2. Se donner les moyens de la réussite
a) Les difficultés de recrutement des enseignants
Il
est indispensable de prévoir un recrutement de professeurs de bon niveau
pour accompagner la hausse des effectifs dans les écoles maritimes.
Or, les difficultés de recrutement des enseignants sont
inquiétantes : les recrutements ne dépassent pas 10 postes par
an, mais le nombre de candidats est parfois inférieur au nombre de
postes à pourvoir. Ainsi, 7 postes ont été
créés dans la loi de finances pour 1998, mais ils n'ont pu,
jusqu'à présent, être tous pourvus, en raison du manque de
candidats.
Ces difficultés tiennent certainement à un taux d'emploi
élevé dans le secteur maritime, à des
rémunérations "confortables", qui n'incitent pas à se
reconvertir dans l'enseignement, pour une qualité de vie meilleure, mais
un niveau de rémunération substantiellement inférieur.
Ce déficit de recrutement peut obérer les chances
d'évolution de l'enseignement maritime. Le manque de professeurs est
déjà un frein au développement de la formation continue,
il pourrait également conduire à limiter le nombre
d'élèves, puisque l'ouverture de nouvelles classes exigera
incontestablement le recrutement de nouveaux enseignants.
D'une certaine manière, paradoxalement, la bonne santé du secteur
maritime induit ce déficit de recrutement d'enseignants et compromet les
chances de formation des officiers pour l'avenir.
De plus, si le recrutement de professeurs de l'enseignement maritime pose
problème, il en est de même de leur formation.
Il y a 230 enseignants dans les écoles maritimes et aquacoles et plus
d'une centaine de professeurs dans les écoles de la marine marchande,
mais aucune structure de formation : les formations sont donc demandées
à des institutions spécialisées, notamment de institutions
de l'éducation nationale.
Le passage sous statut public des personnels des écoles maritimes et
aquacoles devrait être le préalable à une véritable
politique de recrutement et de formation : l'enseignement maritime a, dans ce
domaine, un retard considérable à combler sur les autres
systèmes d'enseignement. Il ne pourra pas se développer ni
même répondre à ses missions, si une véritable
politique de gestion du personnel n'est pas mise en place.
Cette politique de gestion du personnel devra être
précédée de l'indispensable harmonisation des statuts.