INTRODUCTION

Par son intitulé même, le groupe de travail de la commission des finances a pris le parti de la régulation financière et monétaire internationale. La régulation peut se définir comme la présence, au sein d'un système comme le système financier mondial, de mécanismes de stabilisation qui assurent son bon fonctionnement. Par exemple, lorsque les taux de change des grandes monnaies ont tendance à diverger de façon excessive, les banques centrales interviennent, notamment par les taux d'intérêt, pour stabiliser les taux de change. Cette action est dite " régulatrice ", par opposition à une action de contrainte, comme l'interdiction de la conversion des monnaies, ou l'inaction totale, laissant faire le marché. Le but de la régulation est d'assurer le développement harmonieux de ce dernier. Ceci suppose l'existence de règles du jeu admises dans l'intérêt commun et celles d'institutions capables de les faire respecter. Le présent rapport va s'attacher à justifier cette prise de position initiale, que les auditions et missions ont confortée au long de l'année 1999, en répondant à trois questions.

Tout d'abord, pourquoi faut-il une régulation financière internationale ? La réponse est en apparence simple : la mondialisation économique et financière, source de progrès économique, s'accompagne de dysfonctionnements majeurs dont les effets sont dévastateurs, notamment dans les pays émergents et pauvres. Mais cette réponse ne suffit pas car il faut également savoir pourquoi, parmi les solutions possibles, il est nécessaire de recourir à la régulation plutôt qu'à d'autres solutions, comme le laisser-faire intégral ou la mise en oeuvre de contraintes globalement imposées à tous les acteurs.

En second lieu, quels sont les systèmes actuels de prévention des crises et de stabilisation du système financier mondial ? Il s'agit d'analyser le fonctionnement des dispositifs actuels et de mettre en évidence leurs lacunes s'il y a lieu.

Enfin, et à l'issue de cette analyse, quelles propositions le groupe de travail peut il faire pour améliorer la régulation financière ? Certaines pistes peuvent être explorées, même si le groupe de travail souhaite rester humble compte tenu de l'ampleur de la tâche et de l'insuffisance manifeste de l'échelon national pour apporter des solutions. Car, même si des formules parfaitement efficaces pouvaient être avancées, ce qui n'est déjà pas sûr, la principale difficulté réside dans leur mise en oeuvre : il est en effet nécessaire que les principaux décideurs mondiaux se mettent d'accord et surtout qu'ils ne cèdent pas, ce faisant, à la tentation de mettre le monde en développement ou les pays émergents sous tutelle.

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