne le contrôle des infrastructures, vous savez que, dès
l'année prochaine, ce contrôle sera systématisé pour les projets neufs de
l'Etat.
Votre assemblée n'a pas souhaité que ce contrôle figure dans le projet de loi,
et la commission mixte paritaire a suivi votre démarche, qui exprimait une
réelle inquiétude des collectivités locales. Je la comprends. Vous avez
d'ailleurs fait état à l'instant, monsieur Lanier, d'« impréparation ». Je
partage cette réflexion, ainsi que je l'ai déjà dit.
Le sujet est toutefois très important. Le comportement des conducteurs est,
certes, le facteur premier des accidents, mais le facteur infrastructures ne
peut être négligé. Dans certains cas, il est à l'origine de l'accident et, dans
d'autres, il aggrave les conditions de l'accidentologie.
J'entends donc engager une concertation avec les collectivités locales pour
voir comment mieux assurer la qualité des infrastructures neuves au regard de
la sécurité. Le président de l'assemblée des départements de France m'a fait
des propositions constructives qui me laissent bien augurer le succès de cette
concertation.
Tout au long des débats, j'ai voulu tenir le plus grand compte des
propositions de la représentation nationale.
Dans cet esprit, et bien qu'il s'agisse là d'une procédure qui n'est pas
habituelle, l'article ayant été voté conforme, le Gouvernement propose un
amendement à l'article 4. L'Assemblée nationale l'a adopté le 11 mai
dernier.
Comme vous le savez, l'article 4 étend le système de la responsabilité
pécuniaire - j'insiste sur cet adjectif -, pour le stationnement, aux
infractions relatives à la vitesse et au non-respect des feux rouges et des
stops.
Le débat parlementaire, notamment les travaux du Sénat, avait permis
d'enrichir sensiblement le texte initial du Gouvernement.
Mais des critiques ont été émises par des députés et des sénateurs concernant
la sauvegarde des droits de la défense et, il faut le dire, un risque
d'inconstitutionnalité a été soulevé par certains.
L'amendement du Gouvernement vise à répondre à ces préoccupations. Il laisse
inchangé le régime relatif au stationnement. Pour les autres infractions, il
précise qu'en plus du vol ou du cas de force majeure le propriétaire peut être
exonéré de sa responsabilité pécuniaire s'il apporte tous éléments permettant
d'établir qu'il n'est pas l'auteur véritable de l'infraction.
L'amendement conserve, bien entendu, les garanties complémentaires qui avaient
été apportées par le Sénat, précisant que le titulaire du certificat
d'immatriculation n'est pas responsable pénalement de l'infraction, que la mise
en jeu de la responsabilité pécuniaire ne donnera pas lieu à inscription sur le
casier judiciaire, ni à un retrait de point, et qu'il n'en sera pas tenu compte
pour la récidive. Je crois que les choses sont claires et nettes. On mesure
l'importance et le niveau de cette nouvelle réglementation.
Je pense qu'avec ce dernier amendement nous arrivons à l'équilibre le meilleur
possible entre la recherche d'une plus grande équité devant les sanctions et la
sauvegarde des droits de la défense.
A la suite des très mauvais résultats enregistrés en 1998 et de ceux de la
Saint-Sylvestre, qui ont suscité d'abondants commentaires médiatiques, ainsi
que de nos discussions qui ne sont pas dépourvues d'impact, nous avons assisté
durant le premier trimestre 1999 à un recul du nombre de tués de l'ordre de 5 %
environ.
Mais je me suis gardé de crier trop vite victoire. En effet, lors du dernier
comité interministériel consacré à la sécurité routière, comme lors du premier
comité interministériel de novembre 1997, j'ai rappelé que l'objectif
fondamental du Gouvernement est de diviser par deux le nombre de tués sur les
routes en cinq ans.
Au regard de cet objectif, auquel nous devons essayer d'associer tous les
acteurs et les citoyens de notre société, les premiers résultats paraissent à
la fois insuffisants et fragiles. J'en veux pour preuve l'augmentation de 13 %
du nombre de tués sur les routes de France enregistrée lors du dernier week-end
de l'Ascension.
J'ai été associé hier à une initiative impressionnante et positive du préfet
de police de Paris en direction des jeunes. A Paris
intra-muros
, depuis
le début de l'année, le nombre de tués a augmenté de près de 60 %. On
m'objectera que ces chiffres ne concernent que Paris ; mais si l'on extrapole
ces chiffres rapportés au nombre de départements, vous voyez ce que cela donne
: mille morts de plus ou de moins !
Vous avez déploré, monsieur le rapporteur, tout le temps qui s'est écoulé
depuis le début de l'examen de ce texte. J'insiste avec beaucoup de force : je
souhaite que cette loi soit adoptée et qu'elle soit promulguée le plus
rapidement possible. Je souhaite même, je vous le dis très sincèrement, que la
discussion que nous avons à l'instant soit très rapidement utile et que le
prochain week-end de la Pentecôte ne soit pas aussi meurtrier que celui de l'an
passé ou le week-end de l'Ascension.
Nous devons donc poursuivre avec persévérance une politique ambitieuse
reposant sur la mobilisation de chacun et associant, comme vous l'avez dit,
éducation, prévention, amélioration des véhicules et des infrastructures,
contrôles, mais aussi sanctions pour ceux qui mordent le trait.
Le projet de loi dont vous terminez l'examen est un élément de cette
politique. La qualité de vos débats, le souci qui a été le vôtre et celui de
votre rapporteur d'enrichir le texte tout en recherchant le plus large
consensus auront servi la grande cause nationale que doit être la sécurité
routière. Je vous en remercie.
(Applaudissements.)
M. le président.
Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale ?...
La discussion générale est close.
Nous passons à la discussion des articles.
Je rappelle qu'en application de l'article 42, alinéa 12, du règlement,
lorsqu'il examine après l'Assemblée nationale le texte élaboré par la
commission mixte paritaire, le Sénat se prononce par un seul vote sur
l'ensemble du texte, en ne retenant que les amendements ayant reçu l'accord du
Gouvernement.
Je donne lecture du texte élaboré par la commission mixte paritaire :