Audition de Daniel LEGENDRE et de Elisabeth COUFFIGNAL
LBB Communication
Résumé : Les européens n'ont pas
encore compris que s'ils ne sont pas dans les contenus très rapidement,
ils ne maîtriseront pas les évolutions en cours, qui sont
très rapides ; il faut que l'ensemble de la société se
mette en réseau, il faut que tout devienne transversal et non plus
pyramidal : si nous ne le faisons pas, nous deviendrons rapidement des
acheteurs de produits anglo-saxons ; si l'on reste bloqués, nous
risquons d'avoir un réveil très dur dans quelques années.
Dans les applications des nouvelles technologies de 3D,
nous sommes déjà les sous traitants des américains et des
Japonais.
1. LBB Communication
est une petite structure
personnelle qui s'occupe de communication (Daniel LEGENDRE) ; je suis
totalement " free lance " (Elisabeth Couffignal) ; nous avons la
responsabilité, à Sciences Po, de tout ce qui est information,
communication et enseignement de la technologie ; nous organisons pas mal de
choses.
2. Les contenus
: on risque de voir les contenus européens
" pompés " par les américains ; les européens
n'ont pas encore compris que s'ils ne sont pas dans les contenus très
rapidement, ils ne maîtriseront pas les évolutions en cours ; nous
avons des projets que nous proposons à des européens mais nous
avons un mal fou à les intéresser ; si cela continue, nous irons
travailler avec les américains ; je suis par exemple sur une
série complètement universelle de dessin animé (c'est le
genre de produit qui s'exporte le plus facilement) ; ce qui
m'intéresse, c'est de développer le concept avec toute la gamme
multimedia : en France, j'ai un mal fou à intéresser les
professionnels ! (Elisabeth Couffignal)
3. Si nous voulons l'emporter
, il faut que l'ensemble de la
société se mette en réseau, il faut que tout devienne
transversal et non plus pyramidal : si nous ne le faisons pas, nous deviendrons
rapidement des acheteurs de produits anglo-saxons ; si l'on reste
bloqués, nous risquons d'avoir un réveil très dur dans
quelques années ; on a par le passé perdu beaucoup d'argent, on a
fait de mauvais choix technologiques dans les tuyaux ; c'est une catastrophe ;
Or, tout va très vite : British Telecom par exemple développe des
agents de recherche intelligents sur Internet (il n'y a plus d'information non
voulue qui vous soit renvoyée) ; j'en ai parlé récemment
avec la responsable des livres anciens à la Sorbonne qui m'expliquait
qu'elle était en relation permanente avec la bibliothèque de
Washington via Internet ; pour eux, c'est capital, et...c'est anglo-saxon...
4. Les blocages culturels français
: j'ai proposé,
à Sciences Po, un séminaire dont l'un des thèmes
était la maîtrise des outils Internet pour appuyer
l'apprentissage, notamment en économie, des étudiants : cela n'a
pas été retenu ; on a ensuite proposé un séminaire
sur l'intelligence économique qui, lui non plus, n'a pas eu lieu :ceux
qui ne l'ont pas accepté ne sont vraiment conscients des enjeux ; ils
n'arrivent pas à comprendre qu' Internet et toutes les nouvelles
méthodes sont un atout fabuleux pour l'intelligence économique
(Elisabeth Couffignal) ;
5. Economiquement
, nous avons du mal à trouver des marchés
qui soient assez porteurs en France ; je vous livre une illustration : une amie
consultante avait mis au point un projet pour une banque : c'était le
département " communication " qui voulait créer une cellule
de veille, d'intelligence concurrentielle ; leur position a été
en se rétrécissant car il ne fallait pas qu'il y ait directement
de liaison avec la direction du développement, pas de liaison avec la
direction générale ; on arrivait devant des documentalistes qui
voulaient augmenter leurs stocks d'informations et qui ne voulaient pas le
partager...