1
La suppression du critère de
l'opportunité conduirait à poursuivre sans discernement toute
infraction constituée sans évaluer la gravité, les
circonstances de sa commission ou les traits de personnalité de son
auteur. Un tel système implique des moyens en hommes
considérables et conduit bien souvent, d'après
l'expérience des pays qui le pratiquent, à rédiger des
décisions où l'on explique sous forme légale qu'il
était inopportun de poursuivre ou de condamner. Le maniement
éclairé du pouvoir d'opportunité va de pair avec la
qualité de magistrat reconnue aux procureurs.
2
Cf "L'abandon des poursuites par le Parquet" de Bruno
Aubusson de Cavarlay, René Lévy et Laurence Simmat-Durand dans le
"Bulletin d'information du Centre de recherches sociologiques sur le droit et
les institutions pénales", mai 1990 III.2
3
Cf discours de
M. Christian Raysseguier
, procureur
général près la Cour d'appel de Rouen, lors de l'audience
solennelle de rentrée judiciaire.
4
Cf entretien avec le procureur général
près la Cour d'appel de Lyon,
M. François Falletti.
5
Cf. "La République pénalisée" d'Antoine
Garapon et de Denis Salas, Hachette, collection questions d'actualité,
1996
6
Cf. Rapport établi en 1994 par le comité de
réorganisation et de déconcentration du ministère de la
justice, présidé par
M. Jean-François Carrez
(octobre 1993) sur la carte judiciaire.
7
Cf communiqué du ministère de l'Intérieur du
26 mars 1997 : "depuis le début de l'année, la criminalité
et la délinquance constatées en France par les services de police
et de la gendarmerie nationales enregistrent une nouvelle baisse sensible de
4,08 % par rapport à la même période de 1996. La
délinquance sur la voie publique est en diminution de 5,41 % depuis
le début de l'année. Cette baisse confirme celle
déjà enregistrée au cours des deux dernières
années qui était de l'ordre de 10 %. Ces chiffres sont le
résultat de l'action efficace et déterminée de l'ensemble
des personnels qui concourent à la sécurité
intérieure et des réformes engagées depuis deux ans,
notamment celle concernant l'organisation et le fonctionnement de la police
nationale."
8
Lors de son intervention au Sénat au cours du débat
sur le budget de la justice le 7 décembre 1994 (Journal Officiel, page
6925), votre rapporteur, après avoir rappelé les termes de
l'article 40 du code de procédure pénale, avait posé la
question suivante : "les services de police spécialisés, tels que
les renseignements généraux, la direction de la surveillance du
territoire ou l'ancienne police de l'air et des frontières, les
préfets et sous-préfets, les chambres régionales des
comptes à l'occasion d'un contrôle des comptes ou de
légalité sont-ils tenus d'appliquer les dispositions
légales que je viens de rappeler ? Il avait demandé en outre, si,
d'une part, il était envisagé de "modifier les dispositions de
l'article 40 pour les assortir de sanctions" et d'autre part, si "en attendant
cette modification législative, c'est-à-dire dans
l'immédiat, il était envisagé de "rappeler, par exemple
par le biais d'une circulaire conjointe des ministères de la Justice, de
l'Intérieur, du Budget et de la Fonction publique, l'existence de cet
article et l'obligation qui y est attachée". Au cours du même
débat (Journal Officiel, page 6942), le ministre de la Justice Pierre
Méhaignerie avait répondu : "En ce qui concerne l'application de
l'article 40 du code de procédure pénale, j'envisage de proposer
au Premier Ministre de diffuser une circulaire destinée à
rappeler aux administrations ce principe fondamental pour le bon fonctionnement
des diverses institutions". Les questions écrites qui s'en sont suivies
pour rappeler au ministre les engagements pris ont donné lieu à
des réponses tardives et évasives. Ainsi, le
2 février 1995 (Journal Officiel page 236 question écrite
n° 9616), votre rapporteur a reposé pour la première
fois ces deux questions. Après plusieurs relances (question
écrite n° 10456 du Journal Officiel du 23 février
1995, page 672 ; question écrite n° 11174 du Journal Officiel
du 15 juin 1995, page 1228 ; question écrite n° 11175 du Journal
Officiel du 15 juin 1995, page 1228), le Ministre a répondu (Journal
Officiel du 10 août 1995, page 1592) qu'il avait pris bonne note de
l'engagement de son prédécesseur d'élaborer une circulaire
interministérielle rappelant les dispositions de l'article 40 du code de
procédure pénale. Il a informé l'honorable parlementaire
qu'une réflexion préalable était actuellement menée
par la Chancellerie. Enfin, le ministre précisait que "les dispositions
de l'article 40 du code de la procédure pénale, sont de
portée générale et ont vocation à s'appliquer
à toutes les personnes énumérées dans la question
écrite, dès lors que la connaissance de l'infraction a
été acquise dans l'exercice de leurs fonctions. Il ajoutait que
ce texte, bien que faisant actuellement l'objet d'une étude par les
services de la chancellerie, n'avait pas donné lieu à la
publication d'une circulaire interministérielle (Journal Officiel du
28 septembre 1995, page 1859 ; Journal Officiel du 5 octobre 1995
page 1904 ; Journal Officiel du 11 janvier 1996, page 66). La dernière
question écrite sur le sujet est restée jusqu'ici sans
réponse (n° 4848 du 11 décembre 1997 page 3431).
9
Le juge prononce une sanction sous la forme d'un nombre de jours
(de prison potentielle) affectés d'un taux d'amende. En cas de non
paiement de l'amende, le condamné doit exécuter un emprisonnement
égal à la moitié du nombre de sous-amendes
prononcés.
10
La première catégorie correspond strictement
à la constatation de la non occupation d'un poste budgétaire. La
seconde prend en compte l'effectif réel de la juridiction,
déduction faite des divers congés, mises à disposition et
décharges d'activité.
11
Cf intervention au congrès du Syndicat des Commissaires et
Hauts fonctionnaires de Police Nationale le 2 mars 1998.
12
Le 26 janvier 1998, dans son discours sur l'évolution de
la délinquance en France en 1997,
M. Claude Guéant
,
directeur général de la police nationale, rappelait :
" si le taux d'élucidation des infractions pour l'ensemble des
services s'établit à 29,47%, soit un niveau proche de 1996, je
tiens cependant à souligner l'augmentation du taux d'élucidation
des affaires judiciaires de 25% en quatre ans dans les zones de
sécurité publiques.
La mise en place dans un certain nombre de
circonscriptions de sécurité publique d'un service de quart
destiné à traiter en temps réel le judiciaire
apparaît à cet égard avoir joué un rôle
déterminant
. "
13
Cf "Le traitement en temps réel des procédures
pénales dans les TGI à six chambres et plus", memento pratique du
ministère de la Justice, mars 1996.
14
Cf "Le traitement en temps réel des
procédures pénales dans les TGI à deux chambres", memento
pratique du ministère de la Justice, octobre 1995, page 26.
15
A plusieurs reprises votre rapporteur a tenté d'obtenir du
Gouvernement ou du Parlement la mise à plat des règles, us et
coutumes qui régissent les relations entre les Parquets et les services
de police judiciaire afin de les clarifier et de les simplifier, et de mettre
fin à certaines ambiguïtés qui suscitent
régulièrement des conflits dans certaines affaires "sensibles"
(Cf. Sénat n° 63 session ordinaire de 1996-1997, proposition
de résolution tendant à la création d'une commission
d'enquête chargée d'examiner les modalités d'organisation
et les conditions de fonctionnement des services de police et de gendarmerie
dans leurs missions de police judiciaire et de vérifier l'application,
par ces services, des dispositions du code de procédure pénale
concernant la direction, le contrôle et la surveillance de la police
judiciaire). Cette question toujours d'actualité est toujours sans
réponse.
16
Cf annexe relative à la note de présentation sur la
création de structures de prévention de la délinquance en
zone gendarmerie, préfecture du Haut-Rhin
17
En 1995, le nombre de procès-verbaux enregistrés au
bureau d'ordre s'élevait à 82.598.
18
Cf Jean Volff : "Un coup pour rien ! L'injonction
pénale et le Conseil constitutionnel", dans Chronique du recueil Dalloz
Sirey, 1995.
19
Cf Roland Kessous : "Les relations du politique et du
judiciaire" dans "Après-demain", octobre -novembre 1997.
20
Cf document d'orientation : une réforme pour la justice
(29 octobre 1997)
21
Cf rapport de la commission de réflexion sur la justice,
juillet 1997, collection des rapports officiels.
Les infractions sans suite ou la délinquance mal traitée
Rapports d'information
Rapport d'information n° 513 (1997-1998), déposé le