N° 32
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 27 octobre 1999
RAPPORT D'INFORMATION
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur les activités de l'Office national des anciens combattants ,
Par M.
Jacques BAUDOT,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Anciens combattants et victimes de guerre. |
INTRODUCTION
Votre
rapporteur a commencé sa mission de contrôle sur l'Office national
des anciens combattants (ONAC) en octobre 1998. Plusieurs facteurs expliquent
le choix de cet établissement public comme objet de mission.
D'abord, son existence et son rôle sont mal connus.
En effet, il
existe une confusion entre les missions exercées par le
Secrétariat d'Etat aux anciens combattants et celles qui incombent
à l'Office national des anciens combattants. En outre, alors que l'ONAC
est soumis, en tant qu'établissement public, au principe d'unité
budgétaire, ses missions sont accomplies par quatre intervenants :
l'administration centrale, les services départementaux, les
écoles de rééducation professionnelle et les maisons de
retraite.
En conséquence, ce rapport a pour objet de contribuer à une
meilleure compréhension du fonctionnement de l'ONAC et de l'articulation
de ses missions avec celles des services extérieurs du
secrétariat d'Etat aux anciens combattants, et des directions
interdépartementales aux anciens combattants.
Ensuite, lorsque votre rapporteur a débuté sa mission, l'Office
connaissait une situation financière difficile.
Depuis deux ans, ses
recettes courantes ne couvraient plus ses dépenses, entraînant un
déficit d'exploitation grandissant. Or, le budget de l'ONAC
dépasse 600 millions de francs, dont près de la
moitié est versée par l'Etat.
Il était donc
légitime que la commission des finances s'intéresse à la
gestion de cet établissement.
Par ailleurs, depuis le début des années 90, plusieurs rapports
avaient soulevé le caractère structurellement déficitaire
de la gestion des maisons de retraite de l'ONAC et suggéraient des
réformes d'envergure. Or, en 1998, l'Office ne paraissait pas avoir
encore arrêté une stratégie précise concernant
l'avenir de ses maisons de retraite.
Votre rapporteur a donc souhaité
se rendre compte par lui-même de l'état de ces dernières
afin, le cas échéant, de proposer des solutions.
Enfin, lorsque le principe d'installer une mission d'information a
été arrêté, la légitimité de l'ONAC
semblait remise en cause de manière diffuse.
Ainsi, peu avant la discussion de la loi de finances pour 1997, un projet de
réorganisation des services déconcentrés de l'Etat visant
à faire disparaître les services départementaux de l'Office
avait été évoqué, provoquant l'émoi parmi le
monde combattant. Depuis, les associations d'anciens combattants se montrent
particulièrement attentives à tout projet de réforme
visant l'Office ou même le Secrétariat d'Etat.
Or, peu de temps après sa prise de fonction, l'actuel Secrétaire
d'Etat, M. Jean-Pierre Masseret, lançait une réflexion sur le
devenir
de son département ministériel. Pendant plusieurs
mois, l'Office est donc resté dans l'expectative. Aussi, lorsqu'une
diminution de 5 millions de francs de la subvention du Secrétariat
d'Etat aux anciens combattants en matière d'action sociale a
été inscrite dans le projet de loi de finances pour 1998,
certains ont cru déceler une confirmation de la remise en cause de la
pérennité de l'Office.
La situation a évolué par la suite et les décisions prises
ont été favorables à l'Office national des anciens
combattants.
En effet, le secrétaire d'Etat aux anciens combattants
a très vite pris conscience du très fort attachement des
associations d'anciens combattants à l'ONAC. En outre,
l'intégration du secrétariat d'Etat aux anciens combattants au
ministère de la défense devait recevoir le consentement de ces
dernières. Or, il n'était guère probable que celles-ci
acceptent une restructuration à la fois du département
ministériel et de l'Office national des anciens combattants.
Il a
donc été décidé qu'en contrepartie de
l'intégration du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants au
ministère de la défense, les missions et les moyens de l'Office
seraient renforcés.
Parallèlement, l'ONAC, sous l'impulsion de son ministère de
tutelle, a engagé une réflexion sur les réformes à
engager pour assumer au mieux ses nouvelles responsabilités.
Au
moment de la publication du présent rapport, de nombreuses mesures ont
déjà été prises, dont les plus importantes sont les
fermetures de cinq maisons de retraite.
Elles sont cependant loin
d'être achevées.
La période choisie pour mener cette mission s'est donc
révélée particulièrement
intéressante puisqu'elle a correspondu à l'époque
où la décision de renforcer les moyens et les missions de l'ONAC
a été prise et où ses dirigeants ont dû
définir une stratégie afin d'assainir durablement la situation
financière de ce dernier.
La complexité de l'organisation de l'Office national des anciens
combattants a conduit votre rapporteur à effectuer une série de
visites sur le terrain pour examiner le fonctionnement concret non seulement de
l'administration centrale, mais également des services
départementaux, des maisons de retraite ou des écoles de
rééducation.
Ainsi, votre rapporteur s'est entretenu avec 11 directeurs de services
départementaux, 6 directeurs de maison de retraite et
3 directeurs d'écoles de rééducation professionnelle.
Par ailleurs, il a rencontré 4 directeurs de directions
interdépartementales aux anciens combattants et
2 préfets.
Votre rapporteur s'est également rendu en
Allemagne
et en
Grande-Bretagne
pour étudier la manière dont ces deux pays
assuraient la défense des intérêts matériels et
moraux des anciens combattants.
Aussi, votre rapporteur souhaite-t-il remercier l'ensemble des intervenants
qu'il a eu l'occasion de rencontrer au cours de ses nombreuses visites et des
ses différents entretiens. Il tient à ce titre
particulièrement à saluer la collaboration et la
disponibilité des l'ensemble des personnels de l'Office national des
anciens combattants.