N°
284
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 mars 2000
RAPPORT D'INFORMATION
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur la régulation financière et monétaire internationale ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Marchés financiers. |
POUR
UN NOUVEL ORDRE FINANCIER MONDIAL :
RESPONSABILITÉ,
ÉTHIQUE, EFFICACITÉ
Philippe MARINI
Sénateur
Rapporteur général
Commission des Finances
Groupe de travail sur la régulation financière et
monétaire internationale
AVANT-PROPOS
La
commission des finances a décidé de créer un groupe de
travail sur la régulation financière et monétaire
internationale au début de l'année 1999. Il a été
installé par Alain Lambert, Président de la commission, le
16 février 1999. Il était ainsi composé :
Philippe Marini, Président,
Jacques Pelletier, Vice-Président,
Paul Loridant, Vice-Président,
Philippe Adnot,
Denis Badré,
Maurice Blin,
Michel Charasse,
Jacques Chaumont,
Roland du Luart,
Marc Massion,
Henri Torre,
La création de ce groupe de travail répondait à trois
préoccupations :
- les crises de paiement des années 1997 et 1998 survenues dans les
pays dits " émergents ", en Asie du sud-est, en Russie et en
Amérique Latine. Les crises étaient préoccupantes pour les
pays concernés, et aussi par leurs répercussions sur les pays
industriels.
Surtout, elle témoignait de l'extrême précarité de
la prospérité économique, et de l'incapacité des
grands Etats industriels à prémunir la planète contre de
tels bouleversements. Ces crises ont naturellement suscité la question
d'éventuelles réformes de l'architecture financière
internationale, tant dans les institutions qui la composent (le fonds
monétaire international, la banque mondiale, la banque des
règlements internationaux, les banques régionales de
développement, les groupes informels de pays, les " G 7,
G 10, G 22... ") que dans leurs moyens d'action.
- les défaillances de certains intervenants sur les marchés
financiers, en particulier la faillite du fonds " long term credit
management " (LTCM). Ces défaillances posent la question des
risques économiques engendrés par les marchés financiers,
en particulier ceux de produits dérivés, et conduisent à
l'intéresser à la prévention des risques
systémiques. A cette question est liée toute la
problématique de la surveillance des marchés de capitaux et de
crédit. Elle rejoint celle des circuits d'argent criminel, de nombreux
fonds d'investissement étant établis dans des paradis bancaires
et fiscaux qui attirent les transactions les plus contestables.
- l'apparition de l'euro en 1999. Quel peut être son rôle dans la
stabilité économique et financière mondiale ?
L'exemple de la zone euro peut il être exploité par d'autres
régions, ou par le monde ? Que peuvent faire les zones
monétaires ? Comment doit on traiter les relations entre grandes
monnaies ?
Le groupe de travail a procédé à 13 auditions à
Paris, et a effectué 6 déplacements à l'étranger,
de mai à novembre 1999 : aux États-Unis (Washington et New
York), en Suisse (Bâle), en Allemagne (Francfort), en Côte d'Ivoire
(Abidjan), au Japon (Tokyo), et en Belgique (Bruxelles). Il s'agissait de
rencontrer les responsables des institutions financières
multinationales, mondiales, régionales ou européennes, et
également des économistes et des responsables du secteur
privé intéressés par la question de la stabilité
financière internationale.
Le présent rapport est le fruit de ces investigations.