Audition de M. PRADA
Président de la COB
A l'encontre de ce que l'on peut lire et entendre dans la
presse, je pense que le retard des entreprises françaises dans le
secteur informatique n'est pas si important. Le problème que nous
rencontrons étant, à mon avis, principalement culturel. Le
résultat étant, un blocage au niveau du financement de
l'innovation.
Actuellement, la réponse apportée par les financiers a
été la création du nouveau marché. Le but de ce
dernier étant d'aider les entreprises de hautes technologies dans leurs
recherches de financement. Néanmoins, je constate qu'il est difficile de
faire évoluer notre économie vers une économie de
marché à l'américaine où les épargnants
prennent le risque d'investir dans ce secteur. L' autre facteur est le fait que
les entrepreneurs français préfèrent trouver les
financements auprès des banques. Les sociétés
cotées en bourse ayant généralement atteint une masse
critique.
Pour ces raisons, nous avons essayé de faciliter au maximum
l'entrée sur le nouveau marché des entreprises. Limitant notre
intervention à une demande de projection financière à
terme. De même, la place de Paris s'est liée avec celles de
Bruxelles, Francfort et Amsterdam afin de créer une dynamique. Enfin,
nous disposons d'un outil financier qui devrait être utilisé pour
favoriser la prise de risque de la part des cadres. Il s'agit des
" stocks
option ". Malheureusement, celles-ci sont souvent
considérées comme des suppléments de salaire au lieu de
servir de " start up ".
Je crois donc qu'en ce qui concerne le financement des NTIC par et pour les
entreprises, il est nécessaire de laisser une grande liberté aux
gestionnaires en ayant des échéances à long terme pour que
ce marché trouve sa voie. Il est très difficile d'expliquer que
les investissements dans les nouveaux moyens de communications
représentent un gain et non un coût. Les investisseurs en
continuelle recherche de croissance constateront rapidement l'avantages de ces
nouvelles technologies.
L'autre point que je souhaiterais aborder avec vous est le fonctionnement des
marchés financiers. Les NTIC devraient provoquer une véritable
explosion de ce secteur de l'économie. La rapidité des transferts
des informations n'est que la partie visible de l'iceberg. L'autre est le fait
que chaque société pourra se passer d'intermédiaire pour
intervenir en bourse. Cette situation est déjà apparue aux
Etats-Unis et peut apparaître en France. Dans ce cas, nous nous
trouverons dans un double système. Le premier sera
réglementé et offrira toutes les sécurités
possibles pour assurer la santé financière de l'économie.
Le second risque est d'être une jungle où les protections, bien
qu'existantes, ne seront pas forcément assurées par des
institutions compétentes.
Bien sûr, les éléments dont je viens de vous faire part,
posent plus de questions que de réponses. la COB, comme la plupart des
acteurs de notre pays met en place les outils qui lui permettront d'utiliser le
réseau des réseaux non pas en tant que vitrine mais comme outil
de travail améliorant les échanges.