B. UNE PROCÉDURE D'ÉLABORATION RENOUVELÉE
Dans la
circulaire du 31 mars 1992 relative à la préparation du
XIème Plan national, des plans régionaux et des troisièmes
contrats de plan Etat-Région, le Premier ministre
"
souhaitait
" que cet exercice "
marque un
renouvellement profond
des
méthodes
", afin que
la contractualisation soit "
l'occasion d'une vraie réflexion
stratégique conduite sur l'ensemble du territoire, à laquelle
soit effectivement associé le plus grand nombre d'acteurs
économiques et sociaux, et prenant en compte les principaux travaux de
réflexion à moyen terme menés par ailleurs
". La
procédure devait donc, "
dans le respect des
responsabilités et des compétences de chacun
",
organiser la convergence des démarches de planification nationale et
régionales autour d'objectifs communs précis, inscrits
in
fine
dans les contrats de plan Etat-Région, et s'agissant de l'Etat,
élaborés de manière largement
déconcentrée
.
Fort complexe, la
procédure
annoncée
peut
être schématisée comme suit :
PROCÉDURE PRÉVUE POUR L'ÉLABORATION DES TROISIÈMES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGION
Etat |
|
Régions |
|||
Le CIAT
du 23 juillet 1992 a défini trois
priorités
nationales :
l'emploi
en région et le développement
économique, social et culturel, notamment par la formation,
l'apprentissage et l'éducation ;
l'aménagement
équilibré
du
territoire
; une meilleure prise en
compte de
l'environnement
.
9 mars
1993 : avis du
Conseil économique et social
sur les grandes
orientations du Gouvernement pour le XIème plan.
|
|
Association
des Régions à
l'élaboration
du XIème
plan national
(1993-1997), au travers des contributions
qui pouvaient leur être demandées par les commissions nationales
préparatoires.
|
Par
rapport à la procédure suivie pour l'élaboration des
deuxièmes contrats de plan Etat-Région, la procédure
annoncée pour l'élaboration des troisièmes contrats de
plan comportait des
novations
essentielles :
- l'importance attachée à
l'articulation
entre le
XIème plan national, les plans régionaux et les contrats de plan,
malgré leur décalage dans le temps (l993-1997 pour le plan
national, 1994-1998 pour les plans régionaux et les contrats de
plan) : les contrats de plan devaient ainsi s'appuyer sur les
priorités
communes
définies dans le XIème
plan national et les plans régionaux ;
- l'approfondissement de la
concertation
et des
réflexions
préparatoires
, tant de la part des préfets que des
Régions ;
- la réalisation préalable d'un
document d'orientation
,
" la stratégie de l'Etat en région
", qui devait
"
inscrire les différentes interventions de l'Etat dans une
logique claire et favoriser une démarche d'évaluation
",
et qui traduisait non seulement la volonté de l'Etat d'individualiser
son action en fonction du contexte régional, mais aussi de
déconcentrer
l'élaboration des contrats de plan. La
préparation des propositions de l'Etat pour les troisièmes
contrats de plan devait en effet procéder d'une évaluation des
besoins
et des projets par les préfets de région, leurs
réflexions devant fournir un "
éclairage nouveau pour la
préparations de leurs esquisses budgétaires par les
départements ministériels
" ;
- l'élargissement théorique des marges de
négociation
laissées aux préfets. Lors des deux
premières générations de contrats de plan, les
propositions de l'Etat, comme, de fait, le contenu final du contrat,
étaient presque entièrement déterminées à
Paris, 5 % à peine étant laissés à
l'initiative préfectorale. Pour les troisièmes contrats de plan,
les mandats de négociation distinguaient deux parties : la
première partie (55 à 75 % des engagements de l'Etat de
chaque contrat de plan), baptisée "
noyau dur
",
était constituée d'un ensemble de projets
précisément énumérés pour lesquels le
préfet avait une obligation de résultat ; pour le reste, le
préfet avait théoriquement toute latitude pour négocier
avec les partenaires de l'Etat ;
- la recherche d'une
élaboration conjointe
des contrats de plan,
qui ne se limitât pas à un marchandage budgétaire à
partir d'un projet structuré par les services de l'Etat, comme ce fut
largement le cas lors de la négociation des deuxièmes contrats de
plan, mais qui procède d'une discussion à partir des
priorités identifiées et partagées par l'Etat et la
Région.
Au total, la contractualisation Etat-Région devait être davantage
partenariale et surtout davantage resserrée autour d'un nombre
limité
d'objectifs clairs
, à la fois cohérents avec
les grandes options nationales et proches des réalités
territoriales, de sorte que les CPER ne soient plus de simples dispositifs
financiers, mais l'expression d'une stratégie commune et un outil
privilégié de l'aménagement du territoire.