II. POURTANT SIMPLE ET EFFICIENTE, LA CRÉATION D'UNE TAXE COORDONNÉE SUR LE CO2 N'A PAS ENCORE FAIT L'OBJET D'UN ACCORD INTERNATIONAL
1. L'instauration d'une taxe coordonnée sur le CO2 constituerait un instrument simple et efficient, ainsi qu'un " signal " politique fort
Le
recours à une taxation du CO
2
coordonnée à
l'échelle internationale, c'est-à-dire à une action par
les prix, constituerait un instrument efficient. En effet, la taxe maximiserait
les réductions d'émissions dans les pays où elles sont les
moins coûteuses. Au total, la taxation coordonnée du
CO
2
est susceptible de
diviser
au moins
par 2
les
coûts
de maîtrise des émissions par rapport à
des mesures de réduction unilatérales.
La taxation coordonnée n'empiéterait guère sur la
souveraineté
des États, puisque les ressources fiscales
qu'ils prélèveraient leur reviendraient directement (une partie
de ces revenus pouvant toutefois bénéficier au fonds mondial pour
l'environnement).
COÛT MACROÉCONOMIQUE DU PROTOCOLE DE KYOTO SUR
LA
PÉRIODE 1990-2010 SELON DIVERSES HYPOTHÈSES
(Ecart du PIB en 2010 par rapport au scénario " sans
mesures ", en % du PIB)
|
Chaque
zone met en oeuvre
|
Taxe
coordonnée
|
Union européenne |
- 0,8 % |
- 0,2 % |
Etats-Unis |
- 0,4 % |
- 0,2 % |
Japon |
- 0,9 % |
- 0,2 % |
Pays exportateurs de pétrole |
- 3,4 % |
- 1,4 % |
Monde |
- 0,7 % |
- 0,2 % |
Source : Centre de développement de l'OCDE,
Modèle GREEN, 1998.
La mise en oeuvre d'une taxe coordonnée serait par ailleurs très
simple
, et très aisée
à contrôler
.
La taxation coordonnée des émissions de CO
2
permettrait de maîtriser très simplement les
rejets
" apatrides
", c'est-à-dire les émissions
liées aux transports aériens ou maritimes internationaux, pour
lesquelles les politiques nationales sont impuissantes et le
développement de réglementations internationales semble complexe.
A défaut, ces émissions doivent faire l'objet d'une taxation ou
d'une réglementation spécifique.
Enfin, l'instauration d'une taxe coordonnée, même d'un montant
modeste, et même limitée aux pays industrialisés, aurait
constitué un
signal
politique et diplomatique fort :
- attestant vis-à-vis de l'
opinion publique
, de l'importance du
changement climatique ;
- attestant vis-à-vis des
pays en développement
de la
détermination des pays industrialisés à réduire
leurs émissions ;
- témoignant de la prise en considération du principe de
précaution et de la capacité des pays industrialisés
à prendre en compte leur intérêt commun.