3. Sur l'enjeu essentiel que sont les contenus :
Il s'agit d'un enjeu majeur, à la fois commercial et
industriel mais également culturel. Nos amis québécois ont
très bien compris ces enjeux et sont largement présents sur les
nouveaux réseaux.
Comme en témoigne le rapide développement de la
télévision numérique, les mediq dits
" traditionnels " joueront un rôle essentiel dans le
développement d'une offre de contenus et de services. Je citerai ainsi
la presse écrite qui, comme elle a su le faire pour le minitel, doit
devenir l'un des principaux acteurs en matière de services
électroniques. Ce doit être l'un des objectifs poursuivis par la
presse écrite dans sa modernisation. La télévision peut
également fournir de nouveaux services, en particulier éducatifs,
sur le modèle de la banque de programmes et de services de la
Cinquième.
Il conviendra également d'éviter, à l'inverse de ce que
souhaitent certains de nos partenaires internationaux, de réglementer
les contenus en fonction de leur support technique de distribution. Ce qui
importe, c'est la nature même de ces contenus et non leur mode diffusion,
d'autant qu'à terme les mêmes offres seront accessibles sur
plusieurs types de réseaux.
Pour les nouveaux services, notamment à la demande, il conviendra de
définir des modes de promotion et de soutien adaptés des
contenus, tout en veillant à prendre en compte l'objectif d'une
diffusion ou d'une exploitation sur les marchés internationaux. Le
développement de mécanismes de financement adaptés
à la prise de risque sur de nouveaux marchés ( de type fond de
garantie ou/et capital-risque par exemple) doit être ainsi exploré.
4. Sur la mise à disposition des données publiques :
Les administrations publiques sont également des
producteurs de contenus. Celles-ci, qui poursuivent leur modernisation en s
dotant de réseaux et de serveurs de communication externe, se posent
également la question de la mise à disposition du public et des
professionnels de leurs données internes, voire de leur
commercialisation.
Ce dossier est d'autant plus important que les administrations publiques ont un
rôle essentiel dans la mise à disposition de contenus et de
services qui peuvent stimuler le développement des services
électroniques en ligne, et en particulier l'utilisation d'internet.
Or, la commercialisation des données publiques n'est pas sans soulever
un certain nombre de questions. Le financement de la mise à disposition
des données doit-il être assuré par l'impôt ou par
les recettes de leur commercialisation ? Les administrations doivent-elles
assurer elles-mêmes la valorisation éditoriale de ces
données ou la confier à des tiers ? Dans ce cas, comment
garantir le respect des missions de service public ? Comment
définir les rôles respectifs dans la commercialisation des
données publiques du secteur public et du secteur privé, en
particulier celui de la presse écrite ou électronique ?
Ce dossier fait actuellement l'objet de multiples réflexions au sein des
administrations et avec les professionnels. Toutefois, il me semble que l'on
s'oriente effectivement vers une plus large ouverture des fonds publics au
public et aux professionnels.