VI. CONCLUSION
Le
contexte de chômage massif en Europe, et singulièrement en France,
frappant plus particulièrement la main-d'oeuvre peu qualifiée, a
relancé, depuis quelques années, le débat sur l'importance
du coût de la main-d'oeuvre dans la création d'emploi et sur le
rôle des prélèvements obligatoires, à travers le
" coin socio-fiscal ", dans la formation ce coût de la
main-d'oeuvre. Bien que les études empiriques disponibles soient
relativement peu concluantes, il semble qu'un consensus se dégage sur
l'efficacité, en termes d'emploi, des politiques d'allégement de
charges sur les bas salaires, dont la France, comme de nombreux autres pays, a
généralisé la pratique depuis quelques années. Dans
la mesure où de tels allégements se répercutent
effectivement sur le coût de la main-d'oeuvre, ils sont susceptibles de
donner lieu à une forme de concurrence fiscale entre les gouvernements
européens.
Les effets à attendre de ces politiques dépendent cependant
beaucoup de la manière dont de tels allégements sont
compensés. Les gouvernements étant désormais soumis, dans
le Pacte de stabilité et de croissance, a une contrainte forte en termes
de déficits publics, ces allégements de charges ne peuvent
déboucher que sur une augmentation de la pression fiscalo-sociale pesant
sur d'autres assiettes ou sur une réduction des dépenses de
protection sociale. Dès lors, c'est la question du niveau de protection
sociale et de son mode de financement, et notamment du caractère plus ou
moins redistributif celui-ci, qui est posée.