Débat

M. Michal MIASKIEWICZ, Représentant de l'Assemblée européenne des Jeunes :

Au temps de Victor Hugo, le prince Czartoryski, leader politique polonais, vivait en exil à Paris. Il avait fait la même proposition : créer les nations unies d'Europe. Cela lui semblait être la solution aux problèmes politiques du continent.

La victoire en 1989 de Solidarnosc dans mon pays, quatre mois avant la destruction du mur de Berlin, était une victoire commune contre le communisme. Il ne s'agissait pas d'un « miracle » isolé. Les résistances sociales très vives, dans mon pays et dans bien d'autres, au communisme se fondaient sur des principes présents dans la culture européenne depuis 2000 ans. Le christianisme nous a donné une base philosophique, anthropologique et ontologique pour la défense de la dignité de l'être humain : autonomie de la personne, propriété privée, liberté.

Le temps du nazisme et du communisme a été un temps de confrontations. Seule une connaissance des deux revers de cette même médaille nous permettra de chasser définitivement ces démons de notre histoire. Nous voulons défendre l'avenir de l'Europe, en faire une maison pacifique, rejeter les démons de la haine, de l'intolérance, de la discrimination et des traitements inhumains. Quand les pays de l'Est de l'Europe étaient sous le joug de régimes communistes, les projets politiques provenaient surtout des institutions européennes occidentales. Construire une nouvelle Europe pacifique est aujourd'hui notre priorité. Les leçons des cinquante dernières années nous ont appris que l'élaboration d'un projet de société ne doit pas être confiée à la bureaucratie. Nous avons avant tous besoin d'un dialogue européen qui permette l'expression harmonieuse de toutes les identités.

M. Jean BRIANE, député, membre de la Délégation française à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe :

Il y a cinquante ans que je milite pour l'Europe, trente ans que je fais de la politique active et six ans que je siège au Conseil de l'Europe. J'ai découvert que le Conseil de l'Europe donnait du sens au combat pour les droits de l'homme, pour la démocratie et pour le développement durable. Il joue un rôle éminent pour la protection de l'environnement.

Les néo-européens de l'Union européenne qui passent par pertes et profits le Conseil de l'Europe ont tort. L'Europe a besoin du Conseil de l'Europe, de sa présence, de sa réflexion. Il faudrait envisager de la façon dont pourraient s'exercer les complémentarités entre l'Union européenne, qui compte 15 pays, et le Conseil de l'Europe, qui en compte quarante et un . L'Union européenne aura toujours besoin du sens et de la conscience qu'apporte le Conseil de l'Europe.

Mme Eleonora HUSSEINOVA, Ambassadeur d'Azerbaïdjan :

L'Azerbaïdjan attend dans l'antichambre du Conseil de l'Europe. Je tiens à présenter toutes nos félicitations et tous nos voeux de continuation à cette institution, qui est guidée par une noble ambition. Je souhaite exprimer le souhait de l'Azerbaïdjan d'en franchir très bientôt la porte et d'entrer dans la grande famille européenne.

M. Georges LEMOINE, député, membre de la Délégation française à l'Assemblée du Conseil de l'Europe, ancien Ministre :

Nous attendons nous aussi avec impatience votre entrée dans le Conseil de l'Europe.

M. Christian TER-STEPANIAN, Représentant permanent de l'Arménie auprès du Conseil de l'Europe :

Je remercie la Délégation française et sa Présidente, Mme Josette Durrieu, d'avoir organisé cette réunion. Beaucoup d'intervenants ont insisté sur la nécessité de promouvoir le Conseil de l'Europe. Je tiens à souligner l'importance des programmes de coopération dans la phase d'accession au Conseil de l'Europe. Les contacts qui peuvent se nouer au niveau parlementaire entre les responsables gouvernementaux dans toute une série de rencontres sont essentiels. Il y a là tout un apprentissage. Sept ministères en Arménie sont en contact avec le Conseil de l'Europe. Cela permet des échanges fructueux. L'Europe, la démocratie sont aussi un combat. Ces échanges propagent les idées de démocratie, d'Etat de droit, de droits de l'homme. C'est le ferment de nos réformes, ô combien utile !

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